• BACHI ZOUBIR

    BACHI ZOUBIR

    BACHI ZOUBIR

     

    ZOUBIR BACHI
     
    L'incontournable maître à jouer
     
    11 titres avec le Mouloudia
     
     
     
     
    Palmarès
     
    - Champion de la Nationale 2 et Accession en Nationale 1 (Saison 1967/1968)

    - Cinq titres nationaux (1972, 1975, 1976, 1978 et 1979).
    - Trois Coupes d'Algérie (1971, 1973 et 1976).
    - Deux coupes du Maghreb (1971 et 1974).
    - Une coupe d'Afrique des clubs champions (1976).



    - Vainqueur du tournoi d'Auxerre (France) en 1968 avec l'EN junior.
    - 5ème au Tournoi Junior de Roubaix (France) en 1969 avec la sélection d'Alger en compagnie de Zenir, Zerroug, Amrous Tayeb et Draoui
    - Vainqueur du Tournoi international d'Alger avec l'EN universitaire ( 31 Décembre 1969 - 1 Janvier 1970)
     

    BACHI ZOUBIR

     
    - Candidat au Ballon d'or Africain de France Football 1972

    - Double médaille d'or des J.U.S.M (Jeux Universitaires et Scolaires Maghrébins) avec l'EN Universitaire à Tunis 1970 et à Alger 1974


    - Finaliste de la Coupe du Maghreb des clubs champions à Tunis en 1975

    - essai concluant au Royal Charleroi Sporting Club (Belgique) en 1979 (signe à l'US Santé après 6 mois)

    - il a endossé le maillot de l'US Santé de 1980 à 1984 et de la JSEB en 1984/1985

    - Une accession en D2 avec la JSEB (1984 / 1985 dernière saison) avec Omar Betrouni, Ibrir père et fils



    il a porté 11 fois le maillot de l'EN " A"
    (du 03.06.1973 au 23.02.1975)

      

    BACHI ZOUBIR

     BACHI ZOUBIR
     

     
    Il a à peine dix ans, lorsqu'il joue au sein du club d'El-Biar (SCUEB) et se présente pétri de qualités et gorgé de promesses. En 1960, le petit Zoubir Bachi est déjà terriblement talentueux et rayonne sur ses coéquipiers benjamins.Dès l'indépendance il porte les couleurs de l'autre club el biarois, la JSEB. En 1967, il quitte El Biar, ce quartier banlieusard de la capitale qui l'a vu naître le 20 janvier 1950, pour rejoindre le MCA où il signe une licence de cadet 2e année. Avec l'insouciance de ses 17 ans, Zoubir promène une technique et une intelligence hors pair. Il confirme tous les espoirs placés en lui et les responsables le "surclassent" très vite. Il a dix-huit ans tout juste lorsqu'il fera son baptême du feu avec l'équipe fanion, dont il deviendra un peu plus tard, le maître à jouer et le capitaine emblématique. Véritable force tranquille, il impose le rythme et l'orientation du jeu et stimule la construction. Homme de base de la glorieuse équipe de 1976 (vainqueur de la coupe d’Algérie et du championnat national mais aussi de la coupe d'Afrique des clubs champions), constellée de joueurs d'exception, tels les Kaoua, Betrouni, Bachta, Bousri, Bellemou, Azzouz, Zemmour, Oudina, Zénir, Bencheïkh les regrettés Aït Hamouda, Draoui.... Zoubir Bachi avait une réelle influence agissante. Capitaine exemplaire en tous points de vue, il jouissait du respect et de l'estime de ses coéquipiers mais aussi de ses adversaires. Devenu incontestablement un des meilleurs joueurs de sa génération, Zoubir s'est révélé comme un réel atout pour l’équipe nationale où malheureusement il ne fera que quelques rares apparitions (une dizaine au total) en raison de la priorité qu'il donnait aux études qui lui permettront de devenir médecin (promo de 1976, année de la triple consécration du Mouloudia). Zoubir, que Hacène Lalmas a désigné comme sa propre relève, fera en 1979 une incursion fort remarquée dans le monde du professionnalisme. Il ne restera hélas que six mois à Charleroi club belge de première division, car rappelé de force par les autorités sportives du pays de l'époque. Depuis 2006, il est à la tête de la fondation "Braham-Derriche" et dit ne pas se reconnaître dans l'association "Al Mouloudia" dont il a été pourtant un membre fondateur très actif.
    Abdenour B. 
     

    BACHI ZOUBIR 1972

     

    BACHI ZOUBIR

    «Ma carrière professionnelle à l'étranger
    a été rapidement et injustement stoppée» 
     
    Que devient le docteur Zoubir Bachi ?
    En plus de mon métier de médecin, j'active en tant que président depuis mon retrait de l'association "Al Mouloudia", au sein de la fondation "Braham-Derriche" créée en 2006 au nom du regretté et grand dirigeant du Mouloudia.
     
    Qui compose la fondation en question et quelles sont ses principales missions ?
    Elle a été créée dans le but de rassembler les authentiques Mouloudéens qui ne se reconnaissent pas dans l'association El Mouloudia, qu'ils soient anciens joueurs, dirigeants ou tout simplement amis et inconditionnels du Mouloudia. Par ailleurs, notre fondation, qui s'attelle à valoriser le patrimoine sportif culturel et humain du Mouloudia n'a aucunement l'intention de faire dans la récupération.
     
    Pouvez-vous nous retracer votre itinéraire sportif ?
    C'est en 1960, à l'âge d'à peine 10 ans, que j'ai enfilé ma première tenue sous les couleurs du club le SCU El-Biar. Dès l'indépendance, j'évolue au sein de l'autre club d'El-Biar la JSEB que je quitte en 1967, à l'âge de cadet 2e année au profit du MCA où je reste jusqu'en 1979. A la fin de cette saison là, je signe à Charleroi club belge de division Une.  Recruté durant le mercato, je réalise pendant mes six mois de présence, un parcours particulièrement réussi. Je ne peux hélas, renouveler mon contrat car frappé d'interdiction par les autorités sportives du pays, qui ont agi sur ordre du ministre de la Jeunesse et des Sports, de l'époque. A 29 ans, je ne pouvais espérer tenter une autre expérience professionnelle.Dès mon retour au bercail et pour ne pas raccrocher définitivement, je rejoins la formation de l'US Santé, pensionnaire de la division 2 que je quitte après trois saisons (80-83) de bons loyaux services. Je raccroche les crampons en 1985 à El-Biar, là où j'ai entamé ma carrière.
     
    De quoi est orné votre palmarès ?
    Je comptabilise Cinq titres nationaux, (72, 75, 76, 78 et 79),  trois coupes d'Algérie (71, 73 et 76), deux coupes du Maghreb (71 et 74) et une coupe d'Afrique des clubs champions (76). J'ai également une accession, celle réussie avec la JSEB avec mon coéquipier de toujours Omar Betrouni.
    (il faut ajouter:  Champion de la Nationale 2 et Accession en Nationale 1 en 1968, Candidat au Ballon d'or Africain de France Football 1972, la double médaille d'or des Jeux universitaires Maghrébins 70 à Tunis et 74 à Alger avec l'EN Universitaire, vainqueur du tournoi d'Auxerre 1968 avec l'EN junior, le Tournoi international d'Alger du 31 décembre 1969 au 1 janvier 1970 avec l'EN Universitaire)
     
    Par quoi avez-vous poli votre statut d'international ?
    Par pas grand-chose, du fait de la priorité donnée à mes études de médecine. J’ai eu le privilège de porter à dix reprises au moins le maillot vert.
     
    A quelle occasion avez-vous fait votre baptême du feu avec l'EN ?
    J'avais à peine 20 ans en 1970 lorsque j'ai évolué pour la première fois aux côtés des Lalmas, Seridi, Hadefi, Tahir, Betrouni....C'était contre Saint-Etienne et notre équipe était dirigée par le duo Zouba-Bentifour.
     
    Que retenez-vous comme meilleur souvenir de votre carrière ?
    La première coupe d'Algérie remportée en 1971 contre l'USMA au stade El-Annasser restera pour toujours gravée dans ma mémoire. Ce jour là, c'est Betrouni et moi-même qui avons marqué les deux buts victorieux du Mouloudia. J'avais à peine 21 ans et je suis longtemps resté sur un nuage. Le triplé de 1976 restera également pour moi un souvenir impérissable.
     
    Votre plus mauvais souvenir ?
    La défaite du Mouloudia en demi-finale de la coupe d'Algérie contre Annaba au stade Benabdelmalek en 1972 m'a considérablement attristé. Alors que nous avions largement la victoire à notre portée, nous l'avons laissé filer au profit des Annabis, futurs vainqueurs de la coupe.
     
    Quel a été votre entraîneur modèle ?
    Indéniablement, c'est Smaïl Khabatou qui m'a le plus marqué. Personnalité accomplie en tous points de vue, il était réellement en avance sur son temps. Avec sa formation de haut niveau suivie déjà durant l'époque coloniale, âmmi Smaïn a côtoyé d'imminents spécialistes tels Helenio Herrera, Batteux, Boulogne.Le dirigeant ?Abdelkader Drif a été une référence en la matière. Sa disposition à servir le Mouloudia a fait de lui le dirigeant incontournable. Il était constamment à l‘écoute de l'équipe et des joueurs.
     
    L'arbitre ?
    Mohamed Hansal a été à mes yeux, le chef de file d'une génération d'arbitres fort compétents. Avec son autorité, son impartialité et surtout son sens aiguisé du contact, il savait se faire respecter.
     
    Avec quel coéquipier aviez-vous eu le plus d'affinités ?
    Sur le terrain, je m'entendais tout particulièrement avec Betrouni et Bachta. Dans ma vie de tous les jours, j'étais et je suis fortement complice avec mon pote Omar Betrouni. Une longue histoire nous lie en somme depuis notre tendre enfance. On s'est connus en 1960 à l'occasion d'un match de football benjamin. Lui jouait à l'ASSE, moi au SCUEB. Par la suite, on a été camarades de classe au lycée El Mokrani, puis coéquipiers au MCA à la JSEB et en EN. Je n'omettrais pas de signaler au passage, qu'en tant que benjamins, nous avions comme entraîneurs les célèbres Tizzo pour Omar et Tixador pour ce qui me concerne.
     
    Quel est le défenseur que vous craigniez le plus ?
    Ce sont certains arbitres qui me posent le plus de problèmes. Ils fermaient les yeux sur les défenseurs petits de taille qui usaient énormément de vilains jeux de mains et tirage de maillot. Mustapha Kouici qui était de cette catégorie de défenseurs n'était que très rarement rappelé à l'ordre par les arbitres en question.
     
    Quelle différence faites-vous entre le football de votre époque et celui de ces dernières années ?
    Si physiquement, le football d'aujourd'hui est nettement plus costaud, il est par contre moins spectaculaire et moins discipliné que celui qu'on pratiquait à notre époque. Aussi, il faut savoir que l'ensemble des joueurs de notre génération ne s'entraînait qu'au rythme de deux séances hebdomadaires souvent entre midi et quatorze heures avant de retourner à leur travail.
     
    Quelle appréciation faites-vous du MCA actuel ?
    C'est malheureux que le Mouloudia, ce club mythique, se retrouve à jouer au stade du 5-Juillet devant 500 spectateurs. Je n'en dirais pas plus.
     
    Que pensez-vous de l'apport des techniciens étrangers ?
    C'est un leurre sans plus. J'ai récemment discuté avec l'expert français Michel Hidargo très au fait de l'actualité footballistique algérienne qui m'a dit textuellement : "Le football algérien qui recèle des valeurs certaines doit être réglé par les Algériens eux-mêmes. Ce ne sont pas les techniciens étrangers quelle que soit leur compétence qui pourront le remettre sur selle, comprendre et changer les mentalités algériennes?.
     
    Où réside le mal selon vous ?
    Outre le changement des mentalités, qui reste un impératif absolu, le football algérien, qui a atteint le fond de l'abîme, doit faire l'objet d'une véritable refondation. C'est toute la politique qui doit être revue de fond en comble, notamment en ce qui concerne l'infrastructure et la formation. Aussi, il n'est pas question de moyens seulement. La gestion et le choix des hommes doivent faire l'objet d'une tout autre approche. Il n'est pas exagéré de dire que la réforme sportive a été pour beaucoup dans la déstructuration des clubs. La faillite actuelle c'est en partie la conséquence de la réforme en question.Comment pouvait-on décréter une réforme sportive en livrant les clubs à l'aventure sans cahier de charges, notamment en qui concerne les infrastructures, les moyens et les objectifs ? Beaucoup de milliards ont été engloutis, mais de nombreux clubs et pas des moindres sont, à l'image du MCA, aujourd'hui SDF.
     
    Un mot sur le retour de Saâdane à la tête de l'EN ?
    C'est le rafistolage qui continue. Je souhaite tout de même à Saâdane qui est un ami de réussir dans sa délicate tâche. L'affaire de l'EN dépasse largement les seules compétences de l'entraîneur national.
     
    Que vous a apporté le football ?
    Matériellement je n'ai pas eu la chance au même titre que les anciens d'être aussi gâtés que ceux d'aujourd'hui. C'est surtout pour le plaisir et les couleurs qu'on jouait. La preuve, la majorité d'entre eux était identifiée à un seul club. Betrouni et moi-même au MCA, Lalmas, Kalem au CRB, Hadefi et Fréha au MCO, Seridi à Guelma, Meziani, Bernaoui à l'USMA...Toutefois, je ne peux m'empêcher de reconnaître que c'est le football qui m'a permis de me forger, de m'épanouir et m'a aidé à étudier la médecine, à payer les livres et autres moyens nécessaires.
     
    Et si c'était à refaire ?
    Je dirais oui sans hésitation aucune. J'accorderais tout de même plus d'importance cette fois à l'équipe nationale.
     
    La violence a atteint des proportions alarmantes. Pour l'endiguer, quels remèdes préconiseriez-vous ?
    Les origines et les causes sont multiples. L'ignorance est un des facteurs aussi bien chez les joueurs que chez les entraîneurs, les dirigeants et les supporters. En fait, c'est un manque de culture et d'éducation dont il est question. Seules la formation à tous les étages et la sensibilisation généralisée pourront changer positivement les mentalités.
     
    Que pensez-vous de l'arbitrage algérien ?
    Beaucoup d'arbitres sont compétents, mais ne peuvent officier avec l'esprit tranquille et assurance, du fait du trafic d'influence, de la tentative de corruption, de la menace.
     
    Vos qualités sur le terrain et en dehors ?
    Comme joueur, je crois avoir surtout excellé dans la clairvoyance, moi qui étais meneur de jeu. Dans ma vie de tous les jours, je pense avoir comme qualités essentielles, la patience et la persévérance.
     
    Vos principaux défauts ?
    Sur le terrain, je n'étais pas assez doué dans le jeu de tête que nous ne travaillions pas assez. En dehors, je reconnais être un peu réconciliant. Une naïveté que beaucoup hélas prennent pour de la faiblesse.
     
    Passe-temps favori ?
    A vrai dire j'en ai trois. La pêche à la palangrotte que je pratique à la moindre occasion et où je suis particulièrement performant, le tennis et le football bien sûr me permettent de retrouver régulièrement mes anciens coéquipiers à l'occasion de rencontres amicales et autres jubilés.
     
    La politique vous branche-t-elle ?
    Je la suis de loin sans plus, même si à maintes reprises, on m'a sollicité pour intégrer tel ou tel autre parti.
     
    Votre homme politique préféré ?
    Nelson Mandela pour tout ce qu'il représente, de militantisme, de sacrifices et d'humanisme.
     
    Le plat de cuisine dont vous raffolez le plus ?
    "El Osbane" par dessus tout.
     
    On vous laisse le soin de conclure...
    Le football aux footballeurs, comme le précisent les instructions de Blatter, le président de la FIFA. Ces instructions sont malheureusement loin d'être appliquées en Algérie où les opportunistes de tous bords et sans scrupules continuent de gangrener la discipline.
     
     
    Entretien réalisé par Abdenour Belkheïr.

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