• La formation est inexistante

    Nasser Bouiche
    “La formation est inexistante”
     
    Pour l’ex-Mouloudéen Nasser Bouiche, la pénurie des meneurs de jeu en Algérie date du début des années 1990, avec le départ en retraite de Rabah Madjer. “Si vous vous rappelez bien, Madjer a joué tous les matches de la CAN 1990 en meneur de jeu. Pourtant, c’est un pur attaquant. Mais son génie lui a permis de tenir ce rôle à merveille. Ce qui lui a d’ailleurs valu le titre de meilleur joueur du tournoi”, nous dira-t-il. Il insistera sur le fait que les anciens joueurs, notamment les attaquants, avaient la particularité d’être polyvalents : “Je citerai, à titre d’exemple, le défunt Aïssa Draoui qui pouvait se reconvertir en meneur de jeu avec une facilité déconcertante. Pourtant, Draoui était un ailier.” Bouiche, à l’instar de la majorité des anciens joueurs interviewés, estime que ceux de sa génération et celles qui l’ont précédée avaient un don que n’ont pas les jeunes d’aujourd’hui. “Je ne sais pas si on peut parler de génération  exceptionnelle, mais il faut reconnaître que la qualité des joueurs était meilleure. C’était, je crois, inné”, ajoutera-t-il.  À la question de savoir si cette crise de meneurs de jeu a un rapport avec le changement des stratégies de jeu qui offrent moins de liberté à ces joueurs, Bouiche répondra par la négative : “Certes, les dispositifs de jeu ont changé, mais personnellement, mes entraîneurs me demandaient également d’accomplir des tâches défensives, comme le font les meneurs de jeu d’aujourd’hui. Ils (les entraîneurs) savaient que pour ce qui est du travail offensif et de l’animation du jeu, il n’y avait aucun souci à se faire puisque c’était ma priorité sur le terrain. Donc, à mon avis, le problème réside dans la mauvaise qualité de la formation et le niveau de nos formateurs. J’irai même jusqu’à dire que la formation est inexistante chez nous. Moi, je peux me targuer d’avoir fait la bonne école, comme on dit. À la JSEB, j’avais comme entraîneur Beztout, un excellent éducateur qui m’a beaucoup servi. En équipe nationale des jeunes, j’ai travaillé sous la houlette de Kermali et des frères Soukhane, qui avaient le pouvoir de déceler les talents. Ils avaient le feeling et savaient tirer le maximum des joueurs.”
    L’ex-stratège mouloudéen ira jusqu’à dire que cette pénurie touche pratiquement tous les compartiments de jeu.
    “On ne pourra pas évoluer tant qu’on n’a pas revu notre politique de formation. Perdre 4 à 0 face à la Mauritanie, n’est-ce pas un drame pour le football algérien ? Toutefois, le problème ne réside pas dans le choix de l’entraîneur mais, comme je l’ai dit, dans la stratégie globale du développement du sport roi à adopter”, conclura-t-il.

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