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FIROUD Kader

par sebbar1


Kader Firoud
"Le dernier des dinosaures"

Le seul sport que j’ai pratiqué, c’est la marche à pied, quand je suivais les enterrements de mes amis sportifs (SHAW ).

Avec la disparition, il y a un mois, de Kader Firoud, c’est un des derniers dinosaures qui tire sa révérence. Kader compte, en effet, parmi les doyens des entraîneurs français, mais aussi l’un des plus écoutés. Il symbolisait à lui tout seul le Nîmes Olympique de la grande époque. Il avait 85 ans. Dans le lot des footballeurs algériens, Firoud a sans doute eu la carrière la plus atypique. Joueur de talent, il fit ses classes à Oran, au sein de l’illustre USMO puis au Mouloudia d’Alger avant de se baser en France, où il passera plus de la moitié de sa vie. Retiré près de Nimes, il coulait une retraite paisible, après avoir joué puis entaîné durant dix-huit saisons le Nîmes Olympique entre 1948 et 1978. Il est passé par Toulouse et Grenoble pendant la guerre puis a évolué trois saisons à Saint-Etienne (1945-1948). Transféré, il participa ainsi à la remontée de Nîmes en divison une (1950) mais un accident de la route, le 5 juillet 1954 sur le chemin du retour de la Coupe du monde en Suisse, l’obligera à arrêter prématurément, sa carrière, blessé à la jambe. Il devient alors entraîneur des Crocos le 13 juin 1955 et gagnera le seul trophée des Rouge et Blanc, la Coupe Drago (1956). Au total, il a à son actif 782 matchs dirigés en division une. Seul Guy Roux réussira à faire mieux. Avec sa marche bancale, sa silhouette ne passe pas inaperçue. A la veille du match décisif pour la qualification en Coupe du monde, contre le Nigeria à Constantine, en 1981, il était venu pour supporter l’équipe algérienne mais aussi pour superviser son élément Mansouri, qui jouait à Montpellier. On se souvient de ses propos fort sentencieux : « L’Algérie terre de football ne peut rester à la traîne. Il lui faut un coup d’éclat pour se faire admettre parmi les nations avancées dans ce sport si merveilleux. Je pense que la Coupe du monde est un excellent tremplin pour se faire entendre », avait-il suggéré. Quelques semaines plus tard, l’Algérie accédait à son vœu et faisait une entrée fracassante dans la plus enviée des compétitions mondiales.

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Firoud l’instituteur

C’est que Kader savait de quoi il parlait. Quelques années plus tôt, on le fit venir à Alger, précisément au lendemain de l’indépendance, pour lui confier le poste de directeur des sports. Il n’y fit pas de vieux os. C’est que l’homme est à cheval sur les principes. Confiné dans des tâches administratives, il dut encaisser les coups avant de jeter l’éponge. Les anciens se souviendront de ses coups de gueule. « Je ne suis pas là pour surveiller les couloirs où faire le gendarme. Je suis un homme de terrain et ma place est sur le terrain, pas derrière un bureau. » Qu’à cela ne tienne ! On lui confiera l’équipe nationale avec laquelle il n’ira pas très loin. Mais c’est surtout en sa qualité de technicien qu’il se fera connaître davantage. Maouche Mohamed, membre de l’équipe FLN, reconnaît les mérites de Firoud, sous la conduite duquel il a effectué plusieurs stages au CNEPS, au milieu des années 1960 « Kader, se souvient-il, était un homme de poigne. Il ne transigeait pas avec la discipline. Ces connaissances en football étaient très fournies et puis n’oublions pas qu’il était parmi les patrons du foot français avec les Batteux, Nicolas, Snella, Pibarot... En tant qu’ancien joueur, il savait faire passer les messages. Sa qualité d’ancien instituteur l’avait sans doute aidé dans ce métier, car il savait avec pédagogie et tact communiquer. » Khabatou qui l’a côtoyé dans les années 1940 au MCA garde de lui l’image d’un perfectionniste qui aimait le foot par-dessus tout. C’était un artiste dont la carrière a été stoppée par un accident. En tant que technicien, Kader a fait aussi ses preuves et sa longévité au sein d’un seul club est là pour le prouver. Prié, il y a quelques mois, de livrer ses impressions sur le football algérien, Kader est allé droit au but. « Vous savez, le foot est devenu un enjeu universel qui ne peut s’accommoder de bricolage. Le foot algérien est moribond, sinon on l’aurait vu dans les grandes compétitions internationales. Cela fait mal au cœur. Dans le foot moderne, il n’y a pas de place à l’à-peu-près. Je crois qu’en Algérie, on se contente de demi- mesures. On ne va pas assez au fond des choses. Si l’on veut réellement réussir, il faut tout professionnaliser et bannir une fois pour toutes la mentalité d’amateur. » L’entraîneur a été parfois critiqué pour ses méthodes. Pourtant Firoud n’est pas du genre à compliquer un sport qui reste par essence un jeu. N’est-ce pas lui qui a dit : « Le football est un jeu simple o, développer une attaque, c’est savoir porter la supériorité numérique dans un endroit du terrain. »

Une leçon d’éternité

C’est parce qu’il a toujours considéré le foot comme un jeu qu’il l’en a fait presque une philosophie. « Dans ce domaine, je n’ai de leçon à recevoir de personne. J’ai duré parce que j’ai pris du plaisir », concède-t-il. En équipe de France où il comptabilise 6 sélections, Kader n’a connu qu’une défaite contre la Suède (0-1) le 26 mars 1952. Il a évolué contre l’Angleterre (2-2), le 3 octobre 1951 ; contre la Suisse à Lausanne (1-2), le 14 octobre 1951 ; contre l’Autriche (2-2), le 1er novembre 1951 ; contre le Portugal (3-0, le 20 avril 1952 et face à la Belgique (1-2), le 22 mai 1952. L’engagement, la dépense physique et l’amour du maillot sont autant de principes que cet ancien instituteur a toujours voulus inculquer. Mais les choses ont changé, et la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Kader en est conscient, il est aussi fier du parcours de son équipe Nîmes en coupe de France. « Ça titille mon ego, je suis fier, car Nîmes est une partie de moi-même », confiait-il récemment. Sur un autre plan, Firoud regrette le temps passé. Interrogé sur les capacités actuelles du club, l’ancien entraîneur n’y va pas par quatre chemins pour dénoncer certaines pratiques. « Les valeurs du club se sont petit à petit étiolées. Nîmes n’avait pas les moyens de la politique actuelle. L’argent a remplacé le cœur. C’était à la mode dans le football à cette époque-là. Au lieu de miser sur les stars, il aurait fallu poursuivre dans la voie de la formation, notre tradition. On a raconté des histoires aux gens ! Ce parcours en coupe de France me donne beaucoup de regrets. Cela montre ce que nous n’aurions jamais dû cessé d’être. Il faut aujourd’hui sauver ce qui peut l’être, redéfinir une politique cohérente, stable, en fonction de nos moyens humains et financiers. Nîmes doit redevenir un club sain. Dans le milieu, on le voit, seuls les clus sains s’en sortent et finissent par gagner quelque chose. Regardez Auxerre. Retiré depuis le milieu des années 1980 dans un petit village près de Nîmes, il coulait une retraite paisible au pied des ceps après avoir embrassé la viticulture avec délice. Cela ne l’empêche pas d’être à l’écoute du football, et les techniciens de l’Hexagone et d’ailleurs n’hésitent pas à venir lui demander conseil sur les stratégies ou les tactiques. » Peu avare, cet entraîneur charismatique prodigue ses conseils sans retenue. « Le foot m’a tout donné.Je lui suis redevable .Je ne vois pas pourquoi je m’arc-bouterais sur mes acquis que je garderai pour moi seulement. L’égoïsme n’est pas ma tasse de thé. Ce que j’ai reçu tout au long de ma carrière, je suis en devoir de le transmettre par tous les moyens. Sinon ma carrière aura été vaine », lance-t-il avec philosophie au journal local qui s’inquiétait du fait que la rupture avec le football n’allait pas produire une brisure dans sa vie. « Vous savez, le foot coule dans mes veines. Je suis né pour le foot, et je ne m’en séparerai jamais. Mais il y a un moment où il faut savoir arrêter et passer le flambeau aux nouvelles générations ».

Parcours

Né le 11 octobre 1919 à Oran, Kader Firoud débute en 1935 dans le club de sa ville natale. L’US musulmane d’Oran. Après avoir évolué au Mouloudia d’Alger en 1938/1939, il rejoint l'USMO en 1939 puis en 1942 la métropole et le club de Toulouse. En 1945, il porte le maillot vert de l’AS Saint-Etienne pendant trois saisons avant de rejoindre son club de cœur Nîmes Olympique. Ancien attaquant reconverti en milieu de terrain, il honore à 32 ans, la première de ses six sélections sous le maillot bleu, le 3 octobre 1954, contre l’Angleterre. Il marquera un but... contre son camp. Victime d’un grave accident de voiture, il doit mettre un terme à sa carrière de joueur en 1954. Devenu entraîneur des Crocodiles du Nîmes Olympique, il mène notamment la formation gardoise deux fois en finale de la coupe de France en 1958 et en 1961. Il est entraîneur de l’équipe nationale algérienne au lendemain de l’indépendance où il occupe également la fonction de directeur des sports. En 1969, il revient à Nîmes où il y passera neuf autres saisons avant de terminer sa carrière à Montpellier, de 1980 à 1982. Kader aura passé 782 matches sur le banc d’un club de division une, performance battue seulement par Guy Roux.

Hamid Tahri Edition du 12 mai 2005 

Kader Firoud (11 octobre 1919 à Oran en Algérie ; 3 avril 2005 à Nîmes) fut un brillant footballeur puis entraîneur franco-algérien.

Sa carrière de joueur est stoppée nette par un grave accident de voiture peu avant la tenue de la Coupe du monde 1954, pour laquelle il était sélectionné.

Il devient entraîneur dès 1955 en prenant en mains «ses» Crocodiles Nîmois. Sous sa conduite, Nîmes joue les premiers rôles en championnat : trois fois deuxième en 1958, 1959 et 1960. Nîmes se qualifie deux fois pour la finale de la Coupe de France, mais échoue à ce stade à chaque fois (1958 et 1961). Après un détour par Toulouse puis l'Algérie dont il devient le premier sélectionneur de son histoire, Kader retrouve Nîmes entre 1969 et 1978 (vainqueur de la Coupe des Alpes en 1972, finaliste en 1976). Ultime mandat de 1980 à 1982 : il dirige Montpellier avec une promotion en Division 1 à la clé (1er du groupe A, et vice-champion de France de D2 1981).

Kader Firoud a dirigé depuis le banc 782 matches de D1 ; seul Guy Roux a fait mieux. Le stade des Costières, antre actuelle du Nîmes Olympique, pourrait être rebaptisé Stade Kader Firoud à terme.





KADER FIROUD Par lui même


Il est indéniable que depuis l'accession de l'Algérie à l'indépendance , le football algérien a eu trois ambassadeurs particulièrement brillants à l'échelon international.Rachid Mekhloufi considéré comme un des meilleurs footballeurs dans le monde, Abdelkader Firoud au prestige énorme dans la difficile corporation des entraineurs et Rabah Madjer digne successeur des deux premiers nommés.
 
L'excellent footballeur qu'était Kader Firoud raconta qu'il était venu au jeu à onze par hasard, lui qui était plus attiré par le cyclisme qu'il pratiqua très jeune.C'est dans les éternels matches de quartier qu'il prit gout au football, il signe une licence minime à l'Olympic Club Musulman d'Oran en 1930/1931.
 
Ses véritables débuts, Kader les fit avec la prestigieuse formation vedette de l'oranie l'USMO en junior alors qu'il était encore cadet au poste d'ailier droit sous la direction de M Benamar président du club et en compagnie de ses idoles d'alors, Baghdad, Gouaoui et Bouakeul.L'USMO remporte d'ailleurs le titre régional des juniors et empocha ainsi sa première médaille.En 1935, il est promu en équipe fanion alors qu'il venait tout juste d'atteindre les 16 ans.Le rêve est devenu réalité, prometteur d'un bel avenir.
Se trouvant dns l'obligation de quitter Oran pour Alger où il devait suivre les cours de l'Ecole Normale pour devenir instituteur, Firoud, avec l'accord de ses dirigeants de l'USMO signe en 1938 une licence au MC Alger (1938/1939).Très sérieux, menant avec brio ses études et le football, son séjour "Algérois" ne lui valut que des satisfactions.Il fut même retenu dans la sélection d'Alger, au poste d'inter-Droit, avec son coéquipier du MCA l'ailier droit Missoum pour aller à Oran affronter la sélection régionale, ce qui provoqua la stupéfaction de l’entraîneur des oranais, lequel la veille du match, demanda à Kader ce qu'il était devenu.
 
Nanti de son diplôme d'instituteur, il sera affecté à Oran où il resigne avec l'USMO en 1939/1941 puis muté à Mecheria ce qui l'obligea à quitté oran et sa glorieuse formation pour jouer dans un club de l'intérieur.En 1941/1942 sur insistence de Daho, il accepta d'aller à Toulouse pour y étudier le professorat physique et préparer une licence de lettre.Convoité par l'O Marseille, il préfère la stabilité et signe au FC Toulouse en 1945 avant de rallier St Etienne et jouer pour la fameuse équipe de l'ASSE pendant trois années. Kader va  connaitre, par la suite, la chaleur du soleil Gardois à Nîmes où il sera l'attraction des "crocodiles" locaux.Il va passer ses plus belles années de joueur professionnel mais malheureusement pour lui un accident de voiture va l'obliger à mettre terme à sa carrière de joueur en 1954 après son retour de Suisse.
 
Agé à peine de 35 ans, il va se tourner vers la profession d’entraîneur dès 1955, grâce à la confiance de ses dirigeants Nîmois. Il dirigea ainsi l'équipe première de 1955 à 1958, et fût à l'origine de l'éclosion des grands footballeurs que furent Skiba, Akesbi le marocain, Charles Alfred, Bettache...Son retour à Toulouse a provoqué de violentes et nombreuses discussions.Il est le second entraîneur de France en terme de nombre de matches comme entraîneur en D1 (ex-mentor de Nîmes, de Toulouse et de Montpellier, de 1955 à 1982) derrière l’indétrônable Guy Roux.

Carrière (joueur)

  • 1936/1938 US Musulmane Oran (Algérie)
  • 1938/1939 Mouloudia Alger (Algérie)
  • 1939-1941 US Musulmane Oran (Algérie)
  • 1941/1942 Mécheria
  • 1942-1945 : Toulouse FC (France)
  • 1945-1948 : AS Saint-Étienne (France)
  • 1948-1954 : Nîmes Olympique (France)

 

Palmarès (joueur)

  • 6 sélections en équipe de France A, de 1951 à 1952

 

Carrière (entraîneur)

  • FC Blida
  • Nîmes Olympique (France)
  • 1963: Equipe d'Algérie 
  • 1964-1967 : Toulouse FC (France)
  • 1967-1969 : (conseiller technique) Algérie
  • 1969-1978 : Nîmes Olympique (France)
  • 1980-1982 : Montpellier HSC (France)
  • 1983-1984 : (conseiller technique) Valence (France)

Mercredi, avril 06, 2005

Kader Firoud n'est plus 

L'ancien milieu de terrain de l'équipe de France et ex-entraîneur de Nîmes Kader Firoud, décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 85 ans, sera inhumé mardi à 15h00 dans le cimetière de "son village" de Fons-outre-Gardon (Gard), rapporte lundi la Ligue de football professionnel (LFP).

Né le 11 octobre 1919 à Oran, Firoud, après un premier métier d'instituteur en Algérie, a ensuite joué successivement à l'USM Oran, au Mouloudia d'Alger, retour à l'USMO, Mécheria, à Toulouse (1942-45), Saint-Etienne (1945-49) et enfin à Nîmes (1949-54), où il passa l'essentiel de sa vie puis de sa carrière d'entraîneur.

A ce poste, l'international français (6 sélections en 1951 et 52) fut réputé pour sa rigueur et sa pédagogie. Il fut également jusqu'en 2002 le détenteur du plus grand nombre de matches vécus depuis le banc d'entraîneur (783) avant d'être dépossédé de ce record par Guy Roux, l'entraîneur de l'AJ Auxerre.

 

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