• BOUZID SMAIL

    SMAÏL BOUZID (INTERNATIONAL ALGÉRIEN DU FC KAISER LAUTERN, AU COURRIER D’ALGÉRIE
    «L’ambiance du 5-Juillet est unique au monde»

    Défenseur longiligne et imposant, Smaïl Bouzid a réussi une excellente saison en deuxième division en Allemagne presque du même tonneau que celle de l’an dernier au MCA. C’est dire que quel que soit le championnat où il évolue, Bouzid s’en tire toujours à bon compte. D’ailleurs, même contre Messi et ses coéquipiers, lors de la rencontre Argentine- Algérie, il n’a pas tremblé et n’a pas été ridicule même s’il a quelque peu souffert face aux " stars " sud- américaines à un poste inhabituel d’arrière droit. Garçon réservé mais toujours disponible et accueillant, il s’est confié au " Courrier d’Algérie " en toute sincérité.

    Le Courrier d’Algérie : En dehors des terrains, vous portez des baskets. C’est une manière de vous distinguer ?

    Smaïl Bouzid : Disons que ce sont des chaussures qui donnent un style différent et qui sont aussi très confortables à porter. Savez-vous que l’humoriste d’origine Algérienne Smaïn en avait fait son symbole à ses débuts ?

    Oui, je le sais pour la simple raison que Smaïn est un grand artiste que j’ai toujours admiré. C’est aussi un enfant du pays et j’ai toujours apprécié son humour.

    Est-il vrai que vous savez cuisiner ?

    Oui, et je peux vous dire que je sais faire le couscous, notre plat traditionnel algérien. Couscous simple ou couscous royal ?

    Je me débrouille bien et je peux faire aussi bien le simple que le royal. Malheureusement, il y a un entremets traditionnel que je ne sais pas faire. C’est la chorba. Il va falloir que quelqu’un m’apprenne à la préparer.

    Vous êtes grand de taille et il paraît que vous avez laissé un grand vide au Mouloudia d’Alger ?

    Vous aussi, vous semblez avoir le sens de l’humour. Effectivement, quand on est grand et que l’on se retire d’une place, on laisse un plus grand vide qu’une personne de petite taille (rires)

    Plus sérieusement, comment vous êtes-vous rapidement adapté à un championnat allemand très rude et plus relevé que notre compétition ?

    Personnellement, j’ai été formé en France et je n’ai évolué qu’une saison en Algérie. Par conséquent, en repartant vers l’Allemagne, je n’ai eu aucun problème à me réadapter au professionnalisme européen. Dans l’ensemble, ce fut assez facile pour moi et, après, il faut savoir s’imposer.

    Confirmez-vous que le football allemand est plus physique que le football français ?

    C’est vrai que le football allemand est fait d’engagement et certainement qu’il est plus physique. Le football allemand a un peu plus d’avance sur le français au niveau des stades, des supporters et de l’ambiance.

    Mais l’ambiance du «5-Juillet» est unique au monde ?

    C’est une ambiance hors du commun et je ne pourrais jamais l’oublier mais je pense que chaque pays a sa propre culture et son niveau de jeu ainsi que ses coutumes.

    La Lorraine où vous êtes né doit vous sembler plus calme par rapport à la ferveur allemande ?

    Oui, mais c’est une région frontalière avec l’Allemagne et il y a certains points communs.

    Où êtes-vous né exactement en Lorraine ?

    Je suis né à Nancy d’un père algérien et d’une mère française. Quand vous portez le maillot algérien, c’est le père qui doit être un de vos fervents supporters ?

    Il me soutient aussi bien que ma mère.

    À Kaiser Lautern, Deham n’est plus titulaire depuis plusieurs semaines contrairement à vous. Vous lui avez remonté le moral làbas ?

    Bien sûr, parce que c’est un coéquipier, un compatriote et un ami. Je crois que l’entraîneur a eu tort de ne plus le titulariser. Noureddine Deham avait fait une excellente première partie de saison avec sept buts lors de la trêve derrière le meilleur buteur du championnat de deuxième division allemande qui en avait neuf à son compteur.

    Est-ce à dire que si Deham avait été plus présent, il aurait pu terminer à la première place des buteurs ?

    J’en suis convaincu, mais à l’intersaison, l’entraîneur a recruté deux autres attaquants de pointe et Deham s’est retrouvé sur le banc de touche.

    Peut-être, que ces deux nouveaux étaient meilleurs que Deham ?

    Non, même pas. Ils n’ont rien prouvé et surtout à mon avis, ils n’étaient vraiment pas supérieurs à Deham. Je crois que ce fut une grosse erreur de la part de l’entraîneur et, d’ailleurs, il l’a payé cher puisqu’il a été limogé en fin de saison.

    Parce que vous n’avez pas réussi l’accession qui était l’objectif principal du club ?

    Effectivement, on a raté l’accession de très peu, mais ce fut un échec tout de même. Ceci dit, moi je crois que Deham aurait dû jouer beaucoup plus en cours de la phase retour et peut-être que cela aurait pu nous permettre d’accéder.

     Vous occupez un poste de défenseur et c’était plus facile pour vous que pour Deham qui est chargé de marquer des buts ?

    C’est vrai que nous avons des rôles différents et c’est plus difficile pour un attaquant. Mais, l’an dernier, vous aviez signé un premier but magnifique avec le MCA et qui plus, est contre l’USMA, le " frère ennemi " Oui, je m’en souviens très bien. Comme je suis grand, j’avais sauté plus haut que tout le monde pour mettre la balle au fond des filets. C’était mon premier but avec le Mouloudia dans une ambiance extraordinaire et dans le derby tant attendu chaque saison. Ce sont des souvenirs inoubliables.

    En Allemagne, l’équipe-vedette c’est le Bayern de Munich. À vingt et un an seulement, ne rêvez-vous pas un jour d’intégrer le grand club ?

    Dans la vie, il faut toujours avoir des rêves et tout faire pour essayer de les réaliser. D’ailleurs, c’est l’objectif de tout joueur d’intégrer un grand club, sinon ce n’est même pas la peine de s’entraîner. Personnellement, mon objectif c’est toujours d’apprendre pour évoluer et progresser. Alors pourquoi pas un jour au Bayern ?

    Revenons à cette équipe nationale chez laquelle on sent une envie de gagner et de progresser. Quel est le secret de ce renouveau ?

    Je pense que ce qui fait actuellement notre force c’est le fait qu’il y ait beaucoup de joueurs de la même génération. Ceci facilite la communication et la convivialité entre nous, aussi bien sur le terrain qu’en dehors. En plus, on bénéficie aussi de l’apport de joueurs expérimentés qui nous encadrent bien. On est tous motivés et on a un seul objectif : réaliser quelque chose de grand.

    Comme gagner une Coupe d’Afrique des nations ?

    Non, n’exagérons rien et, il ne faut pas anticiper les évènements. Il faut d’abord assurer notre qualification en battant la Guinée, et après on essayera de continuer sur notre lancée.

     En tout cas, vous avez déjà conquis le coeur de tous les Algériens en réalisant une belle prestation face aux " Stars " argentines ?

    Oui, surtout que personne ne s’attendait à ce qu’on réalise un excellent match. On a perdu par un seul but d’écart et on a même failli faire un nul. Ceci dit, c’était une bonne expérience mais maintenant la réalité est là et nous devons confirmer face à la Guinée.

    Etait-ce impressionnant d’évoluer dans un stade mytique comme le Nou Camp ?

    C’est toujours un plaisir pour un joueur d’évoluer dans un stade aussi mythique que le Nou Camp même si j’ai l’habitude de ces enceintes européennes en France et en Allemagne.

    Après la victoire au Cap-Vert et le bon galop d’entraînement face aux Argentins, le moral doit être au beau fixe ?

    Absolument, d’autant plus que si on bat la Guinée on est sûr d’empocher le ticket qualificatif pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations. Maintenant, il faut savoir qu’un match de football ne ressemble jamais à un autre. On doit donc rester concentrés et faire plaisir à ce merveilleux public du stade du 5-Juillet.

     Certains pensent que certains joueurs du championnat national ont leur place dans cette sélection composée surtout de " pros ". Quel est votre avis ?

    Je crois que je suis mal placé pour m’exprimer sur ce sujet.

     Mais vous connaissez bien notre championnat ?

    Tout à fait mais il ne m’appartient pas de choisir les joueurs. Il y a un sélectionneur qui est en place et c’est à lui de faire des choix. Par conséquent, je pense que cette question devrait s’adresser à lui.

    Peut-être que les professionnels sont plus expérimentés et plus aguerris que ceux du cru ?

    Vous savez, chacun peut apporter ses arguments dans ce genre de débat, mais je crois que je suis mal placé pour y répondre.

    Vous suivez toujours les résultats du Mouloudia d’Alger, où vous avez évolué une saison ?

    Bien sûr, je suis tous les résultats du Mouloudia. Bon, les Mouloudéens n’ont pas fait un parcours excellent en championnat mais ils sont encore qualifiés pour la Coupe d’Algérie et je pense qu’ils sont capables de la remporter à nouveau.

    Justement, Younès et Bouguèche ont été appelés par J.M Cavalli, croyez-vous qu’ils peuvent s’imposer en sélection nationale ?

    Ce sont deux joueurs très talentueux et je leur souhaite de tout coeur de s’imposer en sélection.

    À votre avis, Younès et Bouguèche qui ont été vos coéquipiers au M.C.A ont-ils les capacités de devenir des professionnels en Europe ?

    J’en suis persuadé.Younès et Bouguèche peuvent réussir en Europe mais à la seule condition qu’ils continuent de travailler sérieusement. Le professionnalisme a des exigences et il faut s’y plier. Younès et Bouguèche ont du talent mais cela ne suffit pas en Europe. Il faut travailler sans cesse et se remettre en question.

    Si vous deviez conseiller Younès et Bouguèche sur le professionnalisme européen, que leur diriez-vous ?

    De se remettre à une discipline de fer et de ne jamais rechigner à l’effort. Enfin, il faut se préparer à une forte pression et supporter une concurrence féroce et quotidienne.

    Au fait savez-vous qui est le coach de cette sélection guinéenne que vous allez affronter dans un match décisif ?

    Oui, c’est Robert Nouzaret l’ancien entraîneur du Mouloudia que je connais bien.

    Lui aussi il vous connaît bien et il ne sera pas dépaysé au stade du 5-Juillet ?

    Absolument. Il connaît bien le football algérien et je crois qu’il a même supervisé la rencontre face à l’Argentine.

    Pensez-vous que les Guinéens seront avantagés avec un coach comme Nouzaret qui n’ignore rien sur les joueurs algériens ?

    Je ne sais pas si c’est un avantage mais ce qui est certain c’est que ce sera un match très difficile du fait que les Guinéens sont au pied du mur et doivent gagner pour avoir encore une chance.

    En tout cas après avoir souffert contre un grand joueur comme Lionel Messi, ce sera plus facile face aux Guinéens ?

    On n’a pas été les seuls à souffrir face à un joueur aussi génial que Messi et on n’est pas les derniers. Mais on a aussi démontré que nous avons envie de briller et on va essayer de le prouver à nouveau face aux Guinéens qu’ils ne faut surtout pas sous-estimer !

    Propos recueillis par Salah Eddine B.
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