• Les trois relégations du MCA en divisions inférieurs
    I-Saison 1965/1966

    "Par décision ministérielle"
    La première relégation qu'a connu le MCA était en 1966 aprés les incidents qui ont émaillé le match du championnat opposant les Algérois aux oranais du MCO.

    La pression qui règne sur les épaules des Mouloudéens d'Alger et d'Oran, depuis un certain temps est devenue tout à coup insupportable.En effet, "l'explication" qui a lieu le 1ér janvier 1965 au stade municipal du Ruisseaux à la veille de la fête de l'Aid El Fitr, compte pour la dernière journée de la phase aller.Après 90 minutes d'une partie particulièrement heurtée qui voit les Algérois remporter une victoire longue à se dessiner par 2 buts à 1 (2 buts de AOUADJ zoubir (ALLAH yerrahmou) contre 1 but de Bel Abbés) l'enceinte se transforme à la stupéfaction générale en une véritable arène de gladiateurs.La bataille rangée est tellement violente et générale que plusieurs blessés dans les deux camps sont évacués vers l'hopital.

    Conséquence:le Mouloudia d'Alger est mis à l'index et écope d'une sanction extrême qui entraîne inéluctablement sa descente en division inférieure (Division d'honneur).Avec la radiation à vie infligée par le ministre de la jeunesse et des sports de l'époque (Sadek batel) à quatre joueurs Zerga, Metrah (Internationaux), Maarouf et Sennane, à laquelle s'ajoutent les sérieuses blessures des attaquants internationaux Lemoui et Bouras (En plus d'un joueur oranais blessé en l'occurence  Boudjelal et 2 expulsions de chaque coté (Oucif pour le MCA et Meguenine coté MCO), la formation algéroise ne peut se maintenir parmi l'élite et fut rétrogradé par décision ministérielle.

    ..........En raison d'une nouvelle formule de compétition (La nationale Deux faisant son apparition pour la première fois), le Mouloudia d'Alger qui se classera premier de la division d'honneur (avec 7 points d'avance sur l'USMA) ne retrouvera la nationale "une" que trois saisons après (1967/1968) avec un match historique à Tizi-Ouzou au début de l'été 1968 qui vit la montée du "Doyen" à sa vrai place, l'élite.

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    II-Saison 1984/1985
    "L'ASP MCA sous l'aile de la Sonatrach"
    2000 licenciés, 10 sections, 70 équipes, 60% des effectifs des équipes nationales.C'est bien sur de l'ASP MPA qu'on cause:le joyau de la réforme qui, en prime, abrite avec sa section football, un véritable monument historique.
    Un héritage drôlement pesant:celui du Mouloudia porte-flambeau sportif du nationalisme, celui du Mouloudia-reliement populaire et bien sur aussi celui du Mouloudia prestigieux.5titres de champions dont 2 sous la réforme, 4 coupes d'Algérie dont 1 sous la réforme, 2 coupes maghrébine et 1 coupe d'Afrique.
    Alors comment peut-on rétrograder lorsqu'on est tout cela à la fois: l'ASP pilote et l'équipe de football la plus populaire?
    Il y a d'abord ce que tout le monde ou presque sait: une inter-saison sombre avec Sebbar comme seul recrutement significatif pendant que Kermali laisse tomber son programme quadriennal de travail pour rentrer à un bercail redevenu plus attirant.Un premier parcours ou ARAB Ahmed passe en courant d'air, ou Bourayou Abdellatif se retrouve malgré lui DTS et ou l'équipe réussit l'exploit inédit de se faire battre 4 fois à domicle (ASCO, EPS,USMH et ESMG).
    Une suite catastrophique où tout le monde fait ce qu'il veut à Bologhine (nuls de Tlemcen, Bordj Ménaiel et victoire de Boufarik) puis un déclic face à Sétif avec un début de redressement (11 points en 4 matchs) et une qualification aux quarts de finale de la coupe d'Algérie.Une fin de parcours laborieuse ou après Zenir venu à la rescousse dés l'aller , c'est Lemoui qui flâne dans les environs, ou les points difficiles sont rapportés (nuls à Mascara et Tizi-ouzou) et les points faciles dilapidés (défaites à domicile devant le MAHD, Guelma et à Tiaret).Un final dramatique où Chlef joue le jeu et même à fond et...bonjour les dégâts.
    Il y a ensuite ce que tout le monde ou presque pense:autrement dit que c'est la faute à Bourayou.Il est vrai que le public peut avoir des raisons de s'arrêter à ce jugement.Par exemple le Mouloudia n'a pas réussi à dégager une équipe type durant la saison.Pas moins de 10 joueurs ont été essayés aux postes d'arrières latéraux: Boukraâ, Iratni, Laroussi, Bencheikha, Makkour, Cherfaoui, Bahri, Oudina et même Meghichi et Ghrib.Le Mouloudia n'a pas arrêté un systéme de jeu définitif passant sans arrêt du 4.4.2 (avec Bencheikh déporté à gauche) au 4.3.3 (avec Yacef ou Meziani à l'aile gauche).
    Ces remarques valent ce qu'elles valent, il n'en demeure pas moins que Bourayou par ses qualités humaines et sa rationalité dans le travail a fait l'unanimité autour de lui "il était venu pour apprendre auprés de Kermali, il s'est retrouvé dans un rôle auquel il n'était pas préparé .Il a fait du mieux qu'il a pu" disait de lui Benzerroug, directeur administratif de l'ASP.Zenir reconnait en Bourayou "un entraineur de qualité"et Bencheikh "un entraineur d'avenir".Voilà la question tranchée.On ne peut pas faire porter le chapeau à un DTS qui reconnaissait ne pas encore en être tout à fait un.Alors une question se pose:Coment l'encadrement a t-il pu parvenir a un tel niveau d'improvisation?Et c'est là qu'on en arrive enfin à ce que tout le monde ne sait pas et ne pense pas, à savoir ce que Bencheikh faisait allusion "une conspiration contre le Mouloudia".Conspiration , un mot lourd de de sens.Les conséquences en sont graves.
    Des insinuations prudentes de Benzerroug et Hassani, président de la section football depuis janvier 1985, on est passé à des propos plus hardis avec Bachi (ancien capitaine de l'équipe et actuel médecin du club) et Bachta (ancien joueur et actuel responsable des jeunes) pour enfin arriver à l'analyse trés détaillée et précise que fait Bencheikh du déclin du Mouloudia.L'ensemble va dans le même sens: "hostilité de l'environnement et sabordage de l'intérieur".

    Cette hostilité a provoqué selon Bencheikh "la première grave cassure du Mouloudia.C'était en été 1979 lorsqu'après avoir conquis son 2éme titre de la réforme, l'équipe s'est vu briser son ossature par décision ministérielle...En effet Kaoua, Zemmour, Ait-Chegou, Betrouni, Bachi, Bachta, Ait-Hamouda jugés performants par L'ASP à laquelle ils venaient d'offrir un nouveau titre de champion avaient été jugés trop vieux par la tutelle".

    Les mobiles de cette décision? les succés du MPA faisaient, semble t-il, ombrage à la réforme tant ils rappelaient ceux du MCA.Devant cette atteinte, l'encadrement administratif a mollement réagi et pour cause.Il était lui même déstabilisé.Une déstabilisation en appelle une autre, de Lemoui 78 à Lemoui 85, le MPA a connu Naumovic, Bacha, Salem, Kaoua, Kermali et Bourayou.Une moyenne d'un entraineur par saison, qui dit mieux.Mais si le MPA survivra tant bien que mal à tout cela au point de gagner une coupe d'Algérie avec Kaoua en 83, il n'en résistera pas selon Bencheikh au second choc: il s'agit du passage à la tête de l'ASP de Houache (été 83.Décembre 84).

    "C'est comme si vous me mettiez moi (Bencheikh) à la tête d'une compagnie pétrolière internationale...avec mauvaises intentions en plus.L'équipe venait de gagner la coupe et tournait bien.Bonne entente avec Kaoua et avec le président Bouanani, pleins de nouvelles recrues durant l'été, perspectives étincelantes.Houache a tout simplement tout chamboulé dans la section football de l'ASP et ailleurs.Il a imposé Kermali de force sans tenir compte de l'avis des joueurs et du bilan positif.Il a privé les joueurs des 7500FF qui revenaient à chacun d'eux comme frais de mission en RDA (ex Allemagne de l'est).Il a tenté de briser l'équipe en frappant les anciens.Il y a réussi en partie en décourageant Bellemou, Mahiouz et Bousri.Il a tenté de monter des joueurs contre d'autres en faisant  des promesses de tout genres aux uns et pas aux autres.Pour moi il n'y a aucun doute, nous avions un supporter d'une équipe concurente comme président.Il a tout fait pour détruire le Mouloudia et il a réussi".

    Sur ce mandat dévastateur Benzeroug et Hassani se sont prononcés avec la pondération d'usage "le président sortant a incontestablement causé beaucoup de tort à l'équipe".

    Toujours est-il que selon les uns comme les autres, il ne faut pas chercher ailleurs la cause de la dislocation de l'esprit de groupe et les défections psychologiques de certains joueurs gonflés à bloc comme Meziani et Mokhnache qui ne font plus un seul mach convenable après leur séléction en EN (A) face à Gremio (Brésil) et EN junior face à la Tunisie.Ce n'est pas ailleurs qu'il faut chercher également l'indolence outrageante de certains joueurs qui n'ont, à titre d'exemple, pas jugés utile de se déplacer à Tiaret après le nul de Tizi-ouzou.

    En repensant à tout cela, Benzeroug et Hassani reconnaissent que "la volonté de rompre radicalement avec le club civil a amené les premies responsables de l'ASP de trop tordre le bâton dans l'autre sens.C'est ainsi que l'équipe a été coupée de son milieu ambiant.Le football est le sport le plus popualire chez nous.Il a ses exigences partriculières.Un mur a été dressé entre les joueurs et les supporters.En voulant combattre le mécénat on a jeté le bébé avec l'eau du bain.L'équipe a besoin de se sentir entourée.De ce point de vue l'ASP a incontestablement failli dans sa tâche d'animation.Un certain fonctionnemnt s'est instauré.Les équipes de l'intérieur du pays ont maintenu un bien meilleur équilibre sur ce plan.Regardez la JET, Mascara ou Tlemcen.Il y en a il est vrai, que la réforme n'a pas encore tout a fait touché.Et c'est lâ que se situe à notre sens la véritable conspiration si conspiration il y a.Celle qui fait que les efforts réels de donner au sport de performance une assise saine ne trouvent aucun répondant lorsqu'ils ne sont pas sapés.Car sinon, coment expliquer qu'une ASP qui a banni la pratique des dessous de tables se voit bloquer ses comptes par le MJS pendant plusieurs mois pour des motifs futiles pendant que les caisses noires ailleurs déchargent certaines "ASP" de bien de soucis.Comment expliquer alors qu'une ASP qui compte dans sa section football le plus grand nombre d'internationaux parmi les équipes de la nationale et qui possède de loin la galerie la plus nombreuse ne soit ni domiciliée à un stade fixe ni autorisée à se doter d'un complexe d'équipement sportif autonome alors qu'ailleurs des équipes ont accès permanent aux équipements.

    Une équipe démantelée par le ministère, un encadrement technique roulant, un président suspecté de sabordage, un entraineur fugitif, un jeune DTS livré à lui même, un cadre d'entrainement improvisé, des supporters censurés, une activité d'animation oubliée, même lorsqu'on est le Mouloudia on y succombe.

    Le MAHD, le RSK et le MPA trois fers de lance de la réforme ont mordu la poussière en 2 saisons.Il y a quelque part quelque chose qui cloche.Benzeroug:"Nous ne demandons pas que les ASP de pointe soient favorisées.Nous demandons seulement un certain nombre de garanties eu égard aux sacrifices qu'elles font pour constituer le réservoir d'où puisent les équipes nationales".Avec la chute du MPA, équipe préstigieuse d'une ASP modèle, c'est un pan entier de la réforme qui s'écroule.

    Certains observateurs n'ont pas manqué de relever que les dirigeants civils du MCA ont remis à la SONATRACH en 1977 un champion d'Afrique qui aujourdh'ui se retrouve relégable.Hassani rétroque avec force à ceux-là en rappelant que "ces mêmes dirigeants civils n'avaient pas empêché le MCA de descendre en 1966 en nationale 2".Certes mais était-on obligé d'arriver à ce genre de parallèle? vraiment...

    Pour le récent président de la section football, ce qui vient d'arriver au MPA "est à la limite un mal nécessaire", pour Bachi "c'est trop chèr payé", pour Bencheikh "c'est un évènement d'autant plus douleureux qu'il est le résultat d'une destruction délibérée".Reste alors l'avenir "quelle que soit la suite accordée à la requête que nous avons déposée et dans laquelle nous protestons contre l'interprétation du réglement au terme duquel nous serions relégable, un plan de redressement a été mis en place pour régler définitivement la question pour que la fonction d'animation occupe une place de choix avec un apport humain approprié qui devrait nous procurer la constituion d'un comité de supporters.Cette opération interne à l'ASP correspond un peu au coup de bistouri que nous avions hésité à donner dans le contexte de la compétition".Voilà la trajectoire clairement tracée par la direction de l'ASP.Reste à mobiliser le troupes.

    Bien sûr le MPA reviendra à l'élite "qu'il n'a moralement pas quittée" comme le dit sa coqueluche Bencheikh.Mais en attendant, les conditions de sa déchéance jettent un discrédit sur l'apport, pourtant considérable de la réforme.Ne dit-on pas que "qui veut tuer son chien l'accuse de rage"... Mais qui veut tuer son chien?

    El Kadi IHSANE

    ALGERIE ACTUALITE No 1028 semaine du 27 juin au 3 juillet 1985

    III-Saison 2001/2002

    "Le cauchemar Batnéen"

    Contre le CA Batna qui l'accueille et qui lui même est menacé par le spectre de la relégation, la formation mouloudéenne est incapable de relever le défi.

    A quelque minutes de la fin et alors que le score vierge restait favorable aux Mouloudéens, l'arbitre siffle un penalty au profit des locaux qui n'en demandaient pas mieux.Surpris par la "légèreté" du référée, les Algérois contesteront longtemps la sentence  avant de quitter le terrain suite à la demande des dirigeants (Dr Messaoudi en tête).

    Une décision "forcée" qui sera la cause essentielle de la relégation du Mouloudia qui perd non seulement le match sur décision par 3à0 mais se voit également retiré 1 point.

    Un mince espoir restait au MCA dont les dirigeants en totale méconnaissance des réglements, en commettant l'irréparable, était de battre le RC Kouba dans le dernier match.Le Mouloudia était en ballotage favorable par rapport aux Koubéens, termina le match sur un baroud d'honneur inutile, 4à2 au stade du "5 juillet".Avec le point défalqué le Mouloudia rétrograda.

    Plein d'amertume et totalement scandalisé par la relégation de leur équipe favorite, les supporters ont longtemps cru à une décision salutaire de la ligue nationale.Cette dernière carrément harcelée fera la sourde oreille et campera sur sa décision.Elle n'acceptera aucune circonstance atténuante, aucun appel ! ! !

    Triste épilogue d'autant plus navrant qu'il arrive au moment même où l'association "Al-Mouloudia" (pour se démarquer de Sonatrach) prend pour la 1ére fois , officiellement, le Doyen en main.Un baptéme douleureux qui sera réparé l'année d'aprés avec une accession express (une seule défaite à Tiaret seulement, voir bilan ci-dessous).

    Championnat d'Algérie de football D2

    (2002-2003)

    Classement final

    Groupe Centre-Ouest

    Place Club Points Joué Victoire Nul Défaite Buts pour Buts contre D i f f
    1er MC Alger 67 28 20 7 1 62 15

    Pour quand la prochaine relégation vu que les turbulences ne quittent jamais la maison du "DOYEN" des clubs Algériens ? ? ?


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