jusqu'au bout de la passion
Dans sa spécialité sportive de karatéka, Rachid Teghri est resté fidèle à lui-même tout au long de son parcours qu'il a entamé alors qu'il était tout petit en bouclant sa cinquième année aux abords du tatami. Petit, certes mais grand avec les conseils et les enseignements physiques et techniques qu'il enregistrait quotidiennement au contact d'autres athlètes un peu plus âgés que lui. D'autant qu'il héritait d'une lourde charge à savoir celle de porter les couleurs du prestigieux club omnisports de Hamra Annaba. Pour le guider, il avait à ses côtés des membres de sa famille passionnés de la discipline à laquelle il vouait son temps de loisirs. De 1976 à 1992, Rachid Teghri observait, enregistrait et s'entraînait constamment à côtoyer le top. Il voulait figurer sur la liste des meilleurs athlètes dans toutes les compétitions. La démarche complétait celle de l'apprentissage et le renforcement de ses capacités physiques et techniques.Cette résistance et fidélité dans les aspirations, il les doit à la famille d'athlètes spécialistes du karaté, l'un des arts martiaux les plus anciens. Ce qui lui a facilité son intégration dans la cour des grands, là où il s'est préparé aux grands rendez-vous. C'est ce qu'il avait fait de 1992 à 1999 en se préparant et en se révélant à ses encadreurs comme étant un karatéka en devenir.C'est ce qu'il démontra en se révélant bien au fil de ses prestations locales et nationales avant d'atteindre le sommet de sa catégorie en Algérie d'abord et de partir à la conquête du continent africain et flirter avec les cimes de la gloire mondiale ensuite.
Il renforça ses ambitions en quittant Hamra pour rejoindre aussitôt le Mouloudia Club d'Alger (MCA) en 1992. Avec ce club, il connaîtra la gloire. Remarqué par les sélectionneurs nationaux, il fera partie, de 1985 à 2001, des équipes nationales depuis les cadets jusqu'aux seniors en passant par les juniors, puis athlète et éducateur de 2000 à ce jour. Il a remporté 36 titres nationaux en individuel et par équipes en kata-kumité. Ses performances lui ont parmi d'être classé parmi les meilleurs athlètes du sondage national en 1992. Il occupa une quatrième place derrière les grands champions Morsli et Boulmerka. Ses résultats en compétitions internationales ont été aussi remarquables. Ainsi, il a participé à sept championnats et coupes du monde. De ces participations, il obtiendra le titre de vice-champion du monde. Toujours lors des compétitions internationales, il sera trois fois champion d'Afrique en individuel et par équipes, une fois champion méditerranéen et une autre arabe. Ceinture noire 5e dan, il décroche son diplôme d'Etat en éducation sportive spécialité karaté et sera converti dans la formation. Rachid débuta sa carrière comme entraîneur national des cadets, puis juniors filles, espoirs et enfin seniors.
A ce titre, il remporta au total une trentaine de médailles dont une en argent aux Championnats du monde à Madrid (Espagne), une médaille de bronze en catégorie espoirs à la Coupe du monde en Malaisie, quatre médailles en vermeil et une en argent aux championnats d'Afrique à Tunis et deux autres médailles d'or à Abuja (Nigeria). Aux Jeux méditerranéens d'Almeria (Espagne), les athlètes sous la houlette de Rachid s'emparent d'une médaille en argent et deux en bronze.La moisson de médailles était prolifique en Championnats et Jeux arabes : cinq médailles d'or à Alger, une autre à Marrakech (Maroc) ainsi que deux médailles de bronze aux Championnats et Jeux arabes à Tunis en 2019.
Cumulant les titres et les victoires, il accédera à un palier supérieur en devenant, en septembre 2019, entraîneur de l'équipe nationale seniors. Par ses performances et les résultats réalisés, Rachid occupera plusieurs postes dont celui de membre de la commission nationale technique de la discipline, président de la commission technique de la wilaya de Annaba et membre de la commission technique régionale, entre autres.Actuellement, il assure aussi la direction technique de la section karaté du club RAMA Annaba, après avoir dirigé celui de Hamra Annaba durant six ans. Avec ses poulains, qui viennent des quartiers populaires, Rachid Teghri s'est toujours comporté en grand frère. « Les jeunes sont tous animés d'une grande volonté de réussir. Ils s'entraînent jusqu'à la limite de leurs forces. Leurs efforts ne seront pas vains. Ils arriveront à leur but et réaliseront leurs espoirs, c'est certain», assure celui qui est en contact quotidien avec le tatami, depuis près de 45 ans.
A. Bouacha
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