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    BOUICHE NASSER

     

    "L'artiste enchanteur"

     

    "Dieu m'a créé sur terre pour jouer au football."C'est Pelé qui l'avait déclaré (à tort d'ailleurs), mais Bouiche était né pour devenir un fantastique footballeur, car la carrière de l'ancienne idole du Mouloudia en est la meilleure illustration.

    Né le 18 avril 1960 à El-Biar, Nasser Bouiche a été l'un des meilleurs footballeurs du club phare de la capitale.Formé à l'école de la Jeunesse sportive d'El-Biar (JSEB) où il a fait toutes les catégories jeunes, il atterit dans l'un des grands clubs du pays, à savoir le MC Alger.Il a marqué son époque et demeure encore aujourd'hui une référence.

    Le début de carrière du numéro 10 du MCA, s'est pratiquement déroulé comme tous les jeunes de sa génération.Il est venu au Football en jouant dans les quartiers d'El-Biar, Bouiche fut repéré par certains entraîneurs de l'époque qui allaient superviser les jeunes lors des matchs de quartier "J'ai commencé à taper dans le ballon dès mon jeune âge.J'ai intégré l'école de la JSEB, lors de la saison 1973/1974.Mon pére était absolument contre que je joue au ballon rond, discipline qui était considérée à l'époque comme un sport pratiqué par les marginaux et les ratés de la vie.Mais pour moi, le foot c'était plus qu'une passion.J'avais une envie folle de caresser le ballon, quand j'ai intégré l'école de la JSEB.C'était Lemoui Kamel qui s'occupait des jeunes.Ensuite, j'ai connu plusieurs entraîneurs en minimes, cadets et juniors comme les Ramoul, Ali Karassane.Ces gens là, aimainet les jeunes et c'est pourquoi on a appris beaucoup de choses avec eux.Franchement, ce genre d'éducateurs n'existent lus de nos jours."

    A l'école de football de la JSEB,l'enfant d'El-Biar commençait déjà à taper dans l'oeil de certains dirigeants de clubs, à cause de son élégance et de son style de jeu.Il n'a pas tardé à faire parler de lui "L'entraîneur qui m'a fait découvrir aux supporters, c'est Djelloul Bezetout.Avec lui, j'ai appris les contrôles de balles, les frappes, la lecture de jeu, etc.Sous sa houlette, j'ai été trois fois champion d'Algérie avec les cadets et les juniors.Cet homme là a donné beaucoup à la JSEB, et même aux autres clubs.C'est lui qui a découvert les Laroum, Bahbouh, Menad, pour ne citer que ceux-là.Je ne vous cache pas que mes plus beaux jours chez les jeunes, je les ai passés au sein de la JSEB.C'est un club qui fut le réservoir des équipes algéroises, en formant Moha (CRB Allah yerahmou), Bachi (MCA), Zenir (MCA), Abdouche (USMA), etc.

     

    1977, l'éclosion d'un talent

    Le vrai départ  de Nasser Bouiche commença durant l'été 1977 au MCA.C'est lors d'une journée caniculaire qu'il rejoint le vieux club Algérois.Le désormais ex-meneur de jeu de la Jeunesse sportive d'El-Biar (JSEB) nous expliqua comment il a été recruté par les "Vert et Rouge" alors qu'il était sur le point de jouer pour le CRB "Avant d'opter pour le MCA, j'ai été champion d'Algérie avec les juniors de la JSEB, en 1976.L'entraîneur de l'époque, Bezetout, m'a demandé de le rejoindre au CRB, avec certains de mes coéquipiers de l'époque.Je suis resté deux jours au Chabab mais je n'ai pas pu continuer, car mon coeur battait pour le MCA.Bezetout m'a dit :"Tu m'a trahi."

    Je me rappelle qu'il y'avait un test au stade du 5 juillet pour les catégories jeunes.J'ai pris mon sac et j'ai fait le trajet à pied.Hamid Bacha était l'entraîneur des jeunes au MCA.En 5 minutes, il m'a appelé pour me dire que j'étais retenu.Ma joie fut extrême, car j'ai pris conscience que je venais de faire un grand pas en avant.

    Cependant, j'ai aussi compris que je devais faire un long chemin, et travailler davantage pour jouer chez les seniors.Ce n'était pas facile à l'époque, d'autant que le MCA survolait le football national." Après un laps de temps très court parmi les juniors du Doyen, Bouiche émergea du lot et on commençait à s'intéressait à lui.L'entraîneur des seniors, Lemoui Kamel et Hadj Ibrir Abderrahmane (Allah yerahmou) n'ont pas tardé à le convoquer pour les matches amicaux.Nasser n'a pas mis beaucoup de temps pour s'imposer "J'évoluais avec les seniors et je ne pensais qu'à l'équipe fanion.J'attendais une convocation pour jouer un match officiel.Malgré plusieurs participations à des joutes amicales, ma première apparition en championnat fut en 1977, face à la JSK.Je n'avais que 18 ans, et je n'ai pas ressenti le trac, car j'étais bien entouré.Les joueurs du Mouloudia de l'époque, comme Zenir, Betrouni m'ont beaucoup aidé et m'ont mis à l'aise.J'ai évolué comme milieu défensif, lors que mon poste de prédilection était meneur de jeu.En ce temps-là, on me disait :Tu es jeune, tu peux courir.Depuis ce match, je n'ai plus quitté les seniors.Cette année là en 1978, je suis devenu champion d'algérie à l'âge de 18 ans.C'était mon premier titre, mais en même temps, le plus beau de ma vie, car obtenu lors du derby face à l'USMA qui s'est soldé par un nul 3-3 *.C'était mon baptême de feu, puisque j'ai inscrit mon premier but, d'un tir puissant des 30 mètres , envoyé en plein lucarne.Le gardien de l'USMA était le grand Djamel Bouaichaoui."

    Après vérification il s'avère que c'était plutôt lors de la saison 1978/1979

    (Sebbar)

     

    1979, le sacre

    Un grand joueur sans titre est comme un roi sans trône.Dès sa deuxième saison en 1979, Bouiche devient champion d'Algérie avec le MCA.Même si un an auparavant, il avait remporté le même titre, celui-ci avait nautre goût, car dit-il:"En 1978, je portais le n°10 et le MCA possèdait le meilleur effectif du championnat.On faisait peur à toutes les équipes.On avait une allure de grand champion.Je me rappelle de notre dernier match, onjouait à Constantine face au CSC, et nous étions obligés de gagner cette rencontre, car si la JSK qui jouait sur son terrain remportait son match et que nous onperdait le nôtre, ça aurait été fini pour le titre.C'était donc unmatch capital.Mais comme on avait une équipe redoutable, on a disposé du CSC par le score de 2 à 1.La joie était indescriptible dans les vestiaires et j'étais sur un nuage."

    Après ces deux titres, Bouiche devra attendre quatre ans,pour brandir la coupe d'Algérie, qu'il n'avait jamais gagné.

     

    L'apothéose en 1983

    Tous les grands joueurs ont connu des sensations fortes durant leur carrière.Pour le numéro 10 du Mouloudia ce fut en 1983, l'année où le MCA remportera sa quatrième coupe d'Algérie.Bouiche était au sommet de sa gloire et fut l'artisan principal de cette consécration "C'est le rêve de chaque joueur de brandir la coupe d'algérie et de serrer la main du président.En 1983, nous avons largement mérité ce trophée, vu notre parcours irréprochable.Nous avions affronté les meilleurs équipes comme l'OMR, la JSK, le CRB, le RCK et l'ASCO en finale.Pour moi, c'est la plus belle finae de coupe d'algérie à laquelle j'ai participé.Quand l'arbitre Ghtari a sifflé la fin du match, j'étais l'homme le plus heureux du monde."

    Malgré ces trois titres, Bouiche semble un peu frustré de n'avoir pas brandi le trophée de la prestigieuse des compétitions africaines, à savoir la coupe d'Afrique des clubs champions "J'ai tout gagné avec mon équipe, mais je piaffais d'impatience d'ajouter à mon palmarès un titre africain.Nous avions la possibilité d'atteindre la finale, mais nous avons toujours été éliminés par celui qui allait remporter le titre, comme l'union de Douala ou le Ahly du Caire.Je vous rappelle que j'aurai pu participer à une phase finale de coupe du monde en 1986.Mais hélas tout le monde sait comment j'ai été écarté, alors que j'ai joué tous les matches des éliminatoires.Je dirais simplement que le destin en a voulu ainsi."

     

    "J'ai affronté Maradona" 

    L'aventure du numéro 10 du MCA avec les verts commença depuis la catégorie des minimes.Il a afit toutes ses classes,mais celle qui l'a révélée au public algérien, c'est sa participation pour la première fois en 1979, à la phase finale du Mondial des juniors, qui s'est déroulé au Japon.

    "L'EN Junior fut la première formation algérienne à disputer une coupe du monde.C'était une expérience très enrichissante.On a côtoyé les grandes nations du football à l'image du Brésil, l'Italie et l'Argentine de Maradona,Diaz et Simone.On était la première équipe Africaine à atteindre les quarts de finale.Durant ce tournoi, je n'ai joué que 25 minutes car l'entraîneur Rayjkov a voulu m'aligner comme avant-centre et j'ai refusé.Je ne voulais pas jouer à ce poste, alors il m'a dit:Si tu ne joues pas en pointe, tu resteras sur le banc.J'ai donc accepté d'être remplaçant plutôt que titualire à ce poste.Le seul match que j'ai joué, c'était face à l'Espagne qu'on a battu par un but à zéro.J'ai donné une balle décisive à Bendjaballah Dearradji.Ma déception fut totale quand j'ai raté le match des quarts de finale face à l'Argentine de Maradona.On a pris une raclée, mais on a compris ce jour-là que nous n'étions pas loin du haut niveau."

    Une année plus tard, l'enfant terrible du Mouloudia fut convoqué chez l'EN "A".Nasser nous raconte son premier match des éliminatoires de coupe du monde face au Niger."Ma première convocation en A, c'était face au Niger.On a gagné (4.0).Yahi et moi étions les seuls de l'équipe nationale junior à être convoqués par l'entraîneur Rayjkov.Depuis, je n'ai jamais quitté l'EN, sauf lors des deux phases finales de coupe du Monde en Espagne et au Mexique où je n'ai pas été retenu.haque fois, c'était la même chanson:Tu es encore jeune, le jour viendra où tu participeras à un Mondial.J'étais abattu , mais le hasard a peut-être voulu que je ne prenne jamais part à une phase finale de coupe du monde en seniors.Je n'étais pas le seul à ne pas être sélectionné, mais il y'avait aussi de grands noms qui sont restés sur le carreau à l'image des Meziani (USMH), Adjissa (ESS) et beaucoup d'autres.Nous avons été des victimes sacrifiés par le système de l'époque."

    Quel est le joueur qui ne rêve pas de participer à une phase finale de coupe du monde.Bouiche avait toutes les qualités pour figurer parmi les 22, mais le destin en a voulu autrement.Après le Mondial du Mexique, il a décidé de mettre fin à sa carrière internationale avec l'EN, à l'âge de 26 ans, malgré l'insistance du sélectionneur Rogov."Après le Mondial mexicain, il m'était impossible de continuer mon aventure avec les verts, j'étais saturé et j'avais aussi un problème de santé.Je ne voulais pas connaître d'autres mésaventures.Rogov a beaucoup insisté, mais j'ai refusé.Mon dernier match avec l'EN a été face au Maroc en coupe d'Afrique en Egypte en 1986.Je voulais me consacrer complètement à mon équipe,le MCA.Je ne vous cache pas que je garde jusqu'à aujourd'hui un goût d'inachevé, car sincérement je pouvais donner beaucoup plus."

     

    A 28 ans, il tire sa révérence

    Comme dit le bon viel adage "Tout a une fin" Bouiche Nasser a tiré un trait sur sa carrière en 1988, après avoir senti qu'il ne pouvait plus être performant à cause de blessures diverses "Mon dernier match sur un terrain de football a eu lieu lors d'un certain MCA-ESS le 5.juillet 1988 à Bologhine.Un match décisif pour le maintien du Mouloudia.J'ai joué blessé et j'étais remplis de bonheur quand on a sauvé le club de la relégation.C'est après ce match que j'ai quitté définitivement le football."

    C'est à 28 ans, après une carrière jalonnée de succès et couronnée de gloire que Nasser Bouiche a définitivement raccroché les crampons....Ciao l'artiste.

    (Nasser retourna à la JSEB avant de raccrocher)

     Maâmar Zerrouki

    Compétition Footmag N° 30 - Avril 2007

     

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     1977-1978 EN Junior à Tizi Ouzou (Tournoi Amical)


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    MGHEZZI Tayeb Chaâ 

    le doyen, n’est plus

     

    Le monde de l’athlétisme est attristé suite au décès de Tayeb Mghezzi (85 ans), doyen de l’athlétisme algérien. Mghezzi qui a fait une brève carrière dans le football sous les couleurs du MC Alger en 1939, a opté par la suite pour l’athlétisme. Recelant de grandes qualités physiques, Mghezzi s’est fait immédiatement remarquer au MCA en décrochant le titre de champion d’Afrique du Nord du 400m plat sous l’occupation française. Mghezzi, natif de La Casbah, n’était pas seulement un champion hors pair, il était aussi un militant pour la cause nationale. En s’engageant aux côtés des moudjahidine, Mghezzi était contraint d’écourter sa carrière d’athlète. Il a été incarcéré de 1956 à 1962 dans les prisons de Serkadji, Paul Cazelle, Douéra, et Sidi Chahmi. En effet, après six années passées dans les geôles coloniales, Mghezzi, plus connu sous le sobriquet de « ammi Tayeb » et qui avait l’athlétisme dans le sang, renoue avec sa passion où il devient membre fondateur de la Fédération algérienne d’athlétisme (FAA) au lendemain de l’indépendance de l’Algérie en 1962, aux côtés de Mustapha Aggoulmine (1er président de la FAA), Larbi Hanoun et d’autres. Entre-temps, « ammi Tayeb » rejoint sa chère association du Mouloudia d’Alger pour présider la section d’athlétisme jusqu’à l’avènement de la réforme sportive en 1977. En tant que président et dirigeant du MCA, il a réussi à rassembler tous les athlètes de l’élite algérienne. D’ailleurs, un grand hommage lui a été rendu par Mohamed Djouad (ex-président du MCA, actuellement président du GSP) à l’occasion d’une cérémonie qui a regroupé les anciens et les nouveaux athlètes du MCA. Au fil des années, Mghezzi qui a fini ses jours dans un modeste appartement à Baïnem, s’éloigna totalement du milieu de l’athlétisme. Mghezzi, inhumé samedi 1.1.2010 à Aïn Benian en présence d’une foule nombreuse, rejoint ainsi les Saïd Hamoutène, Mohamed Mechkal qui ont marqué de leur empreinte l’athlétisme algérien. Une page de l’histoire de l’athlétisme algérien est tournée.

    Par Chafik B

    El Watan

     

     

     

    MGHEZZI Tayeb Chaâ

    Joueur de Football,

    Athlète et

    Dirigeant du Mouloudia

     

    Après un long et dernier combat, cette fois-ci contre la maladie, "Ammi" (oncle en Arabe) Tayeb nous a quitté dans la nuit du 31.12.2009 au 1.1.2010, inhumé au cimetière de Ain Benian, son enterrement ressemblait à une assemblée générale de la Fédération algérienne d'Athlétisme, de par la présence recueillie et pronfondèment attristée, de cette grande famille, qui a démontré ainsi tout le respect et l'estime voués à celui qui a consacré sa vie à son sport favori et à son club de toujours le Mouloudia Club Algérois, au sigle des plus prestigieux.

    "Ammi" Tayeb de son vrai nom  Mghezzi Tayeb Chaâ, est né le 16 janvier 1924. Comme tout enfant algérien, il commencera d'abord à taper dans le ballon à l'école "Brahim Fatah" au sein de ce qui était alors le Football Club Ecole Carrière (FCEC), dans les années 36, 37 et 38.Un période ou Rouiched, le fameux artiste, était signataire au Red Star d'Alger (un club qui a vu passer aussi Abdelkader Zaibek de l'USMA, Mohand Maouche ou Ali Sennane du MCA).
     
    En 1939, "Ammi" Tayeb sera gardien de but des minimes du Mouloudia d'Alger (il garda même les buts des Seniors le 17.2.1946 contre l'AS Boufarik).Manquant de condition physique, il se rendit à la salle de musculation de la Pêcherie ou il rencontra alors Bensiam Benyoucef, fondateur de la section d'athlétisme du MCA, au stade Mingasson (Ali Khodja).Il découvre alors les rigueurs de l'athlétisme en compagnie des Bekkat et Kerma, qui seront les trois premiers athlètes du Mouloudia.
    C'est ainsi que cette section commencera à prendre de l'envergure, sous la direction de Hadj Ahmed Fouilla, entraineur et transfuge du Red Star d'Alger (RSA).

     
    L'année d'implication politique
     
    A partir de 1945, "Ammi" Tayeb va soutenir les efforts des entraineurs bénèvoles de l'époque, Hadj Fouilla et Larbi Hanoune.Ce dernier deviendra plus tard le premier président de la FAA, à l'indépendance de l'Algérie, arrachée après une longue et glorieuse lutte de libération.
    1945 fut aussi l'année de l'implication politique des sportifs. Dèjà depuis 1932, il existait une politique pour la prise en charge par le PPA-MTLD des associations sportives pour en faire des foyers du nationalisme.La section d'athlétisme du Mouloudia était une bonne couverture pour les activitées politiques.
    En 1955, la section du MCA devait ramener de Paris des pièces de radio pour la construction du premier poste émetteur de la révolution algérienne (" Saout El Djazair El houra"). Abderahmane Laghouati, athlète de la section, qui fut plus tard, directeur général de l'ex RTA (radio télévision algérienne) devait faire le travail.Une action malheureusement avortée suite à une dénonciation.

    (un Militant parle du rôle de la section Athlétisme du MCA : "Abane Ramdane exprima la nécessité d`un hymne de combat pour le FLN, c'est ainsi que tous les poètes Algériens furent contactés. Le lendemain remontant la Rue d`Isly Rebbah Lakhdar et Benkhedda Benyoucef rencontrèrent Moufdi Zakaria, c'est au tour d'un café qu'ils lui font part de la demande d`Abane Ramdane.Le poète accepta et il leur donna rendez-vous le lendemain à 9 heures pas loin du Cercle du Mouloudia.Le texte fût écrit il ne manquait que la musique, Rebbah Lakhdar alors dirigeant de la section Athlétisme du Mouloudia Club Algérois (MCA) chargea des coureurs du MCA dont Mghezzi Tayeb Chaâ qui devaient participer à une manifestation sportive à Tunis de transmettre les bandes enregistrées (Le premier enregistrement a été fait par le militant et ancien coureur du MCA Laghouati Abderahmane sur une musique de Touri Mohamed qui sollicita un groupe de jeunes choristes")

     
    Cinq Longues années dans les prisons coloniales
     
    Une année plus tard (1956), "Ammi" Tayeb fut arrêté alors qu'il revenait du championnat de France de cross country.Il croupira durant cinq longues années dans les prisons coloniales.
    De son parcours sportif, on retiendra que depuis 1940, "Ammi" Tayeb remportait titre sur titre.De Champion d'Alger sur 400m et 800m, jusqu'au titre de champion d'Afrique du Nord en 45-46. "Ammi" Tayeb était connu également à l'époque comme quelqu'un qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. En 1949, face à un responsable "pied noir" d'Oran, qui voulait l'empêcher "d'encourager" un athlète du Mouloudia, sa réponse fut un vigoureux coup de tête, un coup de boule comme on dit par les temps qui courent. D'ailleurs, il en gardera une cicatrice au nez. En 1951, il fut suspendu pour une période de deux mois, pour avoir corrigé un athlète algérien (Taifour) qui avait osé signer une licence au Hydra Athlétique Club, une formation assimilée aux colons.Toujours en 1951, à l'occasion du challenge de Batna, en compagnie de ses trois coéquipiers du relais 4x400m, il n'hésitera pas à cracher dans la coupe remise par un officier de l'armée coloniale. 

    Des gens à la mémoire courte
     
    A l'indépendance, "Ammi" Tayeb, prit alors en charge la section de ses premieres amours, en compagnie des Agoulmine, Mechkal, Hanoune, Delhoum...etc...Nous étions en 1963, année de la naissance de la fédération de l'athlètisme.Plusieurs noms de l'athlétisme algérien doivent beaucoup à ce Monsieur qui fut leur pére, comme ils le disaient à l'époque à l'image de Mohamed Djouad, qui avait été ramené au MCA par "Ammi" Tayeb, qui le voulait en tant que technicien, mais aussi de Kamel Guemmar qu'il a entrainé, et tant d'autres champions.
    Mais voilà que 38 ans après et malgré , pourtant, tout ce parcours exemplaire, MGhezzi Tayeb est l'objet d'ingratitude des hommes.Alors que le comité olympique algérien (COA), qui se prposait d'honorer des sportifs, avait demandé aux fédérations sportives d'établir des listes de 8 personnes, ce monument du mouvement sportif national ne figurait pas.Une absence de reconnaissance, pourtant amplement méritée dans son cas.Peiné, "Ammi" Tayeb a pu constater ainsi combien les gens ont la mémoire courte. 

    Plus de place pour les bénévoles
     
    Il restera au MCA jusqu'en 1977, année de la réforme, en tant que bénèvole, lui qui a tout donné aux autres, était entièrement au service des autres.Après son travail, il se rendait au stade durant toute la semaine.
    Le dimanche, c'était soit la compétition, soit les sorties en forêt avec ses athlètes.Tout cela, au détriment de sa famille qui ne le voyait pas beaucoup.Malgré les soucis, les moments de dèprime, ou encore face à l'incompréhension des uns, voire le mépris des autres, notamment tous ces bureucrates du sport, accrochés à leur fauteuil, lorsqu'il vous prend l'envie de tout flanquer en l'air, "Ammi" Tayeb , lui, a toujours tenu le coup jusqu'au jour où la réforme sportive est arrivée.On a alors signalé à "Ammi" Tayeb qu'il n'y'avait plus de place pour les bénèvoles.Cela n'a pas fait que des malheureux.
    La mort dans l'âme, "Ammi" Tayeb s'est alors retiré.Parti sur la pointe des pied après avoir tant donné à l'athlétisme, son sport préféré, son sport de toujours.
    Repose en paix "Ammi" Tayeb, tout ce beau monde qui était venu t'accompagner à ta dernière demeure, prouve que tu as écris une bien belle page de l'histoire de l'athlétisme algérien.Et de l'endroit où ton oeuvre surplombera Ain Benian et la beauté d'un pays pour lequel tu as tant donné.Un pays qui est fier de toi.
    Repose en paix l'artiste des pistes.

    ALLAH YERAHMEK
     
    Noureddine HENNI
    Planète sport et Radio Chaine 3

     


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