• Abdouni Merouane

    Abdouni jongle avec les superlatifs


    Parfois critiqué, souvent chahuté, Merouane Abdouni n’en demeure pas moins adulé, du moins par les supporters des clubs par lesquels il est passé. Reconnu comme étant l’un des meilleurs gardiens de but de sa génération, il avait percé de manière précoce dans un club, l’USM El Harrach, connu comme une grande école de formation. C’était lors de la saison 2000-2001. Son match de référence a été un certain USMA-USMH au stade Omar-Hamadi de Bologhine où il a tenu tête presque à lui seul à l’armada d’attaquants usmistes dont les missiles terre-terre et terre-air n’ont pu avoir raison de lui, jusqu’à ces dernières minutes qui ont vu Maouche profiter d’une faute de marquage pour enfin libérer les siens. Depuis, le nom de Abdouni a fait le tour des rédactions et des bureaux des présidents. Comme une certaine tradition sportive veut qu’une victime aime à se payer son bourreau, l’USMA a raflé la mise en engageant le talentueux gardien de but en 2001. C’était une belle promotion, mais également un petit frein dans sa carrière car il avait pour concurrent direct dans son nouveau club un certain Hicham Mezaïr, meilleur gardien de but de l’époque. Abdouni a pris son mal en patience et saisi sa chance en janvier 2004, profitant de déboires extrasportifs de son coéquipier. Depuis, il a confirmé tout le talent qu’on lui prêtait, encore plus au MCA qu’il a rejoint en 2005 au prix d’un départ mouvementé de l’USMA. Non seulement il est devenu l’un des chouchous des «Chnaoua», pourtant très exigeants, mais il a marqué la saison 2005-2006 de son sceau à l’occasion de la finale de la Coupe d’Algérie qu’il a remportée en entérinant le «sacre» d’une jonglerie mémorable. Un brin fantaisiste, très talentueux, Abdouni ne laisse jamais indifférent.

    in www.lebuteur.com 

    Fiche Technique 

    Pays :
    ALGERIE
    Age : 25 ans
    Né le : 27/03/1981
    à : Bordj El Kiffan
    Poste : Gardien
    Taille : 178 cm
    Poids :  78 kg
    Club actuel : MC Alger

    -

    [Statistiques]
    Saisons
    Club
    Matchs
    2006-2007
    MC Alger
    0
    2005-2006
    MC Alger
    0
    2004-2005
    USM Alger
    23
    0
    1
    2003-2004
    USM Alger
    6
    0
    1
    2002-2003
    USM Alger
    5
    0
    0
    0
    2001-2002
    USM El Harrach
    0
    0
    0
    0
    2000-2001
    USM El Harrach
    0
    0
    0
    0
    1999-2000
    USM El Harrach
    0
    0
    0
    0

    -

    [Carrière]

    2007/2008 USMA (D1)

    2005->2007 : MC Alger (D1)
    2002->2005 : USM Alger (D1)
    2001->2002 : USM El Harrach (D2)
    2000->2001 : USM El Harrach (D1)
    1999->2000 : USM El Harrach (D2)

     SOURCE :DZFOOT.COM  
     
    [SELECTION]
    4 selections

    1e Sel. :Algérie 4-0 Bénin (14-01-02)

    [Matchs en selection]
    - 17/11/2004 : Algérie 1-2 Sénégal
    - 24/09/2002 : Algérie 1-1 Ouganda
    - 20/08/2002 : Algérie 1-1 RC Congo
    - 14/01/2002 : Algérie 4-0 Bénin
    -

    .

     

    ABDOUNI Merouan

    «A 26 ans, je veux changer»

    Samedi 6 octobre 2007

    Le Abdouni fantasque et frivole qu’on a toujours connu a laissé place à un homme plus posé et qui ne pense qu’à son retour à la compétition pour prouver à tous ceux qui l’ont lâché durant cette terrible épreuve que, aussi longue et injuste qu’est la suspension, on ne peut pas mettre une croix sur sa carrière à 26 ans. Et lorsque cette suspension sera revue à la baisse, la volonté du joueur est encore plus grande.

    «J’allais tout plaquer et m’installer à l’étranger»
    Aussi surprenant que cela puisse paraître, Abdouni n’a pas regretté le geste qui a failli lui coûter sa carrière. «Lorsque l’arbitre est partial, lorsqu’il vous expulse injustement ou accorde un penalty imaginaire à l’adversaire, vous pouvez vous taire, pas lorsqu’il vous traite de terroriste. Non vraiment je ne regrette pas mon geste en tant qu’homme. Je peux le regrette en tant que sportif parce que j’ai payé cher mon geste», précise Abdouni. Le referait-il ? «Jamais ! On peut se bagarrer à coup de couteaux devant moi, je ne broncherai pas, je suis trop impulsif, je préfère donc rester dans mon petit coin en me contentant de défendre ma cage». Si Abdouni parle comme ça c’est qu’il a vécu très mal sa suspension pour une année et demie. «S’arrêter comme ça du jour au lendemain, c’est la pire des choses qui puisse arriver à un joueur. J’ai failli tout plaquer et aller m’installer à l’étranger pour m’éloigner de ce monde ingrat qu’est le football. J’étais triste pour moi et pour ma famille qui souffrait avec moi, mon père a eu un problème de tension à cause de cette affaire et je m’en veux à mourir pour ça», raconte Abdouni qui a été lâché par tous ceux qu’il considérait comme ses amis intimes.

    «Mon téléphone portable ne sonnait plus»
    «Ce qui m’a fait encore plus mal c’est que les personnes avec lesquelles je sortais et pour lesquelles, j’ai dépensé de grandes sommes d’argent m’ont lâché du jour au lendemain. Au Mouloudia, j’étais en position de force pour réclamer l’argent de certains joueurs, ces mêmes joueurs ne daignaient même plus m’appeler au téléphone ne serait-ce que pour me remonter le moral, mon portable ne sonnait plus comme avant», continue à raconter Abdouni, la gorge nouée. Toutefois, des personnes qui se comptent sur les doigts d’une seule main n’ont pas cessé d’encourager Abdouni à s’accrocher pour revenir, cela le gardien de but usmiste ne l’a pas oublié. «Trois joueurs ne m’ont jamais oublié : Sofiane Azzeddine qui était pourtant mon concurrent au Mouloudia, Mounir Zeghdoud et Rabie Benchergui. D’ailleurs, j’ai rendez-vous ce soir (NDLR :. jeudi) avec Benchergui, c’est à mon tour de lui renvoyer l’ascenseur», dira Abdouni avant de préciser : «Il y avait également mes deux amis de toujours Samir Djezzy et Hakim et une famille de Réghaïa qui ne m’ont jamais lâché sans parler bien sûr de ma propre famille.»

    «Messaoudi m’a zappé, Allik m’a embrassé»
    Au moment où il était dans le trou, Abdouni reçoit un coup de fil de Laroussi, le secrétaire de l’USMA qui l’a informé que Allik voulait le rencontrer. «Je venais juste d’être libéré par le Mouloudia, j’étais suspendu pour une année et demie et Allik me sollicite pour signer à l’USMA, c’était inespéré pour moi, mais quelque part je m’attendais à ce que le président de l’USMA me tende une perche». Pourquoi donc ? «Tout le monde sait qu’après mon départ de l’USMA, j’ai fait des déclarations pas très gentilles à l’encontre de Allik, dans ma tête je n’allais jamais revenir dans ce club. Le jour de la finale de la Coupe d’Algérie, les présidents des deux clubs sont descendus avec le président de la République pour serrer la main des joueurs et des officiels, lorsque Allik s’est approché de moi, je ne savais pas quoi faire, il m’a non seulement serré la main, mais il m’a également embrassé. Le plus drôle c’est que Messaoudi avec lequel j’avais un petit problème m’a royalement zappé devant des millions de téléspectateurs, l’ancien président du Mouloudia a salué Bouacida le capitaine, m’a zappé pour saluer Badji, ce dernier m’a dit de ne pas faire cas. Ce geste, peut-être banal, confirme la grande différence qu’il y a entre Allik et Messaoudi», raconte encore Abdouni qui n’a jamais oublié la manière avec laquelle les dirigeants des Vert et Rouge se sont débarrassés de lui.

    «Les Chnaoua doivent savoir la vérité»
    Beaucoup de choses ont été dites à propos du départ de Abdouni du Mouloudia. Ketrandji, l’ancien président du directoire est même allé jusqu’à dire que le transfert de Abdouni à l’USMA était préparé d’avance. Le gardien de but usmiste rétablit la vérité : «Je venais juste d’être suspendu et l’argent venait d’être débloqué au Mouloudia. Les dirigeants nous ont donné rendez-vous pour nous octroyer la deuxième tranche de la prime de signature, c’était un mercredi. Lorsque mon tour est arrivé, on m’a dit qu’en étant suspendus Bouacida et moi devions patienter encore un peu. Quelques jours auparavant et au lendemain de ma suspension, ces mêmes  dirigeants m’ont assuré que j’allais être rémunéré comme les autres tout au long de mon contrat qui courait jusqu’en juin 2008. J’ai su à ce moment que les dirigeants ont décidé de nous lâcher après notre suspension. La preuve jusqu’à aujourd’hui, Bouacida n’a pas encore touché le moindre centime des 300 millions que le club lui doit.» Et Abdouni dans tout ça ? «Lorsque j’ai su que j’étais lâché, j’ai demandé aux dirigeants de me libérer parce que contrairement à Bouacida qui était en fin de contrat, il me restait une saison supplémentaire. Savez-vous ce qu’a fait Ketrandji, il a sorti une décharge sur-le-champs et m’a dit textuellement : ‘Si tu cèdes ta deuxième tranche tu es libre’, j’ai signé la décharge. Le Mouloudia venait de se débarrasser d’un joueur suspendu.»

    «Les supporters usmistes m’ont exigé de jongler dans le derby»
    Après avoir été libéré par le Mouloudia, Abdouni s’est retrouvé sans club, suspendu et seul. Terriblement seul. «C’est à ce moment-là que Laroussi m’a appelé pour m’organiser un rendez-vous avec Allik. Je ne savais même pas comment j’allais affronter le président de l’USMA après toutes mes déclarations contre lui. C’est finalement lui qui a trouvé le bon mot. ‘Tu es toujours mon fils et un père pardonne tout à ses enfants’, c’était suffisant pour détendre l’atmosphère et me mettre à l’aise. A ce moment-là, j’étais prêt à signer à vie pour l’USMA», nous a confié Abdouni qui ne sera pas au bout de ses surprises lors de sa première séance d’entraînement à Bologhine. «Je ne vous cache pas que j’appréhendais la réaction des supporters usmistes, je me mets à leur place et je comprends qu’on n’accepte pas facilement autant de déclarations provocatrices ni une jonglerie en finale de la Coupe d’Algérie. Finalement, tout s’est bien passé même si les supporters usmistes m’ont posé une seule condition : jongler lors du derby, mais cette fois-ci de l’autre côté». Est-il prêt à le refaire ? «Avant de répondre à votre question, je dois expliquer aux supporters usmistes que jongler dans un match ne veut pas dire humilier l’adversaire, c’est le décourager. Si j’ai jonglé le jour de la finale c’est que je savais qu’en face qu’il y avait une grande équipe qu’il fallait décourager à tout prix. Maintenant, pour répondre à votre question, je dirais oui, si l’occasion se présente, je jonglerai au cours du derby, mais jamais pour humilier le Mouloudia.»

    «Lorsque Amrani m’a renvoyé, j’ai su qu’il comptait sur moi»
    Durant tout l’entretien qu’il nous a accordé, Merouane Abdouni ne parlait que de changement et de maturité. Pourtant, les vieux démons sont toujours là à l’USMA avec ses absences à l’entraînement qui lui ont coûté un renvoi de la part de l’entraîneur. «Cela n’a rien à voir avec ce que je faisais avant. J’ai été absent durant quatre séances à cause d’une intoxication alimentaire, j’en ai informé le président et Laroussi, mais pas l’entraîneur. Lorsque je me suis présenté à l’entraînement, M. Amrani m’a expliqué qu’il était le premier responsable technique et que c’est à lui que je devais des explications, il m’a ensuite demandé de quitter l’entraînement. Je vais peut-être vous étonner, mais ce renvoi m’a mis en confiance». Une réponse étonnante en effet, mais Abdouni explique pourquoi : «Lorsqu’un joueur s’entraîne toute la semaine tout en sachant qu’il ne sera pas convoqué pour jouer le week-end, il perd le moral, il se sent marginalisé. En me renvoyant de l’entraînement, Amrani m’a infirmé tout cela, il m’a prouvé que je faisais partie intégrante de cette équipe. S’il m’avait ignoré en me laissant m’entraîner, je l’aurais très mal pris. En tout cas, tout est rentré dans l’ordre avec le coach et je reprendrai dès que l’équipe rentrera de Tlemcen». 

    «Raouraoua m’a donné des assurances, je peux rejouer en mars»
    Depuis quelques temps, Abdouni déclare à qui veut l’entendre que d’ici le mois de mars, il pourra reprendre la compétition. Ou dit autrement, sa suspension a déjà été ramenée à une année alors que dans le site officiel de la FIFA rien n’est venu confirmer cela. Comment Abdouni est aussi sûr de lui ? «C’est M. Raouaoua en personne qui m’a donné des assurances, Bouacida a déjà reçu un document l’informant qu’il peut rejouer dans un mois, ce même document on l’envoie un mois avant la fin de la suspension. En plus si Allik a décidé de me recruter c’est qu’il savait quelque part que ma suspension allait être revue à la baisse». Il ne lui reste qu’une chose : travailler très dur pour être prêt à concurrence les trois autres gardiens de l’USMA. «Depuis que j’ai quitté l’USMA Zemmamouche a fait d’énormes progrès, il fait partie des meilleurs gardiens du championnat, Chouih sort de l’école d’El Harrach, cela suffit pour faire de lui un concurrent de taille, Belmellat m’a étonné à l’entraînement, il a retrouvé une seconde jeunesse. Pour toutes ces raisons, je dois moi aussi bosser pour gagner ma place, je dois oublier ce que j’étais car j’ai désormais tout à prouver», nous a expliqué Abdouni avant de nous raconter une anecdote : «Avant d’apprendre que ma suspension allait être ramenée à une année, je me contentais de m’entraîner et d’aller me doucher. Une fois, Branci m’a dit : ‘Qu’est-ce qui se passe Merouane, je ne te reconnais plus, avant c’est toi qui m’obligeais à rester sur le terrain pour prolonger l’entraînement, ça y est tu n’as plus envie de souffrir’. Ces mots m’ont galvanisé et je me suis dit que je n’ai pas le droit de rater la chance que m’a offerte l’USMA surtout que je n’ai que 26 ans».

    «Les veillées nocturnes et les soirées arrosées, c’est du passé»
    Merouane Abdouni est connu pour être un grand gardien de but, mais il est également connu pour ses frasques en dehors des terrains. Un sujet que l’ancien international évite d’aborder «parce que, dit-il, ces choses-là m’ont fait beaucoup de mal.» «C’est vrai que je ne suis pas un enfant de chœur, mais les gens ont eu tendance à exagérer. Le sélectionneur national M. Cavalli a par exemple était induit en erreur, on est arrivé à lui dire que s’il me convoquait, je lui pourrirais le groupe. Je n’ai
    pas à me cacher ou à mentir, j’aimais faire la fête, mais je savais aussi choisir le moment pour le faire. Je ne suis pas fou pour sortir la veille du match sachant que tout le monde me connaît.» Vous avez dû remarquer que Abdouni utilise le passé pour parler de sa vie en dehors du football. Cela veut-il dire quelque-chose ? «Oui, répond l’intéressé, cela veut dire que les soirées arrosées font partie du passé, à 26 ans c’est le moment de changer, je n’ai plus envie de traîner cette réputation comme un boulet, je veux regarder devant moi.»
    M. S

    « Abdouni Et Younes se distinguentREPRISE LE 04 JANVIER 2007 »

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