• Bracci-Fabbro:Au service du Mouloudia

     Bracci-Fabbro

    Au service du MCA

    Jeudi 15 juin 2006. Il est 17 h environ. Alger est une ville morte à cause de la finale de la Coupe d’Algérie MCA-USMA qui tirait vers sa fin. Les yeux rivés en face de leur petit écran,  les oreilles collés à leurs radios ou, pour les plus chanceux, assis dans les travées d’un stade olympique plein à craquer, les Mouloudéens, tous les Mouloudéens n’attendaient qu’une seule chose : le coup de sifflet final de M. Haïmoudi. Quelques minutes plus tard, les rues d’Alger étaient noires de monde, mais ce que l’on retint ce jour-là c’était les cercueils en carton et en rouge et noir annonçant la mort de l’USMA et le retour au premier plan du MCA. Qu’en est-il aujourd’hui, presqu’une année après cette journée magique ? Parti pour tout écraser sur son passage (championnat, Coupe d’Algérie, Coupe de la CAF et Ligue des champions arabe), le Mouloudia joue aujourd’hui sa survie en D1 après avoir été éliminé sans gloire des compétitions internationales. Pourquoi et comment ? La majorité des Mouloudéens et des observateurs mettent en avant, les éternelles luttes intestines qui ont jalonné la vie du club depuis des décennies, mais on a oublié une chose : le changement d’entraîneur a fait beaucoup de mal à l’équipe. C’est peut-être la raison principale de la dégringolade vertigineuse du Mouloudia. On a renvoyé un technicien parce qu’il a eu le tort de signer son contrat avec le président déchu. Bracci a pourtant ramené au club deux titres en six mois. «C’est un coup de chance», renchérissent ceux qui l’ont viré en avançant des arguments à dormir debout comme le... du Corse à la boisson. Six mois après son départ, on a essayé de voir si Bracci a été réellement chanceux en comparant son parcours à celui de Fabbro et en mettant en avant les chiffres, en principe, fidèles alliés d’un entraîneur. Vous allez vous rendre compte pourtant que cela n’est pas le cas au Mouloudia. Alors qu’il a réussi un parcours largement meilleur que celui de son successeur, le Corse n’a pas trouvé grâce aux yeux des dirigeants contrairement à l’Italien, toujours en place malgré des résultats pas du tout rassurants.
    M. S.

    Bracci

    J G N  P Bp Bc
    20 10 7  3 30 18
    Voici la preuve tangible que Bracci n’était pas mauvais. Sur les 20 rencontres qu’il a dirigées à partir du banc du Mouloudia, il en a remportées la moitié, fait 7 matchs nuls et perdu 3 matchs seulement (à Tizi, à Tlemcen et à domicile mais à huis clos face à la JSMB). Sur les dix victoires remportées par le Mouloudia sous la coupe de Bracci, les plus retentissantes ont été la finale de la Coupe d’Algérie face à l’USMA et la Supercoupe face à la JSK sur le même score (2-1).

    Un communicateur passionné
    Que ce soit avec les journalistes ou avec ses joueurs, François Bracci a toujours privilégié le dialogue et le contact humain. En bon méditerranéen qu’il est, il a trouvé la bonne formule pour assagir un Abdouni, pourtant pas facile à gérer. Sa riche carrière de joueur lui a sans doute permis de calmer un vestiaire connu pour être souvent en ébullition. Sa casquette à visière aux couleurs du Mouloudia qui ne le quitte jamais, comme l’écharpe de Nouzaret, a été également un message fort  envers les Chnaoua qui l’ont vite adopté.

    Il a trouvé une équipe déjà faite
    En débarquant au Mouloudia au printemps 2006, François Bracci avait trouvé une équipe déjà faite. Il ne lui restait qu’à bien parler aux joueurs pour les galvaniser. Et comme il est expert dans ce domaine, l’équipe a terminé la saison en force malgré une tactique plutôt attentiste. Lorsqu’il a eu à préparer lui-même l’équipe, Bracci n’a pas réalisé les mêmes résultats et le Mouloudia ne faisait pas non plus le spectacle.

    Il a travaillé  dans la stabilité
    Quoi qu’on dise des soubresauts qui marquent la vie du Mouloudia, François Bracci, du moins au cours de la saison passée, a travaillé avec une équipe dirigeante stable avec à sa tête le Dr Messaoudi qui lui a donné carte blanche. L’engouement qu’il y avait avec la qualification de l’équipe en Coupe d’Algérie a mis le Corse dans de très bonnes conditions. Ce qui lui a sans doute permis de gagner deux titres majeurs. Il ne faut pas oublier non plus que Bracci a eu la chance d’avoir Daham en attaque.

    Fabbro

    J G N P Bp Bc
    21 8 7 6 27 21
    Le parcours de Fabbro n’est pas si mauvais que ça, mais pour quelqu’un venu pour faire mieux que son prédécesseur, c’est carrément le flop. C’est vrai que jusqu’à la rencontre face à l’ASMO, les résultats plaidaient pour l’Italien, mais les cinq derniers matchs du championnat (avant le PAC) ont tout gâché. Même en Coupe d’Algérie où le Mouloudia est encore qualifié, Fabbro n’a pas eu à affronter de grosses cylindrées, contrairement à Bracci qui a battu l’ESS, le WAT et l’USMA en finale.

    L’obstacle de la langue
    Communiquant avec les joueurs et les médias grâce à un interprète, Enrico Fabbro a fait des efforts pour apprendre le français, mais cela ne semble pas lui être suffisant pour faire passer son message. Très courtois avec les journalistes au début, Fabbro a vite cédé à la pression en décidant de ne plus faire de déclarations. Même avec les Chnaoua, le courant ne semble pas passer et ce n’est pas sa dernière mésaventure avec ses derniers qui l’ont pris à partie face à Bentalha qui nous contredira.

    Victime de l’immaturité tactique de ses joueurs
    Venu pour jouer avec plusieurs variantes, Fabbro a été victimes de l’immaturité tactique de ses joueurs qui n’ont réussi à s’adapter qu’au 4-4-2. Débarqué d’un pays réputé pour ses vertus défensives, l’entraîneur mouloudéen a surpris plus d’un en essayant tant bien que mal à conjuguer  les deux formules défensive et offensive. Comme beaucoup d’étrangers, Fabbro a été victime du contexte algérien qu’il n’a pas encore réussi à comprendre d’où les résultats en dents de scie.

    Il est étouffé par les problèmes extrasportifs
    Enrico Fabbro se souviendra sans doute longtemps de son passage au Mouloudia. Un club où les supporters viennent demander des comptes aux joueurs et où les tendances sont tellement nombreuses qu’on ne sait plus où donner de la tête. L’installation d’un directoire n’a fait qu’empirer les choses pour un entraîneur habitué à la rigueur italienne. Et si on ajoute le départ de Daham, le meilleur atout offensif du Mouloudia de Bracci, on peut accorder des circonstances atténuantes à Fabbro.

    « Nos Cadets notre fiertéAit Mouhoub Mohamed »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :