LE FOOTBALL A RÉUSSI LÀ OÙ LE POLITIQUE A ÉCHOUÉ
Les Algérois pris de footballmania

Femmes, jeunes, enfants et familles entières ont fêté la sixième coupe du MCA dans une ambiance de carnaval.

Le football a, encore une fois, montré qu’il est roi. La finale de la Coupe d’Algérie 2007 a mobilisé les Algérois et réussi là où le politique a échoué. Au vu des scènes qui ont émaillé les rues d’Alger au coup du sifflet final de l’arbitre de la rencontre, on ne peut que rester hébété. La victoire du MCA, la quatrième du genre, face au voisin USMA, a fait sortir Alger de sa monotonie quotidienne. De l’immobilisme. De son stress et de sa tristesse. Là où la politique a échoué, le football a magistralement réussi. Mercredi, la veille de cette finale explosive et au moment où le chef du gouvernement tenait un conclave avec les nouveaux députés boudés par le peuple, les supporters sillonnaient les grandes artères de la capitale. L’affiche footballistique avait sa propre campagne. Fanions, emblèmes, habits aux couleurs vert et rouge ou rouge et noir, voitures bariolées et étendards géants collés aux immeubles, ont planté le décor d’une grande fête. Mais il n’y avait pas que des scènes de joie. A Bab El Oued, une rixe entre jeunes supporters a éclaté à minuit passé du côté du jardin Taleb Abderahmane. Bilan: un jeune a été laissé pour mort après avoir reçu plusieurs coups de couteau. Au service des urgences de l’hôpital Maillot du même quartier, les médecins étaient affairés durant tout l’après-midi, à sauver la vie d’un enfant de sept ans écrasé sur l’autoroute par une voiture, après avoir chuté de l’arrière de la voiture conduite par son papa qui défilait de joie sur la route. Aux médecins restés au chevet de son fils, il dira qu’il a répondu aux caprices de son fils qui voulait faire la fête. Une belle excuse et une inconscience criminelle. Jeudi, jour du match.19h, la sentence est déjà tombée. L’USMA n’a pas eu sa revanche. Soustara va subir, pour la quatrième fois, la loi mouloudéenne. 1971, 1973, 2006, 2007 sont les années du MCA. Les Usmistes sont résignés à la loi du club voisin. Hadjadj a réédité, à quelques mètres près, l’exploit de Coulibaly en match de championnat de l’an passé. Son tir a fait mouche et laissé pantois le keeper Zemamouche. Les rues d’Alger sont bondées. L’ambiance du stade 5-Juillet a déboulé tel un torrent sur tout Alger. La Casbah, Bab El Oued, Alger-Centre, Bologhine, Miramar, Zghara, Fontaine-Fraîche, Climat de France, Rampe Valley, Bab Djedid, El Biar, débordent de joie. Un carnaval est né. Le carnaval d’Alger. Il n’a rien à envier à celui de Rio de Janeiro au Brésil. Les images de ces deux couples de jeunes garçons arborant la robe de mariée en bonne et due forme ou ce duo qui s’est maquillé en couple paysan et s’offrant au spectacle en concoctant de courtes scènes de théâtre, surprennent plus d’un. La musique fusent de partout. A la différence de la samba, ici les rythmes sont mouloudéens. A l’entrée de la rue Lulie (Alger-Centre), un espace est aménagé pour inviter les enfants à se défouler et faire la fête sous les sons «chnaoua» et célébrer le mariage sportif MCA-USMA, comme il est écrit sur un panneau accroché à un arbre. Un vrai délire. Une manière de préparer les nouvelles générations. Les mêmes s’en donnent à coeur joie. Même si l’image du petit Yacine trouvé mort au fond d’un puits nous hante encore. Les parents surveillent de près leur progéniture. Les passants qui se faufilent sont vite repérés et mis à l’oeil. Fait nouveau: même la gent féminine a marqué, en force, sa présence. Les places fortes d’Alger sont prises d’assaut. La Grande-Poste où a été planté un écran géant et la place des Martyrs sont le théâtre de scènes de liesse. Une grande partie des Algérois est touchée par la footballmania. Une véritable fête populaire. Avec beaucoup d’excès et d’extravagance. 1h du matin le va-et-vient incessant des voitures n’a pas encore cessé. On se demande alors d’où ces fêtards peuvent bien puiser toute cette énergie. Cette soif de s’extérioriser. Pour parer à d’éventuels dépassements, les autorités ont tenu à informer tout le monde que la fête va s’arrêter le vendredi pour permettre à la capitale de retrouver sa vie normale et d’éviter tout débordement de joie.
Les contrevenants auront à s’expliquer avec les services de sécurité.

Kamel BENMESBAH

LE FOOTBALL A RÉUSSI LÀ OÙ LE POLITIQUE A ÉCHOUÉ
Les Algérois pris de footballmania

Femmes, jeunes, enfants et familles entières ont fêté la sixième coupe du MCA dans une ambiance de carnaval.

Le football a, encore une fois, montré qu’il est roi. La finale de la Coupe d’Algérie 2007 a mobilisé les Algérois et réussi là où le politique a échoué. Au vu des scènes qui ont émaillé les rues d’Alger au coup du sifflet final de l’arbitre de la rencontre, on ne peut que rester hébété. La victoire du MCA, la quatrième du genre, face au voisin USMA, a fait sortir Alger de sa monotonie quotidienne. De l’immobilisme. De son stress et de sa tristesse. Là où la politique a échoué, le football a magistralement réussi. Mercredi, la veille de cette finale explosive et au moment où le chef du gouvernement tenait un conclave avec les nouveaux députés boudés par le peuple, les supporters sillonnaient les grandes artères de la capitale. L’affiche footballistique avait sa propre campagne. Fanions, emblèmes, habits aux couleurs vert et rouge ou rouge et noir, voitures bariolées et étendards géants collés aux immeubles, ont planté le décor d’une grande fête. Mais il n’y avait pas que des scènes de joie. A Bab El Oued, une rixe entre jeunes supporters a éclaté à minuit passé du côté du jardin Taleb Abderahmane. Bilan: un jeune a été laissé pour mort après avoir reçu plusieurs coups de couteau. Au service des urgences de l’hôpital Maillot du même quartier, les médecins étaient affairés durant tout l’après-midi, à sauver la vie d’un enfant de sept ans écrasé sur l’autoroute par une voiture, après avoir chuté de l’arrière de la voiture conduite par son papa qui défilait de joie sur la route. Aux médecins restés au chevet de son fils, il dira qu’il a répondu aux caprices de son fils qui voulait faire la fête. Une belle excuse et une inconscience criminelle. Jeudi, jour du match.19h, la sentence est déjà tombée. L’USMA n’a pas eu sa revanche. Soustara va subir, pour la quatrième fois, la loi mouloudéenne. 1971, 1973, 2006, 2007 sont les années du MCA. Les Usmistes sont résignés à la loi du club voisin. Hadjadj a réédité, à quelques mètres près, l’exploit de Coulibaly en match de championnat de l’an passé. Son tir a fait mouche et laissé pantois le keeper Zemamouche. Les rues d’Alger sont bondées. L’ambiance du stade 5-Juillet a déboulé tel un torrent sur tout Alger. La Casbah, Bab El Oued, Alger-Centre, Bologhine, Miramar, Zghara, Fontaine-Fraîche, Climat de France, Rampe Valley, Bab Djedid, El Biar, débordent de joie. Un carnaval est né. Le carnaval d’Alger. Il n’a rien à envier à celui de Rio de Janeiro au Brésil. Les images de ces deux couples de jeunes garçons arborant la robe de mariée en bonne et due forme ou ce duo qui s’est maquillé en couple paysan et s’offrant au spectacle en concoctant de courtes scènes de théâtre, surprennent plus d’un. La musique fusent de partout. A la différence de la samba, ici les rythmes sont mouloudéens. A l’entrée de la rue Lulie (Alger-Centre), un espace est aménagé pour inviter les enfants à se défouler et faire la fête sous les sons «chnaoua» et célébrer le mariage sportif MCA-USMA, comme il est écrit sur un panneau accroché à un arbre. Un vrai délire. Une manière de préparer les nouvelles générations. Les mêmes s’en donnent à coeur joie. Même si l’image du petit Yacine trouvé mort au fond d’un puits nous hante encore. Les parents surveillent de près leur progéniture. Les passants qui se faufilent sont vite repérés et mis à l’oeil. Fait nouveau: même la gent féminine a marqué, en force, sa présence. Les places fortes d’Alger sont prises d’assaut. La Grande-Poste où a été planté un écran géant et la place des Martyrs sont le théâtre de scènes de liesse. Une grande partie des Algérois est touchée par la footballmania. Une véritable fête populaire. Avec beaucoup d’excès et d’extravagance. 1h du matin le va-et-vient incessant des voitures n’a pas encore cessé. On se demande alors d’où ces fêtards peuvent bien puiser toute cette énergie. Cette soif de s’extérioriser. Pour parer à d’éventuels dépassements, les autorités ont tenu à informer tout le monde que la fête va s’arrêter le vendredi pour permettre à la capitale de retrouver sa vie normale et d’éviter tout débordement de joie.
Les contrevenants auront à s’expliquer avec les services de sécurité.

Kamel BENMESBAH

FINALE DE LA COUPE D'ALGERIE "Dr MAOUCHE"
CE JEUDI (17H) AU STADE DU 5-JUILLET : MC ALGER - USM ALGER
Dame Coupe sous le charme d’El Bahdja 43ème

L'USM Alger et le MC Alger animeront, pour la seconde année consécutive, la finale de la Coupe d'Algérie de football (2006- 2007), prévue demain après-midi (17h00) au stade de 5 juillet, pour une rencontre qui retiendra le souffle des amateurs de football et sera certainement chaude et colorée aussi bien sur le terrain que sur les gradins.

En demi-finale, l'USM Alger s'était qualifiée assez facilement devant un de ses rivaux en championnat, la JS Kabylie (4-1), alors que le MC Alger, vainqueur de l'édition dernière face au même USM Alger (2-1), avait écarté difficilement l'USM Blida, après deux séries de tirs au but (6-5). 0-0 à l'issue du temps réglementaire et des prolongations. L'USMA et le MCA s'affronteront ainsi en finale pour la 4e fois de leur histoire. Les Rouge et Noir essayeront avec fermeté et une très grande volonté de rendre la monnaie de la pièce aux Vert et Rouge du Mouloudia et surtout effacer les trois défaites en finale concédées face au même adversaire en 1971 (2-0), en 1973 (4-2 après prolongations) et en 2006 (2-1). Cette saison en championnat, l'USM Alger et le MC Alger ont fait match nul en aller et retour (0-0, 2-2). La finale de demain permettra au vainqueur de sauver sa saison. En championnat, l'USM Alger s'est contentée d'une 4e place au classement (47 pts), tandis que le MC Alger a raté complètement sa saison, terminant à la 11e place (38 pts), une position peu reluisante pour équipe qui, à l'entame de la saison, visait plus d'un titre.

PETITES PHRASES DE FINALISTES...

Du côté des Vert et Rouge
Sofiane Azzedine : «Je serais à la hauteur de l’événement»
Larbi Hosni : «Cœur et âme je défendrais le Mouloudia»
Réda Babouche : «Ce sera comme la saison passée»
Samir Galoul : «Je le veux ce trophée»
Moussa Coulibaly : «Ce sera une véritable fête»
Smaïl Chaoui : «On ne doit pas décevoir notre public»
Yacine Hamadou : «C’est une finale qui fait vibrer»
Fodil Hadjadj : «J’ai fait une promesse aux gens de mon quartier»
Fayçal Badji : «Si je suis bien, je ferais un grand match»
Mohamed Badache : «Tout le monde compte sur moi pour secouer les filets de l’USMA»
Rafan Sidibé : «Je sens que je vais marquer».

Du côté des Rouge et Noir
Mohamed- Lamine Zemmamouche : «Je dois préserver ma cage vierge»
Mohamed Hamdoud : «Nous avons une revanche à prendre»
Zineddine Mekkaoui : «Ce sera fabuleux»
Hocine Metref : «Je ne veux pas rater ce rendez vous»
Salim Arribi : «Une belle finale»
Mohamed-Amine Zidane : «La coupe est à nous»
Karim Ghazi : « Cette fois, je ramènerai un plus »
Antar Bouchrit : «Gagner pour nos fans»
Amar Ammour : «Ce sera mon match»
Janvier Abouta : «Je suis hypermotivé»
Sofiane Hanister : «Je vais tenter de ne pas décevoir»
Propos recueillis par A.A.

A RETENIR...

7 / 7 pour Djahnine et Hamdoud
C’est le record absolu de participation à une finale de la coupe d’Algérie. Mohamed Hamdoud et Farid Djahnine sont les recordmen en matière de participation aux finales de l’épreuve populaire. Ces deux éléments seront, ce jeudi face au MCA, à leur septième finale en dix ans (1997, 1999, 2001, 2003, 2004, 2006 et 2007). Ils en ont remporté cinq trophées (CAB, JSK par deux fois, CRBM et CRB) et perdu une la saison dernière face au MCA. Hamdoud a même perdu une finale (1994) chez les juniors contre le …MCA. Alors Moha, jamais deux sans trois ?

La 4e finale en 36 ans
C’est la quatrième finale disputée par ces deux équipes depuis 1971. Cette année, le MCA s’est imposé grâce à deux réalisations de Betrouni et Bachi. Deux ans plus tard, le MCA a encore pris le meilleur sur l’USMA (4-2, a.p.). Ce n’est que vingt-trois ans plus tard que ces deux équipes se revoyaient à l’occasion de l’ultime tour de l’épreuve populaire. Là encore, Deham auteur d’un doublé et les Vert et Rouge prenaient le meilleur.

Tchico tient à son record
Meftah Mahieddine est le joueur qui a joué le plus de finales de coupe d’Algérie. En fait, Tchico a disputé, ou a figuré sur la feuille de match, huit finales : trois avec la JSK (1991, 1992 et 1994) et cinq sous le maillot de l’USMA (1997, 1999, 2003,2004 et 2006). Son bilan est éloquent avec six victoires et deux défaites (1991 et 2006).

Et de quatre aussi pour Belkaïd !
L’enfant de Bordj Menaïel est lui aussi à sa quatrième apparition à l’ultime duel de Dame Coupe. Les deux premières Belkaïd les a disputées sous le maillot kabyle et il les a toutes deux perdues face à… l’USMA. En 1999 puis en 2004. Sa troisième finale a été également perdue mais sous le maillot usmiste et devant son actuelle équipe, le MCA. Alors, Farouk jamais trois sans quatre ?

La quatrième aussi pour Arribi
Le robuste défenseur de l’USMA honorera demain sa quatrième finale en dix ans. L’ancien cabiste a joué sa première finale en 1997 contre l’USMA. Le CAB a perdu sa première et dernière finale de son histoire sur l’unique réalisation signée par Ghoul. En 2002/2003, il rejoint l’USMA avec laquelle il accroche le premier trophée à son palmarès grâce à une belle victoire devant le CRB. Arribi sera encore de la fête en 2004 face à la JSK. En 2006, suspendu, Arribi a manqué, contre le MCA, sa quatrième finale. Celle-ci sera honorée demain à l’occasion de la réédition de la finale de 2006 entre le MCA et l’USMA.

Le pari fou de Chaoui
Smaïl Chaoui sera l’autre attraction de cette 43e finale de la coupe “Dr Maouche”. Présent et victorieux en 2005, sous le maillot des Lions du Chélif, Chaoui était aussi du rendez-vous la saison dernière, mais sous le maillot du MCA, avec le même succès. Demain, il devrait honorer sa troisième finale consécutive avec l’espoir de réussir la passe de trois.

Les grands absents
Dziri, Achiou, Haddou, Meftah, Saoula, Doghmani et Belkheir, côté usmiste. Deham, Abdouni, Bouzid, Bouacida, Maouche, côté mouloudéen, seront les grands absents de la seconde finale consécutive livrée par ces deux formations. Les joueurs cités ont soit quitté leurs clubs pour d’autres clubs ou font l’objet de sanctions (Abdouni et Bouacida). Les deux entraîneurs, Biskri (USMA) et Bracci (MCA) ne seront pas, non plus, de la partie.

Premières
Outre les deux coaches, Belhout et Fabbro qui seront à leur première finale de la coupe d’Algérie, de nombreux joueurs des deux camps seront à leur première présence à ce stade de la compétition. Il s’agit de Boucherit, Abouta, Mekkaoui et Hanister (USMA), Hosni, Illoul et Galoul (MCA). D’autres éléments ayant pris part à la finale de l’année dernière, comme Younes et Metref sont incertains. Ceci au moment où Arribi (suspendu), Zidane (blessé), Zeghdoud et Boussoufiane, côté usmiste, Sidibé (blessé), Badache et Azzedine (remplaçants) seront de retour.
M.B.

MC ALGER
Rattraper l’espoir perdu

Le Mouloudia Club d'Alger qui affrontera, jeudi au stade du 5-Juillet, l'USM Alger en finale de Coupe d'Algérie, ne jure que par un sixième trophée pour étoffer son palmarès et confirmer sa suprématie face à son voisin. Cette 43e finale constitue pour le Mouloudia l'ultime occasion pour sauver une saison en demi-teinte (seulement 11e en championnat de saison 2006-2007), malgré les gros moyens mis en œuvre par cette formation. Les Vert et Rouge, qui ont eu une saison difficile caractérisée surtout par des problèmes internes, ont fait appel en dernier ressort à l'entraîneur italien Enrico Fabbro pour "remettre de l'ordre" dans la maison et essayer de sauver une saison des plus dures, avec un titre. L'arrivée du technicien italien depuis six mois seulement, à la tête du staff technique, a coïncidé avec un redressement relatif de la situation et une qualification méritée en finale de la Coupe d'Algérie, seul objectif restant aux Vert et Rouge. Les Algérois avaient entamé la compétition en écartant assez facilement l'IRB Laghouat (club de régionale Une), en 32es de finale (3-0), avant de souffrir énormément, en 1/16es de finale face au sociétaire de la nationale Une, l'ASM Oran, qu'ils ont battue aux tirs au but (4-3), après avoir terminé le match (2-2). En 1/8es de finale, les protégés du coach italien se sont qualifiés assez facilement aux dépens du WR Bentalha (2-0), puis une nouvelle fois avec panache contre l'ASO Chlef (1-0) en quart de finale. Les difficultés du MC Alger se sont poursuivies lors de la demi-finale, où l'équipe avait bien joué, mais a butté face à l'USM Blida, un adversaire qui n'était pas facile à écarter, puisque les Vert et Rouges ont dû recourir à deux séries de tirs au but pour passer (7-6). Ces succès ont fortement motivé les Mouloudéens qui estiment que le trophée est maintenant à portée de main. "Les joueurs, staffs et dirigeants et surtout supporters en veulent terriblement. C'est un pari que tout le monde veut réussir et gagner. La détermination à aller jusqu'au bout de l'aventure est présente", a indiqué Fabbro. Il estime cependant que la tâche n'est pas aisée compte tenu "de la pression qui pèse sur les joueurs". "On a essayé de mettre les joueurs dans les meilleures conditions psychologiques, physiques et tactiques pour espérer remporter cette coupe", a ajouté Fabbro. L'adversaire qui n'est autre que l'USM Alger, un des grands spécialistes de la Dame Coupe pour avoir disputé quinze finales dont sept couronnées, “ne sera pas facile à manier”, a encore dit le coach mouloudéen. M. Fabbro reconnaît que l'équipe usmiste dispose de joueurs "talentueux et habitués à ce genre de compétitions". "Nous essayerons de trouver la bonne recette pour contourner l'adversaire du jour qui a fait une fin de saison époustouflante", a-t-il précisé. Pour préparer cet important événement sportif loin de la grande pression des supporters, l'équipe dirigeante a préféré installer les joueurs à l'hôtel El Aurassi. Aux entraînements, les joueurs affichent une réelle détermination pour réaliser "l'essentiel et confirmer la suprématie de leur équipe en coupe surtout". La forme affichée par les Badji, Hadjadj, Bouguèche et autres incite à l'optimisme, notent les responsables du Doyen, même si le coach italien tente de tempérer les ardeurs des uns et des autres. Si pour cette finale l'équipe disposera de tout son effectif y compris les absents lors de la demi-finale (Coulibaly et Hosni), l'énigme est toujours présente au sujet de la participation ou non de la coqueluche du MCA, Sofiane Younès, qui a repris difficilement les entraînements, après s'être opéré récemment. L'indisponibilité de cet élément pourrait poser un sérieux problème à l'attaque du Mouloudia et le staff technique aura, peut-être, du mal à le remplacer.

Moussa Coulibaly (défenseur du MCA)
“Perpétuer la tradition”

Appelé en sélection malienne, vous étiez le grand absent lors de la demi-finale face à Blida. Comment avez-vous vécu cette situation ?
Très mal. C’est vrai que j’ai rejoint la sélection nationale de mon pays avec un grand honneur, mais mon esprit était préoccupé par le match que livrait le MCA face à Blida à Tizi-Ouzou. Ma joie fut indescriptible quand j’ai appris que mon équipe s’est qualifiée.
Au grand bonheur de vos fans, vous serez présent en finale.
Les supporters du MCA, je les porte dans mon cœur. Donc, je tâcherais d’être à la hauteur de leur confiance lors de cette finale.
On dit que ce sera votre dernier match sous le maillot du MCA ?
Vous auriez une réponse officielle après la finale. Actuellement, j’ai un seul objectif, celui de remporter le trophée face à l’USMA. Je sais que notre mission ne sera guère facile puisque l’adversaire tentera de prendre sa revanche.
Vous allez avoir fort affaire face à une attaque qui carbure à plein régime ces derniers temps.
Il est vrai que les Rouge et Noir ont réalisé un match parfait face à la JSK, avec un score assez large. Seulement, il faut savoir que les matches ne se ressemblent point. Le MCA avec ce même groupe a fait une extraordinaire partie contre le CRB et même contre Kwara lors du match de la Coupe de la CAF. Donc, je suis certain que le jour de la finale, toutes les données vont changer. Le MCA va perpétuer la tradition de gagner en finale
Vos fans attendant à ce que vous refaites le coup du match aller où vous avez ajusté Zemmamouche des 45 m.
Si l’occasion se présente, pourquoi pas.
Propos recueillis par A.A.

Farouk Belkaïd (milieu de terrain du MCA)
« Réaliser un rêve »

Il a particularité d’avoir évolué dans les rang de l’USMA la saison passée où il a assisté à la défaite des Rouge et Noir face au MCA, son club actuel. Cette saison, il sera de l’autre côté pour un nouveau challenge. «L’année passée j’ai été incorporé en seconde période et j’ai seulement disputé les 20 dernières minutes. Avec l’USMA, je n’ai pas eu la chance de remporter le trophée puisque le Mouloudia nous a battus. Cette fois, je suis dans l’autre camp puisque le hasard a fait que je vais disputer une seconde finale de coupe d’Algérie, mais contre mon ancienne équipe. Je souhaite vivement décrocher ce titre avec ma nouvelle formation», dira l’ex-Canari Farouk Belkaïd qui a su gagner une place de titulaire au sein du onze mouloudéen et ce, depuis son retour à la compétition face au Kwara United du Nigeria. «Je me sens en progression et j’espère être à la hauteur de la confiance placée en moi par Fabbro ainsi que mes dirigeants. Décrocher un titre avec le MCA a été toujours un rêve pour moi et je souhaite le concrétiser demain», confiet- il. Au sujet de la préparation de ce rendez-vous, l’enfant de Bordj-Menaïel dira : «Il n’y a pas une grande différence avec celle qui précède les matches du championnat », note-t-il.

USM ALGER
Une malédiction à dompter

L'USM Alger animera jeudi en compagnie du MC Alger la finale de la Coupe d'Algérie de football, avec la volonté de relever deux défis : remporter le trophée pour sauver sa saison et vaincre le signe indien après trois finales perdues face au même adversaire. Battus lors de la précédente édition (2 à 1) par leurs adversaires du jour, les Usmistes veulent, coûte que coûte, se racheter cette saison et offrir à leurs supporters le 8e trophée de Coupe d'Algérie. Habituée à jouer les premiers rôles durant la dernière décennie, la formation de l'USMA a marqué le pas cette saison en terminant à la 4e place du championnat national. Une performance que les coéquipiers de Amar Ammour veulent effacer en remportant, jeudi prochain au stade du 5-Juillet, la coupe d'Algérie. Mais, la finale de jeudi prochain s'annonce indécise, même si l'USMA a actuellement le vent en poupe, en témoigne la phase retour exceptionnelle effectuée en championnat, ainsi que ses victoires en coupe, en quarts de finale face au champion 2007, l'ES Sétif (1- 0) puis face à son dauphin, la JS Kabylie (4-1), en demifinale. Les Rouge et Noir devront également être prêts mentalement pour réussir leur objectif face à une équipe qui les a privés du trophée en 1971 (2-0), en 1973 (4-2, après prolongations) et en 2006 (2-1). Les Usmistes restent toutefois les spécialistes de la coupe d'Algérie, détenant le record de victoires finales sur quinze participations. L'USMA a remporté sept de ses huit dernières finales, disputées entre 1981 et 2006. L'entraîneur de l'USMA, Rachid Belhout, qui a pris la barre technique au milieu de l'exercice 2006-2007, écarte toute idée de "revanche" par rapport à la défaite en finale de la saison dernière, face au même adversaire. Pour lui, les matches en football, "ne se ressemblent pas. De même que la finale de la saison précédente sera différente de celle de cette saison". Pour préparer cette finale, le coach usmiste a surtout axé son travail sur le côté mental qu'il considère "important" dans ce genre de rendez-vous, tout en mettant en garde ses joueurs contre tout excès de confiance, notamment après avoir éliminé aux tours précédents, deux gros calibres, l'ESS et la JSK. Côté effectif, le staff technique ne devrait pas rencontrer de soucis, même si le défenseur camerounais Daniel Ntieche Moncharé sera absent pour suspension, ajouté au forfait éventuel du milieu de terrain Hocine Metref, pas totalement remis de sa blessure. Les autres éléments sont en forme et prêts à prendre part à la finale que d'aucuns espèrent prometteuse et palpitante.

Farid Djahnine (milieu de terrain de l'USMA)
“Mettre un terme à cette domination”

Depuis la venue de Belhout votre équipe semble être complètement libérée sur le plan du jeu ?
Belhout a vraiment apporté sa touche personnelle et il a su par son sens de communication rallumer la flamme de gagneur au fond de chaque joueur. Les rencontres que nous avons jouées face à l’ESS et à la JSK témoignent de notre nouvel état d’esprit.
Pour la seconde fois consécutive, l’USMA va affronter le MCA en finale de coupe. Comment réagissez- vous à cela ?
Je pense que le hasard nous a accordé une chance pour prendre notre revanche sur le MCA qui nous a battus la saison dernière.
Sur trois confrontations en finale, les Vert et Rouge ont réussi à prendre le dessus.
C’est exact, le MCA est toujours sorti victorieux dans ces duels en finale de la coupe face à l’USMA. Ce qui nous incite à mettre un terme à cette domination.
Vous semblez très motivé à aller chercher le trophée ?
C’est notre chance de sauver la saison et enrichir le palmarès du club. Tout ça pour faire plaisir et honorer nos supporters qui se sont toujours montrés fidèles à l’équipe.
Propos recueillis par A.A.

Sanctionnés par la CAF à la suite des incidents du match Kwara - MCA
Kamel Bouacida
“Je suis triste”

Le longiligne Mouloudéen, pénalisé par la FIFA et la CAF, sera absent de ce rendez- vous. Kamel Bouacida, capitaine lors de la finale de la saison passée, paraît assez triste de ne pas pouvoir prêter main-forte à ses coéquipiers sur le terrain. «Je suis vraiment triste de ne pas jouer cette finale. Ma peine est plus grande quand il s’agira d’aller assister à une telle fête sans y prendre part. C’est dommage, et on doit faire avec. Je crois sincèrement que mes camarades sauront trouver les solutions pour l’emporter devant une belle équipe de l’USMA», affirme Bouacida qui a été présent avec ses coéquipiers depuis que le verdict de la CAF est tombé.
A.A.

Merouane Abdouni
“Je serais présent”

Le gardien Abdouni est lui aussi très attristé de ne pas pouvoir participer à cette finale. Abdouni, qui a été d’un grand secours à son équipe durant la finale de l’an passé, se permet d’ailleurs des mouvements de jonglage qui ont amusé la galerie mouloudéenne. Abdouni a refait surface cette semaine en participant aux entraînements de son équipe «C’est une manière d’encourager mes coéquipiers. Lors de la finale, je serais présent au stade et je vais encourager mon équipe », dira Merouane.
A.A.

LA KABYLIE INTERESSEE PAR LA BATAILLE D'ALGER
Ça déborde de confiance chez les chnaoua de Tizi

La saison dernière déjà, ils ne sont pas passés inaperçus. Et comme ils l’ont promis lors du match face à l’USM Blida, les supporters que compte le Mouloudia d’Alger à Tizi-Ouzou ne sont pas près de faire de la figuration dans le décor, attendu faste, des gradins du 5- Juillet, ce jeudi après-midi. C’est qu’ils ont décidé de s’y mettre plus tôt cette fois, surtout pour ne pas vivre les mêmes affres que celles d’il y a une année lorsqu’ils n’ont pas pu accéder aux tribunes du stade olympique en raison de leur “descente” sur Alger le jour même du match.
Cette fois, un éclaireur a été même dépêché, mardi matin, sur la capitale pour ramener les précieux sésames. Et comme d’habitude, lorsque le Mouloudia fait l’actualité, Rahim Abtouche, lui pour sa part, ne peut s’empêcher de faire la sienne pour taquiner ses amis de la JSK qui ne savent plus à quel saint se vouer par ces temps d’incertitudes pour ensuite les mettre tous dans sa poche en les obligeant, sans trop se forcer vraiment, de se ranger à la cause du Doyen. Un beau parleur, le neveu à l’emblématique Mansour Abtouche, cette figure légendaire du Mouloudia, et surtout un chef de bande très écouté au point de prendre le commandement du groupe de plus en plus bien étoffé de fans que comptent les Vert et Rouge à Tizi-Ouzou, comme autrefois, il n’y a pas longtemps, l’USMA avait aussi ses fans en Kabylie. Ces nouveaux fans du Mouloudia dont certains le sont devenus par dépit. Le mauvais coton que file la JSK depuis quelques années, malgré ces deux derniers titres nationaux, est la raison commune ayant fait que plein de jeunes se sont “convertis à la religion mouloudéenne”. Il faut les voir, en effet, comment ils s’emportent quand ils évoquent cette finale par laquelle ils entendent “enterrer l’USMA après l’avoir tuée il y a une année” pour reprendre Dahmane, un vrai excité qui, lui, s’est épris du Mouloudia parce que tout simplement il adore “El Houl” que suscite le peuple des Vert et Rouge. Lui et ses amis descendront sur Alger ce mercredi et n’entendent rentrer à Tizi qu’après que tous les supporters du MCA soient usés par… la fête de la victoire ! C’est qu’ils débordent de confiance les bougres...
A.M.

Nouzaret sera dans les tribunes, Capello incertain

Le technicien français, ancien coach du MCA et actuel sélectionneur de la Guinée, bourreau des Verts le 16 juin dernier, sera présent demain à la finale MCA-USMA. Robert Nouzaret invité par la direction du MCA devrait arriver à Alger ce soir, apprend-on de bonnes sources. Par contre, avancée par le coach italien du Mouloudia d’Alger, Fabbro, la présence de Fabio Capello, le célébrissime coach du Real Madrid, récent champion d’Espagne, n’a pas encore confirmé sa venue en Algérie à l’occasion de cette 43e finale de la Coupe.

FORTES PRIMES POUR LES LAUREATS

Les dirigeants des deux clubs finalistes ont cassé leur tirelire pour espérer voir leur team triompher. Aussi, les Mouloudéens ont promis à leurs joueurs une récompense 50 millions de centimes offerts par un sponsor (Sovac) et ce en plus des primes déjà perçues au lendemain de la qualification à ce rendez-vous suprême. Quant aux Usmistes, il est question d’une prime qui s’élèverait à 40 millions de centimes auxquels s’ajouteront d’autres présents dont Allik et son bureau ont tenu à classer dans le rayon de belles surprises réservées à leurs joueurs.

A QUELQUES HEURES DE LA FINALE DE LA COUPE D'ALGERIE
Bab-El-Oued chauffe, et c'est tout Alger qui a la fièvre

Comme de tradition, Bab-El-Oued, Bab-Jdid et Soustara que se partagent depuis des lustres «ouled Sidi Abderrahmane» sont couverts de vert, de noir et de rouge. Rouge, qu’ils ont en commun comme le sang qui coule dans leurs veines pour irriguer un cœur qui bat pour ce club, seul repère dans un pays où ils ne croient plus en rien, même plus au foot !

Comme de tradition, le MCA et l’USMA vont se retrouver en finale pour se disputer la Coupe d’Algérie. Comme de tradition, les jeunes s’y préparent minutieusement, dans une ambiance de fête en ne négligeant aucun détail sous l’œil attentif des plus anciens qui balisent en prônant le fair-play et sous le regard égayé des très petits qui arborent déjà, comme un acquis, les couleurs du club chéri du père et du grandpère. La relève est assurée, le témoin est bien passé. Comme de tradition, Bab-El- Oued, Bab-Jdid et Soustara que se partagent depuis des lustres «ouled Sidi Abderrahmane» sont couverts de vert, de noir et de rouge. Rouge, qu’ils ont en commun comme le sang qui coule dans leurs veines pour irriguer un cœur qui bat pour ce club, seul repère dans un pays où ils ne croient plus en rien, même plus au foot. Comme de tradition quand le Mouloudia Club d’Alger (MCA) rencontre en finale de Coupe d’Algérie l’Union Sportive musulmane d’Alger (USMA), Bab-El-Oued se soûle et c’est le tout Alger qui s’enivre. Depuis une semaine, la capitale et ses alentours immédiats sont transportés par l’euphorie qui s’est emparée des supporters des deux prestigieux clubs algérois : le MCA et l’USMA qui depuis le 15 juin dernier se sont déclarés la «guerre psychologique». Un derby que semble remporter et largement, en apparence, les Mouloudéens qui décrivent leurs frères ennemis comme une force tranquille. «Eux, c’est la qualité, nous c’est la quantité», murmure Fayçal que l’on a rencontré avant-hier soir à quelques mètres du café El Houria où les jeux sont ouverts, les pronostics, tous les pronostics aussi. Un fait qui ne semble pas plaire à Mimita une des coqueluche des fous du Mouloudia. Mimita qui, cette année, contrairement à l’an dernier ne juge pas utile de porter ce maillot truffé d’épingles à nourrice, quelque 500 qu’il a accrochées pour conjurer le mauvais sort «La coupe dinaha, rah ettkaf»(le mauvais sort est conjuré) répond ce quadragénaire qui vit le jour au jour dans une ville dont il ne connaît que les rues, les stades et les prisons, à notre collègue Rabah qui met de côté toute objectivité professionnelle en rechignant à nous accompagner à la base des Usmistes en balbutiant un «makan, makan, miyta !» (il n’y a rien, c’est mort !» Pas si mort quand on prend la peine de s’engouffrer dans les rues et ruelles parallèles à l’avenue Colonel-Lotfi où ondulent d’immenses drapeaux vert et rouge, où les familles déclinent leur appartenance en faisant flotter l’étendard aux armoiries du club roi . Et il n’est pas rare que l’on trouve sur une même fenêtre les deux bannières. Celle du MCA et celle de l’USMA. Comme l’on retrouve côte à côte sur un même étal de fortune, où sur les étagères d’un magasin les accessoires aux couleurs des deux clubs. Les jeunes qui posent pour notre photographe Samir, un autre mordu du Mouloudia, n’hésitent pas pour faire passer le message du fair-play en arborant un maillot aux couleurs de l’USMA et ce chapeau de bouffon à l’effigie du Mouloudia, le tout dans un indescriptible brouhaha fait de klaxons de voitures qui défilent, de chansons qui consacrent l’événement que l’on diffuse à fond et parfois des youyous des femmes qui saluent le passage d’un cortège. Il est 21h et Bab-El-Oued toute en couleur, illuminée ne semble vouloir aller au lit. On fait les dernières emplettes, on refile encore et encore des bombes fumigènes, des pétards, des maillots, des parapluies et toute une panoplie de gadgets au grand bonheur des affairistes qui ont flairé le filon. Cette finale c’est aussi et surtout une occasion de se faire de l’argent, beaucoup d’argent si l’on juge par cette marchandise que l’on a ramenée de Chine et qui se déverse sur le tout Alger. Le vert et rouge est partout, le rouge et noir le suit au pas. Le chassé-croisé est évident au premier regard, il est criant dès que l’on arrive à la place des Martyrs, à peine le seuil de Chéraga franchi, ou la descente de «la Défense» amorcée. Au palier de Bab-El- Oued City, la pizzeria tenue par trois frères, on rencontre Karim, venu des Etats-Unis d’Amérique juste pour assister à la finale. Il est mouloudéen, on rencontre aussi Riad, Sofiane, Kamel et une dizaine d’autres jeunes qui exultent en chantant «El harba» «El harraga» pour échouer à «Paris, Barchalona, Roma, Naples et Milano» alors que Dahmane alias Badji la mascotte du MCA esquisse quelques pas de danse pour imiter les «papiches» de l’USMA qui regrettent que leur mascotte le gardien du stade de Bologhine Alias Betrouni ne soit pas là pour répondre au Chinoui. Le tout dans une ambiance que seul ce derby algérois sait créer .
Saïda Azzouz

LE VRAI DERBY A COMMENCE AU SOIR DU 15 JUIN DERNIER
Une famille en Vert, Rouge et Noir

Nous aurions pu frapper à la porte de n’importe quel appartement, de n’importe quel immeuble, de n’importe quelle rue de la Casbah, de Bab-El-Oued, Bab-Djdid ou de Soustara, une fois sur deux nous nous serions retrouvés devant une famille «en vert, rouge et noir». A tous les coups on nous aura reçus avec la même passion, une foule d’anecdotes et une série de blagues racontés comment se vit, sous un même toit, la cohabitation entre supporters du MCA et de l’USMA. Comment en toute démocratie, sans violence aucune on accepte la «loi du plus fort» lors d’une victoire et comment l’on jubile quand quelque temps après, on a notre revanche. Les taquineries, les moqueries et les railleries qui atteignent leur trop-plein à la veille et au lendemain de chaque derby entre les deux clubs algérois, sont, à dose «homéopathique» certes, distillées tout au long de l’année entre parents, frères et sœurs. Une réalité qu’illustrent très bien les frères de cette famille qui gèrent le «Bab-El-Oued City», cette pizzeria située au cœur de ce quartier, jadis fief des piedsnoirs. Nous les avions rencontrés l’an dernier, dans leur commerce bondé de monde, se livrant bataille la veille de la finale de la Coupe d’Algérie que le Mouloudia à remportée «grâce» à «ammi Bouteflika» comme aime à le répéter Fayçal l’Usmiste, tout en assurant le service. Lundi dernier, en début de soirée, nous avons fait une viré du côté du jardin de «Patovani» où se trouve leur pizzeria pour savoir comment se vit la «cohabitation» entre ses garçons presque du même âge. Le seuil du kiosque grouille de monde, les vendeurs à la sauvette ont envahi le lieu, les rideaux du «resto» sont à moitié baissés. Ils le sont depuis 7 jours, nous précise Halim, l’un des propriétaires qui au premier abord nous prend pour des agents de l’hygiène «nous avons fermé pour travaux, pour nous mettre aux normes exigées par la wilaya», précise Boubkeur, qui, le 15 juin dernier, est revenu de Tizi- Ouzou avec une entaille sur la joue. Résultat d’une agression commise à proximité du stade par, selon lui, un voyou supporter de la JSK. La pizzeria peinte aux couleurs du MCA devrait rouvrir demain jour de la finale, bien qu’ils soient pressés de retrouver ses clients, Fayçal le serveur pizzaïolo est un petit peu déçu, puisqu’il doit désormais porter la même tenue que tous ceux qui travaillent dans la pizzeria y compris ses frères, c’est là une des exigences des services d’hygiène. Une frustration pour Fayçal qui jusque-là affichait son appartenance en portant durant le service le maillot de l’USMA, pour évoluer dans un espace totalement dédié au MCA, comme en témoignent les photos et posters qui tapissent l’endroit, à commencer par le comptoir où «l’on sert des pizzas chnaoua et hamburgers papiche». Alors que l’on accuse Halim, le frère gérant, de diktat parce qu’il n’y a aucune photo de l’USMA, Fayçal nous apostrophe pour rectifier. «C’est la loi de la majorité, en plus des mes frères, ceux qui travaillent avec nous sont tous Mouloudia. Mon autre frère usmiste avons donc abdiqué, et puis nous, c’est el hata, machi chiffoun n’talkou fi zit oul frit». Ce qui fait dire à Mustapha que le nombre ne veut rien dire puisque Fayçal à lui seul «fait taire» tout le monde y compris les joueurs du MCA qui souvent viennent manger un morceau en famille. S’ensuit une succession d’anecdotes plus drôles les unes que les autres que les frères évoquent à tour de rôle pour raconter comment ils se paient la tête de ceux dont l’équipe perd. Et comment se préparent le déplacement au stade où une fois sur place chacun rejoint son virage, sans jamais oublier de portable, «pour échanger des SMS ou des coups de fil chaque fois que l’une ou l’autre des équipes est malmenée », Fayçal, qui raconte avoir bénéficié de «trois jours de deuil» l’an dernier, confie avoir trouvé l’astuce pour que les couleurs de l’USMA, mine de rien effacent celles du Mouloudia. Des chansons en boucle de feu Guerrouabi.
S. A.