• MUSTAPHA BERZIG

    Joueur polyvalent des années 40

    "Un courage et une technique exemplaires"

     

    Mustapha Berzig ce natif de Dellys, joueur polyvalent a été trés certainement l'un des éléments les plus en vue des années 40.Particulièrement courageux, il avait une force d'âme qui permettait de résister aux épreuves même les plus  insensées.Sur le terrain il déployait outre un impressioànnant registre technique et physique, une farouche volonté.

    Par ailleurs Mustapha Berzig aimait par-dessus tout le Mouloudia.Pour preuve, cette brève histoire:contacté en 1942 en catamini par le club professionnel français Bordeaux, Mustapha Berzig se déplacera sur la pointe des pieds en France à l'insu de ses dirigeants.

    Il réussira des essais forts concluants et retourna trés vite à Alger préparer son départ définitif.Rencontré comme par hasard à la Rue Bab-Azzoun du coté de la place du cheval, par ses dirigeants Djazouli et Derriche, il apprendra par ces derniers qu'il allait enfin pouvoir travailler à la maison de bienfaisance à la rue Marengo à la Casbah ( il était réellement dans le besoin et cherchait du travail depuis belle lurette).Il les remercie et sourit à la fois en leur disant:" je quitte le Mouloudia pour Bordeaux et voila la lettre de recrutement".

    Ebahis, les deux valeureux dirigeants algérois ne se priveront pas de lui dire sur fond d'amertume "c'est comme ça que tu nous quittes".Touché et confus à la fois, Mustapha Berzig qui a senti un long frisson lui traverser le corps déchire instantanément la lettre du club Français et leur annonce la décision de rester au Mouloudia.Un geste que la grande famille mouloudéenne n'oubliera pas de sitôt.

    source: Le Mouloudia "cette légende vivante" Belkheir Lounes /p86


    votre commentaire
  •  

    "MOHAND" Mohamed OUALIKEN

    Arrière central des années 1940/62

    "Une présence et un physique"

     

    Mohand Oualiken qui a rejoint le Mouloudia dés le début des années 40, était un des meilleurs arrières centraux de son époque.Avec une présence physique peu commune qui lui permettait de dominer les duels d'homme à homme, il stimulait la cohésion et l'assurance de ses coéquipiers  défenseurs.Il ne négligeait aucun aspect de son rôle.

    C'est lui qui généralement "soccupait" des plus dangereux avants-centre adverses.Il était toujours prêt à leur subtiliser la balle au pied ou de la tête et réussissait d'emblée à les mettre sous l'éteignoire, les obligeant à changer constament de place.

    Dans ce match Mouloudia-O.Hussein-Dey (OHD) joué en 1946 à couteaux tirés, Mohand Oualiken se voit confier la lourde tâche de faire dérouter le colosse arrière central Santiago, véritable "montagne" de muscles.Pour obliger ce dernier à ne pas monter en attaque et permettre aux attaquants d'ouvrir des brèches dans la solide défense de l'OHD, Mohand Oualiken se positionne comme avant-centre.Il prendra grâce à sa formidable détente et son exemplaire courage toutes les balles au géant Santiago.La nérvosité de ce dernier fera perdre à sa défense son assurance coutumière et provoquera beaucoup de "couloirs".

    A signaler que Mohamed Oualiken a fait partie de l'équipe du MCA post indépendance en 1962/1963.

    source: Le Mouloudia "cette légende vivante" Belkheir Lounes /p84

     

     

    Photo 1: Oualiken (4ème debout à gauche) avec le MCA à Tunis 1951 contre Hamam Lif

    Photo2: Oualiken (6ème debout à gauche) avec le MCA à Tunis 1951 contre Hamam Lif


    votre commentaire
  • LES ANCIENS DU DOYEN, 30 ANS APRES
    Des champions sous les lampions


    A l’initiative de la fondation Derriche, la famille mouloudéenne s’est réunie à nouveau, vendredi dernier à l’hôtel “Hilton”, pour honorer les premiers vainqueurs de la Coupe d’Afrique des clubs champions ainsi que de nombreuses gloires et personnalités du sport national.

    Animée par Mohamed Salah, l’ex-radio-reporter de la chaîne Une, la soirée a débuté par une brève allocution du Dr Bachi Zoubir, celui qui avait brandi le trophée continental un 22 décembre 1976. Après la projection d’un court-métrage sur la création du Mouloudia, Abdelkader Drif, l’ex-président des “Vert et Rouge”, fit la bise à Bachi en disant : “A l’époque, j’embrassais toujours Bachi après une victoire mais aussi à la suite d’une défaite. C’est toute la différence entre le foot d’hier et d’aujourd’hui”. Puis, il mit fin à son discours en précisant que “le Mouloudia est un et indivisible comme la République algérienne”, sous un tonnerre d’applaudissements. Le moment le plus émouvant fut marqué par l’apparition des anciens champions d’Afrique de 1976 emmenés par un Betrouni et un Bencheikh qui n’ont pas changé. Ils étaient tous là, d’Aït Mouhoub à Bellemou en passant par les Zenir, Mahiouz et bien d’autres. Ces héros qui ont écrit l’une des plus belles pages d’histoire du grand club de la capitale. Puis ce fut au tour des athlètes d’autres disciplines d’être récompensés pour leur palmarès notamment la grande championne de judo, Salima Souakri, le boxeur Mohamed Benguesmia et le tennisman Lamine Ouahab. Placée sous le signe de “L’Algérie qui gagne”, cette cérémonie devait également honorer les champions olympiques Morceli et Boulmerka ainsi que Rabah Madjer, mais ces derniers n’ont pu se présenter en raison d’obligations professionnelles. En tout cas, un grand bravo aux organisateurs qui nous ont fait vivre une réunion conviviale pleine d’émotions et de… bons souvenirs.
    H. B.

    OMAR BETROUNI
    "Après 1976, la cassure a été fatale au MCA"

    Trente ans après le seul sacre africain du MCA, quels sont les temps forts que vous avez toujours en mémoire ?
    Je retiens surtout cette joie collective et le fait d’avoir été les premiers à ouvrir la voie du succès africain à d’autres formations comme la JSK d’abord et ensuite l’ESS. A l’époque, on avait prouvé que grâce au travail et à la rigueur, on pouvait atteindre les sommets.
    Mais depuis ce jour-là, le Mouloudia n’a plus remporté aucun titre continental. Qu’en pensez-vous ?
    A nous les joueurs des années soixante-dix, cela nous fait très mal de constater que le palmarès du club au niveau africain ne s’est pas enrichi d’un nouveau titre après trente ans. Après notre triomphe, il y a eu une cassure, et notamment le renvoi des six meilleurs joueurs du club, et depuis, le MCA n’a pas cessé de souffrir et de traverser des crises chroniques.
    Il faut dire que le MCA n’est plus un et indivisible comme vient de le déclarer M. Drif, l’ex-”boss” mouloudéen des années fastes ?

    Mais il a précisé qu’il n’y avait que des sensibilités différentes qui s’exprimaient à l’intérieur d’un MCA un et indivisible. Bien sûr, il souhaite l’union sacrée à partir de 2007 pour que le Mouloudia soit au-dessus de tout pour tout le monde.
    Mais est-ce que vous croyez que c’est vraiment possible aujourd’hui ?

    Mais bien sûr que c’est possible. Nous sommes de la même famille et il n’y a pas de raisons pour que l’on ne s’entende pas. Le MCA doit retrouver sa grandeur mais cela ne peut se faire que grâce à l’union.
    Quel serait votre message principal en direction des dirigeants actuels du MCA ?
    Nous, les anciens joueurs on ne demande qu’à aider le club. Si les dirigeants actuels ont besoin de nous, nous sommes prêts à les soutenir sans aucun problème. Vous avez pu mesurer l’émotion des membres de cette équipe de 1976 réunis en cette soirée. Ils ont tous le Mouloudia dans le sang et ne refuseront jamais de se mettre à nouveau à son service. Propos recueillis par H. B.

    LA FONDATION BRAHAM-DERRICHE SE DISTINGUE
    Le MCA et l’Algérie qui gagne

    La soirée de vendredi est un des événements marquants de cette fin d’année 2006.

    «L’Algérie qui gagne». Le slogan peut paraître présomptueux en ces temps de vaches maigres pour un sport algérien qui éprouve d’énormes difficultés à redécoller.
    Il est, pourtant, là pour nous signifier que ce pays, le nôtre, a enfanté de grands champions et doit pouvoir continuer à le faire. A la condition qu’il puisse bénéficier des moyens nécessaires pour une telle opération. Mais cela est une autre histoire qui fait appel à un débat de fond.
    Celle qui nous intéresse aujourd’hui nous vient de la Fondation Braham-Derriche, du nom d’un des fondateurs du plus vieux de nos clubs et l’un des plus glorieux: le Mouloudia d’Alger. Cette Fondation a eu l’heureuse et opportune initiative de se servir de l’anniversaire d’une date historique de ce club pour rendre hommage et honorer nombre de ceux qui ont contribué à faire la grandeur du sport algérien durant toutes ces dernières années. L’anniversaire en question était celui de la 30e année du sacre de l’équipe de football du Mouloudia en tant que champion d’Afrique des clubs. C’était le 18 décembre 1976 et ce soir-là, un stade du 5-Juillet en folie assistait à l’un des plus incroyables renversements de situation de l’histoire du football continental. En finale aller, 15 jours plus tôt, le MCA avait été battu en Guinée par le Hafia de Conakry, champion d’Afrique en titre, sur le large score de 3 buts à 0. Au retour, les 90.000 spectateurs du stade olympique ont été les témoins de la révolte mouloudéenne ponctuée de trois buts (dont le dernier de Omar Betrouni à l’ultime minute) qui a permis au club algérien d’obtenir la série de tirs au but, à l’issue de laquelle il a été déclaré vainqueur et nouveau détenteur du trophée. Ce fut le premier sacre continental du football algérien. Le Mouloudia avait ouvert la voie que la JS Kabylie puis l’ES Sétif ont empruntée avec la même réussite. L’Algérie qui gagne c’est cela. Du reste, les organisateurs ont su associer les dirigeants des trois clubs dans les louanges. Ceux du Mouloudia étaient, bien sûr, là, Hakim Serrar, le président de l’ESS s’est déplacé et a placé ses mots de remerciements. Quant à Moh Cherif Hannachi, le président de la JSK, il était absent mais on lui fera parvenir son cadeau en hommage à ce que son club a fait pour le sport et le football algériens. Trente années plus tard, on a donc redécouvert ceux qui nous avaient tant fait vibrer à cette époque-là. Les Bachi, Betrouni, Zenir, Bencheikh, Bousri et tous les autres. Même le regretté Draoui était là si l’on peut dire puisque sa fille Ryma était de la fête. A leurs côtés, on a retrouvé les dirigeants parmi lesquels Abdelkader Drif, Mohamed Maloufi, Youcef Hassena, le staff technique avec Hamid Zouba et Smaïn Khabatou ainsi que le médecin, Mohamed Benmerabet. C’était là le Mouloudia qui gagnait. Ce Mouloudia qui ne semble pas avoir retrouvé Abdelkader Drif, lequel, dans un discours, a indiqué que «le Mouloudia comme l’Algérie est un et indivisible. On ne saurait accepter qu’il y ait une section par-ci et d’autres par-là. En 1977, nous avions remis aux dirigeants de Sonatrach les clés d’un club riche de 56 années d’histoire. Trente années plus tard, la première entreprise du pays a contribué à le renforcer dans toutes les autres sections avec la réussite que l’on connaît. Le football, quant à lui, vit de pénibles moments mais ensemble, avec les responsables de Sonatrach, il y a la possibilité de lui rendre sa grandeur».
    Le reste de la cérémonie qui s’est déroulée ce vendredi soir à l’hôtel Hilton, a consisté à honorer toutes celles et tous ceux, athlètes, dirigeants ou entraîneurs qui ont participé avec réussite aux plus grands événements qui ont fait la gloire du sport algérien. C’est ainsi qu’on a songé à Mustapha Larfaoui, Amar Addadi, Mohamed Allam, Mohamed Djouad, Abdehamid Kermali, Hacène Lalmas, Mokhtar Kalem, Djamel Zidane, Salima Souakri, Soraya Haddad, Abderrahmane Benamadi, Mohamed Benguesmia, Mohamed Allalou, Hocine Soltani, Rabah Madjer, Lakhdar Belloumi, Mohamed Allek, Boualem Rahoui, Raouf Bernanoui, Abderahmane Hamad, Djabir Saïd-Guerni, Noureddine Morceli, Hassiba Boulmerka, Lamine Ouahab, l’équipe de hand du MCA et tant d’autres acteurs. Il est utile de souligner que de tels événements sont nécessaires car ils sont la mémoire d’un secteur que l’on a trop tendance à négliger alors qu’il a été celui qui a fait le plus fait retentir Kassamen et hisser notre drapeau hors de nos frontières, dans d’innombrables complexes sportifs et stades du monde. En cela, la fondation Braham-Derriche a visé juste, notamment pour avoir uni dans les hommages tous les sportifs, même ceux qui n’ont jamais porté le maillot vert et rouge du MCA.

    Ahmed ACHOUR


    votre commentaire
  • BENOUNA ALI

    Meflah Aoued le buteur félicité par Ali Benouna le 5.10.1936

    Stade Rennais-Olympique de Marseille

     

     

     

    BENOUNA ALI

    Ailier gauche des années 1940/50

    "Premier international algérien"

     

    Né le: 16.05.1908 à Chlef (ex Orléansville)

     

     

    Ali Benouna, qui est né à orléansville (actuellement chlef) a été le premier Footballeur algérien à faire partie de l'équipe de France.Ailier gauche de charme, il avait  l'art de dribbler plusieurs adversaires à la fois.Il les éliminait en s'amusant.

    Trés rapide, Ali Benouna était incontestablement un des joueurs les plus talentueux de son époque.La presse coloniale lui a toujours fais les éloges.

     Possédant un sens inné du but, il sauvera souvent son équipe dans des moments cruciaux.Altruiste, il viendra régulièrement en aide à ses coéquipiers nécessiteux en leur offrant ses primes de matchs.Et dire que lui même était issu d'un trés modeste rang-social.

    En équipe de France, Ali Benouna évoluera à maintes reprises et se fera à chaque fois remarquer par son grand talent.

    source: Le Mouloudia "cette légende vivante" Belkheir Lounes /p91

     

    ses sélections avec l'équipe de France

     

    08/03/1936 : France 3 - 0 Belgique

    09/02/1936 : France 0 - 3 Tchécoslovaquie

     

     

     


    Benouna Ali avec le MC Alger 

    Ali Benouna, né en 1908 et décédé en 1980 à Alger, était un footballeur de grande classe. Ce fut le premier joueur d'origine algérienne (originaire de Chlef) à jouer en équipe de France en 1936...il joua pour plusieurs clubs français aussi dont le FC Sète 1934, le Stade Rennais 1935/1937 (prêté à Boulogne par le Stade Rennais), Racing de Roubaix 1938-1939

    International français (2 sélections), il a remporté la Coupe de France en 1934 avec le FC Séte 2-1 contre l'OM.

    Il joua pour le Mouloudia durant les années 30 et 40 avant de racrocher et prendre en main les jeunes Mouloudéens et par la suite le JS El-Biar en 1950.

     


    votre commentaire

  • Kader Firoud

    "Le dernier des dinosaures"

     

    Le seul sport que j’ai pratiqué, c’est la marche à pied, quand je suivais les enterrements de mes amis sportifs (SHAW ).

    Avec la disparition, il y a un mois, de Kader Firoud, c’est un des derniers dinosaures qui tire sa révérence. Kader compte, en effet, parmi les doyens des entraîneurs français, mais aussi l’un des plus écoutés. Il symbolisait à lui tout seul le Nîmes Olympique de la grande époque. Il avait 85 ans. Dans le lot des footballeurs algériens, Firoud a sans doute eu la carrière la plus atypique. Joueur de talent, il fit ses classes à Oran, au sein de l’illustre USMO puis au Mouloudia d’Alger avant de se baser en France, où il passera plus de la moitié de sa vie. Retiré près de Nimes, il coulait une retraite paisible, après avoir joué puis entaîné durant dix-huit saisons le Nîmes Olympique entre 1948 et 1978. Il est passé par Toulouse et Grenoble pendant la guerre puis a évolué trois saisons à Saint-Etienne (1945-1948). Transféré, il participa ainsi à la remontée de Nîmes en divison une (1950) mais un accident de la route, le 5 juillet 1954 sur le chemin du retour de la Coupe du monde en Suisse, l’obligera à arrêter prématurément, sa carrière, blessé à la jambe. Il devient alors entraîneur des Crocos le 13 juin 1955 et gagnera le seul trophée des Rouge et Blanc, la Coupe Drago (1956). Au total, il a à son actif 782 matchs dirigés en division une. Seul Guy Roux réussira à faire mieux. Avec sa marche bancale, sa silhouette ne passe pas inaperçue. A la veille du match décisif pour la qualification en Coupe du monde, contre le Nigeria à Constantine, en 1981, il était venu pour supporter l’équipe algérienne mais aussi pour superviser son élément Mansouri, qui jouait à Montpellier. On se souvient de ses propos fort sentencieux : « L’Algérie terre de football ne peut rester à la traîne. Il lui faut un coup d’éclat pour se faire admettre parmi les nations avancées dans ce sport si merveilleux. Je pense que la Coupe du monde est un excellent tremplin pour se faire entendre », avait-il suggéré. Quelques semaines plus tard, l’Algérie accédait à son vœu et faisait une entrée fracassante dans la plus enviée des compétitions mondiales.

    https://scontent.fmad3-7.fna.fbcdn.net/v/t1.0-9/fr/cp0/e15/q65/47581104_2733678859979375_6739191587395338240_n.jpg?_nc_cat=103&efg=eyJpIjoibCJ9&_nc_ht=scontent.fmad3-7.fna&oh=04e6ae26e2ed3e4ced60b85c5397247d&oe=5C97DC38
     

    Firoud l’instituteur

    C’est que Kader savait de quoi il parlait. Quelques années plus tôt, on le fit venir à Alger, précisément au lendemain de l’indépendance, pour lui confier le poste de directeur des sports. Il n’y fit pas de vieux os. C’est que l’homme est à cheval sur les principes. Confiné dans des tâches administratives, il dut encaisser les coups avant de jeter l’éponge. Les anciens se souviendront de ses coups de gueule. « Je ne suis pas là pour surveiller les couloirs où faire le gendarme. Je suis un homme de terrain et ma place est sur le terrain, pas derrière un bureau. » Qu’à cela ne tienne ! On lui confiera l’équipe nationale avec laquelle il n’ira pas très loin. Mais c’est surtout en sa qualité de technicien qu’il se fera connaître davantage. Maouche Mohamed, membre de l’équipe FLN, reconnaît les mérites de Firoud, sous la conduite duquel il a effectué plusieurs stages au CNEPS, au milieu des années 1960 « Kader, se souvient-il, était un homme de poigne. Il ne transigeait pas avec la discipline. Ces connaissances en football étaient très fournies et puis n’oublions pas qu’il était parmi les patrons du foot français avec les Batteux, Nicolas, Snella, Pibarot... En tant qu’ancien joueur, il savait faire passer les messages. Sa qualité d’ancien instituteur l’avait sans doute aidé dans ce métier, car il savait avec pédagogie et tact communiquer. » Khabatou qui l’a côtoyé dans les années 1940 au MCA garde de lui l’image d’un perfectionniste qui aimait le foot par-dessus tout. C’était un artiste dont la carrière a été stoppée par un accident. En tant que technicien, Kader a fait aussi ses preuves et sa longévité au sein d’un seul club est là pour le prouver. Prié, il y a quelques mois, de livrer ses impressions sur le football algérien, Kader est allé droit au but. « Vous savez, le foot est devenu un enjeu universel qui ne peut s’accommoder de bricolage. Le foot algérien est moribond, sinon on l’aurait vu dans les grandes compétitions internationales. Cela fait mal au cœur. Dans le foot moderne, il n’y a pas de place à l’à-peu-près. Je crois qu’en Algérie, on se contente de demi- mesures. On ne va pas assez au fond des choses. Si l’on veut réellement réussir, il faut tout professionnaliser et bannir une fois pour toutes la mentalité d’amateur. » L’entraîneur a été parfois critiqué pour ses méthodes. Pourtant Firoud n’est pas du genre à compliquer un sport qui reste par essence un jeu. N’est-ce pas lui qui a dit : « Le football est un jeu simple o, développer une attaque, c’est savoir porter la supériorité numérique dans un endroit du terrain. »

    Une leçon d’éternité

    C’est parce qu’il a toujours considéré le foot comme un jeu qu’il l’en a fait presque une philosophie. « Dans ce domaine, je n’ai de leçon à recevoir de personne. J’ai duré parce que j’ai pris du plaisir », concède-t-il. En équipe de France où il comptabilise 6 sélections, Kader n’a connu qu’une défaite contre la Suède (0-1) le 26 mars 1952. Il a évolué contre l’Angleterre (2-2), le 3 octobre 1951 ; contre la Suisse à Lausanne (1-2), le 14 octobre 1951 ; contre l’Autriche (2-2), le 1er novembre 1951 ; contre le Portugal (3-0, le 20 avril 1952 et face à la Belgique (1-2), le 22 mai 1952. L’engagement, la dépense physique et l’amour du maillot sont autant de principes que cet ancien instituteur a toujours voulus inculquer. Mais les choses ont changé, et la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Kader en est conscient, il est aussi fier du parcours de son équipe Nîmes en coupe de France. « Ça titille mon ego, je suis fier, car Nîmes est une partie de moi-même », confiait-il récemment. Sur un autre plan, Firoud regrette le temps passé. Interrogé sur les capacités actuelles du club, l’ancien entraîneur n’y va pas par quatre chemins pour dénoncer certaines pratiques. « Les valeurs du club se sont petit à petit étiolées. Nîmes n’avait pas les moyens de la politique actuelle. L’argent a remplacé le cœur. C’était à la mode dans le football à cette époque-là. Au lieu de miser sur les stars, il aurait fallu poursuivre dans la voie de la formation, notre tradition. On a raconté des histoires aux gens ! Ce parcours en coupe de France me donne beaucoup de regrets. Cela montre ce que nous n’aurions jamais dû cessé d’être. Il faut aujourd’hui sauver ce qui peut l’être, redéfinir une politique cohérente, stable, en fonction de nos moyens humains et financiers. Nîmes doit redevenir un club sain. Dans le milieu, on le voit, seuls les clus sains s’en sortent et finissent par gagner quelque chose. Regardez Auxerre. Retiré depuis le milieu des années 1980 dans un petit village près de Nîmes, il coulait une retraite paisible au pied des ceps après avoir embrassé la viticulture avec délice. Cela ne l’empêche pas d’être à l’écoute du football, et les techniciens de l’Hexagone et d’ailleurs n’hésitent pas à venir lui demander conseil sur les stratégies ou les tactiques. » Peu avare, cet entraîneur charismatique prodigue ses conseils sans retenue. « Le foot m’a tout donné.Je lui suis redevable .Je ne vois pas pourquoi je m’arc-bouterais sur mes acquis que je garderai pour moi seulement. L’égoïsme n’est pas ma tasse de thé. Ce que j’ai reçu tout au long de ma carrière, je suis en devoir de le transmettre par tous les moyens. Sinon ma carrière aura été vaine », lance-t-il avec philosophie au journal local qui s’inquiétait du fait que la rupture avec le football n’allait pas produire une brisure dans sa vie. « Vous savez, le foot coule dans mes veines. Je suis né pour le foot, et je ne m’en séparerai jamais. Mais il y a un moment où il faut savoir arrêter et passer le flambeau aux nouvelles générations ».

    Parcours

    Né le 11 octobre 1919 à Oran, Kader Firoud débute en 1935 dans le club de sa ville natale. L’US musulmane d’Oran. Après avoir évolué au Mouloudia d’Alger en 1938/1939, il rejoint l'USMO en 1939 puis en 1942 la métropole et le club de Toulouse. En 1945, il porte le maillot vert de l’AS Saint-Etienne pendant trois saisons avant de rejoindre son club de cœur Nîmes Olympique. Ancien attaquant reconverti en milieu de terrain, il honore à 32 ans, la première de ses six sélections sous le maillot bleu, le 3 octobre 1954, contre l’Angleterre. Il marquera un but... contre son camp. Victime d’un grave accident de voiture, il doit mettre un terme à sa carrière de joueur en 1954. Devenu entraîneur des Crocodiles du Nîmes Olympique, il mène notamment la formation gardoise deux fois en finale de la coupe de France en 1958 et en 1961. Il est entraîneur de l’équipe nationale algérienne au lendemain de l’indépendance où il occupe également la fonction de directeur des sports. En 1969, il revient à Nîmes où il y passera neuf autres saisons avant de terminer sa carrière à Montpellier, de 1980 à 1982. Kader aura passé 782 matches sur le banc d’un club de division une, performance battue seulement par Guy Roux.

    Hamid Tahri Edition du 12 mai 2005 

     

    Kader Firoud (11 octobre 1919 à Oran en Algérie ; 3 avril 2005 à Nîmes) fut un brillant footballeur puis entraîneur franco-algérien.

    Sa carrière de joueur est stoppée nette par un grave accident de voiture peu avant la tenue de la Coupe du monde 1954, pour laquelle il était sélectionné.

    Il devient entraîneur dès 1955 en prenant en mains «ses» Crocodiles Nîmois. Sous sa conduite, Nîmes joue les premiers rôles en championnat : trois fois deuxième en 1958, 1959 et 1960. Nîmes se qualifie deux fois pour la finale de la Coupe de France, mais échoue à ce stade à chaque fois (1958 et 1961). Après un détour par Toulouse puis l'Algérie dont il devient le premier sélectionneur de son histoire, Kader retrouve Nîmes entre 1969 et 1978 (vainqueur de la Coupe des Alpes en 1972, finaliste en 1976). Ultime mandat de 1980 à 1982 : il dirige Montpellier avec une promotion en Division 1 à la clé (1er du groupe A, et vice-champion de France de D2 1981).

    Kader Firoud a dirigé depuis le banc 782 matches de D1 ; seul Guy Roux a fait mieux. Le stade des Costières, antre actuelle du Nîmes Olympique, pourrait être rebaptisé Stade Kader Firoud à terme.





    KADER FIROUD Par lui même


    Il est indéniable que depuis l'accession de l'Algérie à l'indépendance , le football algérien a eu trois ambassadeurs particulièrement brillants à l'échelon international.Rachid Mekhloufi considéré comme un des meilleurs footballeurs dans le monde, Abdelkader Firoud au prestige énorme dans la difficile corporation des entraineurs et Rabah Madjer digne successeur des deux premiers nommés.
     
    L'excellent footballeur qu'était Kader Firoud raconta qu'il était venu au jeu à onze par hasard, lui qui était plus attiré par le cyclisme qu'il pratiqua très jeune.C'est dans les éternels matches de quartier qu'il prit gout au football, il signe une licence minime à l'Olympic Club Musulman d'Oran en 1930/1931.
     
    Ses véritables débuts, Kader les fit avec la prestigieuse formation vedette de l'oranie l'USMO en junior alors qu'il était encore cadet au poste d'ailier droit sous la direction de M Benamar président du club et en compagnie de ses idoles d'alors, Baghdad, Gouaoui et Bouakeul.L'USMO remporte d'ailleurs le titre régional des juniors et empocha ainsi sa première médaille.En 1935, il est promu en équipe fanion alors qu'il venait tout juste d'atteindre les 16 ans.Le rêve est devenu réalité, prometteur d'un bel avenir.
    Se trouvant dns l'obligation de quitter Oran pour Alger où il devait suivre les cours de l'Ecole Normale pour devenir instituteur, Firoud, avec l'accord de ses dirigeants de l'USMO signe en 1938 une licence au MC Alger (1938/1939).Très sérieux, menant avec brio ses études et le football, son séjour "Algérois" ne lui valut que des satisfactions.Il fut même retenu dans la sélection d'Alger, au poste d'inter-Droit, avec son coéquipier du MCA l'ailier droit Missoum pour aller à Oran affronter la sélection régionale, ce qui provoqua la stupéfaction de l’entraîneur des oranais, lequel la veille du match, demanda à Kader ce qu'il était devenu.
     
    Nanti de son diplôme d'instituteur, il sera affecté à Oran où il resigne avec l'USMO en 1939/1941 puis muté à Mecheria ce qui l'obligea à quitté oran et sa glorieuse formation pour jouer dans un club de l'intérieur.En 1941/1942 sur insistence de Daho, il accepta d'aller à Toulouse pour y étudier le professorat physique et préparer une licence de lettre.Convoité par l'O Marseille, il préfère la stabilité et signe au FC Toulouse en 1945 avant de rallier St Etienne et jouer pour la fameuse équipe de l'ASSE pendant trois années. Kader va  connaitre, par la suite, la chaleur du soleil Gardois à Nîmes où il sera l'attraction des "crocodiles" locaux.Il va passer ses plus belles années de joueur professionnel mais malheureusement pour lui un accident de voiture va l'obliger à mettre terme à sa carrière de joueur en 1954 après son retour de Suisse.
     
    Agé à peine de 35 ans, il va se tourner vers la profession d’entraîneur dès 1955, grâce à la confiance de ses dirigeants Nîmois. Il dirigea ainsi l'équipe première de 1955 à 1958, et fût à l'origine de l'éclosion des grands footballeurs que furent Skiba, Akesbi le marocain, Charles Alfred, Bettache...Son retour à Toulouse a provoqué de violentes et nombreuses discussions.Il est le second entraîneur de France en terme de nombre de matches comme entraîneur en D1 (ex-mentor de Nîmes, de Toulouse et de Montpellier, de 1955 à 1982) derrière l’indétrônable Guy Roux.

    Carrière (joueur)

    • 1936/1938 US Musulmane Oran (Algérie)
    • 1938/1939 Mouloudia Alger (Algérie)
    • 1939-1941 US Musulmane Oran (Algérie)
    • 1941/1942 Mécheria
    • 1942-1945 : Toulouse FC (France)
    • 1945-1948 : AS Saint-Étienne (France)
    • 1948-1954 : Nîmes Olympique (France)

     

    Palmarès (joueur)

    • 6 sélections en équipe de France A, de 1951 à 1952

     

    Carrière (entraîneur)

    • FC Blida
    • Nîmes Olympique (France)
    • 1963: Equipe d'Algérie 
    • 1964-1967 : Toulouse FC (France)
    • 1967-1969 : (conseiller technique) Algérie
    • 1969-1978 : Nîmes Olympique (France)
    • 1980-1982 : Montpellier HSC (France)
    • 1983-1984 : (conseiller technique) Valence (France)

    Mercredi, avril 06, 2005

    Kader Firoud n'est plus 

    L'ancien milieu de terrain de l'équipe de France et ex-entraîneur de Nîmes Kader Firoud, décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 85 ans, sera inhumé mardi à 15h00 dans le cimetière de "son village" de Fons-outre-Gardon (Gard), rapporte lundi la Ligue de football professionnel (LFP).

    Né le 11 octobre 1919 à Oran, Firoud, après un premier métier d'instituteur en Algérie, a ensuite joué successivement à l'USM Oran, au Mouloudia d'Alger, retour à l'USMO, Mécheria, à Toulouse (1942-45), Saint-Etienne (1945-49) et enfin à Nîmes (1949-54), où il passa l'essentiel de sa vie puis de sa carrière d'entraîneur.

    A ce poste, l'international français (6 sélections en 1951 et 52) fut réputé pour sa rigueur et sa pédagogie. Il fut également jusqu'en 2002 le détenteur du plus grand nombre de matches vécus depuis le banc d'entraîneur (783) avant d'être dépossédé de ce record par Guy Roux, l'entraîneur de l'AJ Auxerre.

     


    votre commentaire