18 Décembre 1976
Autopsie d'un triomphe
Qui aurait cru qu'au soir du 18 décembre 1976, onze lutins algériens, de rouge vêtus, allaient écrire l'une des plus belles histoires du doyen des clubs algériens et le football national avec. En effet, beaucoup pensent que le titre africain remporté par le MCA a été le vrai déclic qui aura permis à nos footballeur de croire en leurs qualités ô combien reconnues par le passé.
Celui qui n'a pas assisté au premier sacre algérien sur le plan africain, en a sûrement entendu parler. C’était le 18 décembre 1976 dans un stade plein comme jamais auparavant, ni après d'ailleurs, par une soirée automnale, douce et pleine d'espérance.les "lutins de la casbah" ont rêvé tout au long de leur parcours de ce bouquet final. Ils ont rêvé d'offrir au peuple algérien la joie et le bonheur que seul le football peut en procurer. Ils se sont donné la parole pour rester dans la dynamique de la gagne entamé une année avant par l'équipe algérienne aux jeux méditerranéen d'Alger, qui avait remporté la médaille en vermeil dans une rencontre inoubliable. Et comme le hasard fait bien les choses, l'homme des deux succès en l'occurrence Betrouni, avait gagné avec mérite, en ces deux belles soirées, le surnom de "l'homme de la dernière minute".
Le Mouloudia avait entamé le périple africain le 30.4.1976 à Benghazi en passant par le Caire, Nairobi, Lagos, Conakry avant d'atterir en ce 18.12.1976 à Alger en ébullition dans une Algérie en effervescence. Comment un novice a pu en arriver là? Qu’est-ce-qui fait qu'un débutant puisse damer le pion à des clubs huppés tels que le Hafia ou l'Enugu Rangers, finalistes de l'édition 1975?
Une autopsie de ce succès s'impose pour mieux comprendre pourquoi on arrive plus à enchaîner de telles performances par les temps qui courent alors que nos voisins collectionnent titres et galons saison après saison. Un titre aussi important comme celui du champion d'Afrique des clubs, est la conjugaison de plusieurs efforts et la somme de plusieurs ingrédients avec en premier lieu des hommes, une organisation impeccable, l'audace, la conviction et enfin le talent. Les moyens comme vous avez sûrement remarqué ne sont pas cités pour la simple raison qu'à l'époque le MCA avait plus le courage que les moyens financiers."A cœur vaillant rien n'est impossible" telle était leur devise et l'impossible est devenu réalité.
Il est vérifié et certifié lorsque les connaisseurs et spécialistes tiennent à répéter souvent que le MCA doit sa grande réussite au sacrifice, à la qualité de sa composante, à l'entente de ses membres. Ils constituaient une grande famille au sens large du terme. Un bloc soudé bien envié à imiter. L’Union fait la force et la force donne des idées, car l'audace des dirigeants mouloudéen est resté dans les annales.
Décortiquons à présent cette ensemble pour mieux comprendre la clef de la réussite qui mène aux accessit et qui fait tant défaut aux nôtres au temps présent.
Dirigeants
Les décideurs du Mouloudia tenaient très bien leur rôles, chacun dans son domaine dans une concertation concordante. Le grand amour voué au club était un stimulant non négligeable qui poussait les efforts au bord de l'anéantissement car le sacrifice était minime devant la grandeur de celui qu'on sert. On comprend ainsi pourquoi ces valeureux hommes ont pu réussir dans leur mission car ils servaient et ne se servaient pas et ont largement contribué au sacre finale.
Il est injuste de diminuer l'effort des uns par rapport aux autres, car l'effort individuel était au service du collectif.Balamane Ferhat, Drif Abdelkader, Hassena youcef, Maloufi Abderrahmane, Docteur Benmerabet Mohamed et autres avaient cru à cet exploit pour ensuite préparer le terrain tout en mettant les moyens du bord afin de réaliser l'imposssible.Voir aussi grand nécessite une vision futuriste, et des outils adéquats bien que les moyens étaient dérisoires mais le cœur y était. Pour l'anecdote, personne ne croyait aux chances des Mouloudéens, il a fallu une première qualification pour que la prise en charge des clubs hôtes soit assurée par la FAF.
Un ensemble rodé et déterminé à hisser le club vers le haut pour rester dans la ligné des prédécesseurs Aouf, Djazouli, Djaout, Derriche, el Andaloussi et voir ce prestigieux club dominer l'Afrique et par conséquent tenir son rôle naturel de club précurseur et c'est à lui que revient toujours le rôle de locomotive du football national, comme c'était le cas en 1921.
Effectif
Le talent fou des joueurs et le savoir faire de l'encadrement technique a donné des idées quant à la participation à cette 12ème édition de la coupe d'Afrique des Clubs Champions. Le MCA 1976, par le témoignage de tous, est l'une des meilleurs , si ce n'est la meilleure, équipes qu'a connu le football Algérien de tout les temps. Constitué de virtuose de la balle ronde, son football était un régal pour les puristes. Un jeu léché fait de passes courtes et des une-deux rapides avec débordements sur les ailes qui donnaient le tournis à leur adversaires au point de devenir exhibitionniste comme c'était le cas face au grand Ahly du Caire ou les kenyans de Luo-Union.Chaque élément faisait rêver des générations de supporter et suscitait bien des envies du coté de Lagos ou conakry.Les "lutins de la casbah" étaient des extraordinaires footballeurs, qui ont donné du bonheur à tous et symbolisent parfaitement ceux qui avaient l'amour du club, de ses couleurs, de la ville et même du quartier.
Citer tout les joueurs par leur qualités prendrait plusieurs pages, leur devise était "le beau jeu et victoire ne font qu'un" avec une attaque mitrailleuse constitué des fameux "B" Bachta, Bencheikh, Betrouni, Bachi,Bousri,Bellemou, ajoutés au surdoué Draoui sur son aile, une défense d'hommes intraitables avec Zemmour, Azzouz, Mahiouz et Oudina sous la couverture du grand Zenir qui donnait de l'assurance aux frêles coéquipiers notamment dans le fin fond de l'Afrique où tout pouvait arriver avec l'absence de la télévision et les yeux de la CAF. Deux gardien de buts de classe international à savoir Kaoua et Ait Mouhoub.Sur le banc des remplaçants pullulaient des artistes en herbe et des chevronnés disciplinés tels qu'Ait Hamouda, Bendi, Abdi Lyès, le tout dirigé de main de fer, souple et ferme à la fois, par l'inégalable Zouba et son "cheikh" Khabatou.Un tel ensemble était né pour plaire, gagner, durer dans le temps et marquer l'histoire du sport algérien.
Les titres, sacres et consécrations de cette génération douée ne fait que confirmer nos dires.
Supporters
Les Mouloudéens , c'est connu, sont leader national en matière de nombre à travers l'Algérie qui s'appuie sur une très forte galerie à Alger et sa périphérie, ils sont représentés à travers tout le pays et même à l'étranger.Leur rôle était déterminant dans le sacre Africain de 1976, par leur fidélité, amour sans retenu pour le club, encouragements et par la façon d'illuminer les gradins en brûlant les journaux comme le faisait leur ancêtres à l'époque coloniale. Tout le monde est unanime pour affirmer que le MCA 1976 sans ses supporters n'aurait, peut être, jamais pu renverser des situations compromises comme ce fut le cas contre les Nigérians d'Enugu Rangers ou le Hafia de Conakry.
Voici, en résumé, pourquoi le MCA est devenu roi d'Afrique en rendant l'impossible une réalité et comment le doyen décomplexa à jamais notre football pour permettre aux autres clubs de suivre son exemple. Par cette belle soirée, le Mouloudia entra dans le coeur des millions d'Algériens et dans le ghota africain tout comme l'Ashanti Kotoko de Kumassi du Ghana, le Canon de yaoundé du Cameroun, le Ahly et le Zamalek d'Egypte, le Hafia de conakry en guinée, le Club Africain et l'Espérance de Tunis en Tunisie, l'AS Vita Club du RDC, le WAC et le Raja de Casablanca du Maroc.Des clubs pionniers qui feront longuement parler d'eux et continuent à connaitre une popularité exceptionnelle.
Pourquoi donc un tel événement ne se reproduit plus avec le MCA actuel ? Plusieurs années après cet exploit, la question mérite d'être posée et la réponse n'a pas besoin d'un illuminé pour être connue.
Nombre de matches par joueur
Kaoua Abdenour 31 matches (19 Championnat + 3 Coupe d'Algérie + 7 Coupe d'Afrique + 2 Maghreb)
Ait Mouhoub Mohamed 21 matches (10 Ch + 5 Coupe + 6 Afrique)
Zemmour Abdenour 45 matches (27 Ch + 7 Coupe + 9 Afrique + 2 Maghreb)
Azzouz Mohamed 39 matches (21 Ch + 6 Coupe + 10 Afrique + 2 Maghreb)
Mahiouz Bouzid 44 matches (27 Ch + 7 Coupe + 9 Afrique + 1 Maghreb)
Zenir Abdelwahab 22 matches (11 Ch + 2 Coupe + 7 Afrique + 2 Maghreb)
Bachta Anwar 33 matches (19 Ch + 3 Coupe + 9 Afrique + 2 Maghreb)
Betrouni Omar 46 matches (28 Ch + 6 Coupe + 10 Afrique + 2 Maghreb)
Bachi Zoubir 42 matches (27 Ch + 5 Coupe + 8 Afrique + 2 Maghreb)
Bousri Abdesslem 37 matches (22 Ch + 6 Coupe + 8 Afrique + 1 Maghreb)
Bencheikh Ali 45 matches (27 Ch + 6 Coupe + 10 Afrique + 2 Maghreb)
Draoui Aissa 41 matches (25 Ch + 6 Coupe + 8 Afrique + 2 Maghreb)
Bellemou Abdenour 25 matches (14 Ch + 7 Coupe + 4 Afrique)
Ait Hamouda Abdlkader 36 matches (24 Ch + 3 Coupe + 7 Afrique + 2 Maghreb)
Oudina Madjid 7 matches (5 Ch + 1 Coupe + 1 Afrique)
Bendi Abdellah Mohamed Réda 9 matches (6 Ch + 2 Coupe + 1 Afrique)
Amrous Sadek 5 matches (3 Ch + 1 Coupe + 1 Afrique)
Attar Braham (Junior, Remplaçant en Coupe d'Afrique)
Achari Nacer (Junior, Remplaçant en Coupe d'Afrique)
... ceux qui n'ont pas été de la Campagne Africaine
Djemâa Abdelaziz 15 matches (11 Ch + 3 Coupe + 0 Afrique + 1 Maghreb)
Sellami Naguib 10 matches (6 Ch + 4 Coupe + 0 Afrique)
Abdi Lyès 10 matches (8 Ch + 1 Coupe + 0 Afrique + 1 Maghreb)
Aizel Mohamed 2 matches (2 Ch + 0 Coupe + 0 Afrique)
Bouzerde Mohamed 1 match (1 Ch + 0 Coupe + 0 Afrique)
Nait Ouslimane Said (G.B junior, 1 match sur le banc en Championnat)
... les jeunes promus s’entraînant avec les seniors
Haddad Mohamed, Nourine Farouk, Nourine Réda, Labed Mabrouk, Mechedal Naceredine