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Dame Coupe choisit son camp. Le plus fort dun jour. Le 15 juin 2006 en était le jour du Mouloudia dAlger. Plus nombreux sur le plan du (des ?) soutien, plus volontaires et plus présents sur laire du jeu. Les Vert et Rouge ont fait leur match. Presque parfait.
Le derby de surcroît à enjeu na pas tenu toutes ses promesses, celle notamment doffrir du spectacle sur le rectangle vert. Car dans les travées du stade olympique et dans le tout Alger, le spectacle fut. Lanimation tous azimuts a commencé au petit matin.
La finale, avant
Direction le stade du 5- Juillet, lieu de la grande finale. Les foules affluaient de partout. Alger nétait plus algéroise. La galopante capitale algérienne a accueilli le peuple et ses compatriotes. A 11 heures tapantes, tous étaient au stade. Enfin, tout est exagéré tant des milliers dautres postulants ont été rabroués par lannonce des bouchons au niveau des différents accès de la capitale. A dix kilomètres à la ronde des hauteurs dAlger où est édifié le 5-Juillet, pas un espace roulant nest disponible. Les places sont chères et surtout limitées. Impossible de se frayer un chemin pour rejoindre la grande scène. Avec pareille affiche, il faudrait deux, voire trois, grands stades pour contenter tout ce beau monde. Encore que le peuple de la JSK a manqué le rendez-vous. Arrivés au stade, cet uf plein, cest une autre chaleur qui nous accueille. Des casquettes offertes par un opérateur de téléphonie, commerce oblige, sont arrachées comme des petits pains. Les espaces verts sont squattés par les randonneurs dun jour. Ceux aussi qui prient. Pour la bonne cause
La journée ne faisait que commencer et le ciel nest pas clément. A quelques deux heures de lhoraire du match, les joueurs arrivent à leur tour, mettant davantage de feu au stade. Les bambins de Form- Foot, ceux du MCA vainqueurs de la Coupe dAlgérie (cadets et minimes) et du championnat (cadets) étaient accueillis avec un tonnerre dapplaudissements . Lanimation proposée par les organisateurs, Tbal et Gheïta, nenchantait pas grand monde. Le ton monte et ladrénaline avec. Del Pierro Benali, Ali Bencheikh and Co et leurs ex-adversaires Abdouche, Rahim et Cie mettent plus de piment à la fête. 15 heures tapantes, Abdouni, le bouillonnant portier du MCA et ex-portier de lUSMA, arrive avec son second, Azzedine, et Ilian, le coach des gardiens. Ballons rouges et maillots blancs pour léchauffement. Branci Boukalfa emmène ses deux gardiens Zemmamouche et Saoula, lex-gardien du Mouloudia. Ils seront suivis par les joueurs de champ qui prendront possession de laire de jeu où les jeunes de Form-Foot et ceux de la Ligue dAlger multipliaient les prouesses.
pendant
Une demi-heure plus tard, les échos devenaient plus stridents. Encore que les clameurs provoquées par les feux de Bengale et autres fumigènes rompaient le silence crispant. Jusquau sifflet libérateur de Djamel Haïmoudi. Place aux acteurs et au jeu. Pas beau à voir, malheureusement. Malgré les essais de Deham, Bouguèche et ses équipiers dominateurs durant la première demi-heure. Le premier corner usmiste na été obtenu quà la
36. Soit une minute avant lexclusion de Ghazi. Le tournant dun derby pourtant calme. Et le but chauffait, chauffait
Avant de traverser la ligne fatidique deux minutes avant la pause. Deham reprend de la tête, et avec laide de Deghmani, un centre parfait de Bouguèche. Alger tremble. Les répliques ont eu lieu à travers le pays, apprend-on quelques heures plus tard. Mon ami de Mostaganem, Abderrahmane Bensadok, me transmettra un SMS saisissant : «Malgré la barbarie de vos supporters à Mosta. Bsahetkoum». La seconde mi-temps sera lancée sur les mêmes bases. Les gars de Soustara tentent le diable, mais ce dernier revenait dans leur périmètre. Bouguèche bouscule Besseghir et Hamdoud et sera bousculé à son tour par Zemmamouche. Deham repassera par là, en signant son troisième doublé face à lUSMA, dont deux sous le maillot mouloudéen. Un tiers du stade reprend son bleu. Les supporters occasionnels de lUSMA sentent le roussi. Les vrais saccrocheront au miracle. Malgré lincapacité des leurs à riposter devant un Deham qui multipliait les raids et les ratages et face à un Coulibaly impérial dans sa zone. Il a fallu la sortie de Hadjadj, véritable métronome du jeu mouloudéen, pour que la bataille du milieu change de main. Belkaïd et le Malien Doucouré prennent le dessus sur Zmit, Maouche et Badji. Bracci a commis une erreur tactique et a cédé face aux sentiments. Léquipe basculait à gauche (Bouguèche, Maouche, Babouche et Maouche), laissant lentre-jeu sous lemprise des Rouge et Noir. A cinq minutes de la fin, Doucouré réduit la marque. Les vrais Usmistes retrouvent un peu de sourire et despoir. Surtout quand Doucouré seffiloche dans les 18 mètres de Abdouni. Haïmoudi semblait avoir choisi son camp en décidant daccorder un corner au lieu du penalty espéré. Le pouvoir a changé de camp. Alger a un nouveau roi. Pour combien de temps et à quel prix ?
Et après Cette semaine à coup sûr. La fête enclenchée il y a une quinzaine de jours, sest faite plus belle lorsque Bouacida prenait des mains du président le trophée attendu depuis 23 ans. Alger a veillé jusquau petit main. Oran, Tizi et bien dautres villes et villages ont fêté joyeusement lévénement. Pour oublier ses déboires, le Mouloudia vit de fortes sensations. Le bureau de Messaoudi pourra jubiler avec les trois coupes nationales en minimes, cadets et seniors ainsi que le titre du play-off chez les cadets. Mais le bilan depuis 2001 est maigre. Mauvais. Depuis cette date, le frère ennemi a empoché six titres (trois coupes et trois championnats). Et cest pourquoi Soustara na pas pleuré. Des drapeaux étaient encore accrochés au passage des cortèges mouloudéens. Bab- El-Oued, qui a repris ses couleurs, était en transe. Et ce sera encore le cas pour au moins une semaine. LAlgérie nest pas à la foire allemande du football mondial. Elle est privée des images dAllemagne 2006. Par la faute de qui vous savez. Heureusement quil y a les derbies MCA- USMA. M. B. |