• La Faillite du mouloudia

    Ligue des champions arabe de football /MC Alger 2 - Nasr Saoudi 2

    Nasr porte bien son nom


    par Saïd Lacète

    Lundi soir, le MCA n’a pas suivi l’exemple des Criquets. Pourtant, plusieurs banderoles aux couleurs du CABBA étaient accrochées au stade du 5-Juillet. 

     Zoubir Zmit qui court dans tous les sens sans savoir ce qu’il fait. Farouk Belkaïd qui s’égare dans l’antre du 5-Juillet en «perdant» tous ses duels. Fayçal Badji complètement dépassé par les événements. Voici partiellement ce qui a fait la déroute du MC Alger lundi soir pour le compte du match retour de la Ligue des champions arabe face aux Saoudiens du Nasr.

    Le reste de l’équipe n’a fait que «courir contre la montre» pour remonter son petit retard d’un but. Pis, après huit minutes de jeu, les Mouloudéens vont devoir courir derrière deux buts, puisque Saâd El-Harithi, comme à l’entraînement, trompe des 20 mètres Abdouni d’un tir croisé, mais qui paraît très facile vu sa mollesse.

    C’est le vestibule de la panique chez le MCA qui ne sait quoi faire. Manque de perspicacité, précipitation et désorganisation, ce sont là en quelque sorte les qualificatifs que l’on peut coller aux joueurs algériens même si Bouacida (le joueur le plus critiqué depuis le début de la saison) allait remettre les pendules à l’heure (28’) en reprenant de la tête un corner tiré par Badji.

    Le manque de concentration allait être manifestement visible lorsque à la 38’, l’arbitre égyptien accorde généreusement un penalty aux Vert et Rouge suite à une faute sur Younès. Tahraoui se charge de la sentence, mais l’excellent portier saoudien El-Khaoujali détourne le ballon en corner.

    Le MC Alger va éviter le K.O. quatre minutes plus tard quand sur un contre meurtrier des visiteurs, El-Mashaâl, seul devant le gardien Abdouni, rate le deuxième but. De retour des vestiaires, les coéquipiers de Badji se ruent vers l’attaque, mais gare aux contre-attaques saoudiennes, comme celle menée par le redoutable El-Harithi qui met en difficulté Abdouni (50’).

    Le MCA pousse, mais n’arrive pas à construire ses attaques. Cependant, à l’heure du jeu, un cafouillage monstre dans les six yards du Nasr Saoudi permet à Hadjadj de remiser sur Younès qui contrôle le ballon avant de prendre à défaut l’irréprochable gardien saoudien.

    L’espoir revient et le stade est en ébullition. Au lieu de souffler un peu et laisser l’adversaire faire le jeu, les camarades de Coulibaly s’entêtent à appuyer sur le champignon (mais quel champignon, au fait ?) pour marquer ce troisième but qui ne viendra finalement jamais.

    Et à force de se découvrir, le MCA va encaisser un second but digne d’une séance d’entraînement avec la complicité d’une passivité défensive hors du commun. Le passeur et le buteur du Nasr ont calmement mené à terme leur attaque avec à la clé une réalisation synonyme de qualification.

    L’auteur de ce but ? Ahmed El-Mubarak, celui qui venait tout juste de remplacer Denilson. Quel coaching de Mister Jorge ! Il remplace sa star brésilienne pendant que son équipe est menée 2 à 1 et fait incorporer un autre attaquant qui fait mouche quelques minutes plus tard.

    Le reste de la partie ne changera en rien, sauf ces esbroufes mouloudéennes qui ne servent absolument pas, car quand on veut aller loin, il faut ménager sa monture. Lundi soir, le MCA n’a pas suivi l’exemple des Criquets. Pourtant, plusieurs banderoles aux couleurs du CABBA étaient accrochées au stade du 5-Juillet.

    Comme quoi, l’invasion des Criquets n’intéresse guère des Chnaoua qui doivent s’occuper beaucoup plus de leurs problèmes internes que de se frayer un chemin parmi les ténors des clubs arabes. Le CABBA en fait désormais partie !

    Les conséquences du provisoire

    Présenté comme favori en puissance pour la qualification au prochain tour de la Coupe arabe des clubs, surtout que la phase aller se déroulait devant son large public, le Mouloudia d’Alger a été finalement éliminé par An Nasr Saoudi se rendant à l’évidence que le football se joue à onze contre onze et non pas dans les gradins.

    Ainsi, dans ce chaudron du 5 Juillet et devant des supporters déchaînés, le représentant saoudien n’a guère été perturbé se montrant même mieux organisé sur le terrain et bien au point physiquement. Le Mouloudia n’a pas fait long feu, du moins durant la deuxième période où les joueurs ont sombré physiquement contrairement à leurs adversaires qui ont réussi à revenir à la marque pour défendre ensuite crânement leur « nul ». L’entraîneur intérimaire du club algérois, Meguellati, a beau justifier cette élimination par le manque de pot estimant que son équipe a pris le dessus sur son adversaire et s’est créée plusieurs occasions de scorer, en vain. Le penalty raté par Tahraoui aura été le tournant du match, mais cela n’explique pas à lui seul l’élimination du Mouloudia qui a réussi à prendre l’avantage à l’heure de jeu (2-1 à égalité entre les deux matches). Cela dit, les coéquipiers de Bougueche n’ont pas été tranchants par la suite pour corser l’addition ou du moins préserver leur avance, puisque Ben Salah, qui venait d’effectuer son entrée, a remis les pendules à l’heure d’une façon déconcertante devant une défense passive. Les controversée de la part des observateurs. Loin de nous l’idée de remettre en cause les compétences du coach mouloudéen, mais il est clair qu’un match aussi important ne se prépare pas avec du « provisoire ». En effet, les problèmes et tiraillements que vit le club depuis quelque temps aussi bien au sein de la gestion administrative que technique, avec en sus le limogeage d’un entraîneur à la veille d’un rendez-vous important, ont eu raison du doyen qui a fini par payer cash. Le coach Meguellati, en brave, a présenté ses excuses aux supporters du club. Il dira en substance : « Je remercie les joueurs pour leur courage et je félicite l’adversaire pour sa qualification. Je suis vraiment désolé pour nos supporters qui sont venus en masse ». Oui le grand perdant aura été ce merveilleux public qui n’a pas cessé d’encourager son équipe du début jusqu’à la fin. Il est vrai que par moment, les supporters ont dévié de leur vocation en usant des jets de projectiles pour manifester leur colère sur le rendement de l‘équipe, mais cela ne diminue en rien de leur rôle qu’ils ont d’ailleurs bien rempli. Le coach d’An Nasr Saoudi reconnaît lui-même l’ambiance qui a régné durant le match en affirmant : « Le match s’est déroulé normalement et les rares moments d’énervement des supporters n’enlèvent en rien de leur mérite d’avoir donné du piment à la rencontre ». Tout compte fait, An Nasr s’est qualifié sans l’apport de Denilson qui a été d’ailleurs remplacé par Ben Salah (auteur du but d’égalisation), alors que le Mouloudia d’Alger n’a pas réussi son pari devant son large public. Les facteurs de la réussite sont ailleurs...

    « Et un echec de plusLe grand ratage »

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