• Sonatrach se débarrasse du sigle MCA
    On achève bien le Doyen


     
    Comme on ferme un puits de pétrole tari, Sonatrach a remis le «MCA» à la Direction de la jeunesse et des sports sans mesurer les graves retombées d’une telle décision, sur la section football menacée désormais d’une lente agonie.

    Après avoir remis la section football aux soi-disant propriétaires du Mouloudia d’Alger, organisés sous l’égide de l’association El-Mouloudia (Association des anciens sociétaires du Mouloudia d’Alger, avec les résultats et le désastre en matière de gestion que l’on connaît, voilà que Sonatrach décide de remettre le sigle MCA aux membres historiques de ce club mythique, encore en vie (car certains sont décédés et les autres sont vieux), pour on ne sait quel autre destin aventureux. «Le Mouloudia mourra de sa belle mort», avait dit un jour Abdelkader Drif, le cofondateur de l’association El-Mouloudia qu’il a vite reniée au lendemain de la rétrocession de la section football à «qui de droit». Aujourd’hui, et après avoir utilisé fièrement et de manière profitable pendant trente et un ans le sigle MCA avec une razzia de titres et de consécrations sur le plan national, continental et même mondial, la société pétrolière se souvient qu’elle était en infraction avec une certaine loi et décide de passer à l’acte, sans se soucier des conséquences de cet acte. On remet le MCA à la Direction de la jeunesse et des sports et des loisirs (Djsl) d’Alger comme on ferme un puits de pétrole tari sans prendre la peine de peser les retombées que peut engendrer cette décision après l’expérience de la section football. Et ce ne sont pas les larmes de crocodiles qu’on versera sur le tombeau du MCA ni les visées incertaines de vieux dirigeants en mal de refaire l’histoire qui feront passer la pilule à ces millions de supporters qui chérissent le MCA dans toute sa dimension. Quand les handballeurs du MCA représentaient l’Algérie dans les compétitions continentales, ils évoluaient dans une salle Harcha-Hassan comble et chauffée à blanc, parce qu’il s’agissait du Mouloudia et pas d’un autre club. Sonatrach lâche le football, et les quatre autres disciplines qu’est-ce qu’elle en fait, et pourtant en 1977 il y avait bien le handball (100 athlètes dont 52 filles), la boxe (30 athlètes), l’athlétisme (92 athlètes dont 20 filles) et le karaté (20 athlètes ; le football, lui, possédait 16 joueurs seniors et 84 autres joueurs dans les autres catégories. Le malheur du Doyen, c’est que cela se déroule dans l’indifférence totale et avec la complicité des pouvoirs publics qui, au lieu de protéger et de trouver un statut à part et exceptionnel pour ce patrimoine culturel et du mouvement sportif national, ont délivré son acte de décès. Et le Mouloudia mourra de sa belle mort !

    Le MCA, un club de légende

    De sa naissance, le 7 août 1921, veille du Mawlid Ennabaoui à l’indépendance de l’Algérie en 1962, le Mouloudia a été un véritable monument historique de par les symboles qu’il représentait à travers le combat mené contre l’occupant, le rôle important joué dans le développement du sport, le raffermissement de la personnalité culturelle nationale ainsi que l’action sociale développée en direction des jeunes , consacrée dès 1928 par la création d’une école de football.
    L’Assemblée générale de 1922 a élu son premier conseil d’administration suivi en 1922 de la désignation d’un comité directeur. De 1922 à 1947, on enregistre la naissance de plusieurs autres disciplines telles que l’athlétisme, le volley-ball, le basket-ball, la boxe et la natation qui remportèrent de nombreux trophées.
    En 1956, à la suite d’incidents raciaux survenus lors de la rencontre de football MCA/ ASSE, l’arrêt total des activités sportives sur tout le territoire national fut décidé. Dès lors les dirigeants et les athlètes se consacrèrent totalement à la Lutte de libération nationale et payèrent un lourd tribut à la révolution.

    De 1962 à la réforme sportive

    Abdoun Mohamed fut désigné par les autorités politiques pour relancer le sport en Algérie. D’anciens dirigeants survivants de la Lutte de libération nationale reprennent en main les destinées du club. Le travail en profondeur entrepris porta rapidement ses fruits avec le recrutement d’une pléiade de joueurs de talent qui domineront une décennie le football algérien et même maghrébin.
    En ce qui concerne le patrimoine, il s’était enrichi grâce au concours de bénévoles, d’un siège social au centre d’Alger, d’un local à Bab El-Oued ainsi que d’une salle omnisports à la rue Pirette. Par ailleurs, plusieurs conventions furent signées avec différentes institutions afin de permettre aux athlètes de bénéficier d’installations et infrastructures sportives adéquates. En 1976, une décision pise à la veille de la mise en application du code de l’EPS a décrété la reprise des «clubs civils» au profit d’entreprises étatiques. Le nombre de licenciés évoluant alors sous les couleurs du MCA s’élevait à 342 athlètes répartis à travers 5 sections spécialisées dont 16 en football seniors, 84 football jeunes, 92 (athlétisme) dont 52 filles, 100 en handball dont 20 filles, 30 en boxe et enfin 20 en karaté.

     

    Des dates et une histoire

    I. DE SA CREATION
    A L’INDEPENDANCE
    DE L’ALGERIE EN 1962

    A- SUR LE PLAN DES PRINCIPES ET DES VALEURS
    L’histoire du MCA restant à écrire, le bref rappel non exhaustif, qui est tracé ci-après sous forme de chronologie, montrera par-delà les faits saillants et les diverses actions des dirigeants, techniciens et athlètes, les véritables buts assignés ainsi :

    a. Il prouvera que le MCA est un véritable monument historique, à l’avant-garde des aspirations du public dans toutes ses composantes à travers les symboles qu’il représentait. En effet :

    1. Il était un club représentant l’Algérie nationaliste face aux clubs français

    2. Il était l’émanation d’un peuple autochtone opprimé et musulman de surcroît.

    3. Il était l’initiateur du développement du mouvement sportif proprement algérien

    4. Ecole du nationalisme et du sport par excellence, la MCA a joué un rôle tangible, dans le raffermissement de la personnalité culturelle nationale. Ainsi, de nombreuses associations de musique classique algérienne ont été développées par le Doyen dès le début des années 1930.

    Il n y a qu’à citer El-Djazaïria, El-Mossilia, El-Hayat, El-Mizhar et Gharnata, sans oublier que le cercle du Mouloudia abritait chaque dimanche un concert animé par cheikh Bentefahi. Ainsi que d’autres artistes de renom


    b. Il démontrera aussi l’activité inlassable de ses dirigeants qui menaient leurs actions dans les directions :
    Développement du M .A par la mise sur pied de différentes sections touchant d’autres disciplines telles que : boxe, athlétisme, basket–ball, natation, etc.

     Action sociale en faveur des jeunes par l’aide apportée pour la création d’autres clubs musulmans. Pour cela des dirigeants bénévoles et dévoués du MCA chargés de cette mission réussissent à initier, encourager et soutenir la création d’un grand nombre de clubs. En 1947, il existait 40 associations de ce type.

     Ces dirigeants bénévoles, issus du peuple, prouveront leur engagement et leur abnégation par un travail inlassable de sensibilisation et de soutien de la base populaire par :

     aide matérielle apportée à celle-ci par la remise d’équipements

     Un environnement canalisé par l’éducation des supporters

     Un intérêt apporté aux jeunes par la création, dès 1928, de l’école de football du MCA

    c. De par sa vocation première, il participe tant à la préparation qu’au combat lui-même lié à la Lutte de libération nationale avec un très grand nombre de martyrs. Il fut également le premier club algérien et musulman à avoir arrêté la compétition en 1956.

    B- SUR LE PLAN CHRONOLOGIQUE

    1921 : Juillet, ex-place du Cheval (l’actuelle place des Martyrs), un monument érigé comme un défit, face à La Casbah, la statue du Duc d’Orléans pointant son sabre sur notre citadelle, le dos tourné à la mosquée Djemâa El-Djeddid. Des enfants jouaient une partie de football avec une pelote faite en papier et de chiffons. De passage, un militaire lança à ses compagnons à haute voix et de manière ironique : «Je vous présente le Parc-des-Princes des arabes.» Blessé au plus profond de lui-même ,Monsieur Abderrahmane AOUF prit la décision de réunir ses amis et de fonder un véritable club de football, spécifiquement arabe et musulman capable de l’amener à rivaliser un jour avec les meilleurs clubs européens.

    Le 7 août 1921, veille du Mawlid ennabaoui, naissance du Mouloudia Club Algérois (MCA). La circulaire n° 854 de la préfecture d’Alger, portant création du MCA, autorise celui-ci à jouer en quatrième division. Cependant une restriction de taille fut apportée à l’autorisation accordée, à savoir que le MOULOUDIA devait intégrer des dirigeants et trois athlète au moins d’origine européenne dans l’effectif, ce qui a été habilement contourné, par les responsables de l’époque.

    1922 : l’assemblée générale du MCA pour l’année 1922 a élu le conseil d’administration :

    Président fondateur : M. Aouf Abderahmane
    Premier président d’honneur : M. Benhaddad Abderahmane.
    Deuxième président d’honneur : M. Hadj-Bouhelha Abderahmane.
    Président d’honneur : M. Benhadda Bouziane.
    M. Abdelmalek Abderahmane.
    M. Braham Khodja Aziouz.
    M. Kahoul Abderahmane.
    Secrétaire général : M. Zerdouni Bachir.
    Secrétaire adjoint : M. Messaouedène Mustapha.
    Trésorier général : M. El-Guers Mohamed.
    Trésorier adjoint : M. Khebat Abdelghani.
    Assesseurs : MM. Abdi Mohamed, Adjouri, Bey Abderahmane et Djaout Ahmed.
    1922 : Création de la section de natation

    et existence de coureurs qui ont porté les couleurs du MCA

    1923 : Composition du Comité directeur.

    Président : M. Aouf Abderahmane.
    Vice-président : M. Hafiz Rachid.
    Vice-président : M. Khorchi Salem.
    Secrétaire général : M. Sadoun Allel.
    Trésorier : M. Bey Abderahmane.
    Trésorier : M. El-Ghers Mohamed.
    Trésoriers adjoints : MM. Adjouri Sid Ali, Djaout Ahmed, Allioche Youcef et Bellami Djelloul.

    1925 : Création de la section boxe.

    1928 : Création de l’école de football.

    1930 : Création des premières cellules du parti nationaliste dans lesquelles figurent de nombreux dirigeants et athlètes du MCA.

    Politique de développement et d’organisation du mouvement sportif algérien à travers la création sur l’ensemble du territoire national de nouveaux clubs musulmans sous l’impulsion des dirigeants volontaires et engagés. En 1947, on comptait déjà pas moins de 40 clubs musulmans nés.

    1937 : Création de la section athlétisme.

    1940 : Le MCA est champion d’Alger de football.

    1942 : Relance de la section athlétisme. Le MCA est champion d’Alger en basket-ball avec les Rebaïne, Ghafif, Dahimène, Bachtarzi et Temam (ex-ministre des Finances).

    1945 : Le vice-président du MCA, M. Djaout Ahmed, déposa sa candidature au bureau de ligue d’Alger. Seuls les clubs musulmans lui offrirent leurs voix et il ne fut pas élu.

    1947 : Création de la section volley-ball sous la présidence du Chahid Benhadad. Le conseil d’administration du MCA comptait alors en son sein plusieurs militants natinalistes actifs, entre autres Asselah Hocine, Abdoun Mahmoud, Bensiam Benyoucef, Benhaddada, Ketrandji Mustapha et tant d’autres.

    1948: Le MCA remporte la coupe d’Alger en basket-ball. Et de 1948 à 1950, Abdelkader Hamani a régné sur le 3 000 m steeple en devenant le recordman et champion d’Algérie et champion d’Afrique du Nord.

    1953 : La section natation présidée par Hadj M’rizek est championne d’Alger. La section water-polo, présidée par Mustapha Fakhardji, est championne d’Alger. Création de la section cyclisme, présidée par Saïd Ouchni.

    1954 : La section d’athlétisme est championne de France avec Labadi, Amiri, Bentoumi, Bettaïmi, Ouldedine, Chebarli. Le MCA est champion du relais 4x180m au stade municipal devant 15 000 spectateurs. Chaque club devait présenter 7 athlètes seniors et 3 juniors. Faisaient partie de l’équipe : Nacéra de Belcourt, Tiffour, Meghezi Tayeb, etc.

    1955 : Le MCA remporte le challenge d’athlétisme de Batna. Les autorités coloniales envoyèrent toute l’équipe passer la nuit en prison sous prétexte qu’un hymne subversif (Min Djibalina) avait été chanté.

    La section basket alignait chaque semaine 6 catégories en championnat d’Alger. Grâce au soutien des clubs musulmans, Ahmed Djaout fut le premier Algérien à être élu à la ligue d’Alger de football.

    1956 : a) de graves incidents où le sang a coulé surviennent lors de la rencontre de football opposant le MCA et l’ASSE. et qui s’apparentait davantage à un affrontement entre le colon et le colonisé .A l’issue de ce match, il a été décidé l’arrêt total des activités sportives ce qui a incité le FLN à procéder à l’arrêt des activités sur tout le territoire national.

    A ce moment, le MCA disposait de six (06) sections : football, basket-ball, athlétisme, volley-ball, natation et boxe.

    Les dirigeants autant que les athlètes se sont alors totalement consacrés à la Lutte de libération nationale et ont payé avec fierté et honneur un lourd tribu à la Révolution (cf. liste annexe).

    LISTE NON EXHAUSTIVE DES MARTYRS DE LA REVOLUTION :

    MERAKCHI Boualem, KERARCI Mustapha, NEKOUD Mohamed, BENSEMANE, BOUZRINA, BENHEDDADA, OUARGLI, BOURKIKA, LABADI, CHACHOUA, BOSSORA, ALI LA POINTE, FERHANI, BOUKHEDRA, Docteur ASSELAH Hocine, BOUHIRED Mustapha, KEBAILI, CHAKROUT, Il est à noter de nombreuses personnalités ont dirigé ou évolué au MCA telles que :
    FIROUD Kader, ABDOUN Mahmoud, TEMAM Abdelmalek,HARIZI Boularés, les frères SKENDRANI,BENSIAM, TIAR Mohand,BENSMAIA ,

     

    II DE 1962 A L A REFORME SPORTIVE :

    Le doyen des clubs algériens a été honoré par les autorités politiques de 1962 qui ont désigne Monsieur ABDOUN Mahmoud pour relancer le sport en Algérie et faire démarrer la première saison sportive de l’Algérie indépendante.

    Les anciens dirigeants survivants de la lutte de libération nationale (DERRICHE, ABDOUN, DJAZOULI, TADJET, BALAOUANE, ETC……) avaient reprit les destinées du club avec le peu de moyens dont ils disposaient.

    Adoptant une politique résolument tournée vers l’avenir, l’équipe dirigeante décida du rajeunissement de l’effectif par la formation des jeunes et du rajeunissement de ses dirigeants, Ce travail en profondeur a généré une équipe d’encadreurs dévoues et compétents ainsi qu’une décennie le football algérien avec des résultats probants, aux plans maghrébin et africain.

    1. Palmarès
    Les résultats sportifs durant cette période, ont été élogieux, notamment en football, où le MCA a été le fleuron de cette discipline en ALGERIE avec un très riche palmarès (voir annexe V ).
    En dehors de nos frontières, le MCA a fait honneur a notre football, en remportant, a l’échelle maghrébine, la coupe mise en compétition en 1971 et 1973.

    Le MCA a surtout brille en Afrique, où pour la première fois, en 1976, un club algérien montasur la plus haute marche du podium africain, en obtenant le titre tant envié, de champion d’Afrique des clubs champions.

    En tant que tel, le MCA a été l’invite officiel, parrainé par la CAF, pour représenter l’Afrique aux festivités commémorant le 75e anniversaire du prestigieux Real de MADRID. Le tournoi intercontinental de MADRID regroupait :

    a) l’ARGENTINE pour le continent américain.
    b) L’IRAN pour le continent Asiatique
    c) Le REAL de MADRID pour l’Europe.
    d) Le MCA pour l’Afrique

    2. Patrimoine
    L’activité inlassable des bénévoles du MCA a permis un développement harmonieux du patrimoine mobilier et immobilier du club, qui s’était enrichi :

    - D’un siège social sis au No 4, place Emir-Abdelkader ALGER.
    - D’un local situe au No 3, Avenue de Provence a Bab El-Oued.
    - Un local omnisport a la rue PIRETTE.

    Des convention avaient été établies avec les directions de :

    - L’Office du complexe olympique (OCO)
    - Le stade de Bologhine et sa belle salle de musculation.
    - Le stade de sonelgaz de Ben Aknoun.
    - Le stade FERHANI.
    - Le stade OUAGNOUNI et l’ancien stade de basket de Bologhine pour le handball.
    - Les infrastructures sportives CNEPS pour l’athlétisme.
    - Une salle à notre Dame-d’Afrique, pour le karaté.

    3. Code de l’EPS :

    En 1976 une décision prise à la veille de la mise en application du code de l’EPS a ordonné la reprise des clubs dits civils au profit d’entreprises étatiques, le nombre de licenciés évoluant alors sous les couleur du MCA s’élevait à 342 athlètes répartis à travers cinq (05) sections spécialisées, comme indiqué ci-dessous :

    a) Football «Seniors» 16
    b) Football «Jeunes» 84
    c) Athlétisme 92 dont 52 filles.
    d) Handball 100 dont 20 filles.
    e) Boxe 30
    f) Karaté 20

    L’animation de chacune de ces disciplines était confiée à un bureau de section différent, dont la composition est reproduite en annexe II.

    4. L’équipe dirigeante des années 1970 :
    Messieurs : BALAMANE, KETRANDJI, DERRICHE, TAFAT, MARIF, RABHIA, BOUSSOURA, MALOUFI, HASSENA, RECHDI, KADRI, Maître BRAHIMI, Docteur MESSAOUDI, BOUCHOUCHI Belkacem, KHEDDACHE Boualem, HAMANI Djellali.

    Source A.S.B "Infosoir"


    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique