•  Hafiz et Hamoud Boualem

    1921 Hafiz Rachid  vice-président du Mouloudia

     

     

     La famille Hafiz les Mouloudéens

    Homme de coeur et humaniste à souhait, Hafiz Rachid était aussi un dirigeant dévoué à la cause du  Mouloudia et ami de toujours de Aouf Abderrahmane le fondateur de ce Club Musulman . Résidant à la rue de la Lyre à la basse Casbah d'Alger, il ne pouvait pas être insensible à l'appel de son ami  qui avait comme seule obssession fonder le premier Club musulman et faire face aux injustices des "Roumis". Élu vice président du premier bureau  du MCA en 1921 et trésorier de l'Union  philanthropique des sourds-muets de l'Afrique du Nord ne ménagea aucun effort pour aider ses concitoyens et faire grandir le Mouloudia.

    Hafiz Hamoud a pris le relais en intégrant l'administration Mouloudéenne en devenant un dirigeant élu et un membre très actif dans les années 30.

    Hafiz et Hamoud Boualem

    La Famille Hafiz, ces dignitaires de l'Algérois amoureux du Mouloudia, sont connus dans les affaires (cigarettes, transport Taxi, mécanique-auto, alimentation ou boisson gazeuse d'où le soutien à Hamoud Boualem et sa famille qui ont donné leur nom à la célèbre boisson gazeuse très prisée en Algérie dont Mohamed dit "Hammoud" entrepreneur de transports, candidat à la municipalité en 1937 dans la liste Républicaine d'égalité politique et sociale avec Tiar et Illoul du MCA,  militant connu pour sa défense de la cause musulmane -  Hassen négociant en denrées alimentaires administrateur à la Société d'alimentation SAFI, conseiller municipal d'Alger, frère de Omar Hafiz et ami de Tiar président du MCA - ensuite  Djaâfar et Zineb négociants aussi en denrées alimentaires - en ajoutant les dirigeants de la section Boxe du Mouloudia dans les années 60 Chafik le vice-président et Réda le secrétaire - sans oublier l'homme des galas et ami de tout le monde Abderrahmane "Dahmane Fethi" militant du PPA/MTLD  ami de Asselah Hocine et directeur commercial des ETS "Hamoud Boualem" et copropriétaire de cette entreprise de renom, - on a aussi les autres membres de cette noble  et grande famille tels que les Hafiz Mustapha, Kaddour et M'Hamed.

     

     

     

    Hafiz Abderahmane

    (Dahmane Fethi)

     

    Cette vieille figure populaire issue d'une famille bourgeoise Algéroise était un homme de haute culture. Apprécié et connu tant dans le milieu sportif et artistique que dans le domaine politique.Il nous quitta fin juin 1995 en laissant derrière lui un brin de nostalgie.

    Certes Dahmane n'a jamais était un artiste ni une célébrité spotive mais il en était proche en permanence notamment par sa contribution bénévole durant des décennies aux associations sportives musulmanes en particulier lors de leurs fêtes annuelles ou circonstancielles. Personne ne peut ignorer de sa participation matérielle à ces cérémonies qui remontent aux années 40 et 50. 

     

    Qui est  Hafiz Abderahmane "Dahmane Fethi" ?

    Simple citoyenm il fréquenta depuis son jeune âge les milieux sportifs artistiques et politiques en étant fan du Mouloudia Club Algérois et activiste au sein du PPA / MTLD. Ces trois mondes liés les uns aux autres étaient sa raison d'être pour lesquels il partageait son devoir à l'égard des siens.

    Il est né à Kouba le 1er Août 1913, fils de Hassen Benhadj Ali, un éminent négociant en association avec ses frères et cousins (Ets Hafiz frères et Benredouane en denrées alimentaires à Sid Ali Zouaoui, rue Henri Martin Alger) et de Doudja née Benredouane. Son père est décédé en 1942 et sa mère cinq ans plus tard en 1947. Dahmane orphelin à l'âge de 13 ans a été élevé par sa soeur Mina, décédée à son tour en 1986 à l'âge de 86 ans. Il avait un frère aîné Farid décédé en 1990 à l'âge de 79 ans et 4 soeurs dont 2 jumelles.

     

    Dahmane avait habité successivement à la rue Rovigo (actuellement Debbih Chérif), aux deux entêtés à El-Biar et enfin Saint-Eugène (Bologhine) où il laissa une veuve et 3 garçons.

    En 1925 à l'âge de 12 ans, Dahmane est marchand de poisson à Alger avant de seconder son père, un peu plus tard,  dans le commerce d'alimentation générale. En 1930 il s'associe avec son frère Farid et leurs cousins dans l'exploitation du transports des voyageurs sur la ligne Alger-Rivet (Meftah).

     

     En 1942 Dahmane Hafiz en plein dans sa maturité va entamer sa véritable carrière dans la gestion et l'exploitation d'une entreprise de renom le célèbre établissement limonadier "Hamoud Boualem". C'est à partir des années 40/50 que Dahmane Hafiz en sa qualité d'associé (avec son cousin et beau-frère Hamoud Youcef Ben Boualem) et responsable de la direction commerciale des établissements Hamoud Boualem, va vivre de plus près les activités du monde du sport et de l'art au sein desqueles il étalera en long et en un large ses relations dans un milieu vaste qui nécessite un dynamisme et un caractère sans faille.

    L'action première de Dahmane, en accord avec son associé était de venir en aide aux Clubs sportifs et associations culturelles musulmanes sur le plan publicitaire et matériel dans l'organisation de leurs galas anuels ou circonstanciels.

    Connaissant l'objectif de ces manifestations qui n'avaient qu'un seul but celui de recueillir des moyens financiers pour survivre, ces associations faisaient presque du porte à porte pour faire la quête.Il se sacrifia corps et âme avecle soutien de son établissement à l'égard des sociétés artistiques et sportives les plus démunies.

    A cette époque les fêtes foraines mises sur pied par des associations européennes, trouvaient quant à elles un support de choix avec notamment la participation publicitaire et materielle de la compagnie "Air France", la société "Phillips", la maison "Radiola", la société "Montserrat" sans oublier "Coca Cola" et la société du "Sommier Royal".

    Nul ne peut ignorer aujourd'huila contribution des entreprises "Hamoud Boualem" par le biais de son directeur commercial Dahmane Hafiz dans le soutien des assoiations musulmanes et la promotion du sport et de la culture artistique à traves les manifestations sportives et galas théâtrales et musicals. On évoque toujours les somptueuses soirées "Nuits de Baghdad" du MCA, les "Nuits des Étoiles" du VSM ou les fêtes de la JSEB, de l'OMSE, du CCA où encore celles de l'ESMA, de l'ESM Koléa, du Mouloudia de Cherchel et le NAHD avec la participation des chanteurs et acteurs algériens.

    La majeure partie de ces organisations ne doivent leur réussites qu'au soutien inconditionnel du brave Dahmane Hafiz lequel tissa un lien d'amitié de longue durée avec les grands noms de l'époque tels que les Mouloudéens Hadj Mrizek, Mustapha Scandrani, Asselah Hocine ou Abdelkader Nait Kaci.

    En aidant ainsi les associations musulmanes et en sopposant à l'implantation de la société étrangère "Coca Cola" en Algerie les etreprises "Hamoud Boualem" ont grandi dans les yeux de la population musulmane Algérienne.

    Par Rabah Saâdallah - Le 1er Juillet 1995 

     

     

     

    Hamoud Boualem, le goût de l’Algérie depuis 1878

    Article publié dans le magazine Histoire d'entreprises Rubrique : Saga

     

    Le Selecto, vous connaissez ? Si vous avez vécu un jour de l’autre côté de la Méditerranée, il est probable que ce simple nom vous fasse venir l’eau à la bouche… Ce drôle de soda, qui a la couleur du Coca-Cola mais un goût de pomme et de bonbon, est fabriqué par Hamoud Boualem, une entreprise fondée en 1878 par un certain Youcef Hammoud, limonadier à Alger.

    Continuant de produire de la limonade et des boissons gazeuses, cette belle entreprise familiale, qui a vécu de nombreux bouleversements politiques et économiques, est toujours vaillante – c’est même la plus ancienne société algérienne encore en activité ! Coca-Cola n’a qu’à bien se tenir… La première limonade créée par Youcef Hammoud s’appelait la Royale - ©Archives Hamoud Boualem

    Officiellement, Hamoud Boualem voit le jour en 1878 – c’est en tout cas de cette année-là que date le plus vieux document officiel retrouvé par l’entreprise. En réalité, sa fondation remonte à la deuxième moitié du XIXe siècle : Youcef Hammoud, l’aïeul fondateur, est alors établi dans les faubourgs du quartier Belcourt (aujourd’hui Belouizdad) comme artisan « aromatiseur », c’est-à-dire comme distillateur d’arômes. Assez vite, il décide de passer le pas et, ajoutant du sucre et de l’eau gazeuse à ses essences de citron, le voilà qui se met à fabriquer de la limonade. Le succès arrive rapidement. En 1889, lors de la tenue de l’Exposition universelle à Paris, tandis que la Tour Eiffel est l’objet de toutes les polémiques, la limonade de Youcef Hammoud, elle, reçoit des félicitations unanimes et se voit récompensée d’une médaille d’or, section « hors concours ». Cette « première » limonade, qui s’appelle alors la Royale, reçut par la suite une dizaine de médailles d’or et d’argent, et même une « légion d’honneur » ! Elle existe toujours aujourd’hui : on la trouve, sous le nom de « Hamoud blanche », évidemment partout en Algérie mais aussi dans certaines épiceries et supermarchés français. Indémodable, elle reste une valeur sûre pour l’entreprise.

    DE HAMMOUD À HAMOUD C’est le petit-fils de Youcef, Boualem Hammoud qui, en 1924, crée pour de bon l’entreprise en déposant la marque « Hamoud Boualem ». Mais par la faute d’un greffier quelque peu distrait, l’entreprise Hamoud se voit privée d’un M ! Tant pis : « Hamoud » distinguera la société quand « Hammoud » qualifiera la famille – même si une telle distinction est un peu spécieuse, tant les destinées de l’une et de l’autre sont, et seront, liées. Boualem Hammoud installe son usine rue Hassiba-Ben Bouali (qui est toujours l’adresse du siège social), aux portes d’Alger, dans ce qui est alors la zone industrielle de la ville. En quelques années, il donne un essor très important à sa fabrique, hissant sa famille parmi les notabilités du pays. Lui-même sera honoré à Paris dans les années trente, comme le fut son grand-père, non pas cette fois pour la qualité de sa limonade, mais pour avoir participé avec d’autres à la construction de la mosquée de Paris. On ne sait pas si c’est Boualem, son père, ou son grand-père Youcef, qui présida à la création du Selecto. On sait seulement que son apparition date du début du XXe siècle – soit une vingtaine d’année après le Coca-Cola, créé en 1887 par John Pemberton, pharmacien à Atlanta. De la même couleur que le Coca-Cola, le Selecto s’appelle à ses débuts « Victoria ». Rebaptisé pour insister sur la sélection stricte des matières premières, ce soda est fabriqué à partir d’essence de pomme et, comme pour le Coca-Cola, sa recette est gardée secrète. On trouve son équivalent en Tunisie avec la Boga, une boisson qui a également un goût de cidre – avec la différence que la marque tunisienne a été rachetée depuis par la grande compagnie américaine !

    LA FAILLITE En 1942, coup de théâtre : l’entreprise Hamoud Boualem est mise en faillite et rachetée par un consortium de banques. Le talentueux Boualem Hammoud, sans doute un peu trop bon vivant, et entouré d’associés guère scrupuleux quant à la bonne tenue des finances, ne s’est pas suffisamment intéressé à la gestion de son affaire, qui prend l’eau de toutes parts. Celle-ci est donc vendue à des banquiers, qui s’empressent de la revendre à leur tour à la Compagnie des Boissons d’Algérie. D’où les publicités de l’époque qui mentionnent sous la bouteille de Selecto le nom des nouveaux propriétaires… Publicité sur le site web de Hamoud Boualem - © Hamoud Boualem Cette situation dure presque six ans. Six longues années à la suite desquelles un certain monsieur Hafiz se propose de racheter l’entreprise avec Youcef Hammoud, le fils de Boualem et arrière-petit-fils de Youcef le fondateur (comme beaucoup d’enfants à cette époque, il a reçu le prénom de son aïeul). Abderrahmane Hafiz n’est pas un inconnu : il s’agit du cousin germain de Youcef ; tous deux sont d’ailleurs mariés à des soeurs, ce qui ne fait que renforcer les liens ! Abderrahmane vient d’hériter de son père, décédé en 1942, un petit pécule ; trouvant dommage de le dilapider à droite et à gauche, il propose donc à son cousin de racheter avec lui les parts que possède la Compagnie des Boissons d’Algérie. Aussitôt dit, aussitôt fait (ou presque !). À eux deux, ils reprennent les rênes de l’entreprise et la transforment pour l’occasion en SARL – un statut qu’elle conservera jusqu’en 2008. Abderrahmane Hafiz s’occupe du côté commercial, des ventes, de l’exportation et de la publicité ; il restera dans l’entreprise jusqu’à la fin de sa vie, en 1995 ! Youcef Hammoud, lui, est l’homme de la technique. Beaucoup se souviennent d’ailleurs de son habileté à réparer les machines. Et son neveu, Mohamed Hafiz, de raconter l’anecdote suivante : « Un jour, un journaliste est venu l’interviewer ; il demande au chef d’équipe où est le patron de l’usine : il était sous une machine, les mains dans la graisse ! » Pour autant, « Hamoud Boualem » ne devient pas « Hafiz-Boualem », car la marque est trop connue pour supporter un changement de patronyme – déjà à l’époque, on dit « une Hamoud Boualem » pour une bouteille de limonade, comme on dit « une Peugeot » pour une voiture Peugeot… FACE À LA CONCURRENCE Durant la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise n’a pas seulement subi une faillite : elle s’est aussi retrouvée devant une concurrence accrue. En effet, lorsque l’armée américaine débarque à Alger, en 1942, elle amène avec elle, comme partout ailleurs, les nouveautés du chewing-gum et du Coca-Cola. En 1949, une usine fabriquant le soda américain s’implante même à Belcourt, à côté de l’usine Hamoud Boualem !

       

    Mais les Américains ne sont pas les seuls à concurrencer le Selecto et la Royale : outre les petits limonadiers qui fabriquent une limonade artisanale, Hamoud Boualem se trouve face à des géants de la boisson comme Montserrat, célèbre négociant en vin (les pieds-noirs se souviennent sans doute du slogan « Mon vin sera Montserrat »), à qui Orangina a confié la mise en bouteille de sa boisson à l’orange. Viennent ensuite les établissements « coloniaux » : les Brasseries et glacières d’Algérie (BGA) et les Brasseries et glacières d’Indochine (BGI), devenues les Brasseries et glacières Internationales, rachetées depuis par le Groupe Castel, l’un des premier groupe viticole au monde. Bref, Hamoud Boualem n’a pas intérêt à s’endormir sur ses lauriers s’il veut continuer à garder une place de choix sur le marché national des boissons. Pour marquer le coup, l’entreprise lance le Slim, « le citron qui prime », un soda qui sera ensuite décliné sous d’autres parfums. Parallèlement, l’entreprise entreprend une stratégie de diversification. Ce choix est guidé par une raison très pratique : la saisonnalité de l’activité limonade. Les sodas et les boissons gazeuses se consomment en effet essentiellement l’été, l’hiver étant une période où la production baisse notablement. Pour équilibrer l’activité de l’entreprise, Abderrahmane Hafiz et Youcef Hammoud décident donc de créer, dans des locaux attenant à leur usine, une fabrique de pâtes alimentaires et de semoule. Et c’est ainsi qu’Hamoud Boualem devient – aussi – réputé pour son couscous ; l’on dit que les ouvrières (uniquement des femmes) roulaient alors à la main vingt à trente kilos de semoule par jour… (…)

    Claire Moyrand


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