• Lettre de démission de Fabbro

    La lettre de démission de Fabbro

     

    Ciao MOULOUDIA

    Alger, 27 octobre 2007

    Par cette lettre, je désire informer les supporteurs du Mouloudia, ses Dirigeants, ses joueurs et l'ensemble de la Presse que j'entends démissionner de mon poste d'Entraîneur du Mouloudia Club d'Alger.

    Durant tous ces mois de travail, j'ai essayé de me donner entièrement à lui, avec tout l'enthousiasme et la passion que seuls ceux qui aiment vraiment le football peuvent savoir.

    Je suis arrivé dans un pays que je connaissais peu, j'ai dû affronter des coutumes, des traditions et une culture différentes des miennes.

    La compréhension des membres du Mouloudia a été magnifique, surtout dans les moments difficiles, toujours, ils avaient des mots d'encouragement à dire. Le Mouloudia m'est entré dans le sang, l'Algérie aussi, et jamais personne ne pourra les en faire sortir.

    LES JOUEURS: Jamais je ne pourrai les oublier, rien jamais ne pourra me détacher d'eux. Nous avons souffert, nous avons fêté, nous avons pleuré ensemble. Entre de vrais hommes qui vivent des expériences comme celles que nous avons vécues au cours de la saison passée, il se crée des liens authentiques que le temps n'est pas en mesure d'effacer.

    LES SOUTENEURS: Il est difficile, même très difficile, de décrire les souteneurs du Mouloudia. J'ai vu des gens faire des milliers de kilomètres avec quelques dinars en poche dans le seul but encourager leur équipe. J'ai vu des enfants pleins de tristesse parce que le Mouloudia avait perdu. J'ai vu des yeux pleins de désillusion. J'ai eu la grande satisfaction d'avoir pu donner à tout le peuple vert-rouge la grande joie d'avoir gagné la Coupe d'Algérie.

    28 juin 2007: Cette journée, ni moi, ni ma famille qui m'avait rejoint à Alger, nous ne pourrons jamais l'oublier. Pour un entraîneur, gagner la finale de la Coupe d'Algérie équivaut à gagner la finale de la Coupe du monde. Rien ni personne ne peut vous offrir une pareille sensation. Ce n'est qu'en en faisant l'expérience, et en la gagnant, que l'on peut se sentir un entraîneur à plein titre.

    LES DIRIGEANTS: Les Dirigeants du Mouloudia ont été merveilleux. Je souhaite à tous les entraîneurs d'avoir la chance d'avoir des dirigeants comme eux, des dirigeants ayant cette même passion et cette même générosité. De peu de mots, certes, mais au moment nécessaire, prêts à mettre la main à la poche pour faire face aux nécessités du club. Jamais je n'ai eu à me plaindre d'eux. Jamais je n'ai eu de problème avec eux, ni avec ceux de la majorité, ni avec ceux de l'opposition. Une seule chose: ce n'est qu'ensemble (majorité + opposition) qu'il vous sera possible de faire grandir le Mouloudia.

    LE STAFF: Sans un bon staff, aucune organisation du genre du Mouloudia Club d'Alger ne peut fonctionner correctement. Merci à son staff technique, merci aux membres de la villa, merci aux femmes qui avec tant d'humilité travaillent à la villa, merci aux chauffeurs qui, tous les jours durant, sont aux prises avec la circulation chaotique d'Alger, merci au Secrétaire et à sa sagesse, lui qui, avec son stylo-bille, réussit à arriver bien plus loin que tous les ordinateurs...

    ALGER: Merci à Alger qui m'a réservé plus d'honneurs que ce que je méritais. Elle m'a respecté, elle m'a protégé, elle m'a aidé dans mes moments difficiles. Comment pourrais-je oublier mes promenades à Draria, mes flâneries dans les rues du centre-ville, sur le port, au Club des Pins. Toujours elle a su me dire des paroles d'encouragement. Merci Alger. Jamais elle ne m'a fait sentir "étranger" et, très souvent, je m'y suis même senti chez moi.

    LA PRESSE: Je la remercie de m'avoir toujours traité avec correction. Il m'est arrivé que certains articles m'aient fâché, mais la faute en est sûrement à attribuer à mon insuffisante connaissance du français, ce qui sans doute m'a empêché de bien comprendre.

    Je suis sûr que tous ceux qui me connaissent savent ce qu'il m'en coûte de quitter Alger, de quitter "mon" Mouloudia. Toutefois, tout entraîneur qui se respect doit avoir à cœur l'intérêt du Club avant le sien, avant sa propre carrière, avant ses propres ambitions.

    Merci encore à toute la famille du Mouloudia.

    Jamais je ne vous oublierai.

    Enrico Fabbro

    Staff enricofabbro.com


    http://www.enricofabbro.com/showquestion.php?fldAuto=48&faq=1

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