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Mobilisation générale
LE MATCH CONTRE KWARA LE HANTE TOUJOURS
Le MCA entre rancune et devoirLe club algérois devra éviter, dimanche prochain, tout dérapage qui pourrait lui nuire.
Ce quil est communément appelé «affaire Mouloudia-Kwara United» est en train de prendre une tournure des plus déplorables. On a longuement disserté sur le match aller de cette confrontation de la Coupe de la CAF entre le club algérien et celui du Nigeria. On avait parlé, au départ, des conditions dans lesquelles sétait préparé ce déplacement par un club mouloudéen proche de lasphyxie financière, si lon en croit les déclarations alarmistes de certains de ses dirigeants.
En dépit dune trésorerie vide, ils ont quand même pris le risque denvoyer leur équipe après avoir frappé à la porte du MJS et de la Ligue nationale de football pour obtenir des prêts. «A limpossible nul nest tenu», dit le dicton. On peut ajouter que lorsquon na pas le sou mieux vaut ne pas se jeter dans une aventure qui pourrait alourdir nos dettes.
A propos de Ligue nationale, on remarquera que les dirigeants mouloudéens ont pu obtenir un prêt conséquent ainsi que largent des droits TV alors que leur club est redevable dune jolie somme en matière damendes et de recettes aux guichets. On ajoutera, quune semaine auparavant, ils ne sétaient point gênés de sen prendre à cette même Ligue nationale, coupable à leurs yeux de très mal programmer leur équipe en championnat.
Pour ce qui est du séjour au Nigeria, nul ne contestera les déclarations de ces mêmes dirigeants lorsquils affirment que les conditions daccueil et dhébergement étaient lamentables. Mais là, ils navaient rien inventé. Depuis que les clubs algériens disputent les Coupes africaines, rares ont été ceux qui ont fait état dun séjour parfait à létranger. Or là, les Mouloudéens cherchent à faire croire que ce qui est arrivé à leur club au Nigeria dépassait lentendement. Ils nont, peut-être jamais entendu parler de la participation de léquipe nationale à la finale de la CAN-1980 au Nigeria, du déplacement de léquipe nationale espoirs au début des années 90 dans une Sierra Leone en pleine guerre civile ou tout simplement du Mouloudia dAlger, en 1976, en Guinée pour y disputer la finale aller de la Coupe dAfrique des clubs champions.
Et puis, il y a eu le match avec ses soubresauts et son arbitrage, «partial» selon les déclarations des dirigeants du club algérien. Là aussi, rien de nouveau. De bons arbitres dans des matches de Coupes dAfrique, on nen trouve pas toujours. Le moins que lon aurait attendu des dirigeants, cest quils invitent leurs joueurs à ne pas tomber dans le piège de la violence. Oui, ils auraient dû intervenir pour calmer les esprits de ces joueurs lorsque le 3e but a été inscrit.
En 1976, dans un climat hostile, avec un arbitre farfelu qui avait tiré un carton rouge à Bencheikh qui ne le méritait pas, nous navions jamais entendu parler de dirigeants mouloudéens qui sétaient mal conduits. Or, cette fois-ci, au Nigeria, il semblerait quon ait eu des joueurs qui ont disjoncté et leurs dirigeants avec eux.
Aujourdhui, la situation se présente comment? Il y a tout simplement une épée de Damoclès qui pèse sur la tête du Mouloudia, lequel se retrouve avec un paquet de joueurs (Abdouni, coulibaly, Bouacida, Chaoui, Hadjaj, et Babouche) suspendus à titre conservatoire en attendant que statue la commission de discipline de la CAF au mois davril. Celle-ci a saisi la FAF pour avoir des éclaircissements sur ce qui sest passé au Nigeria. A son tour, la fédération a demandé un rapport aux dirigeants mouloudeéns qui le lui ont envoyé hier. Mais là, il ne sagit que de leur version. Il nous étonnerait fort que la commission de discipline ne penche en faveur de ce quont dit larbitre et le délégué du match qui, eux, ont «enfoncé» les joueurs et leurs dirigeants. A partir de là, quel scénario doit-on envisager? Dans une quête de sagesse, il est impératif de ne pas nuire aux intérêts du Mouloudia en se jetant tête baissée dans une opération basée sur la loi du talion. Après tout, Kwara United nest coupable que davoir organisé de mauvaises conditions de séjour. Sur le terrain, ce fut une affaire entre les Mouloudéens et larbitre. La moindre anicroche envers les Nigérians pourrait amener la CAF à exclure, pour de nombreuses années, le Mouloudia des Coupes africaines. Et on peut être sûr que la CAF va suivre avec une extrême attention ce match retour.
Au lieu de gesticuler et de parler du match aller, les Mouloudéens devraient plutôt se focaliser sur le match retour et des possibilités qui pourraient exister en vue de renverser la vapeur (encore quune qualification ne ferait quaccentuer les problèmes, vu que ce club na pas dargent pour jouer la Coupe dAfrique). Or, selon des informations que lon a pu obtenir, ça et là, on saperçoit que ça tâtonne du côté du MCA. Jusquà hier matin, la FAF ne connaissait pas lendroit où ce match retour doit se jouer.
Les dirigeants mouloudéens voulaient, à tout prix, quil ait lieu sur un terrain recouvert de gazon naturel et pour cela ils ont cherché à avoir le 5-Juillet. Comme leur demande na pas été satisfaite, on leur a proposé le terrain de Blida qui répondait aux critères souhaités par eux. Et puis, comme pour responsabiliser les joueurs dans une éventuelle élimination, ils les ont consultés pour voir où ils désiraient jouer. Ces derniers ont parlé de Bologhine, mais il nest pas dit que ce match ne soit pas déplacé au stade du 20-Août.
En tout cas, si Bologhine est retenu, lessentiel sera de jouer au football pour gagner. Espérons que dici dimanche, on nentendra parler que de préparation de match et plus dhistoires stupides du genre de celle qui parle de saisine du TAS ou de nimporte quel organisme international. Le match aller est passé, un point cest tout. Gare aux dérapages qui pourraient non pas servir le Mouloudia mais lui nuire.
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