• le peuple du mouloudia et le stade du 5 juillet où l'idylle en "vert et rouge"

     

     

    "Le peuple du Mouloudia"

     

     

    La beauté de l'être aimé n'existe que dans les yeux de l'amoureux.Cette sagesse est on ne peut plus valable pour percer et expliquer le secret de l'amour fou qui unit le Mouloudia d'Alger à ses fans les plus chevronnés.Au yeux des amourachés du MCA, le Mouloudia est la meilleure équipe du pays.Et dans l'univers footballistique, il est officiellement "le Doyen".

    Au temps de la colonisation, supporter le Mouloudia était avant tout une affaire de "Nif", un comportement patriotique..Les Algérois demandaient aux sportifs du MCA, pas seulement aux footballeurs d’ailleurs, d’incarner sur le terrain ces qualités d’endurance, de rudesse, d’obstination dans la confrontation et paradoxalement d’exhiber une supériorité technique, un art du ballon, une finesse du jeu et du dribble qui leur étaient une revanche sur le sort qui nous était fait par la colonisation, une exigence de la supériorité collective et individuelle qui fit partie de la longue, incessante, spontanée et instinctive préparation populaire aux confrontations majeures de la lutte de libération. Après "l'indépendance" la ferveur est restée, en gagnant des bastions autres que Bab El Oued ou la Casbah.

    Ils sont là, dans le quartier du Soustara, des trois Horloges, les ruelles de la Casbah ou ailleurs.Ils sont là, à s'oublier eux-mêmes pour porter haut les couleurs "vert et rouge".Leur amour est indéscriptible, leur fidélité n'est plus à présenter.

    Ils sont là, pour disséquer en une minutieuse "chirurgie" tous les matches qu'ils ont vus de par le stade ou sur le petit écran, pour colporter les derniers ragots, récoltés au café, chez le coiffeur ou au marché et essayer enfin de trouver dans tous ces fatras cette petite lueur qui, demain les encouragera une nouvelle fois à aller au stade, même à pied s'il le faut, avec un argent qu'ils n'ont pas en poche.Mais demain, ALLAH y pourvoira.Ce sera en tout cas, et toujours, l'occasion de dégager le trop plein d'énergie mal contenu entre les résultats du club et le déseouvrement  de dehors et la promiscuité du chez-soi.N'empêche le mot "fidélité" est Mouloudéen.Pou remplir un stade en entier en déplacement (Tiaret), il faut aussi, être Mouloudéen.

    Ils sont là, courtisés, appreciés mais surtout jalousés.Accusés, à tort, de vandalisme, de drogués, une étiquette pas du tout enviable (pourtant c'est un maux qui n'est pas l'apanage des seuls supporters du Mouloudia) mais quand on a une tomate pourrie au fond d'un cageot.....Dans les gradins et aux alentours d’un stade où joue le Mouloudia, c’est à une véritable effervescence que l’on peut assister. Avec, malheureusement, de déplorables dépassements quelquefois enregistrés. Ce qui s’est passé lors de la demi-finale disputée à Mostaganem contre le WA Tlemcen (en 2006) est à mettre dans ce registre. De regrettables et graves incidents ont provoqué encore le malheur de centaines de personnes, le plus souvent n’ayant aucun lien direct avec le match du jour.Une équipe du gabarit du Mouloudia,est l’une des deux seules équipes algériennes (avec le CSC) capables de drainer des centaines de milliers de supporters lors d’un événement sportif contre des dizaines de milliers au maximum pour les autres clubs.

    Ils sont là, en moyenne vingt milles à surveiller le Mouloudia "au creux de la vague" et pourraient être plus de quatre vingt milles supporters à rejoindre les stades quand les résultats sont probant comme c'était le cas par le passé où le Mouloudia a su magnifiquement le faire jusqu'à se forger presqu'un mythe.

    Ils sont là enfin, rêveur avec de nouvelles images dans la mémoire et l'imaginaire collectifs de tous ses fans et aussi, peut être, un peu plus de désarroi ou ce soupçon d'espoir quant à une resurrection du Mouloudia, pionnier et précurseur du football national, avec des hommes et une histoire qui se confondent dans la patine des murs de certaines bâtisses du vieil Alger...

    Des hauteurs d'Alger au rivage de Bab El Oued, les murs ont de tout temps vu s'inscrire sur leur frontons, les trois lettres magiques, qui ont fait vibrer plus d'un, MCA.Dans les ruelles grouillantes où les gamins vous bousculent à chacun de leurs brusques mouvements désordonnés jusqu'à vous irriter même si vous étiez le plus calme des humains, on sent battre les coeurs au rythme du Mouloudia.

    Autrefois "Chiffoune" (Chiffons), aujourd'hui "Chnaouas" (Chinois) pour certains, l'amour et la ferveur du club sont les mêmes chez les supporters du Mouloudia.Les gradins du "5 juillet" est leur opéra favori pour chanter les louanges des "vert et rouge".Qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente "le peuple" répondra toujours présent pour montrer a tous, avec fierté, sa folie pour le Doyen.Ils seront toujours là...


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