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Par sebbar1 le 30 Mars 2017 à 07:51
La revue "Le Doyen" éditée par le Mouloudia
Lakhdar Ezzine Abdelkrim
un combattant de la plume
Le journaliste du Mouloudia
Venue l’émergence d’une presse plurielle, après les événements d’Octobre 1985, où le nombre de titres créés s’élevait à quelque 160. L’enfant du Titteri, Abdelkrim Lakhdar Ezzine, ne rate pas l’opportunité pour voler de ses propres ailes.
Après une quarantaine d’années d’exercice au sein de la corporation de journalistes, Abdelkrim Lakhdar-Ezzine vient de tirer sa révérence, à l’âge de 66 ans. Il a été inhumé , accompagné d’une foule nombreuse à sa dernière demeure, dans sa cité natale, Médea. C’était le 11 Avril 2016.Après avoir fait ses premières classes au sein de l’hebdomadaire Algérie Actualité dans les années soixante-dix du siècle dernier, dans la rubrique ‘’documentation’’, une banque d’infos et un filon de données qui lui permirent d’être au fait de l’actualité et d’élargir ses connaissances. A 20 ans, il fait preuve d’une inclination pour le sport. Il ne tarda pas à rejoindre la rubrique sportive où il s’illustra par ses papiers d’information, ses commentaires et ses analyses pertinentes dans la sphère de l’actualité sportive.
Il faisait montre de veine journalistique aux côtés de grandes plumes comme Zouaoui Benamadi et Kamel Belkacem qui se succédèrent à la tête de la publication ou encore les regrettés Abdelkrim Djaad, Tahar Djaout, Abderrahmane Mahmoudi, Maachou Blidi, Noureddine Merdaci, Amar Zentar et Mouny Berrah pour ne citer que ceux-là.
Proche ami de Abdelkader Drif, figure dirigeante avérée du football national, il multiplia ses interventions journalistiques sur le Mouloudia d’Alger, notamment lors de la période faste du Doyen des clubs dans les seventies et la période per et post mondial 1982 qui a vu les Verts prendre part à leur premier rendez-vous mondial. Il donna le sobriquet de ‘’Fennecs’’ aux jeunes joueurs de l’EN.Le MCA, club doyen du football Algérien, innove en se rapprochant de sa base supportrice. Durant les années 70 une revue mensuelle est éditée par le club, pour accompagner le club dans son périple Africain de 1976. "Le Doyen" se vendra comme des petits pains, pour une première ce fut un retentissant succès, la revue est devenu en un laps de temps court un vrai coupe faim en matière d'information pour les supporteurs Mouloudéens ....Lakhdar Ezzine avec d'autres plumes aussi pointues que professionnelles et objectives vont écrire une belle page dans le cheminement du Mouloudia vers le professionnalisme sous la coupe de son illustre dirigeant qu'est Abdelkader Drif.
Son passage à l’APS fut de courte durée. Venue l’émergence d’une presse plurielle, après les événements d’Octobre 1985, où le nombre de titres créés s’élevait à quelque 160. L’enfant du Titteri, Abdelkrim Lakhdar Ezzine, ne rate pas l’opportunité pour voler de ses propres ailes. Il donne naissance à une publication hebdomadaire qu’il nomme ‘’Le Chroniqueur’’ dont les premiers numéros paraissent dans sa ville natale, à Médéa, un média qui a couvert l’actualité de la région du Titteri, notamment. Avec, un groupe de journalistes, le titre poursuit son aventure et atterrit dans des locaux à Dely Ibrahim.
Lakhdar Ezzine continua à occuper l’espace médiatique, commentant l’actualité nationale et internationale, à travers des chroniques et des éditos sur un ton mi-fiel mi-miel. Il ne toléra aucune concession aux bonimenteurs qui ont ‘’œuvré’’ à faire soumettre l’Algérie et ceux qui ont tenu à mettre à genoux les défenseurs de la liberté. Usant parfois d’une plume incisive, voire responsable, il fait sienne le credo de l’un des pionniers de la presse nationale, Abdelkader Safir :
‘’ Le journalisme est un trait essentiel dans la cité moderne et, pour l´exercer, il faut par-delà une formation intellectuelle respectable, une connaissance aiguë de la responsabilité et du devoir ‘’. Le Chroniqueur fait sa mue et devient l’hebdo Algérie Confluences, avant d’être quotidien en 2011 jusqu’à nos jours.Commentant la mort du journaliste algérien Abdelkrim Lakhdar Ezzine, un de ses confrères et disciples a écrit : « Le Chroniqueur a cessé de paraitre ». Une manière pour Youssef Zerarka d’identifier le disparu au journal qu’il avait créé. L’homme et la publication ne faisait plus qu’un. L’hebdomadaire « Chroniqueur » avait changé d’appellation pour devenir « Algérie Confluences » paraissant quotidiennement. Mais le fondateur continuait d’être appelé le « Chroniqueur », davantage pour la qualité ses chroniques qu’il signait.
Le « Chroniqueur » c’était Abdelkrim Lakhdar Ezzine qui est décédé ce 12 avril 2016, à l’âge de 66 ans. Sa santé était chancelante depuis qu’il avait été victime d’un Avc en 2013. Il avait lancé le journal en 1991 au lendemain de l’ouverture démocratique en Algérie.
A cette époque, Abdelkrim Lakhdar Ezzine entame une nouvelle étape de sa carrière dans la presse écrite, une carrière débutée au cours des années 1970 au service de documentation du grand journal étatique « El Moudjahid ». Par amour pour la presse et l’écriture, il a tourné le dos au métier qu’il avait appris à l’école : maître en éducation physique et sportive.
Ceux qui ont connu le jeune Abdelkrim à « El Moudjahid », disent qu’il lisait déjà tout ce qui lui tombait dans les mains, surtout la presse française. C’est en ces temps-là que le journaliste adopte la signature ALE, pour Abdelkrim Lakhdar Ezzine. Plus tard, il rejoint le service des sports de l’agence Algérie presse service (Aps). Dès 1982, ALE dirige la rédaction sportive de l’hebdomadaire « Algerie Actualités ».
Profitant du vent des libertés qui souffle au début des années 1990, ALE créé un journal, prenant au mot le pouvoir politique qui a encouragé les journalistes de la presse publique à lancer des journaux privés. Abdelkrim Lakhdar Ezzine a engagé l’aventure avec celui qui incarne la presse algérienne : le vétéran Abdelkader Safir, fondateur de l’école nationale de journalisme. Ensemble, ils lancent donc l’hebdomadaire « Chroniqueur », un journal « intellectuel ».
Mais 2 ans plus tard, ALE doit poursuivre l’aventure sans le doyen qui a rendu l’âme. Pour lui, le défi est de perpétuer l’héritage qui se résumait en 3 concepts : faire, savoir-faire et devoir-faire. Et voici que ALE a lui aussi tiré sa révérence en laissant son œuvre à la postérité.
Versé également dans la littérature, Lakhdar Ezzine écrira deux romans, La danse du hibou et Vague à l'âme, dans lesquels il a tenté de cerner les contours de la société algérienne, qui a perdu ses repères et où la notion des valeurs a perdu toute sa signification. Journaliste, chroniqueur, éditorialiste et poète, Lakhdar Ezzine est parti en laissant derrière lui un riche parcours.
Repose en paix Abdelkrim et nous prions Allah de t’accueillir dans son Vaste Paradis .
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