• Sports : FONDATION "BRAHAM DERRICHE"
    Un dîner et des projets


    Poursuivant leurs intenses activités, les membres de la fondation "Brahim Derriche" ont organisé un dîner à l'hôtel Samitel de Ouled-Fayet mardi soir avec la présence de nombreux journalistes et des invités de marque. Se voulant rassembleurs, les organisateurs ont réussi à réunir une grande partie de la famille mouloudéenne, notamment les vainqueurs de la Coupe d'Afrique en 1976 et dont la diffusion des images est toujours émouvante ainsi que les anciennes gloires des années 1990 à l'image de Lazizi et Benali qui nous a annoncé son intention de raccrocher définitivement les crampons.
    Prenant la parole pour souhaiter la bienvenue aux convives, Zoubir Bachi a réitéré l'intention de la fondation d'unir et de promouvoir les valeurs fondamentales qui ont prévalu à la naissance du MCA en 1921. Il a annoncé que les membres de la fondation vont s'atteler a mettre en pratique des projets de sensibilisation auprès de la jeunesse. Quant à Ali Bencheikh, le porte-parole de la fondation, il n'a pas manqué de faire preuve d'humour en remerciant tout particulièrement la presse pour que cette dernière lui soit favorable. L'assistance a vécu un instant d'émotion extrême quand Messaoudi, le joueur mouloudéen qui avait été victime d'un grave accident de voiture, fit son apparition en chaise roulante. La soirée s'est terminée avec la découpe du gâteau géant par les fils des membres fondateurs du doyen des clubs algériens.

     H. B.

    Après le sacre du MCA
    La fondation Braham-Derriche célèbre l’événement

    Emouvante soirée que celle organisée, mardi dernier sur la terrasse de l’hôtel Samital, par la fondation «Braham-Derriche» pour fêter la victoire du MCA en Coupe d’Algérie.

    A l’entrée, Bachi Zoubir et Ali Bencheïkh, les exartistes du club, accueillent les invités, personnalités politiques, dont l’ex-chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, les anciens joueurs et dirigeants, Khabatou, Omar Hahad, Drif, Lemoui, Mekideche, Zenir, Betrouni, Attar, ont par leur présence rehaussé la cérémonie. Entre deux plats «cuisine algéroise pure», un flash vidéo est servi à l’assistance dans un silence olympien. Les images défilent. Le défunt fondateur, Aouf, refait l’histoire. Braham Derriche, par sa stature imposante parle du Mouloudia depuis les années 30 et du mouvement sportif national qui, grâce au MCA, gagnait le territoire national. Djazouli, le seul survivant, de cette grande lignée de dirigeants, fier et prévoyant, filmé dans l’antique Casbah, relate les péripéties et les vicissitudes du Doyen qui allait finir champion d’Afrique. Les images sont sublimes. L’assistance est émerveillée. Zoubir Bachir (président de la Fondation) et Ali Bencheikh (porte-parole) insistent sur le rôle déterminant des grands hommes du Doyen mais aussi de tous ceux qui, toutes générations de joueurs confondues, ont donné au MCA son titre de plus célèbre club du pays. Le message est arrivé «5 sur 5» chez les quelques journalistes présents. Un moment marquant, particulièrement autour de discussions avec les enfants des regrettés Aouf, Derriche, Djaout... La soirée animée par un orchestre chaâbi tout acquis au Mouloudia, s’est achevé autour de Hahad et Khabatou qui ont «inauguré» le grand gâteau à la crème «vert et rouge». A signaler l’absence des dirigeants (bureau) de l’association invités pourtant par la fondation. «Le MCA appartient à tout le monde. On aurait aimé recevoir les gens de l’association. Notre devoir s’arrête à leur invitation».

    Mokrane H.

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    Clin d'oeil - Bracci
    «Badji devrait me payer»

    Le coach corse du MCA, Bracci n’a pas caché son admiration du talent de certains de ses joueurs. «En pleine saison, je n’aurai pas estimé individuellement les joueurs. Mais, aujourd’hui, surtout après le match de la finale, je peux affirmer que Badji est un maestro. Bougueche un guerrier. Hadjadj et Zemit excellents techniciens. Younès, un virtuose et en défense, tout le monde est bon. Quant à Abdouni, c’est un rempart malgré son tempérament». Mais Bracci, même narcisse et imbu de son succès en si peu de temps _ veut «rentabiliser» sa touche et cible carrément Badji «Je crois que Badji qui a réussi une très grande performance dans cette finale et une excellente prestation à Mostaganem, devrait me donner un pourcentage de sa prime, car il sait aujourd’hui que Bracci l’a transformé, en une semaine en Tunisie, en un jeune joueur de 27 ans alors qu’il va sur ses 34 ans» avoue le Corse, le sourire aussi éclatant que le soleil de l’île de beauté.

    M. H.


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  • AU LENDEMAIN DE SON SACRE EN COUPE D'ALGERIE,

    LE MCA REPREND GOÛT A LA... CRISE
    Manipulation, blocage et accusation


    Au moment où l’ensemble des clubs nationaux, tous paliers confondus, préparent la nouvelle saison par (recrutements, regroupements en Algérie et à l’étranger), le Mouloudia d’Alger, fidèle à ses débuts de saison toujours extrêmement houleux, peine à démarrer.
    L’origine des conflits est toujours la même, cette histoire de leadership qui revient à chaque fois que le club est appelé à repartir à l’abordage. Toujours aussi contesté, le président Messaoudi ne veut pas lâcher prise. Aussi, dans l’après-midi de jeudi passé, tous les dirigeants du club ont tenu une réunion au niveau du siège, sis à Chéraga. Un conclave dirigé par le Dr Messaoudi. Ce dernier allait prendre la parole quand une indescriptible cacophonie se déclenche. Le président en exercice de l’association El-Mouloudia s’est, ni plus ni moins, vu interdit de parole par l’ensemble des personnes présentes à ce rendez-vous, lesquelles lui ont demandé tout bonnement de partir. Le Dr Messaoudi avait déjà promis de rendre les clés de la villa (sans mentionner la date) et ce, juste après l’intronisation de Lounès Chaâbane à la tête de la section. Mais voilà qu’après l’obtention du trophée national face à l’USMA, le Dr Messaoudi fait marche arrière et annonce, par communiqué interposé, qu’il n’a plus l’intention de partir aussitôt, en tout cas pas avant la présentation de son bilan lors d’une AG ordinaire qui se tiendrait avant le 31 décembre de l’année en cours. Cela n’a pas été du goût de ses opposants qui estiment que cette mesure n’est qu’une façon de gagner du temps comme l’a toujours fait le docteur par le passé. La réunion s’est terminée en queue de poisson, dans la mesure où un groupe de supporters, qu’on dit recruté par des proches de Messaoudi, a envahi la villa proclamant le maintien de Messaoudi à la tête du club. Les opposants de la ligne “messaoudienne” ont même avancé que les membres proches du Dr Messaoudi avaient convié les joueurs à un dîner du côté de Draria où le président leur a demandé leur soutien moyennant un bonus lors de l’octroi de leur prime de signature pour le prochain exercice. Pis, selon des membres hostiles à Messaoudi, celui-ci a tout fait pour saboter les jeunes catégories après le départ de Kamel Langar, son unique appui. Pour sa défense, le président Messaoudi a certifié que ses ex-collaborateurs sont des agitateurs qui veulent à tout prix créer la confusion à des fins personnelles. Ne voulant pas trop perdre de temps, les opposants de Messaoudi (dirigeants, le bureau du directoire élargi) ont signé une pétition jointe d’une demande et un rapport qui seront déposés aujourd’hui au niveau de la DJSL dans le but de procéder à un retrait de confiance au Dr Messaoudi, tout en bloquant les comptes du club. Ce climat de tension sème la confusion au sein du club et met en danger l’opération de recrutement ainsi que les négociations avec les joueurs du MCA qui sont très sollicités par d’autres clubs tels que Badji et Deham. Même Bracci semble embarassé par ces luttes intestines, lui qui a conditionné la suite de son aventure mouloudéenne par le maintien du Dr Messaoudi. Où va le Mouloudia ?

     Amine A.


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  • FONDATION BRAHAM DERRICHE 
    Le MCA veut retrouver son Mouloudia
    Jeudi prochain, les anciens du Mouloudia d’Alger vont se retrouver au Musée du moudjahed à Riad El Feth pour officialiser la création de la fondation Braham Derriche.

    L’objectif premier est de redonner la vrai image de ce prestigieux club algérois qui ne laisse personne indifférent, mais qui semble avoir perdu certains repères qui ont fait de lui, plus qu’une équipe sportive, une institution. C’est dans ce sens que des anciens joueurs du Mouloudia, des dirigeants qui n’ont cessé d’apporter leurs contributions durant des années mais, pour une raison ou une autre, ont été marginalisés, des bienfaiteurs, des supporters et d’autres amoureux du club ont senti cette nécessité de se réunir pour débattre de la situation actuelle du club, mais aussi pour trouver les meilleurs voies et moyens afin de redorer le blason du Mouloudia. D’abord, pourquoi la fondation porterait le nom de Braham Derriche ? Le comité déjà en place a jugé que Braham Derriche aura été sans conteste, et de l’avis unanime de tous les Mouloudéens, toutes générations confondues, avec Djazouli et Djaout, les principaux artisans et bâtisseurs du Mouloudia d’Alger. Derriche est, de par sa longévité, son abnégation et son dévouement pour le club, une référence permanente de fidélité, de loyauté, de moral et d’éthique sportive. « Il faut sauvegarder les acquis et le patrimoine historique du Mouloudia », disait Braham Derriche avant sa mort. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Difficile de répondre à cette question sachant que le Mouloudia perd de plus en plus de son appellation pour être plus connu sous le nom de Chnaoua, il a troqué ses couleurs comme il a tourné le dos à la formation, celle-là même qui a fait sa force durant des années. Ce n’est pas tout, le club algérois traîne derrière lui, et c’est une vérité, une mauvaise image, celle qui veut que ses déplacements soient considérés à risques pour l’ordre public. Soit un trop-plein qui a incité à la mise en place d’une fondation qui aura, entre autres, pour but de perpétuer les valeurs authentiques du doyen pour faire du Mouloudia un club respecté et respectable. Il faut dire que ce sont, à quelques points près, les mêmes objectifs qui ont été tracés par l’association El Mouloudia qui gère actuellement la section football mais, selon certains membres « les objectifs ont été déviés, les résultats ne suivent plus et les humiliations se sont multipliées ». Dans quelle mesure la fondation Braham Derriche pourra-t-elle remédier à cette situation ? Pour Zoubir Bachi, l’un des membres du comité fondateur, « nous n’allons pas brûler les étapes et la meilleure façon de faire renaître le Mouloudia, c’est d’abord de réunir toute la famille mouloudéenne autour d’une discussion d’où jailliront les propositions et les actions à entreprendre ». Et d’ajouter : « Nous ne devons pas rester les bras croisés devant la déconfiture d’une équipe aussi prestigieuse. » Signalons que plusieurs personnalités du monde sportif ont été invitées à cette réunion qui aura à débattre non pas des résultats techniques du club, mais tout simplement recenser des repères qui n’auraient jamais dû quitter un club aussi glorieux. Reste que les observateurs suivront de près le travail futur de cette fondation, car il y a eu trop de promesses non tenues autour d’une formation qui a, par certains endroits, plus servi à des intérêts personnels. Les fondateurs de cette nouvelle structure ont promis de ne pas emprunter les sentiers battus.

    Azeddine Hammou


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  • MESSAOUDI AHMED "Pincha" 

    "Le MCA dans le sang"

     Parmi les anciens joueurs invités à cette finale mémorable entre l’USMA et le MCA 2005/2006, il y avait la présence d’Ahmed Messaoudi dit «Pincha» qui fut chaleureusement applaudi par les supporters des deux équipes, notamment la galerie mouloudéenne qui n’a pas oublié ce joueur prometteur et pétri de qualités dont la carrière a été stoppée par un très grave accident de la route.
    Après quelques opérations réussies, Messaoudi a retrouvé peu à peu l’usage de certains membres, même s’il continue à se déplacer sur une chaise roulante.
    A la fin du match, les actuels joueurs du Mouloudia sacrés vainqueurs de la Coupe d’Algérie ont tenu à faire un tour d’honneur en compagnie de "Pincha" le trophée sur les genoux. Un bel hommage pour Messaoudi et un geste qui l’encouragera encore plus à remonter la pente.

    Lors de la finale entre les deux mêmes équipe MCA et USMA en 2007, Messaoudi a pu une nouvelle fois savourer la victoire avec les joueurs Mouloudéens qui ont tenu à lui remettre le trophée et des maillots du match en guise de reconnaissance et de solidarité avec lui dans la douleur.

    on te souhaite une rapide guérison


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  • NASSOU MOHAMED

    1963 en Libye

    Beddiar Houari, Messaoudi Mohamed (USM Marengo,futur MCA), Oueld el Bey, Haouchine, Ousser, Bouden, Nassou, Chibani (Entraîneur), Sikki Omar
    Messaoudi Hameto, Fedlaoui, Meziani, Lalmas, Akacha, Mattem, Bouhizeb

     

     

    NASSOU Mohamed
    Qui se souvient « du chat noir »

     

     
    Si c'était un animal, ce serait un félin. Nassou en a l'élégance souveraine. D'ailleurs, ce n'est pas par hasard qu'on la surnommé le « Chat ».

    Pas seulement pour sa combinaison noire, arborée sur les terrains, mais pour ses superbes envolées qui restent un modèle à enseigner dans les écoles de foot. Alors, lorsque vous lui rappelez les moments intenses des jours heureux sous les vivats et les flonflons, la réaction est immédiate et cinglante à la fois mais pleine de modestie. « C'est peut-être à cause de mon agilité et que je retombais toujours sur mes pattes. Qu'un tel surnom me soit attribué m'honore car mes plongeons étaient aussi spectaculaires qu'élégants. » Mohamed Nassou, sans doute l'’un des plus doués de sa génération, a marqué son époque, mais aussi tous ceux à qui, admiratifs, il imposait le respect. Aujourd'hui à 68 ans, Nassou ne savoure pas sa retraite comme il l'aurait voulu. Un accident vasculaire lui a occasionné une hémiplégie partielle. Il se bat pour recouvrer ses moyens avec un courage et une dignité exemplaires. C'est que le bonhomme fait partie de cette race de gens qui n'abdiquent pas aussi facilement devant le sort. La preuve, il se remet doucement de son handicap. Il avait 9 ans, lorsque le virus du football l'a envahi, on sortait juste de la Seconde Guerre mondiale. Et Guyotville, son quartier qui l'a vu naître et qu'il n'a jamais quitté, avait déjà une réputation de terre de football.

    NASSOU MOHAMED


    De Aïn Bénian au Galia
    Comme tous ses jeunes compatriotes, c'est la rue qui le fit découvrir. Et encore par pur hasard. « Comme je n'avais pas souvent ma place en tant que joueur de champ, j'ai opté pour le poste de goal. » Nassou en avait le tempérament et le goût. A 16 ans, il a déjà une vocation puisqu'il intègre le monde des grands en signant sa première licence au MCA... en 1954. « C'était l'apothéose car le Mouloudia, club populaire par excellence, était aussi le modèle à suivre et y avoir sa place est plus qu'un sacerdoce, une reconnaissance. » « L'entraîneur de l'époque, un Argentin, se rappelle-t-il, avait l'embarras du choix avec près de 100 joueurs, desquels il devait choisir une trentaine. J'étais impressionné et découragé à la fois par ce nombre, alors à la fin des exercices, j'étais sur le point de partir, lorsque le coach m'a intimé l'ordre de rester et de revenir car il avait décelé en moi des qualités. Alors j'ai obtempéré et je suis resté. » Nassou ne s'offusque pas si on l'interrompt en précisant un détail ou en apportant un complément d'information. Il parle avec respect du stade de Guyotville et de son entraîneur, le Polonais Tomposky, qui l'a pris dans ses bagages en direction de l'Olympique de Marengo. « C'était une excellente expérience, mais je n’'y ai pas fait de vieux os car le Gallia m'a sollicité. C'était une autre aventure avec les Bagur, Silva, Forcenet, Salah, Lalouche, Zitouni Abdelghani, qui m'a valu d'être dans la sélection d'Alger et de briller de mille feux », confie-t-il avec un certain orgueil. A l'indépendance, Belcourt qui a monté une grande équipe sur les restes du Widad ne pouvait se passer d'un aussi prestigieux joueur. « Si Omar Boubekeur et Khemissa m'ont contacté, j'ai vite accepté car le challenge en valait la chandelle avec des joueurs d'exception comme Kalem, Selmi, Lalmas, Achour, Amar et les autres. Ce n'est pas par hasard si le Chabab a dominé la première décennie de l'indépendance », assure-t-il. Lors de la première saison, se souvient-il, « nous avons gagné presque tous les matches mais on a perdu d'autres dont un, contre l'OMSE où on nous avait expulsé 2 joueurs et j'ai moi-même été agressé. » Le CRB de l'époque ? C'est vrai que ce fut une longue et belle équipée qui a enchanté tous les amoureux du football. Plus de 40 ans après, Ferhat Khemissa toujours bon pied bon oeil, celui qui a  piqué Nassou à l'USMA nous décrit les circonstances du recrutement. « L'USMA avait pris les meilleurs joueurs du Gallia dont Nassou. Nous avions besoin d'un gardien de talent et notre choix s'est porté sur Mohamed qui est un modèle tant sur les terrains qu'en dehors. Il avait fait ses preuves et on savait qu'en le recrutant on allait stabiliser notre défense. Vitesse, souplesse, placement, bref des qualités exceptionnelles, qu'on ne trouve pas chez les joueurs actuels ». Nassou aurait pu prolonger encore davantage sa carrière au Chabab, n'était un concours de circonstances qui a fait sortir Abrouk de l'anonymat. « Un jour, on devait jouer un match de coupe à Bougie. La veille, Nassou nous fait part de son indisponibilité, retenu qu'il était par une fête familiale. Dépêché par le comité directeur, j'ai essayé de le convaincre mais en vain. C'est ainsi que Abrouk a été titularisé avec en sus une prestation de premier ordre. Il ne quittera plus les bois du CRB. Cela dit, on ne soulignera jamais assez les mérites de Nassou qui a été un des piliers du grand Chabab », résume l'ancien et toujours dirigeant du CRB...

    NASSOU MOHAMED NASSOU MOHAMED

    Qu'aurait été le grand chabab sans nassou ?
    Nassou émergeait du lot, même si par modestie, il n'omet pas d’énumérer les gardiens de l'époque qui l'avaient impressionné. Ouchen, Lounès, Krimo, Zerga. « Ce sont des adversaires mais il y avait une complicité entre nous parce qu'on évoluait au même poste. » Nassou, bon joueur, citera aussi celui qui a pris sa succession avec une certaine réussite. On veut parler de Abrouk, qui malgré son jeune âge, a saisi cette occasion en s'imposant parmi les grands. « Je pense qu'il n'a pas démérité, qu'il a été à la hauteur de ce qu'on attendait de lui. Il était doué et a contribué avec ses camarades à perpétuer la suprématie du grand Chabab. C'est tout à son honneur. » Abrouk qui garde un excellent souvenir de son aîné ne tarit pas d'éloges à son égard. « Nassou est de la race des meilleurs. Je l'ai vu lors du grand match O. Marengo-Gallia au stade municipal. Il pleuvait ce jour-là. J'ai vu un grand gardien plein de classe qui de surcroît évoluait sans gants ! Je peux dire que les dirigeants du CRB de l'époque ont eu la main heureuse en recrutant Nassou qui, à l'instar de Amar et de Mouhoub qui venaient tous les deux de Aïn Benian, a donné une certaine assise à l'équipe. Nassou, je l'ai connu avant qu'il ne vienne au CRB. Il avait des qualités athlétiques et techniques hors pair. Il était une pièce essentielle dans le dispositif du Gallia. Je me rappelle qu'un jour pour une raison que j'ignore, Nassou avait boudé l'équipe. On a mis à sa place Pellégrino. Eh bien à Blida contre le FCB, le Gallia a pris une tannée, qui a mis à nu le vide laissé par Nassou. Je peux dire aujourd'hui que le CRB a aussi contribué à l'éclosion de grands joueurs comme Nassou. On avait comme entraîneur un Yougoslave Sostaric, ancien gardien de but de son pays, qui nous a énormément appris le dur métier de gardien de but. Il nous a inculqué certaines ficelles qu'on ne peut acquérir sur les bancs de l'école. Je peux témoigner que Nassou a été à l'origine de la coupe d'Algérie remportée en 1966 en arrêtant un tir magistral de Amirouche qui aurait pu changer le cours des choses. » Pour Kalem, qui fut le valeureux capitaine de la prestigieuse équipe d'El Aqiba, « le CRB n'était pas seulement un assemblage de noms, accolés les uns aux autres. C'était une famille avec des talents qui se complétaient. Nassou ? C'est un homme plein de joie, d'humour et de correction. Je peux avancer, sans forfanterie, que Nassou avait vraiment l'étoffe d'un joueur de classe mondiale. On a toujours gardé le contact. Lorsqu'il a eu son accident, je me suis rapproché du docteur Hanifi pour essayer de lui prodiguer la rééducation nécessaire. Mais Mohamed ne pouvait se déplacer, il a préféré se soigner pas loin de chez lui. Je sais qu'il y a quelque temps, il a été très touché par la réception donnée par les responsables de la mairie de Belouizdad, en l'honneur des anciens du Chabab. C'étaient des retrouvailles émouvantes qui nous ont tous fait du bien. » Mais je sais que Nassou, un homme très sensible a été chagriné par le fait qu'on l'a vite oublié. Il en est resté marqué. A vrai dire, Nassou après avoir joué pour la JSK et Kouba a terminé sa carrière d'une manière qui l'a énormément choqué. « Mon bonheur à moi, c'est lorsqu'on me comprend, et j'estime que j'étais un incompris. Moi, je suis un gagneur. Je n'aime pas perdre. Mais pour gagner, il faut savoir perdre », relève-t-il avec philosophie en insistant que son plus mauvais souvenir reste, sans conteste le jour où il a cessé son activité en tant que gardien de but. « Je ne cherchais pas la gloire ni l'argent, ce n'est qu'après avoir quitté le football que je me suis rendu compte par l'intermédiaire des spectateurs que quelque part j'incarnais une génération de joueurs ayant écrit en lettres d'or l'histoire d'un club. » Ayant pris sa retraite, il y a 6 ans après 30 ans de loyaux services à Naftal, Nassou n'en garde pas moins un œil sur l'évolution du football.

    Une fin de carrière en queue de poisson
    Son constat est implacable. Fasciné, troublé, navré, Nassou ne verse pas dans une nostalgie infinie. « Le football a chuté. Le système, tel qu'il est conçu, brise tant et tant de rêves et de vocations. Le joueur d'avant mouillait le maillot avec amour et respect, sans tricher. Celui d'aujourd'hui verse dans l'exhibition et se donne en spectacle. Il ne se défonce pas alors que sur le plan matériel, il est choyé. Pour résumer, je dirais qu’'on apportait beaucoup au football, alors que le joueur d'aujourd'hui, c'est plutôt le football qui lui apporte beaucoup. Grand bien leur fasse, mais qu'ils bougent un peu pour sortir de la médiocrité... » Nassou reconnaît que ce sport lui a permis de vivre une belle aventure humaine. D'ailleurs, il n'a jamais coupé les ponts avec cette activité : « Je préfère aller voir les matches des petites divisions, là au moins il y a le coeur, la passion, c'est ça, à mon sens, le vrai sport... »

    Parcours
    Né en 1937 à Aïn Bénian (ou 04.10.1939 à Béjaia A confirmer), il a commencé à jouer au football dans sa ville natale. En 1954, il signe sa première licence au Mouloudia d'Alger. Il fera ensuite partie de l'Olympic de Marengo et du Gallia. A l'indépendance,  il est engagé par le Chabab de Belcourt avec lequel il va vivre une très belle aventure couronnée de titres. Après le CRB, c'est Ahmed Arab, alors entraîneur du Nara (RC Kouba), qui le fait signer dans ce club qu'il contribue à sauver de la relégation. Notons que Nassou a également fait un passage à la JSK. Employé à Naftal, il y restera trois décennies.

     

    Tahri Hamid

     

    El Watan du 17/03/2005 

     

    Samedi 27.2.2021 Décès de Nassou Mohamed


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