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Par sebbar1 le 7 Novembre 2008 à 08:58
HAMENED Aomar
(EX-GARDIEN DE BUT
JSK, JSMB, MCA, WAT, CAB ET EN)
Une confiance en soi impressionnante
Lorsqu'il fait ses premiers pas de gardien de but avec les minimes de l'équipe de Mekla (Tizi Ouzou) sa région natale, Aomar Hamened étale déjà un réel talent et surtout présente un mental bien construit.
Déniché par les dirigants de la JSK, Aomar quitte la petite formation de Mekla avec l'intention de gravir les marches menant au sommet.
Au sein de la JSK, où il restera dix années (1986 à 1996), il impressionnera par ses progrès et sa régularité. S'imposant de brillante manière dans chacune des catégories, il contribue de façon décisive à beaucoup de conquêtes de lla JSK.
Aomar gagnera logiquement son galon d'international «A». Avec son bagage technique, son tempérament de gagneur, sa confiance en soi impressionnante, il s'impose partout où il passe. A la JSK, à la JSMB, au MCA, au WAT ou au CAB, son état d'esprit de battant et son envie très forte de bien faire sont appréciés et très bénéfiques pour les équipes en question.
Ses réflexes et sa forte présence sur la ligne de but constituent une reelle assurance pour ses coéquipiers. Malgré sa nervosité un peu excessive sur le terrain, Aomar Hamened est toujours resté un partenaire et un adversaire respectable.
S'il garde beaucoup de tendresse pour la JSK, club qui l'a formé et révélé, Amora (né le 7 février 1969 à Mekla, père de 2 enfants) ne s'empêche pas de dire que les dirigeants de ce club ont été ingrats avec lui.
Abdenour BelkheirHorizons du jeudi 6.11.2008
Que devient Omar Hamened?
Après avoir raccroché les crampons, je suis passé de l’autre côté de la barrière comme entraîneur des gardiens de but. Je suis à l’arrêt après un passage au MCA où malgré certains liens effectifs avec ce club, certains dirigeants m’ont franchement déçu par leur comportement. Des dirigeants sans scrupules, qui n’avaient d’autres objectifs que de défendre leur intérêts personnels.
Est-ce à dire que votre retrait des affaires du football est définitif ?
Certainement pas, puisque le football est mon gagne-pain et ma seule ressource. Je ne peux rester inactif mais je veillerai à reprendre dans un milieu sain où je pourrai mettre mon expérience au service des gardiens de but.
Pouvez-vous nous rappeler votre itinéraire sportif ?
C’est en 1984/85 avec le club de Mekla, patelin où je suis né, que j’ai fait mes débuts de footballeur dans la catégorie des minimes. Une saison après, je rejoins les cadets de la JSK. Avec ce club, je fais toutes mes classes.
Quand et à quelle occasion avez-vous fait votre apparition chez les seniors ?
C’était durant la saison 87/88 et c’était dû à un hasard. Je suis titularisé lors du match disputé à Relizane et perdu par 1-0 après les blessures ou suspension du regretté Tayebi, Belaïd, Amara...
Votre dernier match avec la JSK, c’était où et quand ?
C’était durant la saison 96/97 à l’occasion du match joué à Tizi Ouzou contre l’équipe de Ain Beïda que nous avons battue par 4-1. Ce jour là beaucoup ont spéculé sur un éventuel arrangement avec l’équipe adverse. Avec notre large succès, nous avons prouvé notre bonne foi.
Vous quittez ensuite la JSK pour le MCA ; comment s’est faite votre intégration ?
Sachez que je n’ai pas quitté la JSK pour le MCA durant la saison 97/98 avec gaieté de cœur. J’ai été contraint tout comme mon coéquipier Mahieddine Meftah qui a rejoint l’USMA de plier bagage en raison d’un manque flagrant de considération de la part des dirigeants qui ne m’ont guère jugé à ma juste valeur.
Mahieddine et moi avions tout juste revendiqué nos droits, ce qui était somme toute légitime. Mon intégration au Mouloudia s’est faite le plus normalement du monde. Très vite je me suis senti chez moi. Après trois années passées au MCA, j’opte pour la JSMB qui se classe durant la saison 2001/2002, 5e avec la meilleure défense du championnat. De 2003 à 2007, je défends les couleurs du WAT. Avant de boucler la boucle, je passe la saison 2007/2008 au CAB.
Combien de capes comptablisez-vous avec l’EN ?
De 1994 à 2000, j’ai gardé environ une quarantaine de fois les bois de la sélection nationale.
Quand et contre qui avez-vous fait votre baptême du feu ?
C’est sous les ordres de l’entraîneur Madjer que j’ai porté pour la première fois le maillot national. C’était en 1994 contre l’Ethiopie à Addis Abeba. J’ai joué par contre mon dernier match avec les Verts, contre le Cameroun durant la CAN 2000 au Ghana, un match comptant pour les 1/4 de finale, nous l’avons perdu 2-1.
Une idée sur votre palmarès ?
Avec la JSK, je compte deux coupes d’Afrique, celles de 90/91 et 94/95, 2 championnats d’Algérie 92/93 et 94/95 et deux coupes d’Algérie remportées en 91 contre Chlef et en 95 devant Aïn M’lila. Avec le MCA j’ai également décroché le championnat national en 99 devant la JSK. J’ai failli oublier d’ajouter la super coupe enlevée devant le MCO (1-0). Figure également à mon palmarès le titre de meilleur gardien d’Algérie décerné en 1999 par le journal sportif «Compétition».
Le meilleur souvenir de votre carrière ?
La coupe d’Afrique en 95 avec la JSK devant Julius Berger du Nigeria remportée au stade du 5-Juillet devant 80.000 spectateurs et le titre décoché en 99 par le MCA à Oran devant la JSK, constituent indéniablement les plus beaux souvenirs de ma carrière.
Votre plus mauvais ?
Mon départ forcé de la JSK après dix années de bons et loyaux services. Une ingratitude qui m’a terriblement affecté, malgré le très touchant soutien des supporters que je remercie au passage. Quel est l’entraîneur qui vous a le plus marqué ? Harb, Khalef et Zywotko m’ont énormément appris.
Le dirigeant ?
Le regretté président de la JSK, Benkaci. Il représentait aux yeux de tout le monde le modèle de dirigeant. C’était un monsieur avec un grand M.
L’arbitre ?
Mohamed Hansal, pour ses compétences, son honnêteté et son sens de la communication. Il n’avait pas besoin de sortir les cartons pour se faire respecter.
Avez-vous été tenté par une arrière pro ?
J’ai eu possibilité d’aller jouer au Portugal durant la saison 89/90, mais devant le refus des dirigeants de la JSK, je n’ai pu monnayer mon talent. Ce fut une grande frustration pour moi, d’autant que durant cette période j’étais réellement au top.
Quelle comparaison faites-vous entre le football des années 80 et 90 et celui de ces dernières années ?
La différence est nette et dans tous les domaines. Les niveaux technique et mental ont considérablement baissé. Il faut dire que la politique du résultat immédiat et coûte que coûte a enlevé l’essentiel à notre football : son âme et son spectacle. Pire encore, même au niveau des jeunes, le résultat reste le seul objectif. La formation et la stabilité ont réellement pris un sacré coup.
Que pensez-vous de l’apport des techniciens étrangers ?
Je suis pour la venue de ceux qui ont des bagages reconnus à l’échelle mondiale, pas pour ceux qui arrivent chez nous avec une carte de visite vierge. Il faut savoir qu’il existe en Algérie de bons entraîneurs qui ne demandent qu’à être encouragés et pris en charge dans le cadre de la formation continue et des recyclages.
Existe-t-il de bons gardiens en Algérie ?
Il y a de bons jeunes chez nous, mais ces derniers sont eux aussi souvent victimes du manque de centre de formation et de l’instabilité à tous les niveaux.
Votre gardien modèle ?
Harb, Cerbah, Drid et Kadri étaient mes préférés en Algérie. A l’étranger, j’étais en admiration devant Zenga, Mayer, Zubizareta et Buyo.
Quelles sont les principales qualités chez un bon gardien ?
Un moral d’acier et à toute épreuve, la confiance en soi, le travail sans retenue et la personnalité, sont outre les qualités techniques, indispensables à la réussite d’un gardien de but.
Vos principales qualités ?
Gagneur, bon sur la ligne et dans les face à face.
Vos défauts majeurs ?
Des nerfs à fleur de peau et des sorties hasardeuses parfois.
Votre avis sur la violence ?
C’est un tout, joueurs, entraîneurs, dirigeants, arbitres, supporters, structures organisationnelles, une certaine presse à l’origine de beaucoup de débordements et de conflits sont responsables de la désolante situation qui a pris des proportions alarmantes ces derniers temps. L’impunité et le laisser-aller y sont aussi pour beaucoup dans la montée de la violence.
Quel est l’attaquant que vous craigniez le plus ?
Hadj Adlane quand il était à l’USMA. Il était un vrai chasseur de buts.
Que vous a apporté le football ?
Il m’a surtout permis de m’aguerrir, de connaître beaucoup de gens. En jouant au football, j’ai beaucoup voyagé, ce qui m’a davantage permis de me cultiver.
Et si c’était à refaire ?
Oui, si c’est dans la même ambiance du début de ma carrière, non pour vivre les mentalités rétrogrades qui sévissent actuellement.
Qu’appréciez-vous le plus chez l’homme ?
La franchise et la spontanéité. J’ai beaucoup de respect pour les gens qui sont francs et directs et qui ne font pas le moindre calcul.
Que détestez-vous le plus ?
L’hypocrisie et le mensonge, hélas devenus monnaie courante chez nous.
Votre passe-temps favori ?
Le temps passé en famille et la lecture, notamment celle qui me permet de me perfectionner en tant qu’entraîneur, maintenant que je suis passé de l’autre côté de la barrière. Etes-vous branché politique Je ne l’ai jamais été. Un homme politique préféré tout de même ? Pas forcément.
Votre plat de cuisine préféré ?
Le couscous de ma mère. Je ne m’en prive jamais.
Le mot de la fin ?
Je souhaite de tout cœur que notre pays et notre football retrouvent leur prestige et leur stabilité d’antan. Que notre football reviennent aux footballeurs et que les parasites soient anéantis à jamais.
Le 7 Novembre 2008.
Entretien réalisé par Abdenour Belkheïr.
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