• BERKANI Krimo

    Berkani Krimo

    67/68: Omar Hahad (Entraineur), Berkani, Tahir Hassen, Braham Derriche (Allah yerrahmou), Lahmer (GB)(Allah yerahmou)

    Krimo-Berkani-1.jpg

    MCA ( 65/66: Debouts de gauche à droite:Lahmer (GB),Zouaoui, Djazouli, Mebarek, Rabehi, Ben Ali, Zerga (GB).
    Accroupis de gauche à droite: Bouras, Aouedj Z, Benfaddah, Rezkane,
    Berkani

    Krimo-Berkani-2.jpg

    De gauche à droite (67/68)
    Zerrouk, Betrouni, Chouchi, Tahir, Bousseloub, Si Chaib, Maloufi, Aouedj Brahim,
    Berkani, Zerga, Aouedj Zoubir 

     KRIMO BERKANI

    (EX-LIBÉRO DU MCA, NAHD,

    CRB ET DE L’EN DES ANNÉES 60 ET 70)

    Sa technique était un régal

     

    Il a à peine dix ans lorsque en 1958, il signe sa première licence avec l’ASPTTA (association sportive des postiers d’Alger), mais il présente déjà un impressionnant «bagage» technique.

    Krimo Berkani (né le 2 mars 1948 à la Casbah, père d’un enfant Mehdi âgé de 26 ans) se révèle pétri de qualités au point d’être très vite surclassé (il n’est que benjamin 1ère année) chez les minimes.
    Réunissant beaucoup de dons, il marque également énormément de buts et s’impose comme l’avant-centre attitré de l’équipe. Il quitte l’ASPTTA en 1963 et opte sur conseils de ses proches pour le MCA. Il n’est que minime 2e année et rien ne peut contrarier sa progression.
    En cadet 2e année (65/66), Krimo ne laisse pas indifférent le regretté Ali Benfaddah l’entraîneur (également joueur) des seniors, qui le lance dans le grand bain avec l’équipe fanion. A seulement dix-sept ans et demi, Krimo, devient non seulement titulaire à part entière au poste d’avant-centre mais réussit également à inscrire avec beaucoup d’insolence pas moins de 17 buts.
    Cernant l’énorme potentiel technique et les impressionnantes qualités de polyvalence de son poulain, le coach mouloudéen le positionne par la suite au poste de libéro ou de milieu de terrain (numéro six). Jusqu’à la fin de la saison 69/70, Krimo approfondit davantage les finesses et les subtilités du nouveau poste.
    Il n’a que 22 ans (69/70) lorsqu’il quitte malgré lui (différend avec certains dirigeants) le MCA pour le NAHD où il restera une saison avant de changer d’air de nouveau. Au CRB, il passera deux saisons pleines aux côtés d’illustres coéquipiers tels Lalmas, Achour, Hamiti, Selmi, Kalem, Achour et aura le privilège de remporter le titre maghrébin. Krimo qui gagnera ses galons d’international A à l’âge de 20 ans à peine (une dizaine de sélections) mettra prématurément un terme à sa carrière. Il n’a que 26 ans lorsqu’il décide de mettre au placard ses chaussures à crampons. Son nom est resté tout de même intimement lié au Mouloudia d’Alger notamment.
    Abdenour B.

     

     

     

    Krimo-Berkani-3.jpg

    «On ne prône plus l’union sacrée au MCA»

       

    Que devient Krimo Berkani ?
    Retraité des assurances, je n’ai pas d’activité particulière sinon que je m’occupe tout simplement de ma petite famille. Aussi, sachez que j’ai réellement pris mes distances avec le football.

    Peut-on croire que vous êtes totalement déconnecté de la chose footballistique ?
    Cela fait maintenant belle lurette que je ne vais plus au stade. Le football a changé et les mentalités se sont grandement détériorées. Le football de ces dernières années ne véhicule plus les valeurs que j’ai connues à mon époque. Aussi l’argent qui coule à flots a fait perdre au football sa réelle dimension humaine. C’est le triste constat que je fais aujourd’hui.

    Pouvez-vous nous retracer votre parcours sportif ?
    J’avais à peine 10 ans lorsqu’en 1958 je rejoins les benjamins de l’ASPTT Alger encadrés par Mouloud et le français Amberlan. Très vite j’évolue dans la catégorie supérieure, celle des minimes au poste d’avant-centre.
    A l’ASPTT Alger qui s’entraînait au stade Cerdan, actuel stade Ferhani à Bab El-Oued, je reste jusqu’à la fin de la saison 62/63. La saison d’après je fais partie de l’équipe minime du MCA avant d’évoluer avec les cadets que je quitte après quelques matchs car retenu par le regretté Ali Benfaddah qui venait tout juste d’arriver de Hydra et qui était entraîneur-joueur des seniors.

    Commet se fait-il qu’il a pu vous retenir en équipe fanion alors que vous n’étiez que cadet ?
    Une saison avant son arrivée au MCA et alors qu’il était entraîneur-joueur de Hydra, il m’a vu jouer avec les cadets du Mouloudia. Il n’est pas resté indifférent à ma prestation et mes quatre buts inscrits sur les 5 de l’équipe, voilà pourquoi le regretté Benfaddah a décidé de me lancer dans le grand bain. Il faut croire qu’il a vu juste puisque en cadet j’ai réussi à inscrire avec les seniors pas moins de 17 buts en moins d’une saison. Une saison marquée par l’accession en division nationale du MCA. J’ai souvenir d’avoir marqué à l’occasion du dernier match joué à Cherchell, le but victorieux de mon équipe.

    Vous aviez à peine 22 ans lorsque vous quittez le Mouloudia ; pourquoi ce départ précipité ?
    J’ai quitté effectivement le MCA à la fin de la saison 69/70. Je ne l’ai pas fait de gaieté de cœur, car j’ai été poussé à le faire. Aussi je ne voudrais pas évoquer aujourd’hui les raisons de ma séparation avec le club que je chérissais par dessus tout.

    Vous n’êtes pas seul à rejoindre le NAHD ; comment expliquez-vous cela ?
    C’est à peu près pour les mêmes raisons que mes coéquipiers Bousseloub, Chouchi et Metrah qui ont décidé de porter les couleurs du NAHD où évoluaient les Ouchen, Bouyahi, Nazef, Lehtihet, les regrettés Amar, Kheddis...
    Je quitte le NAND à la fin de la saison 70/71 au profit du CRB où je signe une licence B. Avec Lalmas, Selmi, Achour, Kalem, Hamiti, Abrouk, Amar, je remporte le titre de champion du Maghreb. La saison 72/73, j’obtiens la licence A cette fois et j’évolue au poste de libéro aux côtés de Hamiti. Une fois cette saison bouclée, je m’exile en France à seulement 26 ans.   

    En équipe nationale A, vous avez également joué très jeune. Combien de sélections comptez-vous avec les Verts et à quelle occasion s’est fait votre baptême du feu ?
    J’avais dix-neuf ans à peine en 1967 lorsque j’ai été retenu pour la première fois par le Français Lucien Leduc. Aux côtés des illustres Lalmas, Attoui, Hachouf, Selmi, Salhi, Bouyahi, je comptabilise une dizaine de sélections. C’est contre la Guinée que nous avons battue 3-2 en CAN jouée au Maroc que j’ai été aligné pour la 1ère fois avec les Verts.
    Que gardez-vous comme meilleur souvenir de votre carrière ?
    Mon premier match joué à 17 ans avec l’équipe seniors du MCA restera un souvenir impérissable. C’était à l’occasion d’un match amical joué contre l’USMA à Saint-Eugène.
    Le plus mauvais par contre?
    Le grave accident de la circulation que j’ai eu le 30 novembre 1968 à l’âge de 20 ans sur le trajet Boufarik-Blida m’a marqué à vie. Ce grave accident m’a plongé dans le coma durant six jours et je suis resté alité durant 66 jours. Il m’a causé de graves fractures au bassin, aux deux avant-bras et a failli me défigurer à vie. C’est grâce à beaucoup de foi et de volonté que j’ai pu reprendre du service après dix mois de repos forcé. Aussi je n’omettrais pas de signaler que Rachid Marif a été le seul dirigeant du club à m’avoir soutenu tant matériellement que moralement.

    Quel est l’entraîneur qui vous a le plus marqué ?
    Lucien Leduc en équipe nationale, Khabatou et Ali Benfaddah au MCA et René Vernier au NAHD, m’ont laissé la meilleure impression pour leurs grandes compétences et leurs immenses qualités humaines.

    Le dirigeant ?
    Les regrettés Braham Derriche, Benhabiles, Mouloud Djazouli et Rachid Marif, sont ceux qui ont le plus forcé mon respect et ma reconnaissance.

    L’arbitre ?
    Les anciens arbitres à l’image du regretté Chekaïmi, Khelifi, Aouissi, Benganif, Benzellat, Benghezal étaient de réels messieurs du sifflet.

    Avec quel coéquipier aviez-vous le plus d’affinités ?
    J’avais de réelles complicités avec le regretté Zoubir Aouedj et Aziouez Boukerrou. On était réellement proches sur le terrain et en dehors du terrain.

    Quelle comparaison faites-vous entre le football de votre temps et celui de ces dernières années ?
    A mon époque, les couleurs du club étaient sacrées et l’argent n’était pas la motivation première des joueurs ou dirigeants. Je me rappelle que j’avais la chair de poule une fois sur le terrain et devant les milliers de supporters qui ne ménageaient aucun effort pour nous encourager. Pour les joueurs d’aujourd’hui, gagner les matches c’est pour gagner l’argent un point c’est tout. Le respect des valeurs n’a plus sa place de nos jours. C’est regrettable car c’est notre football qui en pâtit lourdement.

    Quel est l’attaquant que vous craigniez le plus ?
    A vrai dire je ne faisais de calculs pour aucun attaquant. Ma polyvalence et mon jeu technique me permettaient de m’imposer.

    Pourquoi n’avez-vous pas été tenté par une carrière d’entraîneur ?
    J’aurais été très certainement déçu car les mentalités se sont considérablement dégradées. Le football n’est plus ce grand rassembleur puisqu’il divise au lieu de réunir. Non je préfère garder l’image du football dimension humaine que j’ai connu à mon époque.

    Un mot sur l’actuel MCA ?
    C’est regrettable de voir que les enfants du club sont rejetés et que les dirigeants n’arrivent pas à prôner l’union sacrée, parler le même langage et avoir les mêmes visions. Il reste que Sadek Amrous, un authentique Mouloudéen, mérite d’être encouragé et bien entouré.

    Vos principales qualités sur le terrain et en dehors ?
    Polyvalent, j’excellais notamment dans la technique, le dribble, l’anticipation et la relance. Dans mon quotidien, je reste quelqu’un qui adore être utile et rendre service.

    Vos défauts ?
    Sur le terrain, j’étais un battant, je n’admettais pas la défaite surtout celle qui était amère. En dehors du terrain, j’ai exagérément fait confiance. Un état d’esprit qui m’a souvent porté préjudice.

    Que vous a apporté le football ?
    Absolument rien sur le plan matériel. La preuve je n’ai toujours pas de gîte pour ma famille. Je loue dans la difficulté un réduit à Fouka. Une ingratitude qui m’affecte terriblement moi qui ai pourtant tant donné au football algérien. Il se trouve tout de même qu’en jouant au football, j’ai pu m’aguerrir et connaître beaucoup de personnes des différents paliers de la société.

    Et si c’était à refaire ?
    Oui, mais en tirant un maximum de profit.

    Qu’appréciez-vous le plus chez l’homme ?
    La franchise et la bonté.

    Ce que vous détestez le plus ?
    Le mensonge, l’hypocrisie, les promesses non tenues m’irritent au plus haut point.

    Que pensez-vous de la montée de la violence dans nos stades ?
    Le manque d’éducation et surtout l’impunité à tous les niveaux en sont les principales causes de ce grave fléau qu’il faut combattre à tout prix. A mon époque, la rivalité était seulement sportive. Les derbies MCA-USMA qui drainaient des foules considérables se déroulaient dans le meilleur esprit sportif et les joueurs des deux camps une fois le match terminé se rencontrent pour partager des moments de détente autour d’un café.

    Etes-vous branché politique ?
    Pas du tout.

    Un passe-temps favori ?
    Je suis un grand mélomane de chaâbi, moi qui suis natif de la Casbah. Je ne me lasserais jamais d’écouter El Hadj Boudjemaâ El Ankis. C’est de loin mon préféré.

    Pour conclure ?
    J’adresse un solennel message aux actuels dirigeants du MCA, leur demandant de s’unir et de placer l’intérêt suprême du club avant toute autre chose.
    Ce n’est que comme ça qu’ils permettront au Mouloudia de redorer son blason et d’être à la hauteur de l’attente de ses milliers d’inconditionnels.

     

    Entretien réalisé par Abdenour Belkheïr

    « DRAOUI AissaAMROUS Tayeb »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :