• La mort ou la ressurection?

    2004 : une AGE très mouvementée

    l Après une saison 2003/2004, mi-figue mi-raisin sur le plan sportif, vinrent l’été 2004 et l’Assemblée générale élective. Très contesté, notamment par les anciens joueurs des années 1970 (les Bachi, Bencheikh, Betrouni, ..) et d’autres dirigeants comme les Adjani, Kasbadji ou Mebrek, pour ne citer que ceux-là, le Dr Messaoudi réussit tout de même à se faire réélire à la tête du club au bout de trois assemblées (la première n’ayant pas eu lieu à l’hôtel Sheraton Club-des-Pins après de graves incidents, la seconde tenue à l’hôtel Le Mouflon d’Or pour la lecture des bilans moral et financier), la dernière s’étant déroulée à la salle omnisports d’El-Biar. Ce jour-là, et après avoir barré la route aux anciens joueurs et autres dirigeants opposants — en dressant la liste des 109 membres de l’AG, cette même liste qui lui sera fatale deux ans plus tard ! – Messaoudi annonce haut et fort dans l’euphorie du plébiscite que Rachid Marif, son protecteur, est désigné comme président d’honneur sans consulter le comité directeur, ni se rappeler que Mouloudi Djazouli, le doyen des dirigeants encore était toujours en vie. Une énième erreur que comptabilisera le président Messaoudi, devenant, avec le temps, l’homme fort, faisant le vide autour de lui et allant jusqu’à défier celui qui le protégera durant plusieurs saisons, en l’occurrence Rachid Marif.

    2005
    Le début de la fin du Docteur

    A l’été 2005, sommé de présenter son bilan moral et financier par ses pairs, Messaoudi fait la sourde oreille et prend comme prétexte la préparation de l’équipe en prévision d’une éventuelle grande saison, après une troisième place au championnat et un quart de finale en Ligue des champions arabe. Toutefois, le MCA avait essuyé des cartons historiques (JSK, Zamalek, Sfax, Tlemcen) qui ont égratigné l’image de marque du club et des scandales à répétition. Mais le début de cette année 2006 sonna le glas du président Messaoudi avec l’affaire Nouzaret et la tentative du putsch raté à la radio et signera le divorce d’avec son lieutenant Tourqui Messaoud. Ce dernier, poussé par plusieurs membres du comité directeur, passe, durant quelques jours, président de la section football au cours desquels il drainera dans son sillage quelques bailleurs de fonds, mais il se fera ramasser quelque temps après par le Dr Messaoudi qui fera appel à Chaâbane Lounès pour le contrer et reprendre les rênes du club et de l’association.

    La démission, l’erreur fatidique

     En effet, réglementairement le docteur est toujours président à la double casquette jusqu’au jour où il commettra son ultime et fatidique erreur : la lettre de démission qu’il adressera aux membres du comité directeur de l’association, au lendemain de la victoire en Coupe d’Algérie.
    Déjà qu’à la veille de cet événement, Rachid Marif, rentré expressément de Rome où il occupe le poste d’ambassadeur, avait exigé le départ de Messaoudi. Emporté par le parfum enivrant de la Coupe et de ce fait d’arme intervenant après le titre de champion de 1999 sous l’ère Djouad, Messaoudi tente de reprendre le pouvoir, mais il était trop tard car il s’est fait piéger par ses bilans 2004/2005 et 2005/2006, rejetés par le commissaire aux comptes pour des faits graves liés à la comptabilité et à la gestion financière du club, et la lettre de démission entérinée par le comité directeur.

    Un retour à la Sonatrach, est-ce possible ?

    Réinsertion n L’on murmure, çà et là, une éventualité du retour de la section football du MC Alger à la Sonatrach, mais faut-il pour autant trouver la bonne formule pour une réintégration sans heurts ?

    Le Mouloudia d’Alger a été souvent une exception. Partant de ce principe, il n’est pas à écarter que la section football de ce club doyen revienne à la maison après quelques années d’errance sous la coupe de l’association El-Mouloudia. Mais est-ce possible ? Dans un passé très récent, cette question ne faisait pas du tout partie de l’imaginaire et d’un quelconque débat. Ni les dirigeants et membres de l’association El-Mouloudia ne l’évoquaient, et encore moins le président des 13 autres sections Mohamed Djouad qui nous a toujours rappelé qu’il n’était pas intéressé par un quelconque retour de la section rebelle.
    Mais cette question le dépasse, comme ce fut le cas la première fois, lorsque les décideurs «d’en haut» avaient signé le protocole d’accord de rétrocession de la section football aux dirigeants civils. Aujourd’hui, des voix, comme celle de l’ex-dirigeant Abdelkader Drif défenseur acharné d’un retour sous la coupe de la grande compagnie pétrolière, évoque cette possibilité. Même si les textes de loi, notamment la loi 10-04, sur les associations sportives dictent d’autres formes d’organisation et de statuts, il est convenu que dans le contexte algérien on arrive toujours à trouver des compromis ou à contourner la loi par des mesures ou statuts d’exception.
    D’autant que dans le protocole d’accord il est mentionné que la Sonatrach est en droit de reprendre la section en cas de crise ou de manquement à l’obligation de résultat. Or, le MCA est descendu en seconde division en 2002, mais Sonatrach n’a pas réagi, de même qu’aujourd’hui devant une énième crise existentielle.
    En outre, il faudra mettre, une fois pour toutes, fin à cette situation ridicule d’un club bicéphale avec, d’un côté les 13 sections sportives que gère Mohamed Djouad et la section football, le tout dans un flou artistique qui engendre tous les problèmes que connaît le club. Au MJS, à la FAF et à Sonatrach de replonger de nouveau dans ce dossier laissé en suspens en 2001 et qu’un simple protocole d’une durée de trois ans ne pouvait résoudre définitivement. Sachant qu’au passage le Mouloudia d’Alger est un club qui brasse des milliards à travers l’aide de Sonatrach et de l’apport des sponsors et que les convoitises les plus viles nécessitent une gestion plus rigoureuse et compétente à la mesure du standing du doyen et du plus populaire de nos clubs.

    La Djsl entre en lice

     Ces deux éléments seront retenus par la Direction de la jeunesse, des sports et des loisirs (Djsl) qui agit au nom de la tutelle, le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), pour coiffer le Dr Messaoudi au poteau et annoncer sa destitution le 21 octobre dernier au cours d’une d’assemblée générale ordinaire avortée pour absence de quorum et du président lui-même. Dans une ultime tentative de sauver son fauteuil et son honneur de président, le Dr Messaoudi tentera un rapprochement contre nature avec la naissante Fondation Braham-Derriche dont les membres annonçaient, il y a si peu, que leur essence même était de rassembler le famille mouloudéenne, d’œuvrer pour le renouveau du MCA et non pas de reprendre le club. Une tentative vaine, puisque la Djsl refusera la recomposition de la liste de l’AG en recourant à celle de 2004, celle-là même qui avait exclu les Bachi, Betrouni, Bencheïkh et consorts.

    L’incertitude de l’avenir

     Aujourd’hui, le Mouloudia d’Alger est à la croisée des chemins. La situation reste chaude, même si les pressions des pouvoirs publics ont amené le Dr Messaoudi et les membres opposants du comité directeur de procéder aux passations de consignes d’usage, en attendant la remise en conformité des statuts de l’association El-Mouloudia et la tenue d’une assemblée générale élective vers la fin de cette année, du moins le temps de réunir toutes les conditions favorables pour sa tenue. 1996 – 2006. La boucle est bouclée, et le MCA ne sait toujours pas à quel saint se vouer puisque l’incertitude plane et les horizons ne semblent pas encore clairs. Club sportif amateur (CSA) comme les autres clubs, club professionnel ou semi-amateur selon les nouveaux textes de la loi sur le sport, retour à Sonatrach comme le clament toujours certains ou une autre singularité ? Le Mouloudia se cherche toujours et il était indispensable de revenir très brièvement sur ce chapitre de l’histoire tumultueuse de ce club afin de rétablir certaines vérités et rafraîchir la mémoire à ceux qui ont vite oublié ou voulu enterrer la réalité.

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