• Petite sociologie de la communauté “Chnaoua”
    AVEC LES FANATIQUES DU MOULOUDIA


    Trois-Horloges. Obélisque totémique de Bab El-Oued. Tahar, 35 ans, un pur enfant du quartier, un crypto-usmiste de descendance JSK, baigne en pleine fièvre Mouloudia du matin au… matin depuis la victoire du Doyen sur le WAT à Mosta. “Trop de bruit dans ce quartier. Trop de mauvaises odeurs !” maugrée-t-il. Pour ce diplômé en communication qui travaille à son compte, il ne fait aucun doute que le cœur battant du Mouloudia, c’est ici. “On va faire un petit exercice de sémiologie et vous allez voir”, sourit-il en pointant du chef une gargote spécialité chawarma faisant face à l’une des mythiques horloges. “Chez Chenoui” indique l’enseigne du boui-boui barbouillé de vert et rouge.
    À côté, un magasin de friandises à l’entrée duquel trône une machine à jus avec deux récipients contenant deux jus colorés là encore en vert et rouge. Entre les deux, un cabinet d’avocat d’un certain Me Messaoudi qui serait le frère du président du Mouloudia. C’est confirmé : nous sommes bel et bien en plein fief du “Mouloudia Chnaoua d’Alger”.

    Dictionnaire  chnaoua du foot
    “Moi, je suis mouloudéen. Je ne suis pas chenoui”, objecte Krimo, 46 ans, éducateur spécialisé, un ami et voisin de Tahar. La précision est de taille. Mais, alors, sociologiquement, qu’est-ce qu’un “Chenoui” ?
    Il faut noter d’abord que les supporters du Mouloudia sont ainsi surnommés en raison de leur très grand nombre, se vantent-ils. Ils ne sont donc pas particulièrement cynophiles et très peu d’entre eux ont lu Confucius. Certains les décrivent comme n’étant pas de fervents partisans de la non-violence et en cela comme dans tout le reste, ils ne sont pas bouddhistes. Alors, qui sont-ils ?  En écoutant les chants des supporters, on y trouve la définition programmatique du Chenoui canonique comme l’illustre ce refrain : “Ouled Sidi Abderrahmane lemssagher gaâ laklasse âkliya hooligans echinoui kamikaze yediplaci lekoul place.” Ainsi, le Chenoui est d’abord un authentique “Oulid Sidi Abderrahmane”. Un Algérois pur et dur, donc forcément un enfant de l’un des quartiers mythiques d’Alger : La Casbah, Bab El Oued, Jamaâ Lihoud, etc. Ce n’est donc pas un “aryane”, un “voyou”. Le “Chenoui” n’est pas un “cavi”, un cul-terreux. Il est “classe” même s’il est souvent “zaouali”, issu des classes défavorisées. Il rêve de “hedda” et c’est automatiquement un “harraga” en puissance. Dans le code d’honneur du Chenoui, celui-ci est un “kamikaze”. Un fonceur. Loyal, il suit son équipe jusqu’au bout du monde. Et cet amour immodéré pour son club fait de lui un “hooligan”, et le refrain le précise bien. Mais au-delà de toute cette “herméneutique” de la “littérature Chnaoua”, Krimo, lui, a le sang rouge et… vert. Et ses enfants aussi. Comme sa petite Amira. “Mes enfants seront forcément Mouloudia, sinon, je les renie”, prévient-il. Yacine, son copain, voisin et congénère, vendeur à l’étalage de son état – qui vend, entre autres, des vêtements importés de Chine –, après 28 ans passés dans diverses sociétés nationales, abonde dans le même sens : “Moi, si mon fils supporte une autre équipe, je déchire sa page du livret de famille”, tranche-t-il. Quel est le secret de tant de ferveur ? “C’est historique, c’est génétique, c’est familial, c’est tribal, c’est la petite idéologie de quartier, c’est tout cela réunit”, dissèque un observateur avisé. “C’est tout de même le doyen des clubs algériens. On joue depuis 1920”, explique pour sa part Yacine. Pour lui comme pour Krimo, la violence dans les stades n’est pas l’“apanage” des supporters du MCA. “Tous les clubs ont le même problème. Si c’est plus visible avec le Mouloudia, c’est parce qu’il a la galerie la plus riche. "Endna ghachi”. Nous comptons des supporters dans les 48 wilayas.  Le Mouloudia est victime de sa popularité. Tu ne peux pas tous les contrôler”, ajoute Yacine. Certains avancent que c’est un problème générationnel. Que les jeunes d’aujourd’hui sont ingérables du fait de ce qu’ils ont vécu : échec scolaire, chômage, démission parentale, absence de perspectives, violence urbaine, avatars du terrorisme… “Les jeunes, tu ne peux plus leur parler. Quand tu le vois se pavaner dans le stade avec un canif, qu’est-ce que tu peux faire ?” fait Krimo. “Les jeunes d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec ceux d’hier. Il n’y a plus de respect. Les parents sont dépassés. On jette ses enfants à la rue et c’est le stade qui les récupère. Le type est prêt à tout pour avoir son ticket pour le stade quand toutefois il le paye. Il vole un portable ou commet des larcins au marché ou fait n’importe quoi. Et quand il a avalé deux ou trois psychotropes, va le raisonner…”, analyse Hamid, 36 ans, un autre fan du Mouloudia. 
    Mayssara a 18 ans. Un prénom sur mesure pour ce fluet jeune homme au beau visage imberbe. Adossé “à la mer”, à la bordure de la plage R’mila, sur le boulevard Mira, avec son pote, Amine, ils tirent des plans sur la comète en prévision du choc de ce jeudi 15. Mayssara est volontiers “chnaoua” et il est fier de l’être. Mais un Chenoui soft.
    Il ne casse pas, lui. Amine, 21 ans, est quant à lui USMA. Tous deux ont abandonné leurs études et piochent ensemble sur une petite affaire. Leur amitié ne semble guère pâtir des chauvinismes exacerbés. Derrière, sur la plage, des mioches qui bottent le cuir. Petit parfum de Copacabana.
    Réservoir à talents hauts. Fils d’un ancien footballeur du MCA, Mayssara ne pouvait qu’être Mouloudia. “Je voulais partir l’autre jour à Mostaganem mais mon père me l’a interdit crânement. Mon frère aîné a eu la jambe fracassée. Si ça ne tenait qu’à moi, je suivrais le Mouloudia partout”, dit-il, avant de préciser : “Ce n’est pas tant pour le résultat. Même quand le Mouloudia perd, je vais au stade. C’est pour l’ambiance elle-même, el houl…” Comment font les petits jeunes pour se procurer chaque semaine les 200 DA de droits d’entrée, en plus des frais y afférents ? “Le jeune inavigui”, résume Amine. “Notre génération a besoin de cette finale. Nous n’avons jamais vécu quelque chose d’aussi grandiose. L’autre jour, j’ai dû louer une cassette pour voir la dernière finale du Mouloudia”, confie Mayssara.
    Même si le verbe est acéré, nous ne percevons pas une once de violence dans le doux regard de Mayssara : “Ce sont des intrus qui sont derrière toute cette violence, se défend-il. Nous avons la flemme d’aller au stade avec tout ce qui s’y passe. Il y a des voleurs qui vont au stade juste pour chiper quelque chose au milieu de toute cette confusion. Il y a aussi la drogue qui fait fureur au milieu des jeunes. Ana omri ma drabt cachiate. Je n’ai jamais touché à ces trucs-là. Cela est dû au fait que les jeunes échappent à la surveillance parentale. Quand un gamin se retrouve seul au milieu d’une bande à des centaines de kilomètres de chez lui pour aller supporter son club, forcément, il va profiter de cette liberté dans le mauvais sens et va toucher à tout.”
     
    “Napoli, Flicha,  Ben Laden”
    Pour certains, si l’on fait une fixation sur les supporters du Mouloudia, c’est parce que le Mouloudia a toujours été banni par le pouvoir politique. Parce que les “Chnaoua” ne sont pas dans le politiquement correct.
    En effet, d’aucuns présentent le Mouloudia comme étant le club des parias par excellence, le club des “favelas” d’Alger. “Le public du Mouloudia se veut rebelle. C’est le club des révoltés de tout acabit”, dit Tahar. Le fait que son fief s’appelle Bab El-Oued, terreau des événements du 5 octobre 1988 puis du FIS, de la contestation islamiste qui a suivi, Ali Benhadj, Es Sounna, Jamaâ Lihoud, “Alayha nahya wa alayha namout” et autres symboles foncièrement subversifs, alors, forcément, il dérange. Et, quand de surcroît, on lui adjoint des contingents de supporters déchaînés, des “kamikazes” comme ils se décrivent, ils seront systématiquement les mal-aimés du “championnat politique”. “Bab El-Oued a toujours été ignoré, marginalisé. Nous, nous sommes le petit peuple. La galerie des zaoualia. Nous sommes le quartier des malfamés. Des affamés. Dans nos slogans, nous chantons : "Alayha nahya", "Napoli, Flicha, Ben Laden"”, décrypte un tifosi fielleux. L’un des slogans chers au public du Mouloudia reste “Maranache m’lah” (on n’est pas bien). Un slogan qui dit tout. “Le Mouloudia est à l’image du pays. Quand le pays va mal, le Mouloudia va mal et vice-versa”, renchérit Yacine.

    Du “chifoun” au 4x4
    Autre facteur qui expliquerait en partie, selon nos interlocuteurs, le virus de la violence : l’argent. L’argent qui aurait corrompu tout le monde. D’où l’absence de références. Les joueurs n’ont pas suffisamment de grandeur morale pour servir d’exemples. D’ailleurs, leur boulot, c’est de marquer des buts et d’empocher le maximum au mercato, pas de jouer aux pédagogues. Les jeunes s’identifient souvent à des nabots qui roulent des mécaniques “alors que la plupart ont deux pieds gauches” pour paraphraser Amine.
    Ailleurs, les grandes stars du ballon rond prêtent volontiers leur bobine à des spots éducatifs pour dénoncer la violence, le racisme, etc. “Nos joueurs méritent-ils les 500 et 600 millions qu’ils réclament à chaque signature ? Ils ne parlent que d’argent. Les présidents de club ont pourri le football, comment voulez-vous qu’ils donnent l’exemple à nos jeunes ?” éructe Hamid.
    Dire que dans le temps, les joueurs-militants du Mouloudia, on les appelait “Echifoun”. Le chiffon. “C’était du temps de la colonisation. Ils jouaient vêtus de guenilles mais le front haut pour l’honneur du pays”, nous dit-on. Les temps ont bien changé depuis. “Les joueurs ne parlent que de villa et de Touareg (4x4, ndlr). Comment voulez-vous qu’ils pensent à l’entraînement ?” fulmine Amine. 

    Encadrer les supporters :  mission impossible ?
    Hakim Boukadoum, 39 ans, était président du comité de supporters du Mouloudia en 2000-2001. Son constat est sans appel : “Il est impossible de canaliser les supporters du Mouloudia”, admet-il, avant de souligner : “Ce n’est pas propre au Mouloudia. Aucun club ne peut prétendre avoir un vrai comité de supporters. C’est du bricolage. Le Mouloudia a été le premier à lancer une dynamique qui devait avoir pour point de départ les comités de quartier avant d’aboutir à un comité de supporters au lieu que cela soit décidé par le haut. Malheureusement, cette dynamique a été interrompue.” Pour lui, l’origine de la violence est avant tout sociale et n’est pas étrangère à tout ce que nous avons vécu : “Un gamin qui a aujourd’hui 15 ans a vécu de plein fouet le terrorisme. Les "événements". Il n’a connu que cela. Il ne peut que reproduire toute cette violence qui l’a nourri”, dit-il.  Un bon comité de supporters, estime-t-il, devrait savoir allier animation et pédagogie le tout sur fond d’une nouvelle vision du football. Une tâche à laquelle s’attelle une nouvelle structure que viennent de lancer des anciens du Mouloudia, une fondation baptisée “Braham Derriche”, et dont le porte-parole est un certain… Ali Benchikh.
    Hakim suggère d’intégrer des “socios” à la vie du club comme cela se fait outre-mer. Mais il ne se fait pas d’illusions : la modernisation de nos clubs n’est manifestement pas pour demain, concède-t-il la mort dans l’âme. “À titre d’exemple, le Mouloudia, qui a un gisement inestimable de supporters, n’a jamais songé à créer un département marketing pour gérer son image, lui dont le label est très vendeur et qui profite à toute une faune de braconniers”, regrette notre ami.
    Petit détail en parlant de marketing et de merchandising : le gros des fanions du Mouloudia est fabriqué en… Chine. La boucle est bouclée. Les supporters du MCA auront ainsi connu la mondialisation avant tout le monde. Qui a dit que les Chnaoua n’ont jamais été à l’école ?…

    M. B.



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  • USMA-MCA

    Les frères «ennemis» ?

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    Jeudi 15 Juin 2006

    Par Amel Bouakba

    Place des Martyrs mardi soir, soit J-1 avant le très attendu derby algérois qui opposera les «frères ennemis», l’USMA et le MCA. «Aux frontières» du fief du Mouloudia, le très populaire quartier de Bab El Oued, cette scène, pour le moins insolite : une demi-douzaine de gamins portant des fanions vert et rouge tournant autour d’un agent netcom, en tenue verte (couleur fétiche du MCA) et chantonnant allègrement : «Allez, Chenouia, allez !» Mais il n’y a pas que les supporters du MCA dans ce quartier. Les Usmistes sont bien ancrés, toujours aussi passionnés. On croyait trouver des supporters à tendance «hooligan», à la limite de la violence et de l’explosion sociale, on verra des supporters «pacifiques» qui disent n’avoir qu’une seule envie, se défouler en allant supporter leurs équipes favorites. Les automobilistes sillonnent le quartier et se préparent déjà à défiler en prévision de la rencontre du sommet. En fait, ce derby algérois est une occasion pour faire la fête, un moyen de se défouler pour ces milliers de jeunes qui se sont donné rendez-vous dès les premières heures de la matinée.

    Contre la violence
    Drapeaux, fanions, sombreros, autocollants, maillots et même les ensembles pour enfants investissent les trottoirs. Les vendeurs occasionnels font du commerce florissant depuis plus d’une semaine. Redouane vend à même le sol les «indispensables» accoutrements aux couleurs de l’équipe dont ne peuvent se départir les supporters. Il dit n’avoir pas eu de mal à écouler sa marchandise : des fanions à 25 dinars aux ensembles pour enfants entre 600 à 800 dinars, dans les couleurs des deux équipes. Achour, la mascotte de BEO, vendeur de maillots et de drapeaux USMA, ne cache pas, quant à lui, qu’il est un chauvin du rouge et noir, convaincu que son équipe fera un 3-0. «Nous sommes les meilleurs et nous allons remporter cette Coupe», lâche-t-il. Les sons des décibels nous mettent déjà dans l’ambiance de ce soir. Les disquaires du coin, à l’exemple de la «boutique Kenza», font recette avec des CD et des K7 dédiés aux équipes rivales. Hassaïni El Aïd, lui-même supporter du MCA, dit avoir vendu près de 3 000 K7 et CD entre 80 et 150 DA, depuis deux semaines. En moins de quelques secondes, la boutique est envahie par des supporters des deux équipes à l’affût des derniers tubes. Les slogans scandés de part et d’autre et répétés à gorge déployée : «L’youm N’zahiou D’zaïr», «El youm ngalbou denia», «Mlah rbah oula khsara», ou encore «El youm Ma Tafrech». Ce qui est sûr, ce que ça chauffe déjà dans les artères de Bab El Oued et de Soustara. Les billets d’entrée de la rencontre USMA-MCA que des enfants vendent à 300 dinars s’écoulent comme des petits pains. Le score de la rencontre d’aujourd’hui est au centre des discussions. Abdelkader, Mimi et Mohamed Reda, qui avouent qu’ils ne rateront ce rendez-vous du 5 Juillet pour rien au monde, font déjà des prédictions, avouant s’attendre à 2-0 pour le MCA. «C’est le moins que l’on puisse espérer», disent-ils. Leurs copains, Mohamed, Mehdi et Madjid, Usmistes jusqu’au bout, ne manquent pas de les contredire, certains que leur équipe sortira victorieuse.

    Que le meilleur gagne !
    Aux quartiers des Trois Horloges et de Soustara, le rouge et noir se mêle agréablement au vert et rouge. Plongés dans l’ambiance de la Coupe du monde, les supporters des deux équipes promettent que la rencontre d’aujourd’hui sera une grande fête, «n’zahou l’Algérie», dira un jeune du quartier des Trois Horloges. A Soustara, «la maison de l’USMA», un immense maillot rouge et noir accroché au mur d’un des immeubles donne le ton. Au cœur du quartier, le café populaire de Soustara à proximité de la célèbre «Djnina» grouille de supporters de l’équipe de Allik, le regard figé sur l’écran qui retransmet en diffusé le match de Coupe du monde France- Suisse. Ici, tout s’est mis au rouge et noir. Par chance, nous arrivons à détourner leur attention du match lorsque nous évoquons la finale d’aujourd’hui. Usmiste dans le sang, Omar, la quarantaine bien entamée, médecin de son état, est le premier à réagir : ici, c’est le fief de l’USMA, il y a, certes, quelques mouloudéens mais le quartier est à majorité usmiste, indique-t-il. D’emblée, il estime que «les Usmistes, c’est des ouled familia, pas besoin d’être escortés pour venir nous voir, contrairement aux Chenouia», assure-t-il en narguant son ami Chenoui. Optimiste, Omar croit dur comme fer à la victoire de son équipe et évoque fièrement le palmarès des Rouge et Noir : «On va jouer la 15ème finale de la Coupe d’Algérie, on a raté les 7 premières finales mais, depuis 1981, on a eu 7 coupes et nous allons, cette fois-ci, in challah, encore perpétuer la tradition en remportant la 15ème Coupe d’Algérie, aux dépens de nos ennemis jurés et néanmoins amis», avoue- t-il, sur une note d’humour. «Si on remporte la 8ème Coupe, l’USMA va battre le record qu’aucune équipe n’a battu», ajoute-t-il avant de préciser que «ce soir, on montera tous au stade pour soutenir notre équipe». Il nous donne rendez-vous d’ailleurs pour une grande fête avec plein de surprises. Aux côtés de Omar, le médecin, «Dahmane Belmondo», supporter MCA, son ami intime et néanmoins rival. «Dahmane est mon ami intime, c’est comme un frère mais, aujourd’hui, il n’y a pas de khaoua», dit Omar et de poursuivre : «Le Mouloudia nous a battus lors de 2 finales, il est temps pour nous de prendre notre revanche.» Dahmane nargue son ami et intervient pour promettre une fête grandiose, persuadé que son équipe va gagner. Il y aura Amar Zahi, promet-on, et d’autres noms célèbres du chaabi pour fêter cet événement. Une discussion passionnante et passionnée jaillit ensuite sur l’appartenance «usmiste» des artistes qui fera que chacun des deux camps se disputera «Amar Zahi». Dahmane Belmondo promet, convaincu, un  «Amar Zahi pour animer la fête de la victoire du MCA». Ce à quoi répondront les «Usmistes» : «Zahi est de notre camp et il y a aussi Boujemaa Al Ankis et El Hachemi Guerrouabi, El baraka fihoum…» Le débat se poursuit et les supporters passionnés finiront par dire que ces chanteurs appartiennent à tous les Algériens et que le plus important aujourd’hui est que les deux équipes offrent un spectacle de qualité et du beau jeu.
    Les supporters des équipes rivales rencontrés ici et là avouent bannir la violence et souhaitent une finale haute en couleur. Le regard apaisé et calme, El Hadj Boualem, assis de l’autre côté du café de Soustara, Usmiste de père en fils, dira à propos de cette finale qu’il espère tout simplement que «le meilleur gagnera». Même si son cœur balance pour son équipe préférée, l’USMA.    

    A. B.


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  • Les valets paix talonnent le roi violence…

    Samedi 17 Juin 2006

    Par Anis Djaad

    Evidemment, les parieurs ne gagnent pas à tous les coups. Il leur arrive de tout perdre quand leur pronostic s’intéresse vicieusement aux fins de matchs tempétueuses. Le bras de frères MCA-USMA fin consommé dans l’arène gazonnée de Chéraga, les adeptes des calculettes n’auront pas à additionner ces frétillants «dommages collatéraux». L’après-midi violent auquel beaucoup s’attendaient n’a simplement pas eu lieu. Quelques incidents par-ci par-là que connaissent tous les stades du monde, à moins que le hooliganisme soit devenu une tradition purement algéroise. Les paris les plus fous vont s’évanouir une seconde fois. La prétendue «nuit rebelle», qu’aurait concoctée le camp isolé des casseurs, était plutôt étoilée. Les supporters du légendaire Mouloudia vont décrocher la leur dans un ciel chargé. Une cinquième dédiée à l’amour de la Dame coupe et une énième, à leur sens, prononcé pour les décors des grandes kermesses foot. A saint-glinglin, les couleurs du club le plus populaire d’Algérie fleurissent sur les vieux balcons. On ne retient pas entre quatre murs une jeunesse vorace d’espaces d’expression. Ce soir, enchantement jusqu’à la lie, la rue lui est reconnaissante.
    Tellement généreuse qu’elle l’accepte avec ses excès, aux limites de la transe citoyenne. Celle-ci va vite se dédire, les peurs certaines d’avant match retombent de très haut. Des dizaines de supportrices ont eu, elles aussi, droit à porter le maillot des vainqueurs et à défiler en nocturne sous le regard jaloux, pourtant si fier, de toutes ces mamans fredonnant sur les bancs publics d’El Kettani. Les embouteillages ne relèvent pas du domaine «privatisé» d’une poignée de voleurs à la tire. Des familles entières (plus chauvines du côté de Bab El Oued ?) ont eu tout le plaisir de patienter à bord de leurs Victoria, à admirer la beauté du spectacle dansant offert par les Mouloudéens. Sur toutes les places d’Alger, le respect a forcé la main à la confiance retrouvée. Les préjugés, -nul ne peut nier leur mutation en dépassements réels-, s’effaceront d’eux-mêmes au fil d’une nuit gracieusement folle. Révolu ce temps où le bâton redressait les esprits trop tordus. L’ordre se démocratise à son tour, présence et vigilance accrues suffisent à elles seules à parer aux desseins voyous. L’efficacité préventive mérite déférence. Une si belle victoire sur laquelle ont flotté les couleurs du grand perdant de la saison ne se gâche pas par le fait d’un noyau réduit de trouble-fête. En foot comme en politique, le dernier mot revient de droit à la majorité. Celle du Mouloudia a eu toute une nuit pour faire respecter le sien, tant les chants de la non-violence ont forcé à l’étouffement, les cris d’une haine qui n’a plus sa place nulle part. Le doyen mérite mieux que la brutalité d’une bande de casseurs. Ressortiront-ils leurs barres de fer à la première défaite mal digérée ? La «paix des frères» ne se construit pas en un flottement difforme des étendards de clubs fétiches mais nécessite responsabilité partagée par tous. La culture du fair-play n’est pas une affaire de quelques heures d’apprentissage. Elle s’apprend d’abord sur les bancs de l’école, ensuite dans cette même rue où l’on guette un projet de société plus rénovateur qu’il en est. Ce jour-là, les jeunes valets de la paix auront toutes les chances de battre les rois bourreaux de la violence.   

    A. D.


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  • Plongée dans le chaudron de Bab El Oued
    Si par hasard le Mouloudia perd jeudi, nous allons transformer le stade du 5 Juillet en une carcasse. » Ce supporter du MCA, qui ne croit pas un seul instant que son équipe favorite puisse rater la finale, annonce la couleur de ce qui attend les Algérois si - à Dieu ne plaise - l’euphorie d’avant-match vire au cauchemar de la désillusion au soir de jeudi.

    Hamid n’est pourtant pas un jeune désœuvré qui, faute de mieux, noie son chagrin dans cette ambiance électrique de ce choc algéro-algérois entre le MCA et l’USMA. La quarantaine bien entamée, il marie agréablement foot et commerce. Propriétaire d’une petite boutique de vente de vêtements sportifs non loin des Trois-Horloges, Hamid s’est déjà mis à l’heure du match. A l’ambiance plutôt. La façade de sa modeste échoppe est bariolée de différentes variétés des maillots du Mouloudia. « Chenoui jusqu’à la mort kho ! », fit-il fièrement. Bien que quelques maillots rouge et noir de l’USMA pendent sur les porte-manteaux de son magasin, commerce oblige, Hamid souhaite presque que personne ne vienne lui réclamer ce maillot « maudit ».

    Guerre psychologique

    Il confie d’ailleurs avec beaucoup de joie qu’il n’en a vendu qu’une infirme quantité. En revanche, les maillots du Mouloudia s’écoulent comme des petits pains. Il se fait un malin plaisir de raconter « la mauvaise affaire » de son ami, supporter de l’USMA, qui a inondé son magasin de maillots aux couleurs de ce club et qui aurait du mal à les liquider. « Ya kho, Bab El Oued gaâ Mouloudia ! » (Tout Bab El Oued est mouloudéen). Ce quartier mythique de la capitale, qui sert également de baromètre social de la contestation, est le lieu privilégié où se joue le premier match entre supporters. La guerre des nerfs. La guerre psychologique. A ce niveau, il y a visiblement un déséquilibre flagrant des forces en présence. Pendant que les fans du Mouloudia occupent ruelles et venelles à force de drapeaux, de cache-nez, de maillots, à crever les tympans de tout le quartier par les airs endiablés de deux « chanteurs » amateurs, les Usmistes, que les Chnaoua appellent « Msaméîya » se font discrets, à croire que la fête ne les concerne pas. « Le match se jouera sur le terrain », répond Amine à cette grappe de Mouloudéens qui le chambrait dans un fast-food près de la DGSN. Les supporters de l’équipe chère à Allik sont pratiquement absents du décor « bab el-ouédien » planté par les Chnaoua qui ont véritablement pignon sur rue. Il se dégage une ambiance d’un match déjà gagné d’avance. Tout se passe comme si les milliers de fans du MCA n’attendent que le coup de sifflet final pour festoyer. L’euphorie est telle que même les détails pratiques d’après-match et les itinéraires à parcourir par les cortèges sont d’ores et déjà réglés. Bref, on est en plein dans l’après-match. Sinon... « Nous n’avons jamais perdu une finale et ce n’est pas contre l’USMA qu’on va la rater. » Cette assurance de Kamel sonne déjà comme une déclaration de guerre. « Nerrebhou wella n kheltouha ! » (Nous gagnons, sinon ça va chauffer), avertit aussi son ami. Les supporters du MCA sont convaincus que la victoire ne pourra leur échapper « sur la pelouse ou dans les gradins ». D’autres encore se font plus agressifs en promettant un 5 octobre au 5 Juillet... si jamais l’USMA l’emportait. Pour « le peuple » du Mouloudia, il n’est pas question de se mettre dans la peau d’un vaincu d’un simple match de foot. Surtout pas contre les frères ennemis de l’USMA. Le match de jeudi, c’est le leur, à eux seuls. « Dès 9 h, on envahira le stade du 5 Juillet et nous ne laisserons qu’une partie du virage aux gens de l’USMA. » A Bab El Oued, vous avez la nette impression que ce match de foot risque de provoquer des « dommages collatéraux » quand on observe le survoltage émotionnel dans les propos de ces jeunes et même des adultes fans du Mouloudia qui ne jurent que par la victoire. Le chaudron de Bab El Oued annonce déjà la couleur de ce que sera l’ambiance dans les gradins, mais surtout à l’extérieur du temple olympique.

    La bataille à pleins décibels

    Cette tension paroxystique fait que certains amoureux du club de Soustara souhaitent sincèrement que le MCA gagne sa coupe. « On sait jamais kho, ces gens sont capables de tout. Mieux vaut leur donner la coupe, sans même jouer le match, pour éviter l’irréparable. » Ce constat alarmiste a priori est pourtant partagé par beaucoup de personnes, y compris par ceux qui ne sont ni dans ce camp ni dans l’autre. Au-delà de la fête, il y a donc cette peur qui plane sur un match manifestement à haut risque. Bab El Oued dégage en tout cas une atmosphère de branle-bas de combat. Quand vous déambulez dans les artères de Bab El Oued, vous êtes vite happé par ces sonorités typiquement mouloudéennes qui vous invitent à partager l’ivresse des Chnaoua. Deux jeunes mordus du MCA ont composé 13 chansonnettes à la gloire des Vert et Rouge. Le CD et la cassette battent tous les records de vente. Tous les disquaires vous accueillent avec ce tube de l’été qui chauffe à blanc la galerie du MCA à deux jours de la grande explication. « J’en ai vendu plus de 200 depuis ce matin », avoue l’un d’entre eux qui possède un magasin sur la rue principale de Bab El Oued. Notre interlocuteur n’ose même pas faire le parallèle avec l’autre CD dédié aux Rouge et Noir. « Chkoun yechri l’USMA ? », plaisante-t-il et de préciser qu’il est lui-même « chenoui ». Les automobilistes sillonnant le quartier marquent de manière ostentatoire leur appartenance en allumant à fond ce fameux album qui fait oublier cheb Toufik, histoire de narguer les Usmistes. Editées par Arts des arts, les chansonnettes de Mouloudia Chnaoua sont avalées comme un véritable anabolisant par les amoureux du MCA. A l’image de ces derniers, les chanteurs ne se font aucune illusion sur l’issue du match. « Rana mâawlin, b rebbi n’challah rabhin ! », proclament-ils dans l’un de leurs refrains. Evidemment, le club de Soustara et ses supporters en prennent pour leur grade dans cet album. Morceaux choisis : L’USMA wlad el hamra n rabhoukoum zkara, ou encore le très osé refrain : Ittihad enessouane Naïma ou Hanane. Le ton monte parfois pour virer carrément au langage guerrier qui fait craindre le pire. Oulad el hamra la camorra ; Chenoui ma yewilch l’lor ; Omri chauvin men bekri ; Chenoui kamikaze ; Chenoui mekhelwi kima mdari sont autant de slogans qui ne rassurent pas les puristes et les amateurs du beau football. Les Rabhine ou rebbi kbir et Hadh el âm fi Bab El Oued défilé, entonnées à pleines gorges, donnent certes une grosse assurance d’un lendemain qui chante, mais rien ne dit que le match est déjà joué. La confrontation entre le MCA et l’USMA se joue aussi sur le terrain... commercial. Tous les quartiers de la capitale, Bab El Oued surtout, sont inondés de petits commerçants occasionnels qui tentent de tirer des avantages « comparatifs » de ce duel. Maillots, chapeaux, drapeaux, épinglettes, fanions, broches, gourmettes, autocollants, cache-nez, ensembles... Tout se vend. Un commerce juteux dont l’argent n’a pas forcément d’odeur. Des Chnaoua n’hésitent pas à étaler des objets aux couleurs de l’USMA et vice-versa, même si le cœur n’y est pas. D’autres encore n’ont rien à voir avec les deux clubs et profitent allégrement de cette rente bénie, à l’image de Nassim qui a installé une table à la place les Andorre, arborant un maillot de l’USMA et coiffé d’un chapeau vert et rouge. « Comme cela, ça marche mieux, je vends à tout le monde », dit-il. Les acheteurs ne sont pas spécialement des adolescents. Nous avons même aperçu des femmes voilées négocier des vêtements probablement pour les enfants. A Bab El Oued, vous trouverez une famille divisée en deux camps. De véritables frères ennemis dont les discussions passionnées et les échanges à fleurets mouchetés vous laissent pantois. Demain, c’est la veillée d’armes. Les Chnaoua avertissent leurs effectifs que « les tickets et les cachets seront épuisés mercredi ». Eh oui ! après la bataille de la musique et celle du commerce, il semble y avoir une autre bataille, « mentale » celle-là, qui consiste à se procurer « lkachi » pour pouvoir se « shooter » le jour du match et affronter la grande bataille. Celle que tout le monde attend. Malheur au vaincu !


    Hassan Moali


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  • Et si le MCA avait perdu cette finale ?

    Samedi 17 Juin 2006

    Par Younes Hamidouche

    «La finale s’est déroulée dans un fair-play total et dans une ambiance chaleureuse. Le premier but était valable, et le penalty était justifié. Nous avons procédé à l’application stricte des lois du jeu.» Dans cette impression de Djamel Haïmoudi, arbitre central de l’affiche de jeudi dernier entre le MCA et l’USMA, il est à relever, au-delà de la fierté d’un homme en noir d’avoir été blanc et sans reproches dans la direction d’un duel aussi difficile et en finale de Coupe d’Algérie de surcroît, cette bonne note relative à «l’application stricte des lois du jeu».
    C’est cette même note qui est applicable au volet organisation générale de ce rendez-vous qui évidemment va bien plus loin qu’un simple match de foot.
    Il y a unanimité à souligner, à l’issue de cette finale de Coupe d’Algérie, que le fair-play a été au rendez-vous et que le public est à créditer d’une bonne et belle prestation. Des couleurs et de la joie. Mais… loin de l’éclat de la victoire du MCA, c’est à un autre débat que renvoie cette finale.
    Présent au temple du 5 Juillet, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a côtoyé les dirigeants du sport l’espace d’un après-midi pas comme les autres. Outre le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, et le tout nouveau président de la Fédération algérienne de football (FAF), Hamid Haddadj, le chef de l’Etat a eu à échanger quelques points de vue avec les présidents des deux clubs vedettes du jour, le MCA (Mohamed Messaoudi) et l’USMA (Saïd Allik). Il se dit qu’à cette occasion, Abdelaziz Bouteflika aurait demandé aux deux parties de s’éloigner de la chose… politique. Il y a, dans le monde entier, des clubs de foot qui sont en réalité plus que des clubs de foot. Ce sont de véritables sociétés dans la société. A tous points de vue. Socio-politique y compris. Dans et aux abords des stades, la violence est souvent engendrée par une forte passion que seul le football peut procurer. C’est à ce niveau-là que peuvent et se doivent d’intervenir les pouvoirs publics et non à quelques heures seulement ou pendant le déroulement d’un match classé à hauts risques. Dépassionner. Une clé majeure.
    Une équipe du gabarit du Mouloudia, l’une des deux seules équipes algériennes capables de drainer des centaines de milliers de supporters lors d’un événement sportif contre des dizaines de milliers au maximum pour les autres clubs, est à mettre, en dehors de ce qu’elle produit sur le terrain, sur les exploits que sont capables de mettre en place, sur la même aire rectangulaire et verdoyante, des onze surprises tels que celui de l’Equateur présentement au Mondial allemand. «Cette équipe a montré qu’elle pouvait perturber les plus grands même quand elle ne joue pas en altitude à Quito», dixit l’entraîneur de la Mannschaft Jurgen Klinsmann. Ce qui est valable pour l’Equateur sur le terrain l’est aussi pour le Mouloudia en dehors de l’arène sportive. Qu’il joue à domicile ou à l’extérieur, le MCA est un club qui draine beaucoup de monde et à cette stature s’impose une organisation adéquate de ses comités de supporters.
    Dans les gradins et aux alentours d’un stade où joue le Mouloudia, c’est à une véritable effervescence que l’on peut assister. Avec, malheureusement, de déplorables dépassements quelquefois enregistrés. Ce qui s’est passé lors de la demi-finale disputée à Mostaganem contre le WA Tlemcen est à mettre dans ce registre. De regrettables et graves incidents ont provoqué encore le malheur de centaines de personnes, le plus souvent n’ayant aucun lien direct avec le match du jour.
    Jeudi dernier, certes, il ne s’est rien produit d’alarmant. Au contraire, l’esprit festif a pris le dessus. Beau à voir. Néanmoins, il est utile de s’interroger : que se serait-il produit si le MCA avait perdu cette finale ? Tout le monde sait que l’instance dirigeante du football mondial, la Fédération internationale de football association (FIFA) en l’occurrence, peut exclure de ses compétitions tout pays où le gouvernement persiste à se mêler des affaires de la fédération locale. Et si la réglementation régissant les lois du football en Algérie est édictée par l’international Board, il n’y a aucune honte à ce que les modèles d’organisation stricte et réussie des grands événements sportifs, drainant une forte implication socio-politique, ne soient pas répertoriés sur le vécu national ici en Algérie.
    Des méthodes de traitement de la violence et du hooliganisme dans et autour des stades existent dans nombre de pays où ce phénomène a pu être réduit de façon remarquable comme c’est notamment le cas en Angleterre. La gestion des foules, notamment en ce qui concerne l’approche liée aux déplacements, est aussi bien avancée dans d’autres pays d’Europe et d’ailleurs. Le cas de l’Argentine, pays fortement ancré dans le football mais aussi dans le vice de la violence (avec ses «barrabravas» -hooligans locaux dont l’appellation signifie membres de… «clubs de combat» !-), est édifiant à ce propos. Au pays de Maradona, ils ont provoqué la mort de plusieurs dizaines de morts ces dernières années.     

    Y. H.


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