KHELOUI AMAR (Ameur)
Amar Kheloui
l'enfant de Dellys
l’avant centre providentiel
Joueur étoilé du Mouloudia d’Alger, Amar Kheloui s’est gardé la réputation de suivre son destin sur une belle histoire avec le club mythique du grand Alger. D’une étonnante démonstration technique de jeu, l’avant centre providentiel de l’équipe fanion des années trente a encore fait parler de lui en marquant beaucoup de buts !
C’est une habitude de sentir la victoire avant même qu’elle ne se réalise. Il s’en tire souvent remarquablement en exploitant la moindre erreur provenant de l’adversaire. Et c’est ainsi qu’il offre le bon résultat. Exceptionnellement, il s’est mis, encore une fois, en évidence sur une nouvelle épreuve décisive à relever le défi. C’est de cette façon que dans la plupart du temps, le ballon pénètre du fond des filets. A défaut d’être fin technicien, il y a une récompense. Celle d’utiliser à bon escient, le ballon au moment du tir tout est réfléchi d’avance. La réussite au bout du pied. Et à chaque fois, l’attaquant mouloudéen déploie une force formidable.
Invité par Mouloud Djazouli à livrer le secret de sa réussie, Amar Kheloui en Mouloudéen emblématique, s’explique : « Vous savez, il n’y a pas plus simple que de faire travailler la tête ainsi que l’esprit, lorsque je me retrouve en face du goal. Donc, dans une position extrême. A un moment, où les défenseurs sont derrière moi ou je suis sévèrement touché. Le coup franc ou le penalty est vite sanctionné. Cela signifie que la décision viendra aussi en tirant puissamment dans les bois et le but est marqué. Et à chaque fois, c’est comme ça (….)Tout cela se passe dans la tête avant la frappe du ballon ».
Amar Kheloui est l’un des meilleurs avant centres du Mouloudia d’Alger de tous les temps et son fidel serviteur.Nous sommes dans les années 1940, c’est la grande crise de l’emploi. Un taux de chômage effrayant jamais atteint. Le Mouloudia grand et populaire club musulman entretenait de très bonnes relations avec tout le monde. Mais n’arrivait pas malgré cela à trouver un emploi à ses joueurs. La liste des chômeurs est tellement longue. Kheloui Amar, grande vedette de l’époque trouve un emploi chez les traminots, transport public. Mais, cette société dispose d’une équipe de football (ASTA). Les dirigeants des traminots, ravis de la venue de cette vedette sautent sur l’occasion, et lient l’emploi à la signature de la licence.
Kheloui, gêné par cette forme d’engagement est réticent. Les dirigeants du Mouloudia conscients de la charge de cet épineux dossier (chômage) voyant Kheloui dans la gène l’encouragent à opter pour l’ASTA. Le côté social représentait une grande priorité aux yeux des Mouloudéens.
Le travail d’abord, le football, ensuite.
Libéré moralement, il signe quand même à l’ASTA mais contre son gré.
L’amour, le grand amour voué au Mouloudia est resté caché dans son intérieur. Il joue sans conviction et sans intérêt en ayant son regard sur son club chéri. Cette cachotterie est divulguée, un jour. Kheloui, tout en jouant sur le terrain, ne peut s’empêcher de s’approcher du public, à l’occasion de remises en jeu (touche) pour s’enquérir des résultats du Mouloudia.
Ces mouvements inhabituels et curieux ne passent pas inaperçus et attirent l’attention du dirigeant de l’ASTA, Bougia qui ne S’empêche pas de lui en faire la remarque : « Kheloui, tu joues à l’ASTA ou au Mouloudia ! «
Très touché par la teneur de ces propos, Kheloui s’impatiente et dés qu’un nouvel emploi lui est proposé, il quitte sans regret l’ASTA pour retourner au bercail, heureux de retrouver la chaleur de la famille Mouloudéenne.
Le Mouloudia reconnaît les siens .
Sacré Kheloui.
"Le Doyen conte le Mouloudia" Mouloud DJAZOULI