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CHRONIQUE MOULOUDEENNE
Chronique mouloudéenne
De Bracci à Bras cassé
Par A. Salah Bey
l Accueilli en sauveur, deux mois avant la fin de la saison précédente après le limogeage de Noureddine Saâdi, pour amortir une crise chronique au sein du club doyen, lentraîneur français François Bracci est, aujourdhui, sur la sellette et risque de quitter son poste dans les tout prochains jours, malgré les déclarations rassurantes du président du directoire Khaled Adjani. La présence de Bracci sur le banc mouloudéen aura duré un peu plus de six mois, soit la durée moyenne dun entraîneur au sein du Doyen depuis la prise en main du club par lassociation El-Mouloudia en juillet 2001. Seule exception : Noureddine Saâdi était resté près de dix-huit mois lorsquil avait drivé léquipe en seconde division puis en bonne partie de la phase aller lorsquelle a repris sa place parmi lélite. Hormis donc cette parenthèse, le MCA a toujours souffert de linstabilité du staff technique, à limage dailleurs de linstabilité de léquipe dirigeante car si lex-président Messaoudi a géré le club durant plus de cinq ans, la composante de son équipe a connu plusieurs changements avec les conséquences que lon connaît. Ainsi donc, la pression augmente de jour en jour sur Bracci, qui passe pour un «bras cassé», surnom que lui avait déjà donné quelques supporters du CS Constantine lorsquil fumait sa dernière cigarette dans ce club. Pourtant, des personnes averties, et lon avait même écrit dans ses mêmes colonnes, avaient émis des réserves sur la venue de ce technicien, dautant plus quà part une accession avec le vieux club constantinois, le palmarès et le passé de Bracci, en tant quentraîneur, restent vierges. Sauf quentre le jour où il a débarqué et le match dhier, à Tizi Ouzou, le nom de Bracci est associé à deux titres : une Coupe dAlgérie, décroché 23 ans après un dernier sacre, et une Supercoupe, la première dans lhistoire du club. En championnat, Bracci na connu en tout et pour tout que trois défaites en dix-neuf matchs, son équipe est toujours qualifiée en Ligue des champions des clubs arabe. Que reproche-t-on à Bracci exactement ? Selon le porte-parole de la section football, Adnane Khaled lun des mécènes du club trois griefs lui sont retenus : un manque de maîtrise technique et un mauvais coaching, la subite fatigue physique des joueurs et lindiscipline qui régnerait dans le vestiaire. Rien que ça pour mettre un entraîneur à la porte, dautant que les résultats ne semblent pas suivre. Aux dernières nouvelles, Robert Nouzaret, lhomme à lécharpe tournoyante, celui par qui le scandale est arrivé, est de retour. Cest lui-même qui le confirme et précise même quil reste quelques détails à régler seulement. Son adjoint et préparateur physique est déjà arrivé, annonce-t-on, ce qui prouve que les assurances dAdjani ne sont que du pipeau et que le voyage de Bracci en Arabie saoudite avec le MCA risque dêtre le dernier. Retour de Nouzaret, cest retour à la case départ, il y a une année. Entre-temps, celui qui a marqué les esprits na rien fait de sa vie dentraîneur, sauf dattendre un retour dans un club qui sent largent et laventure. Ou ça passe, ou ça casse. Cest le règne des bras cassés.
A. S.-B.
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