• 1935-1936 le MCA accéde en Division d'Honneur

    Stade El-Affroun:le Mouloudia d'Alger rencontre pour la 6éme fois consécutives ( les 4 premières explications se terminant par des scores de parité), dans ce match barrage marathon, la redoutable formation coloniale de Marengo.

    Le match qui compte pour l'accession en division d'honneur, se déroule devant une assistance record, dans un fief  "colon" qui d'emblée montre son hostilité envers les Mouloudéens.Conscient de l'importance du match et de l'environnement, les dirigeants mouloudéens invitent leurs fidèles et dévoués supporters à se déplacer en grand nombre.Répondant à l'appel du coeur de leur club favori, les supporters envahissent trés tôt dans la matinée les tribunes du stade.Leur présence fort remarquée dérange la partie adverse qui commence déja à faire dans l'intimidation et l'injure.Les supporters du Mouloudia piaffent d'impatience et ne veulent pas répondre à la provocation.Ils n'ont d'yeux que pour leur équipe.Ils encouragent à tue tête les "vert et rouge".

    Arbitré par François Tanasio, trés fébrile car connaissant l'intérêt du match et la réputation des équipes en présence, la rencontre démarre sur les chapeaux de roues.L'affrontement est sans merci et les accrochages fréquents.La galerie de Marengo excite ses favoris et conspue sans interruption les Mouloudéens.A leur tour, ces derniers sont constament encouragés par les clameurs de leur inconditionnels. Nullement impressionés et faisant preuve de beaucoup de maîtrise technico-tactique et d'efficacité, les Mouloudéens dominent cette fois de bout en bout le rendez vous avec à la clé une trés belle et méritoire victoire par 2 buts à 1 (buts de Chalabi et Abbed).

    François Tanasio, le référée du jour, qui n'a cessé de montrer des signes évidents d'inquiètude, en contrôlant sans cesse sa montre, notamment dans les toutes dernières minutes de la rencontre, siffle la fin du match ,prend ses jambes à son cou et se dirige directement vers les vestiaires.Il sait à coup sûr que quelque chose d'anormal va se passer.Effectivement, puisqu'il y a envahissement de terrain par les deux galeries antagonistes. La situation est mouvementée, hachée par des incidents nécessitant l'intervention de la police, qui il faut le préciser, s'en prend beuacoup plus aux supporters du Mouloudia.Parmi ces derniers un groupe se détache et encadre les joueurs et dirigeants "vert et rouge".Braham Derriche qui ne pouvait avoir les bras croisés, s'accroche physiquement avec le frére de Garcia, le joueur vedette de Marengo, ce dernier sérieusement malmené se retrouve à terre avec une mâchoire endommagée.Il dépose plainte contre Braham Derrichequ'il veut coûte que coûte mettre en prison.

    La ligue d'Alger qui a eu vent le lendemain de l'affaire , s'est vu contrainte d'intervenir auprés de la justice, pour débouter le frére de Garcia.Ce n'était pas gratuit et la ligue n'avait nullement l'intention de faire une fleur au Mouloudia, puisque Ahmed Djaoud et Mouloud Djazouli avaient bien avant la rencontre , en question, demandé de ne pas jouer contre Marengo à El-Affroun, un fief connu pour sa haine à l'égard des Musulmans.Devant le refus manifeste de la ligue d'Alger , les deux précieux et dévoués dirigeants du Mouloudia avaient décliné toute résponsabilité en cas d'incidents.Pris au piège et totalement "dérouté" le président de la ligue déboute officiellement Garcia et lui dit textuellement: "C'était dans un cadre sportif vous n'aviez pas a aller jusqu'à la justice!".

    C'est ainsi que le Mouloudia d'Alger accéde en division d'honneur, le palier réservé à la seule élite qui renferme déja un groupe de 11 équipes toutes coloniales. Conscients de l'immense portée de l'exploit de leur équipe, les Algérois organisent une véritable fête...d'indépendance.Inutile de décrire l'atmosphère qui régne à la Casbah, Bab Djedid, Soustara, Zoudj Aâyoun, El Mahçoul...etc.L'ambiance est pratiquement à l'hystérie collective.On déplore de nombreuses pertes de connaissance et de syncopes.L'espace d'un instant, les Musulmans algériens, oublient les affres de la colonisation, l'humiliation, la misère... Grâce aux valeureux Mouloudéens, ils pouvaient "lever" la tête.

    Dans l'euphorie générale, Mouloud Djazouli décide de créer un deuxiéme club musulman à Alger.Une manière d'alléger un peu le fardeau du Mouloudia et de gagner de nouvelles conquêtes au sein de la population musulmane.L'idée est vite retenue, la décision est elle aussi rapidement prise.Ahmed Kemat, Ali Basta, Ali Zaid et Mohamed Abdenour, tous quatre d'authentiques dirigeants mouloudéens sont désignés et détachés pour la création du deuxiéme club Musulman. C'est ainsi que l'USMA "Union Sportive Musulmane d'Alger" est née quelques jours aprés.Elle entre en lice dés l'exercice suivant (1936/37), en adoptant les statuts du ...Mouloudia. Pour donner d'emblée de la "consistance" au nouveau club frére, le Mouloudia autorisera quelques-uns de ses joueurs, ceux qui ne peuvent s'imposer en tant que titulaires à signer à l'USMA rien qu'à l'USMA!.

    source: Le Mouloudia "cette légende vivante" Belkheir Lounés

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