• MEKIDECHE SAOU

     

     

    MEKIDÈCHE SAOU 
     

    Un mental à toute épreuve

     

     

    Saou Mekidèche, né le 5 juillet 1944 à El Eulma (ex Saint Arnaud), père de six enfants (4 filles et deux garçons), a débuté sa carrière de footballeur au Mouloudia club de Saint Arnaud (El Eulma aujourd'hui) en 1958.

     

     

    Il avait à peine 14 ans mais il prend déjà conscience de son prometteur potentiel. Il ne ménage pas ses efforts pour gravir les échelons, à telle enseigne qu'il rejoint dès l'indépendance les rangs de la fameuse équipe de l'USMS, chère à Abdelhamid Kermali.


    De 1963 à 1965, Saou, qui devient un exemple de présence physique et de maîtrise technique dans ce délicat poste de libero, pour lequel il n'a pourtant pas achevé de faire ses preuves, est appelé en équipe nationale par le défunt Abderahmane Ibrir.


    Avec l'insouciance de ses 19 ans, il confirme les espoirs placés en lui. C'est durant la saison 65/66 que Saou est contacté par les responsables du MCA qui l'ont supervisé dans le cadre du championnat militaire (il était actif au sein de la gendarmerie). Malgré la rude concurrence et la valeur de l'effectif des Vert et Rouge, Saou arrive d'emblée à s'imposer dans l'axe de la défense en tant que libero. Saou devient un rouage essentiel dans l'échiquier Mouloudéen tenu en main par Smaïn Khabatou.


    Avec une fausse nonchalance et une timidité, mais avec un potentiel physique et technique impressionnant, l'enfant d'El-Eulma est d'un réelle apport pour son équipe. Bien bâti, solide sur ses jambes, capable d’une force de frappe phénoménale, Saou Mekidèche devient une réelle assurance tous risques pour son équipe.
    Difficile à passer balle au pied, intraitable dans les duels aériens, Saou se fait également remarquer par son mental de gagneur à toute épreuve mais aussi par un comportement et un esprit sportif exemplaire (il n'a jamais écopé du moindre carton, qu'il soit jaune ou rouge, durant toute sa carrière).

     
    Quand c'est nécessaire, il n'hésite pas à participer aux actions offensives. Au centre de la défense, ses interventions sont propres et quand il a conquis la balle, il s'applique à bien l'utiliser et servir un partenaire dans les meilleures conditions. Au MCA, Saou peut s'enorguellir d'avoir passé neuf années pleines de bonheur et de réussite et remporté les titres de Champion et coupe d'Algérie mais également une coupe maghrébine.
    Il a eu l'honneur de remporter (comme co-entraîneur avec Mokrane Oualiken) avec la DNCA, la coupe d'Algérie en 1982.


    Abdenour Belkheir.

     

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    avec la Gendaremerie Nationale, Coupe Militaire

    Aktouf, Tchalabi, Anani, Mekideche

     

     

     

    «Le succès des Egytiens doit nous servir d'exemple»

      

      

    Que devient Saou Mekidèche ?

    Pourquoi cette décision extrême ?

    Je suis retraité de la gendarmerie nationale depuis l'année 1992.
    Pour ne pas resté inactif et éviter l'usure morale, je dirige une station de lavage auto à Kouba appartenant à deux amis. Avec le football, j'ai décidé de prendre mes distances.

    C'est parce que je suis tellement dégoûté de voir notre football qui a pourtant d'honorables traditions et un prestige certain, rongé par une politique incohérente qui profite aux opportunistes de tous bords, des spectacles indigents et d'étranges manœuvres en coulisses.

    Est-ce à dire que vous avez définitivement tourné le dos à ce football qui vous a tellement passionné ?
    J'espère que non puisque je pourrais reprendre du service en tant qu'entraîneur des jeunes si la situation s'améliore et que l'opportunité se présente comme je le conçois.

    Peut-on avoir une idée sur votre itinéraire sportif ?
    C'est à l'âge de 14 ans que j'ai fait mes débuts de footballeur, c'était durant la saison 1958 et je venais de signer au MCSA (Mouloudia club de Saint Arnaud). Je porte les couleurs de l'USM Sétif où je délaisse le poste de stoppeur à celui de libero qui l'emblée me va comme un gant.
    C'est durant la saison 65/66 alors que je venais d'embrasser ma carrière au sein de la gendarmerie nationale que je suis contacté par le regretté dirigeant du MCA, Braham Derriche.
    Ce dernier qui m'a supervisé lors des matches joués au stade Bologhine dans le cadre du championnat militaire, a vite pris attache avec le colonel Bencherif, à l'époque responsable de la gendarmerie nationale, qui n'a trouvé aucun inconvénient à m'accorder l'autorisation. Grâce à mes coéquipiers, aux différents staffs techniques, aux dirigeants et un environnement favorable, je m'adapte très vite à l'ambiance du Mouloudia, dont je porterai les couleurs durant neuf années d'affilée.
    A la fin de la saison 1975, je tire un trait sur mon passage chez les Vert et Rouge non sans pincement au coeur. Je rechausse les crampons au profit de l'équipe de la DNCA durant deux saisons, 75/76 et 76/77 avant de devenir co-entraîneur avec Mokrane Oualiken du même club. Je quitte définitivement la DNCA à la fin de la saison 82.
    Je prolonge ma carrière d'entraîneur en dirigeant les formations de Sidi Moussa, du HAC et de Collo.
    Après avoir pris du recul, je me vois confier les jeunes du MCA durant la saison 2001/2002. Depuis, j'ai décidé de m'éclipser.

    (Il revient au MCA école en 2016-2018)

    Qu'avez-vous à nous exhiber comme palmarès ?
    Comme joueur, je compte une accession en division une avec la DNCA en 1977, une coupe d'Algérie en 1971 contre l'USMA, un titre de champion de division une en 72 et une coupe maghrébine, toujours avec le MCA en 1971.
    En tant qu'entraîneur, j'ai eu le privilège de remporter avec Mokrane Oualiken la coupe d'Algérie avec la DNCA en 1982 face au NAHD. Je n'omettrai pas de signaler qu'en tant que joueur de l'équipe de la gendarmerie nationale, j'ai décroché de nombreux titres militaires.

    Que gardez-vous comme meilleur souvenir de votre carrière ?
    Mon premier titre remporté avec le MCA en 1972 et ma première sélection en équipe nationale A en 1964 constituent à mes yeux les plus beaux moments de mon parcours footballistique.

    Votre plus mauvais par contre ?
    C'est le fait d'avoir quitté le MCA en 1975 par la petite porte, en raison de l'irresponsabilité et l'ingratitude de certains dirigeants, ceux-là mêmes qui ne méritaient pas d'être actifs aux côtés d'autres dirigeants exemplaires en tous points et dévoués à la cause du Mouloudia à l'image du regretté Braham Derriche ou encore Mouloud Djazouli.

    Votre entraîneur modèle ?
    Smaïn Khabatou a marqué à jamais l'ensemble de notre génération. C'était en quelque sorte le père spirituel de tout notre groupe. Il était la référence à travers tout le pays. Sa méthode de travail de haut niveau à l'époque et son sens inné de la communication faisaient de lui un technicien hors pair et un réel psychologue.

    Le dirigeant ?
    Braham Derriche qui était en quelque sorte l'homme à tout faire du Mouloudia et Mouloud Djazouli qui occupait le poste de SG forçaient le respect et l'admiration de tout le monde y compris les autres clubs. Des dirigeants de cette qualité-là n'existent plus.

    L'arbitre ?
    A notre époque, tous les arbitres étaient honnêtes, respectables et respectueux. Les Khelifi, Benganif, Benzelat, Aouissi et Hansal étaient des personnalités marquantes.

    Avec quel coéquipier aviez-vous eu le plus d'affinités ?
    De par ma nature sociable, j'étais de ce fait copain avec tout le monde. D'abord avec Bousseloub, Metrah, Loucif, Zerga, Aouadj, Si Chaïb. Ensuite avec Zenir, Betrouni, Bachi, Chouchi, Kaoua, Zerrouk, Bachta.

    Quelle comparaison pouvez-vous faire entre le football génération Mekidèche et celui de ces dernières années ?
    Avant, la valeur intrinsèque du joueur était nettement meilleure. Globalement, les joueurs de l'époque étaient plus techniques, plus intelligents et étaient gâtés au plan morphologique. Le contact humain était aussi l'autre point fort des anciens joueurs qui sur le terrain se donnaient plus que ceux d'aujourd'hui. Lalmas, Selmi, Kalem au CRB, Hadefi et Fréha au MCO, Seridi à Guelma, Aouedj et Betrouni au MCA, Salhi à l'ESS, Meziani et Bernaoui, de réels symboles pour leur club et pour le football national.

    Que pense Saoud de l'apport des techniciens étrangers ?
    C'est loin d'être la situation idoine. Ceux qui ont activité jusque-là n'ont rien prouvé. Avant, les quelques rares techniciens étrangers qui ont exercé en Algérie étaient, à l'image de Leduc, Snella ou Vernier, considérés à juste titre comme étant la crème des techniciens français.
    La violence dans nos stades a tendance à se généraliser.
    Que préconisez-vous pour l'endiguer ?
    C'est un phénomène qui ne peut échapper à la conjoncture que traverse notre pays. La mal-vie et l'oisiveté des jeunes sont à mes yeux les causes essentielles de ce fléau. Pour mettre un terme à l'escalade de la violence, le meilleur exemple doit être donné sur le terrain par les joueurs, les entraîneurs et les dirigeants eux-mêmes.
    En se comportant en vrais sportifs accomplis adeptes du fair-play et du respect dautrui, ils auront la possibilité d'assagir les supporters.

    Votre libero modèle ?
    J'ai eu le privilège de voir jouer Mustapha Zitouni. C'était un joueur exceptionnel. Il est parvenu à se hisser parmi les meilleurs liberos au monde. A l'AS Monaco, en équipe de France, au RCK ou à l'OMSE où il a fait ses débuts, Mustapha Zitouni a marqué à jamais son passage. A un degré moindre le regretté Hadefi et Fodil Megharia qui se sont fait remarquer par leur immense talent.

    Quel est l'attaquant que vous craigniez le plus ?
    L'attaque du CRB composée des Lalmas, Selmi, Kalem, Achour Chenene était percutante. Meziani et Bernaoui de l'USMA et Amirouche du RCK étaient aussi insaisissables et déroutants. Je préciserai que tout ce beau monde était exemplaire en matière de comportement. Même bousculés, voire agressés, ils gardaient leur calme et ne répondaient pratiquement jamais à la provocation. En dehors du terrain, ils étaient tout aussi corrects, respectables et respectueux.

    Pour être un bon libero, que faut-il avoir comme qualités ?
    Un bon libero doit être à la fois intelligent et fort dans l'anticipation et le placement. Il doit exceller dans la vision de jeu, du jeu aérien et de la maîtrise technique balle au pied. Pour résumer, le libero doit être le joueur le plus complet de l'équipe. C'est en quelque sorte le maçon qui colmate les fissures constatées dans le mur défensif. Le libero est nettement plus technique et plus habile que le stoppeur qui, lui, est spécialiste du contact direct.

    Vos qualités sur le terrain et en dehors ?
    Comme joueur, j’étais une réelle force tranquille et constamment concentré sur mon sujet. Dans ma vie de tous les jours, je suis quelqu'un de gentil et d'altruiste.

    Vos défauts ?
    J'avais un pied gauche pas très performant. Je le laissais tout juste pour monter dans le bus (rires). En dehors du terrain, je me suis toujours reproché ma naïveté.

    Qu'appréciez-vous comme qualité principale chez l'homme ?
    L'honnêteté est à mes yeux le socle le plus solide du bon comportement.

    Le défaut que vous détestez le plus ?
    J'ai horreur du mensonge.

    Etes-vous branché politique ?
    Pas du tout.

    Avez-vous un homme politique préféré ?
    Le défunt président Houari Boumediène à qui j'ai serré la main à plusieurs reprises lorsque, joueur et capitaine de l'équipe de la Gendarmerie nationale, j'avais reçu le trophée militaire. Pour l'avoir croisé à plusieurs reprises lors des remises des coupes, le regretté président, qui était impressionnant par sa stature et son charisme, m'a dit une fois : vous êtes devenu un habitué de la coupe militaire et je suis persuadé que la saison prochaine on se reverra. Ces mots sont toujours gravés dans ma mémoire, tout comme l'est le regretté Houari Boumediène.
    Que vous a apporté le football ?
    Matériellement rien. Sur les plans éducatif et relationnel, il m'a fortement aidé et forgé. Le football aura été pour moi une réelle fenêtre ouverte sur le monde extérieur.

    Et si c'était à refaire ?
    Je dis oui sans hésitation aucune, avec le même groupe toutefois.

    Etes-vous réellement déconnecté du football ?
    Oui. Le faible niveau technique, la violence et la decrepitude en général ne m'encouragent pas à me remettre dans le bain.
    Avez-vous un passe-temps favori ?
    Je m’occupe de la gérance d’une station de lavage autos à Kouba appartenant à deux amis. Ça meuble largement mon temps au quotidien.

    Le football à la télé ça ne vous dit réellement rien ?
    Absolument rien, même lorsqu’il s’agit de coupe d’Europe ou autres matches internationaux.

    Un mot sur le MCA d’aujourd’hui?
    Pour moi, ce n'est plus le club que j'avais connu. Avant, il était géré par 4 ou 5 dirigeants dévoués et totalement désintéressés qui ne travaillaient que pour l'intérêt du club. '
    De nos jours, il y a une quantité industrielle de responsables qui s'entre-déchirent et ternissent l'image de marque du Mouloudia. Le MCA est devenu une usine qui va vers la faillite pure et simple (il serre les dents et soupire).

    Que pense Saou de la victoire des Egyptiens en CAN ?
    C'est la victoire des hommes et de tout un peuple uni. La solidarité des Égyptiens à tous les étages, joueurs, staffs, dirigeants, journalistes et supporters, faisait réellement plaisir à voir. Que le sensationnel et méritoire succès des Égyptiens nous serve d'exemple.

    Entretien réalisé par Abdenour Belkheïr.

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  • Commentaires

    2
    visiteur_teteche
    Vendredi 22 Février 2008 à 08:59
    bonjour Abdenour,tu devrais ajouter les fameux coup franc veritable boulets de canon de notre ami Saou et gare ?elui qui oserait mettre la tete au passage du ballon.Sacr?aou
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