"TU GOAL OU TU GOAL PAS?"

Gardien de but, un  poste de solitaire,un poste à part, briseur d'efforts des joueurs de champs.Les bons gardiens de but ça ne court pas les rues.Un retour dans les profondeurs du football national, nous apprend que nous avons eu bon an mal an de très grands gardiens, tels que Abrouk,Kaoua Hanchi, Carlos Gomez, Zerga, Ouchen, Gagaa, Zebairi, Cerbah....Parmi ceux-là, il existe qui ont eu l'honneur et le privilège de garder la cage du Doyen des clubs Algériens, le MC Alger.

De Boubekeur à Abdouni en passant par Nassou, Ait- Mouhoub et autre Kaoua, le compte est bon.Un gardien de but ça se prépare mais le don est aussi inné.

On a choisi de présenter les plus célèbres, des noms que vous-avez dû applaudir un jour ou l'autre.

ABTOUCHE Mansour

"Le Doyen"

C'est à Zellal, l'un des plus anciens quartiers de la Haute ville de Tizi Ouzou (ou "Taddart" comme aiment à l'appeler ses habitants), est né le 10 avril 1918,Abtouche Mansour.Issu d'une famille originaire d'Agouni Bouafir dans la région de Mekla, ses parents se sont installés à Tizi Ouzou dans cette demeure même, qu'ils ont construit de leur propres mains.

Son parcours c'est lui même qui nous le raconte:"A 17 ans, j'ai été recruté en tant que gardien de but à l'OTO (Olympique de Tizi-Ouzou), un club créé par les colons. Bien avant la création de la JSK, que j'ai vu naître plus tard. En 1940 j'ai été appelé au service national. Ayant été remarqué par un adjudant chef de l'armée coloniale, ce dernier m'a forcé à jouer pour le GALIA, une équipe composée essentiellement de juifs. Mais je n'ai joué avec ce club que quelques matchs en une demi saison. Le climat de racisme qui y régnait m'a poussé à le quitter après une dispute avec certains dirigeants.
En 1943, le regretté chanteur de châabi El Hadj Mrizek, alors dirigeant du MCA, m'a encouragé et proposé de signer avec le Mouloudia. C'était le seul club musulman de l'élite de l'époque, donc j'ai porté les couleurs de ce grand club comme gardien de buts titulaire durant une décennie de 1943 à 1953".Il ajoute "Le MCA était un club musulman et le plus populaire de l'époque. De ce fait, il représentait toute une population avec tous ses sentiments et toutes ses aspirations. C'est grâce à ce club que les autres régions ont pris exemple pour créer des associations sportives musulmanes".

Son pire souvenir: Le Match amical MCA - Bohémiens de Prague, une équipe tchécoslovaque qui a battu le Mouloudia 11 à 0.

Le meilleur coéquipier qu'il avait à apprécié durant sa carrière:  Hacène Hammoutène (ALLAH yerrahmou) qui jouait avec lui au MCA.

Mansour est reconnaissant:"Je tiens à saisir cette occasion pour remercier mon ancien club le MCA qui m'a honoré à plusieurs reprises en me décernant une médaille d'or ainsi que la JSK, l'association Ouled El Houma, les autorités locales notamment la commune de Tizi-Ouzou, le wali, l'APW et UNJA qui m'ont tous rendu des hommages de mon vivant. Je suis vraiment comblé".

Nous ne conclurons pas sans souhaiter une longue vie à Hadj Mansour Abtouche 

BOUBEKEUR Abderrahmane

"Un portier de légende"

Né le 08 Mars 1932 à Alger, Abderrahmane était considéré, à son époque, comme l'un des meilleurs spécialiste de tous les temps.Il était imbattables dans tous les domaines,il complexait les attaquants, au physique impressionnant il marquait son territoire.Ancien joueur professionnel à l'AS Monaco, il quitta la france en 1956 pour rejoindre la glorieuse équipe d'Algérie nommé circonstanciellement "FLN".Il joua à l'ASSE, à l'As Monaco, l'USMA, MCA por terminer son parcours avec l'OMSE et le CCA.Abderrahmane entraîna aussi la JSK et l'équipe d'Algérie.

NASSOU Mohamed

"Le chat Noir"

Né en 1937 à Guyotville (Ain Beniane), c’est la rue qui le fit découvrir « Comme je n’avais pas souvent ma place en tant que joueur de champ, j’ai opté pour le poste de goal" disait-il.  il a commencé à jouer au football dans sa ville natale.A 16 ans, il a déjà une vocation puisqu’il intègre le monde des grands en signant sa première licence au MCA... en 1954  "C’était l’apothéose car le Mouloudia, club populaire par excellence, était aussi le modèle à suivre et y avoir sa place est plus qu’un sacerdoce, une reconnaissance". Il fera ensuite partie de l’Olympic de Marengo et du Gallia. A l’indépendance, il opte pour l’USMA avec les Meziani, Bernaoui, Krimo, Belbekri, etc. En 1964, il est engagé par le Chabab de Belcourt avec lequel il va vivre une très belle aventure couronnée de titres. Après le CRB, c’est Ahmed Arab, alors entraîneur du Nara (RC Kouba), qui le fait signer dans ce club qu’il contribue à sauver de la relégation. Notons que Nassou a également fait un passage à la JSK. Employé à Naftal, il y restera trois décennies.

IBRIR Abderahmane

"Un tempérament bouillonnant"

Né le : 10 novembre 1919 à DELLYS,décédé en 1988.

Avec sa conscience professionnelle et sa grande volonté à se surpasser, Abderrahmane Ibrir a réussi à témoigner durant les années 40 et 50 une grande régularité au poste de gardien de buts du Mouloudia d'Alger.Aussi avec son gabarit, sa belle détente, ses reflexes et surtout son courage, Abderrahmane Ibrir a pu se hisser au peloton des meilleurs gardiens au monde de l'époque.

En forme optimale, il lui arrivait de décourager à lui seul les attaquants adverses même les plus redoutables.Il était toujours  sa place et intervenait souvent au bon moment.Avec son tempérament bouillonnant, consciencieux et capricieux à la fois, Abderrahmane Ibrir qui rejoindra en 1956 l'équipe du FLN, s'enflammait trés vite.

Doté d'une incroyable énergie, il se reconvertira dés l'indépendance (aprés une carrière professionnelle en France), en entraîneur de l'équipe d'Algérie (comme Adjoint octobre 1964 - juillet 1965) et du Mouloudia d'Alger, avec lequel il remporte en duo avec le yougouslave Naumovic, le cinquiéme titre de champion d'Algérie en 1978/79.

Abderrahmane (ALLAH yerrahmou), laissera sa vie en mer le 14 février 1988 du côté de sidi-fredj, alors qu'il goûtait aux plaisirs d'une partie de pêche avec son ami de toujours le coiffeur d'El-Biar Benmami, lui aussi récupéré mort noyé des semaines aprés sa disparition.Ces clubs successifs : MCA, Bordeaux(1946/47), Toulouse (1947/51), Marseille (1951/53), .

GHANEM "Zerga" Abdelkader

"Le fantasque" 

Né le 27 avril 1938 (soixante-sept ans actuellement) à Tunis.Zerga Abdelkader avait un physique qui inspirait le respect mais son caractère, c’était une autre paire de manche.il avait commencé à taper dans un ballon dans les terrains vagues mais Abdelkader avait fait son choix, il voulait devenir gardien de but jusqu’au point où il était considéré à juste titre comme le plus fantastique des gardiens de but algérien. On disait de lui, qu’il était le plus spectaculaire de tous, intraitable sur les balles hautes, sûr dans sa surface de réparation. Mais, attention, il devenait méchant lorsqu’il encaissait un but… et c’est vrai.

Il a joué dans le grand Mouloudia d’Alger (63/64) de Aouadj Zoubir et dans l’une des meilleures formations du football algérien.Il reste que Zerga Abdelkader a marqué de son empreinte, l’époque où il évoluait au doyen. Il fallait savoir l’éviter quand il encaissait un but, il n’aimait jamais perdre. Son dépit le poussait jusqu’à enlever son maillot pour abandonner sa cage. Les supporters l’aimaient quand même jusqu’au point où il était devenu le chouchou du MCA.

Il quitta les "vert et rouge" pour signer à l'USMA en 1972, et ironie du sort croisa son ancien club en finale de coupe d'algérie en 1973 qu'il perdit sur le score de 4-2 aprés prolongation.. En raccrochant, Abdelkader pouvait tout de même se nantir d’un palmarès élogieux en tant que joueur au Mouloudia d’Alger. Malgré un caractère très difficile, incompris diront des supporters, il est parvenu, à force d’abnégation, à s’imposer au MCA et à l’EN.

BOUKERROU Abdelaziz "Aziouz"

"Le remplaçant de luxe"