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NASSOU MOHAMED
1963 en Libye
Beddiar Houari, Messaoudi Mohamed (USM Marengo,futur MCA), Oueld el Bey, Haouchine, Ousser, Bouden, Nassou, Chibani (Entraîneur), Sikki Omar
Messaoudi Hameto, Fedlaoui, Meziani, Lalmas, Akacha, Mattem, Bouhizeb
Si c'était un animal, ce serait un félin. Nassou en a l'élégance souveraine. D'ailleurs, ce n'est pas par hasard qu'on la surnommé le « Chat ».
Pas seulement pour sa combinaison noire, arborée sur les terrains, mais pour ses superbes envolées qui restent un modèle à enseigner dans les écoles de foot. Alors, lorsque vous lui rappelez les moments intenses des jours heureux sous les vivats et les flonflons, la réaction est immédiate et cinglante à la fois mais pleine de modestie. « C'est peut-être à cause de mon agilité et que je retombais toujours sur mes pattes. Qu'un tel surnom me soit attribué m'honore car mes plongeons étaient aussi spectaculaires qu'élégants. » Mohamed Nassou, sans doute l'un des plus doués de sa génération, a marqué son époque, mais aussi tous ceux à qui, admiratifs, il imposait le respect. Aujourd'hui à 68 ans, Nassou ne savoure pas sa retraite comme il l'aurait voulu. Un accident vasculaire lui a occasionné une hémiplégie partielle. Il se bat pour recouvrer ses moyens avec un courage et une dignité exemplaires. C'est que le bonhomme fait partie de cette race de gens qui n'abdiquent pas aussi facilement devant le sort. La preuve, il se remet doucement de son handicap. Il avait 9 ans, lorsque le virus du football l'a envahi, on sortait juste de la Seconde Guerre mondiale. Et Guyotville, son quartier qui l'a vu naître et qu'il n'a jamais quitté, avait déjà une réputation de terre de football.
De Aïn Bénian au Galia
Comme tous ses jeunes compatriotes, c'est la rue qui le fit découvrir. Et encore par pur hasard. « Comme je n'avais pas souvent ma place en tant que joueur de champ, j'ai opté pour le poste de goal. » Nassou en avait le tempérament et le goût. A 16 ans, il a déjà une vocation puisqu'il intègre le monde des grands en signant sa première licence au MCA... en 1954. « C'était l'apothéose car le Mouloudia, club populaire par excellence, était aussi le modèle à suivre et y avoir sa place est plus qu'un sacerdoce, une reconnaissance. » « L'entraîneur de l'époque, un Argentin, se rappelle-t-il, avait l'embarras du choix avec près de 100 joueurs, desquels il devait choisir une trentaine. J'étais impressionné et découragé à la fois par ce nombre, alors à la fin des exercices, j'étais sur le point de partir, lorsque le coach m'a intimé l'ordre de rester et de revenir car il avait décelé en moi des qualités. Alors j'ai obtempéré et je suis resté. » Nassou ne s'offusque pas si on l'interrompt en précisant un détail ou en apportant un complément d'information. Il parle avec respect du stade de Guyotville et de son entraîneur, le Polonais Tomposky, qui l'a pris dans ses bagages en direction de l'Olympique de Marengo. « C'était une excellente expérience, mais je n'y ai pas fait de vieux os car le Gallia m'a sollicité. C'était une autre aventure avec les Bagur, Silva, Forcenet, Salah, Lalouche, Zitouni Abdelghani, qui m'a valu d'être dans la sélection d'Alger et de briller de mille feux », confie-t-il avec un certain orgueil. A l'indépendance, Belcourt qui a monté une grande équipe sur les restes du Widad ne pouvait se passer d'un aussi prestigieux joueur. « Si Omar Boubekeur et Khemissa m'ont contacté, j'ai vite accepté car le challenge en valait la chandelle avec des joueurs d'exception comme Kalem, Selmi, Lalmas, Achour, Amar et les autres. Ce n'est pas par hasard si le Chabab a dominé la première décennie de l'indépendance », assure-t-il. Lors de la première saison, se souvient-il, « nous avons gagné presque tous les matches mais on a perdu d'autres dont un, contre l'OMSE où on nous avait expulsé 2 joueurs et j'ai moi-même été agressé. » Le CRB de l'époque ? C'est vrai que ce fut une longue et belle équipée qui a enchanté tous les amoureux du football. Plus de 40 ans après, Ferhat Khemissa toujours bon pied bon oeil, celui qui a piqué Nassou à l'USMA nous décrit les circonstances du recrutement. « L'USMA avait pris les meilleurs joueurs du Gallia dont Nassou. Nous avions besoin d'un gardien de talent et notre choix s'est porté sur Mohamed qui est un modèle tant sur les terrains qu'en dehors. Il avait fait ses preuves et on savait qu'en le recrutant on allait stabiliser notre défense. Vitesse, souplesse, placement, bref des qualités exceptionnelles, qu'on ne trouve pas chez les joueurs actuels ». Nassou aurait pu prolonger encore davantage sa carrière au Chabab, n'était un concours de circonstances qui a fait sortir Abrouk de l'anonymat. « Un jour, on devait jouer un match de coupe à Bougie. La veille, Nassou nous fait part de son indisponibilité, retenu qu'il était par une fête familiale. Dépêché par le comité directeur, j'ai essayé de le convaincre mais en vain. C'est ainsi que Abrouk a été titularisé avec en sus une prestation de premier ordre. Il ne quittera plus les bois du CRB. Cela dit, on ne soulignera jamais assez les mérites de Nassou qui a été un des piliers du grand Chabab », résume l'ancien et toujours dirigeant du CRB...
Qu'aurait été le grand chabab sans nassou ?
Nassou émergeait du lot, même si par modestie, il n'omet pas dénumérer les gardiens de l'époque qui l'avaient impressionné. Ouchen, Lounès, Krimo, Zerga. « Ce sont des adversaires mais il y avait une complicité entre nous parce qu'on évoluait au même poste. » Nassou, bon joueur, citera aussi celui qui a pris sa succession avec une certaine réussite. On veut parler de Abrouk, qui malgré son jeune âge, a saisi cette occasion en s'imposant parmi les grands. « Je pense qu'il n'a pas démérité, qu'il a été à la hauteur de ce qu'on attendait de lui. Il était doué et a contribué avec ses camarades à perpétuer la suprématie du grand Chabab. C'est tout à son honneur. » Abrouk qui garde un excellent souvenir de son aîné ne tarit pas d'éloges à son égard. « Nassou est de la race des meilleurs. Je l'ai vu lors du grand match O. Marengo-Gallia au stade municipal. Il pleuvait ce jour-là. J'ai vu un grand gardien plein de classe qui de surcroît évoluait sans gants ! Je peux dire que les dirigeants du CRB de l'époque ont eu la main heureuse en recrutant Nassou qui, à l'instar de Amar et de Mouhoub qui venaient tous les deux de Aïn Benian, a donné une certaine assise à l'équipe. Nassou, je l'ai connu avant qu'il ne vienne au CRB. Il avait des qualités athlétiques et techniques hors pair. Il était une pièce essentielle dans le dispositif du Gallia. Je me rappelle qu'un jour pour une raison que j'ignore, Nassou avait boudé l'équipe. On a mis à sa place Pellégrino. Eh bien à Blida contre le FCB, le Gallia a pris une tannée, qui a mis à nu le vide laissé par Nassou. Je peux dire aujourd'hui que le CRB a aussi contribué à l'éclosion de grands joueurs comme Nassou. On avait comme entraîneur un Yougoslave Sostaric, ancien gardien de but de son pays, qui nous a énormément appris le dur métier de gardien de but. Il nous a inculqué certaines ficelles qu'on ne peut acquérir sur les bancs de l'école. Je peux témoigner que Nassou a été à l'origine de la coupe d'Algérie remportée en 1966 en arrêtant un tir magistral de Amirouche qui aurait pu changer le cours des choses. » Pour Kalem, qui fut le valeureux capitaine de la prestigieuse équipe d'El Aqiba, « le CRB n'était pas seulement un assemblage de noms, accolés les uns aux autres. C'était une famille avec des talents qui se complétaient. Nassou ? C'est un homme plein de joie, d'humour et de correction. Je peux avancer, sans forfanterie, que Nassou avait vraiment l'étoffe d'un joueur de classe mondiale. On a toujours gardé le contact. Lorsqu'il a eu son accident, je me suis rapproché du docteur Hanifi pour essayer de lui prodiguer la rééducation nécessaire. Mais Mohamed ne pouvait se déplacer, il a préféré se soigner pas loin de chez lui. Je sais qu'il y a quelque temps, il a été très touché par la réception donnée par les responsables de la mairie de Belouizdad, en l'honneur des anciens du Chabab. C'étaient des retrouvailles émouvantes qui nous ont tous fait du bien. » Mais je sais que Nassou, un homme très sensible a été chagriné par le fait qu'on l'a vite oublié. Il en est resté marqué. A vrai dire, Nassou après avoir joué pour la JSK et Kouba a terminé sa carrière d'une manière qui l'a énormément choqué. « Mon bonheur à moi, c'est lorsqu'on me comprend, et j'estime que j'étais un incompris. Moi, je suis un gagneur. Je n'aime pas perdre. Mais pour gagner, il faut savoir perdre », relève-t-il avec philosophie en insistant que son plus mauvais souvenir reste, sans conteste le jour où il a cessé son activité en tant que gardien de but. « Je ne cherchais pas la gloire ni l'argent, ce n'est qu'après avoir quitté le football que je me suis rendu compte par l'intermédiaire des spectateurs que quelque part j'incarnais une génération de joueurs ayant écrit en lettres d'or l'histoire d'un club. » Ayant pris sa retraite, il y a 6 ans après 30 ans de loyaux services à Naftal, Nassou n'en garde pas moins un œil sur l'évolution du football.
Une fin de carrière en queue de poisson
Son constat est implacable. Fasciné, troublé, navré, Nassou ne verse pas dans une nostalgie infinie. « Le football a chuté. Le système, tel qu'il est conçu, brise tant et tant de rêves et de vocations. Le joueur d'avant mouillait le maillot avec amour et respect, sans tricher. Celui d'aujourd'hui verse dans l'exhibition et se donne en spectacle. Il ne se défonce pas alors que sur le plan matériel, il est choyé. Pour résumer, je dirais qu'on apportait beaucoup au football, alors que le joueur d'aujourd'hui, c'est plutôt le football qui lui apporte beaucoup. Grand bien leur fasse, mais qu'ils bougent un peu pour sortir de la médiocrité... » Nassou reconnaît que ce sport lui a permis de vivre une belle aventure humaine. D'ailleurs, il n'a jamais coupé les ponts avec cette activité : « Je préfère aller voir les matches des petites divisions, là au moins il y a le coeur, la passion, c'est ça, à mon sens, le vrai sport... »
Parcours
Né en 1937 à Aïn Bénian (ou 04.10.1939 à Béjaia A confirmer), il a commencé à jouer au football dans sa ville natale. En 1954, il signe sa première licence au Mouloudia d'Alger. Il fera ensuite partie de l'Olympic de Marengo et du Gallia. A l'indépendance, il est engagé par le Chabab de Belcourt avec lequel il va vivre une très belle aventure couronnée de titres. Après le CRB, c'est Ahmed Arab, alors entraîneur du Nara (RC Kouba), qui le fait signer dans ce club qu'il contribue à sauver de la relégation. Notons que Nassou a également fait un passage à la JSK. Employé à Naftal, il y restera trois décennies.El Watan du 17/03/2005
Samedi 27.2.2021 Décès de Nassou Mohamed
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Commentaires
27sahnoune ( ancen BelVendredi 13 Février 2015 à 23:07merci Monsieur Nassou, je t' ai vue jouer alors que j' avais 13 ans aujourd'hui j' ai plus de 61 ans, jusqu' a aujourd'hui je parle de toi a mon petit fils ( 13 ans ) on est en 2015 et je parle de toi plus que Abrouk lui aussi est un grand goal mais toi tu est mon HÉROS est tu le restera jusqu' a la fin de mes jours. J'ai toujours toujours voulu te voir au moins pour une minute...........maaliche ....je pris Dieu pour que tu devienne comme avant et Dieu te protégeras de cette maladie...........JE T' AIME MON GRAND.....FRÈRE.....MERCI POUR TOUT26sahnoune ( ancen BelVendredi 13 Février 2015 à 23:07merci Monsieur Nassou, je t' ai vue jouer alors que j' avais 13 ans aujourd'hui j' ai plus de 61 ans, jusqu' a aujourd'hui je parle de toi a mon petit fils ( 13 ans ) on est en 2015 et je parle de toi plus que Abrouk lui aussi est un grand goal mais toi tu est mon HÉROS est tu le restera jusqu' a la fin de mes jours. J'ai toujours toujours voulu te voir au moins pour une minute...........maaliche ....je pris Dieu pour que tu devienne comme avant et Dieu te protégeras de cette maladie...........JE T' AIME MON GRAND.....FRÈRE.....MERCI POUR TOUT25gasmiVendredi 30 Novembre 2012 à 16:55pour une rectification nassou mohamed a opte pour le crbelcourt la saison 1962 1963 c etait la division pre honneur le crb etait dans le groupe de l omse et nassou etait pour beaucoup a l accession du crb donc il n a jamais fait parti de l effectif de l usmalger les saisons 1962 1963 et 1963 1964. bonne reception et je salue votre tavail de profondeur.
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Merci khouna Gasmi pour ton apport précieux,on réctifie au fur à mesure et on essaye de donner aux internautes l'information la plus fiable possible.On va essayer aussi de retracer la carrière de NASSOU avec exactitude une fois l'information disponible.merci encore pour tout ce que tu apportes comme information..
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24gasmiMercredi 26 Septembre 2012 à 20:08nassou mohamed avait debute sa carierre comme gardien de but au crb en 1963 et non pas en 1964. durant cette saison de la division d honneur centre1963 1964 le crb n avait pas gagne tous les matchs le crb avait perdu des matchs je cite. l usmalger avait battu le crb aller et retour par les scores de un but a zero a bologhine et par trois buts a un au stade du 20 aout et le nahd avait battu le crb lors du dernier match par deux buts a zero au stade du 20 aout . nassou est reste titulaire au crb malgre la presence du gardien de but abrouk. avant que nassou ne quitte le crb abrouk n etait que son remplacent nassou avait gagne avec le crb deux championnat d algerie et une coupe d algerie. nassou restera pour moi le meilleur gardien de but en algerie et l un des meilleurs dans le monde.-
BIENVENUE sur ton blog....merci gasmi pour cette précision, il était un très grand gardien de but sans aucun doute, il avait débuté sa carrière bien avant le CRB dans d'autres clubs et à rejoint le chaba par la suite après l'indépendance avant de rejoindre le RSK...malheureusement on avait pas l'opportunité de le voir à l'oeuvre mais d'après les échos des anciens, il était un formidable gardien de but
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23enemraJeudi 10 Mai 2012 à 00:05.,.-.-,-,._
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........¦. ,,-'| Formidable hommage à Nassou !!!
....( .'¦./_,/_ Merci Sebbar.
......`¦/'..22amarMercredi 9 Mai 2012 à 18:52effectivement nassou mohamed etait un tres grand grdien de but pour l avoir vu evoluer avec le grand chabab de belcourt. dans sa cariere il a encaisse dans un match contre l usmalger en1964 c etait la division d honneur dans un match a huit clos au stade du 20 aout trois but en quatre minutes alors que le crb etait leader score final crb 1 usmalger 3. je me souviens aussi du dernier match de la division d honneur centre match joue au stade du 20 aout entre le crb et le nahd match pour la premiere place ou un nul sufirait pour le crb pour etre sare champion mais le nahd avait gagne par 2 buts a zero ces 2 buts ont etais marque par le joueur saadi dont un but ressemble au but inscrit par l angletere en finale de la coupe du monde 1966le ballon qui touche de l interieur la barre tranversale le second but inscrit sur penalty malgre que nassou est parti du bon cote. d autres souvenirs de nassou qui restera l un des meilleurs gardien de but.merci khouya Robert pour votre intervention et votre t?ignage.Dommage notre g?ration n'a pas eu l'honneur et le plaisir de voir ?luer Nassou qui ?it un gardien d'exception d'apr?ce qu'on a pu lire ?on propos.Il devrait servir d'exemple pour les futurs gardiens de but du football alg?en20robertMercredi 25 Février 2009 à 08:54un tres grand gardien de but - Mes respects khoya mohamed, tu me fais rappeler mon enfance. Ton admirateur kamel de montreal.
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merci Kader pour ce témoignage en évoquant l'un des meilleurs gardiens que le football algérien a enfanté, effectivement j'ai pu lire sur sa préférence pour la couleur noir d'où ce surnom de " chat noir" comme tu l'a si bien signalé, rabi yechfih inchallah, nos jeunes gardiens n'ont pas bénéficier de son expérience, de son savoir et de son éducation légendaire